Port de mer, effet de brume (L'embarquement d'Ulysse ?)

Numéro principal : INV 4719
Autre numéro d'inventaire : MR 1748

Département des Peintures

Gellée, Claude dit aussi , Le Lorrain (Chamagne (Meurthe-et-Moselle), 1600 - Rome, 1682)
France École de

Titre : Port de mer, effet de brume (L'embarquement d'Ulysse ?)

Signature :
S.D.b.g.: "Claude in. Roma. 1646"

Hauteur : 1,19 m ; Hauteur avec accessoire : 1,455 m ; Largeur : 1,5 m ; Largeur avec accessoire : 1,77 m

huile sur toile

2e quart du XVIIe siècle (1646)

Historique :
François Rappe, officier de la chancellerie du Parlement de Paris († 1703) ; aquis pour Louis XIV en 1695 ; collection de Louis XIV ; présenté dans la chambre du Roi au Grand Trianon, 1696 (cf. Engerand, 1899) ; exposé à l’ouverture du Muséum (Louvre), 1793 (no 19 du catalogue ; cf. Dubreuil, 2001).

Commentaire :
Marcel Roethlisberger a proposé de reconnaître dans cette composition le sujet d’Ulysse se préparant à embarquer pour quitter le royaume des Phéaciens, d’après l’Odyssée d’Homère (livre XIII) (cf. Roethlisberger, 1961). Cette identification nous paraît très hypothétique. Le tableau s’inscrit dans la série des Ports de mer, lieux imaginaires baignés de lumière et magnifiés par des architectures majestueuses à l’antique, parfois inspirées de monuments réels, ici peutêtre le phare et la jetée de Civitavecchia (cf. Boyer (J.-C.), 2001). Le tableau est remarquable par le portique d’architecture qui ressort en relief à droite, et qui est inspiré par celui apparaissant dans David sacré roi par Samuel, également conservé au Louvre (voir INV. 4717). Ian Kennedy considère qu’il s’agit de l’un des morceaux d’architecture les plus frappants parmi les Ports de mer peints par Claude (cf. Kennedy, 1972). Le dessin en relation avec cette peinture dans le Liber Veritatis, gravé par Dominique Barrière en 1660, comprend une inscription au verso, « quadro pour paris », indiquant que le commanditaire de l’oeuvre est parisien. Mais il ne
peut s’agir de François Rappe, magistrat amateur de peinture auprès duquel la toile a été acquise pour les collections royales le 18 avril 1695 pour 1 000 livres. En effet, celui-ci était trop jeune en 1646 : il ne se maria qu’en 1654, étant alors simple « commis au contrôle du bureau de Conflans-Sainte-Honorine » (cf. Boyer (J.-C.),
2001). L’achat pour les collections royales a sans doute été effectué à l’instigation de Pierre Mignard, quelques semaines avant sa mort. Mignard avait connu Claude Lorrain et avait même collaboré avec lui à Rome en 1657 (cf. Boyer (J.-C.), 2001 et 2007). Cette acquisition a été faite en relation avec le décor de l’appartement de Louis XIV au Grand Trianon : en effet, le tableau a été agrandi d’une bande de 7 cm environ en partie haute et basse puis présenté dans la chambre du Roi au Grand Trianon dès 1696. L’oeuvre a été restaurée et rentoilée par Marie-Jacob Godefroid en 1767 : « A quatre tableaux de Claude Le Lorrain qui ont été ôtés du château de Chaville. Ces quatre tableaux tout écaillés, les couleurs éteintes et tout brûlés. Pour avoir remis ces tableaux en bon état, avoir fourni quatre châssis à clef de grandeur 5 pieds sur 3 et demi, fourni des toiles neuves, les avoir marouflées, fait reprendre les écailles, rempli celles qui étaient tombées, repeint les endroits nécessaires, fait revivre tous les gris chancis ainsi que les couleurs éteintes. Prix convenu à 300 livres pièce avant de les commencer, 1 200 livres » (cf. Engerand, 1899). Le tableau a été restauré par Jean-Gabriel Goulinat en 1964, qui juge la peinture « en parfait état de conservation » (N. Milovanovic, 2021).

Louis XIV, roi de France, Collectionneur, 1695

entrée - Collection de Louis XIV

date : 1695

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

entrée - Collection de Louis XIV