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La descente du Saint Esprit
1656 / 1657 (Milieu du XVIIe siècle)
INV 2888 ; MR 1926
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 913
Aile Sully, Niveau 2
Inventory number
Numéro principal : INV 2888
Autre numéro d'inventaire : MR 1926
Autre numéro d'inventaire : MR 1926
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : La descente du Saint Esprit
Description/Features
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 3,17 m ; Hauteur avec accessoire : 3,482 m ; Largeur : 2,65 m ; Largeur avec accessoire : 2,98 m
Materials and techniques
huile sur toile
Places and dates
Date
Milieu du XVIIe siècle (1656 - 1657)
History
Object history
Historique
Saisi à la Révolution ; dépôt des Petits-Augustins, 1794 ; remis au Muséum, 1798 (cf. A.M.M.F., 1883-1897, II (1886), p. 128, 350 ; la présence du tableau au Louvre est attestée en 1798 : cf. Cantarel-Besson, 1992, p. 125) ; transféré au musée spécial de l’École française au château de Versailles, 1803 (A.M.N., *P12,
23 janvier 1803, fol. 12 ; le tableau figure dans l’inventaire du musée spécial : A.M.N., 35 DD 1, fol. 9) ; retour au Louvre, 1816 (A.M.N., *P12, fol. 53 : 15 juillet 1816) ; dépôt au musée des Arts décoratifs entre 1922 et 1930.
Commentaire
Il s’agit probablement du tableau peint en 1656-1657 pour l’autel de la chapelle du séminaire de Saint-Sulpice à Paris, oeuvre qui a été amputée de sa partie supérieure incurvée probablement entre 1797 et 1803 (cf. Milovanovic, 2016d). L’iconographie singulière de la Pentecôte répond au programme que Jean-Jacques Olier avait imaginé pour illustrer la dévotion mariale sulpicienne, mais qui ne nous est parvenu qu’indirectement (cf. Simard, 1976). La Vierge est peinte comme recevant l’éclat principal du Saint-Esprit avant qu’il n’illumine, en second lieu, les apôtres, « pour apprendre à l’Eglise qu’elle ne serait jamais renouvelée qu’en la société et la participation à l’esprit de Marie, laquelle ne reçut pas l’Esprit par mesure de même que les disciples et les apôtres, comme dit saint Jérôme, mais le
reçut en plénitude » (Olier, cité dans Simard, 1976). C’est donc un véritable « sacerdoce marial » que Le Brun a représenté, démontrant que la Vierge « avait la plénitude de l’Esprit saint apostolique et que c’est en elle et par elle que nous [les prêtres] recevons l’esprit du sacerdoce » (Louis Tronson, troisième supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, dans Simard, 1976). Claude III Nivelon rapporte que la beauté du visage et l’expression de Marie touchèrent Olier au plus haut point : « son âme fut saisie d’une joie spirituelle que l’on remarqua par le silence que l’admiration lui fit observer quelque temps. Enfin il le rompit en étendant ses bras vers l’objet qui le tenait en suspension, proférant ces mots en regardant fixement la Vierge : hélas, si on la peint ici-bas dans une aussi parfaite beauté, que n’est-ce
point dans le Ciel ! » (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004). Ce type marial au visage ovale et doux, au nez droit, à la bouche étroite, aux grands yeux tournés vers le ciel, la tête voilée et la main portée sur le coeur a été diffusé par les estampes de Jean Humbelot et de Nicolas Pécoul. La présence de Marie Madeleine, agenouillée à droite de la Vierge, appuyée sur un scabellon et comme éblouie par le Saint-Esprit, répond également à une spiritualité bérullienne, de même que la place
éminente donnée à saint Jean, à gauche : « Olier voyait en lui non seulement le fils adoptif de la Vierge, mais aussi avant tout son gardien et son soutien » (cf. Simard, 1976). La fierté de Le Brun à l’égard de la Pentecôte est attestée par Henri Baudrand, qui précise : « M. Le Brun, de son propre aveu, s’étant surpassé lui-même dans ce tableau, il demanda à M. Olier la permission de s’y peindre. Il l’obtint et s’y peignit en effet en apôtre mais sur le bord seulement du tableau [au
second plan à gauche] et regardant les spectateurs. Ce qu’il fit afin que, en même temps qu’on y jetterait les yeux, on reconnût le peintre, et qu’on donnât à l’auteur les louanges et l’estime que méritait cet ouvrage » (cf. La Combe Baudrand, 1682). Sur les dessins en relation conservés au Louvre, cf. Beauvais, 2000. Il existe une seconde version de la Pentecôte d’un profil cintré assez proche du dessin du devis de la chapelle qu’Étienne Michel Faillon, historien et prêtre sulpicien, décrivit en 1873 comme l’original peint pour le séminaire (cf. Faillon, 1873) : cette oeuvre est aujourd’hui conservée dans la nouvelle chapelle du séminaire de Saint-Sulpice, rue du Regard à Paris (environ 400 × 255 cm). Elle a été achetée en 1843 lors de la vente après décès de la collection du cardinal Fesch (no 115-1269 : 12 pieds 3 pouces × 7 pieds 10 pouces, soit environ 400 × 255 cm). Ce tableau est d’une belle qualité mais d’une facture plus lourde que celui du Louvre, avec un coloris très dense et quelques maladresses qui permettent de tenir pour assuré qu’il est de la main d’un collaborateur proche de Charles Le Brun. Cette oeuvre est sans
aucun doute en relation avec l’esquisse passée à plusieurs reprises en vente publique (62 × 42 cm ; Christie’s Monaco, 9 décembre 2000, no 20 ; Christie’s New York, 23 mai 2000, no 88 ; hôtel Drouot, Paris, 17 décembre 1993, no 90 ; Cologne, Lempertz, 17 novembre 1988, no 164) et qui a le même format cintré dans le haut. En 1963, le tableau du Louvre a été refixé à la colle de peau par Raymond Lepage et restauré en couche picturale par Lucien Aubert.
Saisi à la Révolution ; dépôt des Petits-Augustins, 1794 ; remis au Muséum, 1798 (cf. A.M.M.F., 1883-1897, II (1886), p. 128, 350 ; la présence du tableau au Louvre est attestée en 1798 : cf. Cantarel-Besson, 1992, p. 125) ; transféré au musée spécial de l’École française au château de Versailles, 1803 (A.M.N., *P12,
23 janvier 1803, fol. 12 ; le tableau figure dans l’inventaire du musée spécial : A.M.N., 35 DD 1, fol. 9) ; retour au Louvre, 1816 (A.M.N., *P12, fol. 53 : 15 juillet 1816) ; dépôt au musée des Arts décoratifs entre 1922 et 1930.
Commentaire
Il s’agit probablement du tableau peint en 1656-1657 pour l’autel de la chapelle du séminaire de Saint-Sulpice à Paris, oeuvre qui a été amputée de sa partie supérieure incurvée probablement entre 1797 et 1803 (cf. Milovanovic, 2016d). L’iconographie singulière de la Pentecôte répond au programme que Jean-Jacques Olier avait imaginé pour illustrer la dévotion mariale sulpicienne, mais qui ne nous est parvenu qu’indirectement (cf. Simard, 1976). La Vierge est peinte comme recevant l’éclat principal du Saint-Esprit avant qu’il n’illumine, en second lieu, les apôtres, « pour apprendre à l’Eglise qu’elle ne serait jamais renouvelée qu’en la société et la participation à l’esprit de Marie, laquelle ne reçut pas l’Esprit par mesure de même que les disciples et les apôtres, comme dit saint Jérôme, mais le
reçut en plénitude » (Olier, cité dans Simard, 1976). C’est donc un véritable « sacerdoce marial » que Le Brun a représenté, démontrant que la Vierge « avait la plénitude de l’Esprit saint apostolique et que c’est en elle et par elle que nous [les prêtres] recevons l’esprit du sacerdoce » (Louis Tronson, troisième supérieur du séminaire de Saint-Sulpice, dans Simard, 1976). Claude III Nivelon rapporte que la beauté du visage et l’expression de Marie touchèrent Olier au plus haut point : « son âme fut saisie d’une joie spirituelle que l’on remarqua par le silence que l’admiration lui fit observer quelque temps. Enfin il le rompit en étendant ses bras vers l’objet qui le tenait en suspension, proférant ces mots en regardant fixement la Vierge : hélas, si on la peint ici-bas dans une aussi parfaite beauté, que n’est-ce
point dans le Ciel ! » (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004). Ce type marial au visage ovale et doux, au nez droit, à la bouche étroite, aux grands yeux tournés vers le ciel, la tête voilée et la main portée sur le coeur a été diffusé par les estampes de Jean Humbelot et de Nicolas Pécoul. La présence de Marie Madeleine, agenouillée à droite de la Vierge, appuyée sur un scabellon et comme éblouie par le Saint-Esprit, répond également à une spiritualité bérullienne, de même que la place
éminente donnée à saint Jean, à gauche : « Olier voyait en lui non seulement le fils adoptif de la Vierge, mais aussi avant tout son gardien et son soutien » (cf. Simard, 1976). La fierté de Le Brun à l’égard de la Pentecôte est attestée par Henri Baudrand, qui précise : « M. Le Brun, de son propre aveu, s’étant surpassé lui-même dans ce tableau, il demanda à M. Olier la permission de s’y peindre. Il l’obtint et s’y peignit en effet en apôtre mais sur le bord seulement du tableau [au
second plan à gauche] et regardant les spectateurs. Ce qu’il fit afin que, en même temps qu’on y jetterait les yeux, on reconnût le peintre, et qu’on donnât à l’auteur les louanges et l’estime que méritait cet ouvrage » (cf. La Combe Baudrand, 1682). Sur les dessins en relation conservés au Louvre, cf. Beauvais, 2000. Il existe une seconde version de la Pentecôte d’un profil cintré assez proche du dessin du devis de la chapelle qu’Étienne Michel Faillon, historien et prêtre sulpicien, décrivit en 1873 comme l’original peint pour le séminaire (cf. Faillon, 1873) : cette oeuvre est aujourd’hui conservée dans la nouvelle chapelle du séminaire de Saint-Sulpice, rue du Regard à Paris (environ 400 × 255 cm). Elle a été achetée en 1843 lors de la vente après décès de la collection du cardinal Fesch (no 115-1269 : 12 pieds 3 pouces × 7 pieds 10 pouces, soit environ 400 × 255 cm). Ce tableau est d’une belle qualité mais d’une facture plus lourde que celui du Louvre, avec un coloris très dense et quelques maladresses qui permettent de tenir pour assuré qu’il est de la main d’un collaborateur proche de Charles Le Brun. Cette oeuvre est sans
aucun doute en relation avec l’esquisse passée à plusieurs reprises en vente publique (62 × 42 cm ; Christie’s Monaco, 9 décembre 2000, no 20 ; Christie’s New York, 23 mai 2000, no 88 ; hôtel Drouot, Paris, 17 décembre 1993, no 90 ; Cologne, Lempertz, 17 novembre 1988, no 164) et qui a le même format cintré dans le haut. En 1963, le tableau du Louvre a été refixé à la colle de peau par Raymond Lepage et restauré en couche picturale par Lucien Aubert.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Paris, Séminaire de Saint-Sulpice, Commanditaire
Acquisition details
saisie révolutionnaire
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
Sully, [Peint] Salle 913 - Philippe de Champaigne (1602-1674)
Index
Mode d'acquisition
Bibliography
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 104, ill.coul., n°233
- Gady, Bénédicte ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Charles Le Brun (1619-1690), cat. exp. (Louvre-Lens, du 18 mai au 29 août 2016), Lens, Lienart / Louvre-Lens, 2016, p. 19, 24, 61, 163, 200-2002, 370, 406, 411, cat. 75
- Charles de La Fosse (1636-1716). Le triomphe de la couleur, cat. exp. (Versailles, Etablissement public du château, du musée et du domaine national, du 24 février au 24 mai 2015), Paris, Somogy éditions d'art, 2015, p. 48
- Lichtenstein, Jacqueline ; Michel, Christian, Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Tome II.Les conférencesau temps de Guillet de Saint Georges, 1682-1699, Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, Beaux-arts de Paris les éditions, 2008, p. 518
- Nivelon, Claude, Vie de Charles Le Brun et description détaillée de ses ouvrages, Genève, Droz, 2004, p. 196-198
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 40, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 208, 281, fig. 442, n° 442
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 232
- Charles Le Brun (1619-1690) : peintre et dessinateur, cat. exp. (Versailles, Musée du château de Versailles, octobre - juillet 1963), Paris, Ministère des Affaires Culturelles, 1963, n°24
- Jaffé, Michael, « Le Brun at Versailles », The Burlington Magazine, Décembre, 1963, p. 559
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 154, n° 503
- Jouin, Henry, Charles Le Brun et les arts sous Louis XIV le premier peintre : sa vie, son oeuvre, ses écrits ses contemporains, son influence : d’après le manuscrit de Nivelon et de nombreuses pièces inédites, Paris, Imprimerie nationale, 1889, p. 90-95, 483-484
Exhibition history
- Sainte thérése d'Avila, Paris (France), Petit Palais - Musée des beaux arts de la ville de Paris, 16/11/1982 - 15/02/1983
Last updated on 16.02.2022
The contents of this entry do not necessarily take account of the latest data.
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