Portraits dans un intérieur

Numéro principal : RF 519

Département des Peintures

Le Nain, Antoine (Laon, 1600 à 1610 - Paris, 1648)
Le Nain, Louis (Laon, vers 1593 - Paris, 23/05/1648), ?
France École de

Titre : Portraits dans un intérieur

Signature :
S.D.b.m.: "Lenain fecit 1647"

Hauteur : 0,28 m ; Hauteur avec accessoire : 0,51 m ; Largeur : 0,38 m ; Largeur avec accessoire : 0,6 m

huile sur métal (cuivre)

2e quart du XVIIe siècle (1647)

Historique
Mme Frignet ; Mme de Leschaux, Versailles ; acquis de cette dernière, 1888.

Commentaire
C’est le tableau signé des Le Nain qui porte la date la plus tardive : « 1647 ». Attribué à Antoine depuis Antony Valabrègue, en 1904, le tableau aurait donc été peint un an avant sa mort. Il a été décrit comme son « chant du cygne ». Valabrègue s’étonnait déjà des maladresses persistantes pour un tableau aussi tardif, qui témoigne d’un talent « resté stationnaire ». Paul Jamot souligne les physionomies savoureuses et presque caricaturales : « Dans telle figure, comme celle d’un vieux bonhomme à barbiche blanche coiffé d’un extraordinaire bonnet de feutre à double visière relevée, la vérité, involontairement, va presque jusqu’à la caricature. Avec la franchise et la vivacité des couleurs, et malgré une composition maladroite qui abuse des lignes verticales et où les figures, rigides, paraissent juxtaposées sans lien, la finesse de l’observation et la bonhomie font le prix de ces petits tableaux » (cf. Jamot, 1922). Valabrègue le premier a proposé de reconnaître dans le sujet un paysan aisé qui visite l’une de ses fermes (cf. Valabrègue, 1904). Cette hypothèse a été reprise et approfondie dans l’étude que Neil MacGregor a consacrée en 1979 au contexte de transformation économique et sociale dans les campagnes, voyant l’émergence d’une classe de citadins fortunés devenus propriétaires terriens, que les frères Le Nain auraient portraiturés. Au contraire, toujours en 1979, Hélène Adhémar a défendu l’idée d’une mise en scène de la charité et de l’assistance aux pauvres dans le contexte, cette fois, de la Réforme catholique. Nous y voyons plutôt un type de portrait collectif, montrant les modèles habituels des Le Nain et sans doute aussi certains membres de leur entourage, devenu, par l’artifice de la mise en scène et l’anonymat des personnages, une sorte de scène de genre dénuée d’action et destinée au marché de l’art. L’oeuvre est en tout cas absolument caractéristique d’Antoine dans la composition en trois plans
parallèles avec des figures juxtaposées orientées diversement. Elle reprend les mêmes postures, les mêmes formes ovales des visages, mais aussi des motifs récurrents comme le manteau de la cheminée et les objets qui y sont posés (voir La Préparation à la danse de Karlsruhe), le petit chat roux (idem), le chien (Trois jeunes musiciens du Los Angeles County Museum of Art), ou encore la cruche et la nappe (Femme avec cinq enfants de la National Gallery à Londres). Le tableau du Louvre a été refixé à la cire par Jeanne Amoore en 1978.

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date : 1888

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

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