Inventory number
Numéro principal : INV 6841
Autre numéro d'inventaire : MR 1996
Autre numéro d'inventaire : MR 1996
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
Le Nain, Antoine
(Laon, 1600 à 1610 - Paris, 1648)
Le Nain, Louis (Laon, vers 1593 - Paris, 23/05/1648), ?
France École de
Le Nain, Louis (Laon, vers 1593 - Paris, 23/05/1648), ?
France École de
Description
Object name/Title
Titre : La Messe pontificale
Autre titre : Un évêque montant à l'autel
Autre titre : La procession
Autre titre : Un évêque montant à l'autel
Autre titre : La procession
Description/Features
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 0,54 m ; Hauteur avec accessoire : 0,76 m ; Largeur : 0,65 m ; Largeur avec accessoire : 0,86 m
Materials and techniques
huile sur métal (cuivre)
Places and dates
Date
2e quart du XVIIe siècle (vers 1646)
History
Object history
Historique
Jacques Laure Le Tonnelier, bailli de Breteuil (1723-1785) ; sa vente, Paris, 16 janvier 1786, no 43 ; Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d’Angiviller (1730-1809), directeur général des Bâtiments ; saisi à la Révolution (cf. Furcy-Raynaud, 1912), 1793 ; envoyé au musée spécial de l’École française au château de
Versailles, 1797 (cf. Cantarel-Besson, 1992 ;Catalogue de l’an X, 1801-1802, no 166) ; retour au Louvre, 1808 (A.M.N., *P12, fol. 37 : 17 août 1808).
Commentaire
Ce tableau singulier montre une messe célébrée devant l’autel par un évêque, que l’on aperçoit à droite, précédé par deux enfants de choeur, un sous-diacre et un diacre portant le missel, et suivi par deux prêtres, dont l’un porte la crosse. L’évêque est peut-être Jean-Pierre Camus, évêque de Belley (1584-1652) : la ressemblance est grande avec son portrait peint par Philippe de Champaigne et conservé à Gand. Le tableau de Champaigne est daté de 1643. Comme Jean-
Pierre Camus semble plus âgé dans le tableau du Louvre, celui-ci serait probablement plus tardif, peut-être vers 1646. C’est le moment où Belley est appelé à Rouen par l’archevêque François Harlay, où il demeure jusqu’en 1650. La Messe a très longtemps été refusée aux frères Le Nain et donnée à l’école flamande. C’est seulement après l’exposition « Le Nain » du Grand Palais, en 1978-1979, que l’attribution à Antoine s’est imposée. Le type des visages nous paraît en effet
assez caractéristique, avec des chairs vibrantes et une force singulière dans l’expression. C’est certainement le tableau le plus pointilliste de la main d’Antoine : l’artiste évoque les broderies d’or et d’argent des vêtements liturgiques grâce à d’innombrables points blancs posés avec un pinceau d’une finesse extrême, véritable tour de force de miniaturiste. Le coloris est très restreint mais d’une subtilité remarquable, où les gris s’harmonisent avec les bruns tirant sur le rouge. On
aperçoit le retable derrière l’autel : une Crucifixion où l’on distingue également la Vierge au pied de la Croix, image qui fait peut-être écho au retable sur le même sujet que les frères Le Nain avaient peint pour Notre-Dame de Paris vers 1646 (non localisé). Le tableau a longtemps été connu sous le titre incorrect La Procession. René Mesuret en 1965, puis Bernard Dorival en 1972, ont précisé le sujet, non une procession mais une messe, et ils ont identifié très précisément chacun des personnages.Mesuret se réfère au Cérémonial des évêques de Clément VIII pour décrire la composition : « de droite à gauche, nous voyons s’avancer les
céroféraires qui sont deux enfants de choeur, revêtus de l’aube et ceints du cordon blanc, le baculaire couvert du pluvial, le sous-diacre avec la tunique et le missel, le diacre avec la dalmatique et l’étole en sautoir, l’évêque avec la chasuble, les gants et la mitre précieuse, enfin, avec la chape, deux prêtres assistants qui marchent sur le même rang, celui qui est à gauche du prélat portant la croix pattée et cantonnée de l’ordre du Saint-Sépulcre » (Mesuret, 1965, p. 264). Pour sa part,
Bernard Dorival cite la Pratique et cérémonie de la messe pontificale publiée par l’abbé Louis Molin, en 1646, chez Gabriel Clopejau, qui donne quelques précisions supplémentaires : « L’évêque qui veut célébrer la messe pontificale avec commodité et décence doit être assisté de plusieurs ministres. Le premier de tous est le
prêtre assistant, le second et le troisième les deux diacres d’honneur, le quatrième le diacre de l’Évangile, le cinquième le sous-diacre. » L’évêque doit avoir revêtu « la chasuble, les gants, la dalmatique, la tunique, l’étole, la croix pectorale, la ceinture, l’aube et l’amit ainsi que la mitre précieuse […] Celui qui se trouve le plus près de l’évêque, c’est le prêtre assistant, revêtu, comme lui, de la chasuble. Celui qui tient un livre, c’est le sous-diacre portant le livre des Evangiles fermé devant la
poitrine […] Pour le dernier clerc, c’est le diacre de l’Évangile qui fait l’office de porte-crosse, tandis que les deux enfants de choeur font celui de porteurs de chandeliers » (cf. Dorival, 1972a, p. 20). Le tableau a été peint sur une couche de préparation grise comprenant du blanc de plomb. Il a été restauré par Jacques Roullet en 1978 et par Geneviève Lepavec en 1989.
Jacques Laure Le Tonnelier, bailli de Breteuil (1723-1785) ; sa vente, Paris, 16 janvier 1786, no 43 ; Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d’Angiviller (1730-1809), directeur général des Bâtiments ; saisi à la Révolution (cf. Furcy-Raynaud, 1912), 1793 ; envoyé au musée spécial de l’École française au château de
Versailles, 1797 (cf. Cantarel-Besson, 1992 ;Catalogue de l’an X, 1801-1802, no 166) ; retour au Louvre, 1808 (A.M.N., *P12, fol. 37 : 17 août 1808).
Commentaire
Ce tableau singulier montre une messe célébrée devant l’autel par un évêque, que l’on aperçoit à droite, précédé par deux enfants de choeur, un sous-diacre et un diacre portant le missel, et suivi par deux prêtres, dont l’un porte la crosse. L’évêque est peut-être Jean-Pierre Camus, évêque de Belley (1584-1652) : la ressemblance est grande avec son portrait peint par Philippe de Champaigne et conservé à Gand. Le tableau de Champaigne est daté de 1643. Comme Jean-
Pierre Camus semble plus âgé dans le tableau du Louvre, celui-ci serait probablement plus tardif, peut-être vers 1646. C’est le moment où Belley est appelé à Rouen par l’archevêque François Harlay, où il demeure jusqu’en 1650. La Messe a très longtemps été refusée aux frères Le Nain et donnée à l’école flamande. C’est seulement après l’exposition « Le Nain » du Grand Palais, en 1978-1979, que l’attribution à Antoine s’est imposée. Le type des visages nous paraît en effet
assez caractéristique, avec des chairs vibrantes et une force singulière dans l’expression. C’est certainement le tableau le plus pointilliste de la main d’Antoine : l’artiste évoque les broderies d’or et d’argent des vêtements liturgiques grâce à d’innombrables points blancs posés avec un pinceau d’une finesse extrême, véritable tour de force de miniaturiste. Le coloris est très restreint mais d’une subtilité remarquable, où les gris s’harmonisent avec les bruns tirant sur le rouge. On
aperçoit le retable derrière l’autel : une Crucifixion où l’on distingue également la Vierge au pied de la Croix, image qui fait peut-être écho au retable sur le même sujet que les frères Le Nain avaient peint pour Notre-Dame de Paris vers 1646 (non localisé). Le tableau a longtemps été connu sous le titre incorrect La Procession. René Mesuret en 1965, puis Bernard Dorival en 1972, ont précisé le sujet, non une procession mais une messe, et ils ont identifié très précisément chacun des personnages.Mesuret se réfère au Cérémonial des évêques de Clément VIII pour décrire la composition : « de droite à gauche, nous voyons s’avancer les
céroféraires qui sont deux enfants de choeur, revêtus de l’aube et ceints du cordon blanc, le baculaire couvert du pluvial, le sous-diacre avec la tunique et le missel, le diacre avec la dalmatique et l’étole en sautoir, l’évêque avec la chasuble, les gants et la mitre précieuse, enfin, avec la chape, deux prêtres assistants qui marchent sur le même rang, celui qui est à gauche du prélat portant la croix pattée et cantonnée de l’ordre du Saint-Sépulcre » (Mesuret, 1965, p. 264). Pour sa part,
Bernard Dorival cite la Pratique et cérémonie de la messe pontificale publiée par l’abbé Louis Molin, en 1646, chez Gabriel Clopejau, qui donne quelques précisions supplémentaires : « L’évêque qui veut célébrer la messe pontificale avec commodité et décence doit être assisté de plusieurs ministres. Le premier de tous est le
prêtre assistant, le second et le troisième les deux diacres d’honneur, le quatrième le diacre de l’Évangile, le cinquième le sous-diacre. » L’évêque doit avoir revêtu « la chasuble, les gants, la dalmatique, la tunique, l’étole, la croix pectorale, la ceinture, l’aube et l’amit ainsi que la mitre précieuse […] Celui qui se trouve le plus près de l’évêque, c’est le prêtre assistant, revêtu, comme lui, de la chasuble. Celui qui tient un livre, c’est le sous-diacre portant le livre des Evangiles fermé devant la
poitrine […] Pour le dernier clerc, c’est le diacre de l’Évangile qui fait l’office de porte-crosse, tandis que les deux enfants de choeur font celui de porteurs de chandeliers » (cf. Dorival, 1972a, p. 20). Le tableau a été peint sur une couche de préparation grise comprenant du blanc de plomb. Il a été restauré par Jacques Roullet en 1978 et par Geneviève Lepavec en 1989.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Flahaut de la Billarderie, Charles Claude, comte d'Angiviller, dit aussi Comte d'Angiviller (Comte d'Angiviller)
Acquisition details
saisie révolutionnaire
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
Sully, [Peint] Salle 912 - Georges de La Tour et Les frères Le Nain, Salle 912 - Les frères Le Nain
Index
Mode d'acquisition
Bibliography
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 122-123, ill.coul., n°265
- Piralla-Heng Vong, Luc ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Le mystère Le Nain, cat. exp. (Lens, musée du Louvre-Lens, 22 mars - 26 juin 2017), Paris, LIENART/ Louvre-Lens, 2017, p. 226-231, cat. 35
- Milovanovic, Nicolas, Louis Le Nain, La Forge, Paris, Louvre éditions/ Somogy, (Solo, 66), 2017, p. 9, 12, 41
- Rosenberg, Pierre, Tout l'oeuvre peint des Le Nain, Les Classiques de l'Art, Paris, Flammarion, 1993, p. 73, 117, 120, 122-123, Pl. IV, p. 73 (n&b), n° 8
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 49, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 229, 283, fig. 489, n° 489
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 239
- The Brothers Le Nain. Painters of seventeenth-century France, cat. exp. (Fort Worth, Kimbell Art Museum, 22/05-11/09/2016 / San Francisco, Fine Arts Museums, 08/10/2016-29/01/2017), San Francisco / New Haven, Fine Arts Museums / Yale University Press, 2016, p. 88, 236-239, 346, 369, 372, 384, 388, p. 237 (coul.), p. 239 (déatil), n° 34
Exhibition history
- Les frères Le Nain, Louvre-Lens, Salles d'expositions temporaires, 22/03/2017 - 26/06/2017, étape d'une exposition itinérante
- Les frères Le Nain, San Francisco (Etats-Unis), Fine Arts Museums of San Francisco, 08/10/2016 - 29/01/2017, étape d'une exposition itinérante
- Les frères Le Nain, Fort Worth (Etats-Unis), Kimbell Art Museum, 22/05/2016 - 11/09/2016, étape d'une exposition itinérante
Last updated on 16.03.2022
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