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Costume pour un Carien dansant dans la douzième entrée du « Triomphe de l'Amour »

Vers 1681
1912 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
1912 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(Bouffard, Mickaël et La Gorce, Jérôme de, 2016)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS XVIIè s
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

description

Dénomination / Titre
Costume pour un Carien dansant dans la douzième entrée du « Triomphe de l'Amour »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
Ce dessin pour un Carien dansant et celui pour un Carien chantant (2291 DR) présentent des éléments qui reviennent à maintes reprises dans la série du Triomphe de l'Amour, comme le noeud de cravate, les bouillons de manches rayés et la bordure de plisses, trois éléments qui contribuent à la galanterie tant vantée par les observateurs de l'époque. Dans ces deux exemples, Berain représente deux fois le costume des Cariens, l'un dans une attitude de danse, l'autre dans une attitude d'opéra. En effet, les peuples de Carie étaient interprétés, dans la douzième entrée du ballet, par huit des meilleurs danseurs du temps (Boutteville, Magny, Lestang, Dumirail, Favier...), mais aussi par un chanteur soliste (Puvigny) et des membres du choeur. Alors que le costume ne diffère en rien d'une version à l'autre, pourquoi le dessinateur s'est-il donné la peine de le présenter sur deux mannequins différents ? Probablement parce que Berain était extrêmement attentif au tombé et au mouvement du costume, qui ne bougeait pas de la même façon sur le corps d'un danseur et d'un chanteur. Ainsi, chacun des mannequins lui permettait d'anticiper d'éventuels problèmes liés aux techniques d'expression corporelle propres à ces deux arts. Ce danseur adopte le double pli des coudes, utilisé notamment dans les ronds de coude qui se font par un même mouvement (voir par exemple le 'Deuxième attitude pour le contretemps de côté', dans 'Le Maître à danser', de Pierre Rameau, Paris, Jean Villette, 1725). On voit que les bouillonnés sont astucieusement positionnés pour accentuer l'effet de feston du port des bras. On note aussi l'ondoiement du tonnelet, modéré par la lourdeur des galons en haut et agité d'un doux frémissement en bas, à la hauteur des plisses. Pour le chanteur, ce modèle convient également au placement des bras, qu'il emprunte à l'art oratoire. La main droite devait être tenue plus haute que la gauche et les coudes se détacher de la taille de la distance minimale d'un demi-pied, le tout sans descendre les bras plus bas que la taille ni les monter plus haut que les yeux. Là encore, Berain a su calibrer ses bouillonnures avec grâce, de sorte que leur volume ne cache pas le subtil jeu de courbes et contre-courbes formées par la concavité du cintrage de la veste et la convexité du tonnelet. (M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 36, 126-127, cat. 35a et p. 132 note 13).
Voir aussi :
Mickaël Bouffard, Jérôme de La Gorce, Margaret M. McGowan, The Convergence of Dancing and Drawing Practices in the Reign of Louis XIV: Costume
Designs from the Edmond de Rothschild Collection in the Louvre, Edinburgh University Press, The Journal of the Society for Dance Research , Summer 2016, Vol. 34, No. 1 (Summer 2016), pp. 1-29, fig. 12.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,243 m ; L. 0,178 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis gris sur une silhouette à l'eau-forte, traces de pierre noire.
Filigrane au nom de Jésus dans un cercle

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Vers 1681

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome V - 1903 DR à 2013 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 05.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances