Réunion musicale

Numéro principal : RF 1067

Département des Peintures

Le Nain, Antoine (Laon, 1600 à 1610 - Paris, 1648)
Le Nain, Louis (Laon, vers 1593 - Paris, 23/05/1648), ?
France École de

Titre : Réunion musicale
Autre titre : Réunion de famille

Signature :
S.D.b.d.: "Lenain fecit 1642"

Hauteur : 0,32 m ; Hauteur avec accessoire : 0,425 m ; Largeur : 0,4 m ; Largeur avec accessoire : 0,505 m

huile sur métal (cuivre)

2e quart du XVIIe siècle (1642)

Historique
Vente 3-4 décembre 1811, no 8 ; George F. Perkins († 1895), Chipstead, Kent ; vente Christie’s Londres, 29 février 1896, no 103 ; acquis à cette vente par Stéphane Bourgeois (1838-1839 – 1899), Paris ; don de ce dernier, 1897.

Commentaire
Dans cette composition typique d’Antoine, maladroitement agencée, où les fautes de proportions sont nombreuses, on peut admirer le talent du portraitiste : les personnages juxtaposés et rigides sont diversement orientés pour animer le sujet d’une manière très artificielle, mais ce sont encore les visages, les personnalités et les physionomies qui ressortent, joyeuses, pleines de vie. On est également frappé par le soin pris à rendre l’impression visuelle que produit le brocart de la
robe jaune de la jeune femme assise au premier plan à droite. Cette attention rappelle l’intérêt des artistes nordiques pour les textures des étoffes. Antoine a multiplié les petits rehauts clairs, joignant une grande précision à la liberté de touche qui lui est habituelle. La finesse extrême avec laquelle il a peint la dentelle des manches est vraiment impressionnante : c’est un tour de force de miniaturiste qui doit avoir été exécuté à l’aide d’une loupe ! Ajoutons que les gestes très délicats
avec lesquels les personnages tiennent les feuilles de papier portant leur partie de chant, le petit doigt écarté, sont les indices d’un contexte précieux qui fait écho à l’ouvrage de Louis Moreau du Bail, Les Galanteries de la Cour, paru deux ans seulement après l’exécution du tableau, en 1644, et qui met en scène les trois frères Le Nain sous les noms de Florange, Silidas et Polidon. Le couple, au premier plan à droite, est légèrement détaché du groupe, suggérant de la sorte qu’il s’agit d’une scène de fiançailles. Philippe Erlanger souligne la vivacité et la truculence de la scène : « Nous les voyons au cours de la Réunion de famille, cossus, truculents, joyeux. Un cavalier et une jeune fille, vêtue à la dernière mode, savamment coiffée, un papier en main s’apprêtent à chanter tandis que les accompagne,
en jouant du luth, un gros personnage débonnaire. Une dizaine d’hommes les écoutent. Antoine Le Nain ignore le clair-obscur et la même lumière fait ressortir chacune des physionomies » (cf. Erlanger, 1946, p. 98). Le tableau du Louvre est en effet également connu sous le titre Réunion de famille. Il a été peint sur une couche de préparation beige clair. Il a été refixé à la cire par Henri Linard en 1964, puis de nouveau en 1966. Il a été restauré en couche picturale par Jacques Roullet en 1978.

M. Bourgeois, Stéphane, Donateur

don

date : 1897

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

don