Portrait de Maria Ivanovna Narychkine (1731-1807), dit auparavant Portrait de la princesse Maria Pavlovna Narychkine

Numéro principal : RF 2175

Département des Peintures

Levitskii, Dmitri Grigorievitch (1735 - 1822)
Russie École de

Titre : Portrait de Maria Ivanovna Narychkine (1731-1807), dit auparavant Portrait de la princesse Maria Pavlovna Narychkine

Présenté à la conservation du Louvre (cf. Roche), comme portrait de la princesse Maria Pavlovna Narychkine (vers 1728/1730-1793), née Balk- Paley, qui était l’épouse du prince Semion Kirillovitch Narychkine (1710-1775), petit-neveu du tsar Pierre le Grand et grand veneur de l’impératrice Catherine II, une tradition rattachant l’œuvre à la vie de Diderot : cette princesse et son mari étant censés avoir été les hôtes de l’écrivain, lors de son séjour en Russie en 1773-1774 (le portrait aurait été offert par la princesse elle- même à Diderot et serait ainsi parvenu chez les Vandeul, héritiers de ce dernier).
En fait, comme l’a montré B. G. Raïskii (1984, p. 240-251), le Narychkine qui hébergea Diderot à Saint-Pétersbourg n’est pas le prince Semion Kirillovitch Narychkine mais un autre membre de cette vaste famille, Alexei Vassilievitch Narychkine (1742-1804), diplomate lettré qui, avec son frère, Semion Vassilievitch Narychkine (1731- 1807), reçut l’écrivain dans leur commun hôtel particulier de Saint-Pétersbourg (les deux frères, hommes de lettres, participèrent notamment à la traduction en russe de l’Encyclopédie de Diderot) ; le modèle du R.F. 2175, toujours selon Raïskii, est par conséquent l’épouse de Semion Vassilie- vitch, à savoir Maria Ivanovna Narychkine (1738- 1807), née Saltykova, sœur du célèbre général en chef russe, le prince N. I. Saltykov (confirmation écrite de Tatiana Mojenok-Ninin, 10 VI 2012). À noter que la confusion entre ces divers Narychkine vient du fait que les deux femmes portent le même prénom de « Maria» et les deux hommes celui de « Semion». Ce sont justement les deux frères Alexei et Semion Narychkine qui mirent en relation Levitskii avec Diderot (voir le portrait bien connu de l’écrivain par cet artiste, aujourd’hui au musée d’Art et d’Histoire de Genève).
Maria Ivanovna Narychkine est représentée ici habillée à la russe, avec une ample veste à col de fourrure et à brandebourgs. Si le tableau a été peint pendant le séjour de Diderot chez les frères Narychkine (8 octobre 1773-5 mars 1774), elle aurait alors 42-43 ans, mais elle paraît un peu plus jeune et le portrait de ce fait pourrait être quelque peu antérieur. En tout cas, la provenance prestigieuse Diderot-Vandeul assignée au R.F. 2175 depuis son entrée au Louvre ne saurait être confortée par un tel changement d’identifition.

Inscription :
Au revers, sur le châssis, vieille inscription à l’encre : Madame de Narichekin ( (cf. Roche, p. 151).)
Signature :
en caractères latins : Levitski. (S.b.g.)

Hauteur : 0,59 m ; Hauteur avec accessoire : 0,732 m ; Largeur : 0,49 m ; Largeur avec accessoire : 0,633 m

huile sur toile

3e quart du XVIIIe siècle (1750 - 1775)

? Coll. part., France, en provenance d’un descendant de Diderot, selon Roche ; confié à Serge Zarine, consul général de Russie à Paris de 1905 à 1918, pour être présenté à la conservation du Louvre, par l’entremise de Denis Roche, membre associé de l’Académie de Pétrograd, Paris, 1916 ; acquis par Jacques-Michel de Zoubaloff (1876-1941), industriel, administrateur de sociétés et homme de lettres, originaire de Géorgie, naturalisé français en 1922, grand ami et donateur des musées français, Paris, pour don immédiat au Louvre, 1916 (inscrit à l’Inventaire R.F. comme portrait de Maria Pavlovna Narychkine, avec mention d’une provenance Diderot-Vandeul).

M. Zoubaloff, Jacques Michel, Donateur

don

date : 1916

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

don