Allégorie de la Foi et du Mépris des Richesses

Numéro principal : INV 8500
Autre numéro d'inventaire : MR 2713

Département des Peintures

Vouet, Simon (Paris, 1590 - Paris, 1649)
France École de

Titre : Allégorie de la Foi et du Mépris des Richesses
Ancien titre : La Richesse

Hauteur : 1,7 m ; Hauteur avec accessoire : 2,015 m ; Largeur : 1,24 m ; Largeur avec accessoire : 1,515 m

huile sur toile

2e quart du XVIIe siècle (vers 1638 - 1640)

Historique:
Château-neuf de Saint-Germain-en-Laye ; Paris, galerie d’Apollon, 1749 (cf. Dezallier d’Argenville (A. J.), 1745-1752) ; Cabinet du Roi au palais du Luxembourg, 750, 1764 (cf. Bailly,1751) ; au Louvre en 1785 (inventaire Bailly, no 130) ; exposé à l’ouverture du Muséum (Louvre), 1793 (no 2 du catalogue ; cf. Dubreuil, 2001).

Commentaire:
Le tableau a été peint pour le décor du châteauneuf de Saint-Germain-en-Laye vers 1638-1640, tout comme deux autres allégories, sans doute un peu plus précoces : voir INV. 8498 et INV. 8499. Dans les inventaires royaux du début du xviiie siècle, le tableau est décrit comme une « Victoire couronnée de laurier tenant entre ses bras un enfant avec un cordon, et de l’autre paraît un enfant tenant des bracelets et pierreries » (cf. Engerand, 1899). C’est sans doute à cause de ce cordon, confondu avec celui du Saint-Esprit, que le tableau devient, au milieu du xviiie siècle, une allégorie de la Victoire tenant dans ses bras Louis XIV enfant (cf. Bailly, 1751). Puis, au milieu du xixe siècle, Frédéric Villot catalogue l’oeuvre comme « La Richesse, figure allégorique ». Depuis, ce titre a fait autorité : il a été repris dans tous les catalogues du Louvre et dans toutes les publications dédiées à l’artiste. Pourtant, la figure principale a le pied posé sur une pierre quadrangulaire placée juste à côté d’un livre : ce sont les attributs de la « Foi chrétienne » dans l’Iconologia de Cesare Ripa et dans l’édition française de Jean Baudoin. La pierre angulaire est un symbole du Christ dans le Nouveau Testament : « Vous êtes édifiés sur le fondement des apôtres, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Ép, 2, 20). Le livre ouvert évoque, selon l’Iconologia de Ripa, les « livres canoniques ». Enfin, Ripa explique que la Foi « gagne tous les jours de nouvelles victoires sur nos communs ennemis que sont le monde, le diable et la chair, c’est pour cela qu’elle porte une couronne de laurier » (cf. Baudoin, 1643, I, p. 76). Dans le tableau de Vouet, elle protège un jeune enfant qui désigne le ciel du doigt, tandis qu’un autre enfant lui tend des colliers précieux. Le premier représente l’Amour céleste, le second, l’Amour terrestre. Remarquons que l’attitude de la Foi indique qu’elle n’accordera pas d’intérêt aux bijoux et aux vases d’or et d’argent que lui tend l’Amour terrestre. C’est au contraire à l’Amour céleste qui désigne le ciel qu’elle s’attache, l’entourant de ses deux mains. Ajoutons que Vouet a donné un indice de la signification de cette allégorie dans le relief qui orne le grand vase d’argent à gauche : il montre la scène d’Apollon poursuivant Daphné, symbole de la vanité des biens et des plaisirs terrestres. Rappelons que le cardinal Maffeo Barberini, futur pape Urbain VIII, a composé un distique latin pour orner le cartouche du fameux Apollon et Daphné sculpté par Bernin entre 1622 et 1625 (Rome, galerie Borghèse) : « Quisquis amans sequitur fugitivae gaudia formae / fronde manus implet baccas seu carpit amaras », c’est-à-dire « Tout amant qui poursuit les joies d’une beauté fugace / se remplit les mains de feuilles ou cueille des fruits amers ». La composition peut donc être intitulée La Foi chrétienne se détournant des richesses et des plaisirs terrestres. Le tableau a été restauré en couche picturale par Georges Zezzos en 1953. Il a été refixé à la cire-résine par Édouard Déchelette en 1984, puis traité en couche picturale la même année par Geneviève Lepavec (N. Milovanovic, 2021).



Faisait partie d'une série de peintures allégoriques exécutées pour le Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye. Cf. INV. 8498 et 8499.

Louis XIII, roi de France, Propriétaire

entrée - Collection de Louis XIII

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

entrée - Collection de Louis XIII