La Présentation au Temple

Numéro principal : INV 8492
Autre numéro d'inventaire : MR 2719

Département des Peintures

Vouet, Simon (Paris, 1590 - Paris, 1649)
France École de

Titre : La Présentation au Temple

Hauteur : 3,93 m ; Largeur : 2,5 m

huile sur toile

2e quart du XVIIe siècle (1641)

Historique:
Église Saint-Louis des Jésuites à Paris ; collection Jean de Julienne (1686-1766), mécène et collectionneur, 1763 ; donné par celui-ci à l’Académie royale de peinture et de sculpture, 1764 ; saisi à la Révolution, 1790 ; exposé au Louvre, 1810 (cf.Notice, 1810).

Commentaire:
Commandée pour le maître-autel de l’église Saint-Louis de la maison professe des Jésuites à Paris, faubourg Saint-Antoine (aujourd’hui Saint-Paul- Saint-Louis), La Présentation au Temple s’insérait dans un ensemble d’une richesse exceptionnelle, comprenant sculptures, décors de marbres polychromes et ornements de bronze doré (cf. Cousinié, 2006). L’iconographie était consacrée au Christ et à la monarchie française. Au premier niveau, La Présentation au Temple, sans doute une allusion à la naissance en 1638 du futur Louis XIV (cf. Gaehtgens, 2009), était flanquée des figures sculptées de saint Louis, saint Charlemagne, saint Ignace et saint François Xavier. Le deuxième niveau montrait la Vierge et saint Jean de chaque côté de l’Apothéose de saint Louis peinte par Vouet, aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Rouen (huile sur toile ; 278 × 176 cm ; inv. 803.21). Au troisième niveau, une statue monumentale de la Madeleine était surmontée par une Crucifixion sculptée. Le maître-autel était pourvu d’une machinerie tournante qui permettait de présenter en alternance plusieurs tableaux : celui de Vouet, mais aussi La Vierge implorant le Christ en faveur des âmes du purgatoire de Philippe de Champaigne (huile sur toile ; 384 × 255 cm ; musée des Augustins à Toulouse ; inv. 2004.1.218) et La Résurrection de Claude Vignon datant de 1635 (huile sur toile ; 436 × 250 cm ; église des Minimes à Toulouse). La Présentation au Temple de Vouet montre « une scène puissamment rythmée par les masses architecturales et par là capable de lutter avec l’abondant décor de l’autel » (cf. Thuillier, 1990a). La Présentation au Temple est structurée en profondeur selon une grande diagonale. L’artiste accentue l’impression d’éloignement en peignant des figures repoussoirs au premier plan. Il utilise aussi le principe d’interposition, les personnages les plus proches masquant partiellement les plus lointains. Le mouvement tournant se prolonge dans l’entablement de l’architecture du temple de Jérusalem, mais aussi dans la position inclinée des deux anges peints dans le registre supérieur. Vouet monumentalise sa composition par le gigantisme de l’architecture, dont on n’aperçoit qu’une infime partie. Enfin, il place le point de vue très bas, les marches du temple étant représentées da sotto in su, de bas en haut. Un an après la suppression de l’ordre jésuite en France, en 1762, et le démembrement du maître-autel de l’église Saint-Louis, La Présentation au Temple a été acquise par le collectionneur Jean de Julienne. En 1764, celui-ci en a fait présent à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Le tableau a été transféré au Louvre à la Révolution: c’est « le principal tableau qui représente Vouet au Louvre, celui qui permet de le comparer à La Hyre ou Le Sueur, comme à Le Brun ou Jouvenet » (cf. Thuillier, 1990a). La composition a été gravée par Michel Dorigny en 1641, et l’ensemble du maîtreautel par Edme Moreau en 1643 (cf. Kazerouni, 2012). Le tableau a été restauré par Henri Linard et Yves Chudeau en 1968 (N. Milovanovic, 2021).











Donné en 1641 par le cardinal de Richelieu à l'église de la maison professe des Jésuites, rue Saint-Antoine, à Paris; acquis en 1763, à la suppression de l'ordre des Jésuites en France, par Jean de Julienne qui le donna en 1764 à l'Académie.

Académie royale de Peinture et de Sculpture, Propriétaire

saisie révolutionnaire

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

saisie révolutionnaire