La Résurrection de Lazare

Numéro principal : INV 5489
Autre numéro d'inventaire : MR 1865

Département des Peintures

Jouvenet, Jean (Rouen, 1644 - Paris, 1717)
France École de

Titre : La Résurrection de Lazare

Sujet de l'Évangile de saint Jean (11, 38-44) : Marthe et Marie, les deux soeurs de Lazare mort depuis quatre jours, l'une se prosterne devant le miracle réalisé par le Christ qui dit devant le sépulcre dit : « Lazare, sors ! », et le mort se leva de la fosse, à mi-corps, le visage encore couvert d'un suaire. L'autre essaie de sortir Lazare. Mouvemens de surprise, de peur et de joie des Apôtres et des témoins.

Signature :
S.D.b.d.: "J. Jouvenet 1706"

Hauteur : 3,88 m ; Largeur : 6,64 m

huile sur toile

1e quart du XVIIIe siècle (1706)

Historique :
Église Saint-Martin-des-Champs, Paris, 1706 ; saisi à la Révolution et remis au Muséum, 1792 ; envoyé au musée spécial de l’École française au château de Versailles, 1797 ; déposé à la cathédrale Notre-Dame de Versailles entre 1814 et 1816 (cf. Denon, [1802-1815] éd. 1999).

Commentaire :
Fait partie d’une série de quatre tableaux peints pour la nef de l’église Saint-Martin-des-Champs à Paris (voir INV. 5487 ; les deux autres tableaux ( "Le repas chez Simon" et " Jésus chassant les marchands du Temple") ont été envoyés en 1811 au musée des Beaux-Arts de Lyon). Les quatre compositions de Jouvenet ont été exposées au Salon de 1704, dans la cour du Louvre en raison de leur format gigantesque (cf. Brême et Lanoë, 2013). En 1705, les toiles de Jouvenet ont été présentées à Louis XIV au Grand Trianon et le roi a décidé de les faire tisser à la manufacture des Gobelins (tenture du Nouveau Testament). Le tissage n’a commencé qu’en 1710-1711 et s’est achevé en 1717 (cf. Bertrand (P. F.), 2015). Le carton de La Résurrection de Lazare a été peint par Jouvenet en 1712, il est conservé au palais des Beaux-Arts de Lille (cf. Loire, 2000a, p. 76). Il semble que Jean Jouvenet n’ait apporté la touche finale à ses compositions qu’en 1706, au moment de leur installation dans la nef de l’église, ce qui expliquerait la date de « 1706 » inscrite auprès de la signature de l’artiste. Le sujet est tiré de l’Évangile de Jean : « Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, vint au sépulcre (c’était une grotte, et on avait mis une pierre par-dessus). Jésus leur dit : ôtez la pierre. Marthe, qui était la soeur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà mauvais, car il y a quatre jours qu’il est là. Jésus lui répondit : ne vous ai-je pas dit, que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ? Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus levant les yeux en haut, dit ces paroles : Mon Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez exaucé. Pour moi, je savais que vous m’exaucez toujours mais je dis ceci pour ce peuple qui m’environne, afin qu’ils croient que c’est vous qui m’avez envoyé. Ayant dit ces mots, il cria d’une voix forte : Lazare, sortez dehors. Et à l’heure même le mort sortit, ayant les pieds et les mains liés de bandes et le visage enveloppé d’un linge. Alors Jésus leur dit : déliez-le et le laissez aller » (Jn, 11, 38-44). Le livret du Salon de 1704 souligne « la surprise et l’étonnement de Marthe et Marie et des Juifs qui se trouvèrent présents à un événement si peu attendu et qui attira les larmes et le trouble jusque dans l’âme de Jésus-Christ qui opérait ce miracle ». La composition est d’une puissance remarquable. Elle est construite sur deux grandes diagonales qui se croisent au niveau de la figure de Marthe. La composition a été gravée par Jean Audran. Le tableau a été rentoilé à la colle de pâte par Gérard Ten Kate en 1980-1981. Il a été restauré en couche picturale par Franziska Hourrière en 1982 (N. Milovanovic, 2021).

Paris, église Saint-Martin-des-Champs, Propriétaire

saisie révolutionnaire

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

saisie révolutionnaire