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Le sacre de l'empereur Napoléon Ier et le couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804.
1807
INV 3699 ; MR 1437
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 702
Aile Denon, Niveau 1
Inventory number
Numéro principal : INV 3699
Autre numéro d'inventaire : MR 1437
Autre numéro d'inventaire : MR 1437
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
David, Jacques-Louis
(Paris, 1748 - Bruxelles, 1825)
France École de
Rouget, Georges (Paris, 1783 - Paris, 1869), Participation
France École de
Rouget, Georges (Paris, 1783 - Paris, 1869), Participation
Description
Object name/Title
Titre : Le sacre de l'empereur Napoléon Ier et le couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804.
Description/Features
Extrait de "Description du tableau exposé au musée Napoléon, représentant le couronnement de Leurs Majestés impériales et royales, peint par M. David, peintre de Leurs Majestés" [Paris, Labarre, 1808] : "Ce tableau a trente pieds de large et dix-neuf de haut. On y voit plus de deux cents figures grandes comme nature. Voulant, autant qu'il était possible, représenter dans une seule action le couronnement de l'empereur et celui de l'impératrice, qui, lors de la cérémonie, n'eurent lieu que successivement, l'artiste a choisi le moment où l'empereur, après avoir lui-même posé sur son front, l'une après l'autre, deux couronnes, vient d'y reprendre la seconde, et où l'élevant dans ses deux mains, il s'apprête à la placer sur la tête de son auguste épouse. Ces deux figures principales occupent le centre du tableau. L'empereur [Napoléon Ier] est debout sur une des marches de l'autel ; il est revêtu d'une robe de satin blanc, un grand manteau de velours cramoisi, parsemé d'abeilles d'or et frangé de même, ceinture à frange d'or. Il a les bras élevés, et tient la couronne qu'il va poser sur la tête de l'impératrice [Joséphine], qui est à genoux sur un carreau [coussin] de velours violet, semé d'abeilles et à glands d'or ; elle est vêtue de blanc, et son manteau est porté par Mesdames de La Rochefoucauld et de La Valette [respectivement dame d'honneur et dame d'atour de l'impératrice]. Ces dames sont vêtues de blanc et portent, ainsi que sa Majesté l'impératrice, un diadème sur la tête.
En regardant à droite, derrière l'empereur, on voit le pape [Pie VII] assis dans un fauteuil [vêtu de blanc et portant une calotte blanche sur la tête, il effectue un geste de bénédiction avec le bras droit]. A droite du pape, le cardinal-légat Caprara [il est en soutane rouge, camail doublé d'hermine, une calotte rouge sur la tête] ; à côté de celui-ci, le cardinal Braschi : il est debout, la mitre sur la tête, revêtu d'une superbe châpe dorée ; il a les mains jointes. [...] A la gauche du pape [au premier plan du tableau, vers la droite], on aperçoit l'architrésorier [Charles François Lebrun], tournant le dos ; il est coiffé à la Henri IV [toque noire entourée de plumes blanches], portant un manteau violet, brodé en or, et à la main gauche un bâton surmonté de l'aigle impérial. Derrière lui, et de profil, se trouve l'archi-chancelier [Jean-Jacques Régis Cambacérès], même costume : il tient également la main de justice. Suit le prince de Neufchâtel [Louis Alexandre Berthier, grand veneur], habillé de même, portant sur son coussin une boule surmontée d'une croix. Presque au coin du tableau, toujours à droite, le prince de Bénévent [Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, grand chambellan], chapeau à la Henri IV, manteau rouge [...]. Au-dessus de la tête du prince de Bénévent, vous voyez le vice-roi d'Italie [Eugène de Beauharnais, colonel général des hussards], nu-tête, vêtu à la hussarde, décoré de son cordon rouge [de l'ordre de la Légion d'honneur] ; il a la main appuyée sur son sabre, qui se trouve devant l'enfant de choeur qui tient l'encensoir. A côté de lui le grand écuyer [Armand de Caulaincourt], en habit brodé, plume blanche à sa coiffure. Le prince de Ponte-Corvo [Jean-Baptiste Bernadotte] se trouve à ses côtés ; il est nu-tête."
En regardant à droite, derrière l'empereur, on voit le pape [Pie VII] assis dans un fauteuil [vêtu de blanc et portant une calotte blanche sur la tête, il effectue un geste de bénédiction avec le bras droit]. A droite du pape, le cardinal-légat Caprara [il est en soutane rouge, camail doublé d'hermine, une calotte rouge sur la tête] ; à côté de celui-ci, le cardinal Braschi : il est debout, la mitre sur la tête, revêtu d'une superbe châpe dorée ; il a les mains jointes. [...] A la gauche du pape [au premier plan du tableau, vers la droite], on aperçoit l'architrésorier [Charles François Lebrun], tournant le dos ; il est coiffé à la Henri IV [toque noire entourée de plumes blanches], portant un manteau violet, brodé en or, et à la main gauche un bâton surmonté de l'aigle impérial. Derrière lui, et de profil, se trouve l'archi-chancelier [Jean-Jacques Régis Cambacérès], même costume : il tient également la main de justice. Suit le prince de Neufchâtel [Louis Alexandre Berthier, grand veneur], habillé de même, portant sur son coussin une boule surmontée d'une croix. Presque au coin du tableau, toujours à droite, le prince de Bénévent [Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, grand chambellan], chapeau à la Henri IV, manteau rouge [...]. Au-dessus de la tête du prince de Bénévent, vous voyez le vice-roi d'Italie [Eugène de Beauharnais, colonel général des hussards], nu-tête, vêtu à la hussarde, décoré de son cordon rouge [de l'ordre de la Légion d'honneur] ; il a la main appuyée sur son sabre, qui se trouve devant l'enfant de choeur qui tient l'encensoir. A côté de lui le grand écuyer [Armand de Caulaincourt], en habit brodé, plume blanche à sa coiffure. Le prince de Ponte-Corvo [Jean-Baptiste Bernadotte] se trouve à ses côtés ; il est nu-tête."
Inscriptions
Inscription :
"1806 & 1807." (daté en bas à gauche)
Signature :
Signé en bas à droite : L. David. f.ebat.
Daté en bas à gauche : 1806 & 1807.
"1806 & 1807." (daté en bas à gauche)
Signature :
Signé en bas à droite : L. David. f.ebat.
Daté en bas à gauche : 1806 & 1807.
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 6,21 m ; Largeur : 9,79 m
Materials and techniques
huile sur toile
Places and dates
Date
1e quart du XIXe siècle (1807)
History
Object history
Historique résumé :
Le tableau est une commande de l'empereur Napoléon Ier, payée 65 000 francs, sans projet d'emplacement. Peint en deux ans par David avec l'aide de deux assistants, il est présenté pour la première fois au public au musée du Louvre en février 1808. Exposé temporairement à deux autres reprises au Louvre sous le Premier Empire, il est ensuite visible sur demande, dans l'atelier parisien de David, jusqu'en 1815. Sous la Restauration (1815-1830), le tableau n'est plus visible mais son appartenance aux biens de la Couronne est confirmée : il est inscrit sur l'inventaire des Musées. Il est exposé en permanence au public à partir de 1837, d'abord au château de Versailles (de 1837 à 1889), puis au Palais des beaux-arts à Paris (en 1889) et enfin au musée du Louvre (de 1890 à nos jours).
Historique complet détaillé :
Commandé à l’artiste par l’empereur Napoléon Ier, en septembre 1804, pour un prix non fixé et sans destination précise, ensemble avec trois autres tableaux commémorant les cérémonies du sacre de l'empereur, à Paris du 2 au 5 décembre 1804 ("La distribution des aigles", achevé en 1810 et conservé au château de Versailles, "L'intronisation" jamais exécuté, et "L'arrivée de l'empereur et de l'impératrice à l'hôtel de ville de Paris" jamais exécuté) ; estimé à 100 000 francs par David en juin 1806, mais payé 65 000 francs par l’Intendance générale de la Maison de l’empereur, en plusieurs versements (25 000 francs en juin 1805, 15 000 francs en avril 1806 et 25 000 francs en août 1807) ; peint du 21 décembre 1805 à mi-novembre 1807 (quelques retouches ajoutées en janvier 1808) avec l’assistance d'Ignace Eugène Degotti et de Georges Rouget, dans l’atelier aménagé pour David dans la chapelle désaffectée de l’ancien collège de Cluny, place de la Sorbonne à Paris ; pourvu d’un cadre doré fourni par Potrelle au prix de 1110 francs le 2 décembre 1807 ; déplacé de la chapelle de l’ancien collège de Cluny au Musée Napoléon (Louvre), début février 1808 ; exposé dans le Salon carré du Musée Napoléon (Louvre), Paris, du 7 février au 21 mars 1808, puis pendant l’exposition du Salon de 1808 (ouvert du 14 octobre 1808 à début janvier 1809), Paris, Musée Napoléon (Louvre), n° 144 du livret ; rentré à l’atelier de David, chapelle de l'ancien collège de Cluny, en 1809 ; déplacé au musée Napoléon en 1810 et présenté l’exposition des Prix décennaux (du 25 août 1810 à octobre 1810), Paris, Musée Napoléon ; envisagé pour être placé dans la salle des gardes du palais des Tuileries en avril 1811 (projet abandonné) ; rentré à l'atelier de David, chapelle de l’ancien collège de Cluny, Paris, au printemps 1811 (où le tableau est visible aux visiteurs) ; déplacé et mis en réserve dans les magasins du Musée royal des arts (Louvre), fin 1819 ; inscrit sur l’inventaire des peintures des Musées royaux sous le n° « MR 1437 » (estimé 80 000 francs), entre 1816 et 1824 ; déplacé vers 1836 au château de Versailles et installé dans la salle du Sacre, au sein des galeries historiques inaugurées le 10 juin 1837 ; réinventorié « INV. 3699 » par le conservateur Frédéric Villot, entre 1852 et 1860 ; mis en sécurité au musée du Louvre à Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 (déplacé de Versailles au Louvre le 14 septembre 1870 et rentré à Versailles en décembre 1871) ; déplacé de Versailles à Paris en 1889, prêté à l’Exposition centennale de l’art français, au sein de l'Exposition universelle (du 5 mai au 31 octobre 1889) puis présenté au musée du Louvre dans la salle des Sept-Cheminées, à partir d'août 1890 jusqu'en septembre 1939 ; mis en sécurité pendant la Seconde guerre mondiale au château de Chèreperrine (Origny-le-Roux, Orne), puis au château de Sourches (Saint-Symphorien, Sarthe) puis au château de Montal (Saint-Jean-Lespinasse, Lot) ; rentré de Montal au musée du Louvre le 7 février 1946 ; présenté en salle Daru d’octobre 1949 à 1969, puis en salle Mollien de 1969 à 1994, puis en salle Daru depuis 1994.
Commentaire :
Appelé familièrement "Le sacre de Napoléon", ce tableau représente en réalité l'instant du couronnement de l'impératrice Joséphine. La scène se situe le 2 décembre 1804, en début d'après-midi, dans le choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'action immortalisée par le peintre est le moment où l'empereur, après avoir reçu du pape les onctions (l'huile sainte apposée sur la tête et les deux mains) et s'être coiffé d'une couronne de lauriers d'or, tient à deux mains la couronne impériale créée pour l'impératrice (détruite en 1816) ; il s'apprête à la poser sur la tête de son épouse Joséphine, agenouillée et en prière, en contrebas. La première intention de David était de représenter l'instant précédent, quand l'empereur a tenu cette couronne au-dessus de sa propre tête, seulement de la main droite tout en serrant son glaive de la main gauche : visible sur des dessins préparatoires, cette première posture de l'empereur avait été peinte sur la toile avant d'être entièrement effacée et recouverte, probablement au mois d'août 1806, par la figure visible actuellement. Cette correction présentait l'avantage de redresser la figure de l'empereur (plus droit, et non cambré en arrière), de lui donner une expression calme et une intention galante envers son épouse ; elle permet enfin de créer un lien dynamique entre ces deux personnages situés au coeur du tableau.
À quelques détails près, le décor et les costumes de la cérémonie sont fidèlement reproduits. À cette époque, l'architecture gothique en pierre du choeur était dissimulée derrière un décor d'arcades en plein cintre en marbre blanc et rose, construit au début du XVIIIe siècle d'après les dessins de Robert de Cotte, architecte du roi Louis XIV. À l'extrémité droite de la scène, on voit l'autel principal surmonté du groupe sculpté en marbre représentant la Vierge de Pitié (dit aussi Pietà), oeuvre du sculpteur Nicolas Coustou (achevée en 1723). À ce décor permanent s'ajoutent les décorations éphémères conçues par Charles Percier et Pierre Fontaine, architectes de l'empereur Napoléon Ier, spécialement pour la cérémonie du 2 décembre 1804 : le tapis au sol (visible au premier plan ; David en a simplifié les motifs par rapport aux tapis réellement installés pour la cérémonie), les tribunes aménagées dans les arcades (les grands rideaux verts sont une invention de David), le trône pontifical (sur une estrade de neuf marches et sous un dais rouge à frange d'or en forme de dôme) aménagé du côté nord du choeur (cette installation est visible à mi-hauteur à gauche dans le tableau, David a simplifié l'aspect du dôme en supprimant la couronne de plumes blanches), enfin les deux petits trônes pour le couple impérial, accompagnés de tabourets de pied et de prie-dieux au centre du choeur (visibles en bas à gauche), et protégés par un dais carré suspendu, en tissu vert à frange d'or (visible tout en haut à gauche du tableau).
Détenteur du titre de premier peintre de l'empereur, David a été chargé par Napoléon Ier, dès le mois de septembre 1804, de peindre la cérémonie du 2 décembre ; l'artiste a été témoin des préparatifs et a assisté à la cérémonie elle-même, en exécutant quelques dessins sur le vif. Dans le tableau achevé, il s'est lui-même peint dans une tribune, en train de dessiner, entouré de sa famille, de son assistant et de ses amis artistes et académiciens. Les principales entorses à la vérité historique sont, d'une part, la présence sur le tableau de quatre personnalités qui n'avaient en réalité pas assisté à la cérémonie (la mère de l'empereur, le cardinal-légat Caprara, l'ambassadeur du Sultan ottoman et l'ambassadeur de l'empereur romain germanique), et d'autre part la disposition générale des personnages ; car, pour rendre claire et compréhensible la composition de son tableau, David a vidé le premier plan et massé les personnages du côté nord du choeur, alors qu'ils étaient en réalité répartis dans l'ensemble de l'espace du choeur, formant un cercle fermé autour du couple impérial. Le peintre a regroupé les personnes en fonction de leur rang social, hiérarchique et fonctionnel : le clergé autour du pape et de l'autel, les ambassadeurs étrangers au fond à droite, les grands officiers de la Maison de l'empereur au premier plan à droite ainsi qu'au centre au second plan, les membres de la famille impériale à gauche au premier plan, les officiers de leurs maisons à gauche au second plan, les artistes et les intellectuels à l'arrière-plan central, en hauteur. L'éclairage, venant des fenêtres hautes de la cathédrale, est concentré au centre du tableau : il permet de mettre en valeur le couple impérial et le pape. L'ensemble constitue à la fois une grande peinture historique et un portrait collectif de la famille et de la cour de Napoléon Ier.
L'exécution du tableau - le plus grand que David ait jamais peint à ce stade de sa carrière - a duré deux années entières (de décembre 1805 à novembre 1807), précédées d'une année de préparation : de décembre 1804 à décembre 1805, David a en effet eu besoin de temps pour concevoir la composition d'ensemble (au moyen de plusieurs esquisses dessinées et peintes), pour réfléchir à la disposition et à l'angle de vue de chaque personnage (au moyen d'une maquette en trois dimensions et de petites poupées habillées) et pour obtenir et aménager un atelier assez grand pour accueillir la grande toile et y travailler en disposant d'un recul suffisant. Cet atelier, loué et aménagé aux frais de l'administration impériale, a été installé dans une ancienne chapelle désaffectée, place de la Sorbonne à Paris. Pour l'exécution du tableau peint, David a eu recours à l'aide de deux assistants : le décorateur de théâtre Ignace Eugène Degotti pour l'architecture et la perspective, et le peintre d'histoire et de portraits Georges Rouget, principalement pour les costumes et les accessoires. La scène est peuplée d'environ 190 personnages au total, dont 93 sont des portraits identifiés (59 hommes, 33 femmes et un enfant). Excepté le pape, l'empereur et l'impératrice, la plupart de ces personnes identitiables sont venues poser pour David dans son atelier, et lui ont prêté les costumes et les accessoires qu'elles portaient le jour de la cérémonie. Les autres figures sont des personnes-types anonymes, pour lesquelles David a parfois fait poser ses élèves ou des personnes de son entourage. Une anomalie historique est à relever : immédiatement à droite de la figure de l'empereur, au second plan, le prêtre au teint gris qui lève les yeux vers Napoléon Ier est en réalité une copie d'après un buste réputé représenter Jules César. Ce détail a été ajouté lorsque la posture de l'empereur a été corrigée et redressée, libérant un espace pour glisser un personnage supplémentaire.
Le tableau presque achevé est montré à l'impératrice Joséphine le 18 novembre 1807, en visite dans l'atelier de David ; elle y retourne le 4 janvier 1808 en compagnie de l'empereur Napoléon Ier et d'officiers de la cour. L'empereur, qui découvre le tableau pour la première fois, félicite l'artiste et demande seulement une menue retouche : David ajoute le geste de bénédiction du pape. Le tableau est exposé, seul, au Musée Napoléon (Louvre) le mois suivant, sans attendre l'exposition biennale du Salon qui commence en octobre 1808 (et où le tableau figure). Le succès public et critique est unanime, même s'il faut garder à l'esprit que l'Empire exerce une censure sévère sur la presse et l'expression des opinions. Malgré ce succès, David, qui voulait être payé 100 000 francs pour cette oeuvre, n'en obtient finalement que 65 000 francs, au terme d'une longue négociation entre l'artiste et le comte Daru, intendant général de la Maison de l'empereur, qui se termine en février 1810. Envisagé un temps pour la salle des gardes du palais des Tuileries, le tableau ne trouve finalement aucune installation définitive précise sous le Premier Empire, d'autant que le divorce de l'empereur avec Joséphine en 1809 empêche d'accrocher le tableau dans une résidence habitée par la nouvelle impératrice Marie-Louise. Sous le Premier Empire, le tableau est exposé au total pendant six mois et demi au grand public, au musée Napoléon ; le reste du temps il était visible sur demande dans l'atelier de David (place de la Sorbonne). En attendant, l'oeuvre est à la garde de David qui autorise sa reproduction en gravure, et commence en 1808 l'exécution d'une copie peinte grandeur nature commandée par des amateurs nord-américains. Le tableau reste dans son atelier après le départ en exil de David pour Bruxelles, en janvier 1816. L'administration des Musées (devenus royaux) procède à la récupération de l'oeuvre à la fin de l'année 1819. Pour des raisons politiques, elle reste en réserve, invisible du public, durant la Restauration (1815-1830). Le nouveau régime de la monarchie de Juillet lui trouve un emplacement pérenne, au premier étage du château de Versailles, dans une salle aménagée sur le thème de l'histoire du Consulat et des débuts de l'Empire (dite "salle du Sacre"). Le tableau y reste une cinquantaine d'années (de 1837 à 1889), avant de quitter définitivement Versailles au profit du musée du Louvre. Depuis 1890, le tableau est exposé en permanence au musée du Louvre.
(Côme Fabre, avril 2025)
Le tableau est une commande de l'empereur Napoléon Ier, payée 65 000 francs, sans projet d'emplacement. Peint en deux ans par David avec l'aide de deux assistants, il est présenté pour la première fois au public au musée du Louvre en février 1808. Exposé temporairement à deux autres reprises au Louvre sous le Premier Empire, il est ensuite visible sur demande, dans l'atelier parisien de David, jusqu'en 1815. Sous la Restauration (1815-1830), le tableau n'est plus visible mais son appartenance aux biens de la Couronne est confirmée : il est inscrit sur l'inventaire des Musées. Il est exposé en permanence au public à partir de 1837, d'abord au château de Versailles (de 1837 à 1889), puis au Palais des beaux-arts à Paris (en 1889) et enfin au musée du Louvre (de 1890 à nos jours).
Historique complet détaillé :
Commandé à l’artiste par l’empereur Napoléon Ier, en septembre 1804, pour un prix non fixé et sans destination précise, ensemble avec trois autres tableaux commémorant les cérémonies du sacre de l'empereur, à Paris du 2 au 5 décembre 1804 ("La distribution des aigles", achevé en 1810 et conservé au château de Versailles, "L'intronisation" jamais exécuté, et "L'arrivée de l'empereur et de l'impératrice à l'hôtel de ville de Paris" jamais exécuté) ; estimé à 100 000 francs par David en juin 1806, mais payé 65 000 francs par l’Intendance générale de la Maison de l’empereur, en plusieurs versements (25 000 francs en juin 1805, 15 000 francs en avril 1806 et 25 000 francs en août 1807) ; peint du 21 décembre 1805 à mi-novembre 1807 (quelques retouches ajoutées en janvier 1808) avec l’assistance d'Ignace Eugène Degotti et de Georges Rouget, dans l’atelier aménagé pour David dans la chapelle désaffectée de l’ancien collège de Cluny, place de la Sorbonne à Paris ; pourvu d’un cadre doré fourni par Potrelle au prix de 1110 francs le 2 décembre 1807 ; déplacé de la chapelle de l’ancien collège de Cluny au Musée Napoléon (Louvre), début février 1808 ; exposé dans le Salon carré du Musée Napoléon (Louvre), Paris, du 7 février au 21 mars 1808, puis pendant l’exposition du Salon de 1808 (ouvert du 14 octobre 1808 à début janvier 1809), Paris, Musée Napoléon (Louvre), n° 144 du livret ; rentré à l’atelier de David, chapelle de l'ancien collège de Cluny, en 1809 ; déplacé au musée Napoléon en 1810 et présenté l’exposition des Prix décennaux (du 25 août 1810 à octobre 1810), Paris, Musée Napoléon ; envisagé pour être placé dans la salle des gardes du palais des Tuileries en avril 1811 (projet abandonné) ; rentré à l'atelier de David, chapelle de l’ancien collège de Cluny, Paris, au printemps 1811 (où le tableau est visible aux visiteurs) ; déplacé et mis en réserve dans les magasins du Musée royal des arts (Louvre), fin 1819 ; inscrit sur l’inventaire des peintures des Musées royaux sous le n° « MR 1437 » (estimé 80 000 francs), entre 1816 et 1824 ; déplacé vers 1836 au château de Versailles et installé dans la salle du Sacre, au sein des galeries historiques inaugurées le 10 juin 1837 ; réinventorié « INV. 3699 » par le conservateur Frédéric Villot, entre 1852 et 1860 ; mis en sécurité au musée du Louvre à Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 (déplacé de Versailles au Louvre le 14 septembre 1870 et rentré à Versailles en décembre 1871) ; déplacé de Versailles à Paris en 1889, prêté à l’Exposition centennale de l’art français, au sein de l'Exposition universelle (du 5 mai au 31 octobre 1889) puis présenté au musée du Louvre dans la salle des Sept-Cheminées, à partir d'août 1890 jusqu'en septembre 1939 ; mis en sécurité pendant la Seconde guerre mondiale au château de Chèreperrine (Origny-le-Roux, Orne), puis au château de Sourches (Saint-Symphorien, Sarthe) puis au château de Montal (Saint-Jean-Lespinasse, Lot) ; rentré de Montal au musée du Louvre le 7 février 1946 ; présenté en salle Daru d’octobre 1949 à 1969, puis en salle Mollien de 1969 à 1994, puis en salle Daru depuis 1994.
Commentaire :
Appelé familièrement "Le sacre de Napoléon", ce tableau représente en réalité l'instant du couronnement de l'impératrice Joséphine. La scène se situe le 2 décembre 1804, en début d'après-midi, dans le choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'action immortalisée par le peintre est le moment où l'empereur, après avoir reçu du pape les onctions (l'huile sainte apposée sur la tête et les deux mains) et s'être coiffé d'une couronne de lauriers d'or, tient à deux mains la couronne impériale créée pour l'impératrice (détruite en 1816) ; il s'apprête à la poser sur la tête de son épouse Joséphine, agenouillée et en prière, en contrebas. La première intention de David était de représenter l'instant précédent, quand l'empereur a tenu cette couronne au-dessus de sa propre tête, seulement de la main droite tout en serrant son glaive de la main gauche : visible sur des dessins préparatoires, cette première posture de l'empereur avait été peinte sur la toile avant d'être entièrement effacée et recouverte, probablement au mois d'août 1806, par la figure visible actuellement. Cette correction présentait l'avantage de redresser la figure de l'empereur (plus droit, et non cambré en arrière), de lui donner une expression calme et une intention galante envers son épouse ; elle permet enfin de créer un lien dynamique entre ces deux personnages situés au coeur du tableau.
À quelques détails près, le décor et les costumes de la cérémonie sont fidèlement reproduits. À cette époque, l'architecture gothique en pierre du choeur était dissimulée derrière un décor d'arcades en plein cintre en marbre blanc et rose, construit au début du XVIIIe siècle d'après les dessins de Robert de Cotte, architecte du roi Louis XIV. À l'extrémité droite de la scène, on voit l'autel principal surmonté du groupe sculpté en marbre représentant la Vierge de Pitié (dit aussi Pietà), oeuvre du sculpteur Nicolas Coustou (achevée en 1723). À ce décor permanent s'ajoutent les décorations éphémères conçues par Charles Percier et Pierre Fontaine, architectes de l'empereur Napoléon Ier, spécialement pour la cérémonie du 2 décembre 1804 : le tapis au sol (visible au premier plan ; David en a simplifié les motifs par rapport aux tapis réellement installés pour la cérémonie), les tribunes aménagées dans les arcades (les grands rideaux verts sont une invention de David), le trône pontifical (sur une estrade de neuf marches et sous un dais rouge à frange d'or en forme de dôme) aménagé du côté nord du choeur (cette installation est visible à mi-hauteur à gauche dans le tableau, David a simplifié l'aspect du dôme en supprimant la couronne de plumes blanches), enfin les deux petits trônes pour le couple impérial, accompagnés de tabourets de pied et de prie-dieux au centre du choeur (visibles en bas à gauche), et protégés par un dais carré suspendu, en tissu vert à frange d'or (visible tout en haut à gauche du tableau).
Détenteur du titre de premier peintre de l'empereur, David a été chargé par Napoléon Ier, dès le mois de septembre 1804, de peindre la cérémonie du 2 décembre ; l'artiste a été témoin des préparatifs et a assisté à la cérémonie elle-même, en exécutant quelques dessins sur le vif. Dans le tableau achevé, il s'est lui-même peint dans une tribune, en train de dessiner, entouré de sa famille, de son assistant et de ses amis artistes et académiciens. Les principales entorses à la vérité historique sont, d'une part, la présence sur le tableau de quatre personnalités qui n'avaient en réalité pas assisté à la cérémonie (la mère de l'empereur, le cardinal-légat Caprara, l'ambassadeur du Sultan ottoman et l'ambassadeur de l'empereur romain germanique), et d'autre part la disposition générale des personnages ; car, pour rendre claire et compréhensible la composition de son tableau, David a vidé le premier plan et massé les personnages du côté nord du choeur, alors qu'ils étaient en réalité répartis dans l'ensemble de l'espace du choeur, formant un cercle fermé autour du couple impérial. Le peintre a regroupé les personnes en fonction de leur rang social, hiérarchique et fonctionnel : le clergé autour du pape et de l'autel, les ambassadeurs étrangers au fond à droite, les grands officiers de la Maison de l'empereur au premier plan à droite ainsi qu'au centre au second plan, les membres de la famille impériale à gauche au premier plan, les officiers de leurs maisons à gauche au second plan, les artistes et les intellectuels à l'arrière-plan central, en hauteur. L'éclairage, venant des fenêtres hautes de la cathédrale, est concentré au centre du tableau : il permet de mettre en valeur le couple impérial et le pape. L'ensemble constitue à la fois une grande peinture historique et un portrait collectif de la famille et de la cour de Napoléon Ier.
L'exécution du tableau - le plus grand que David ait jamais peint à ce stade de sa carrière - a duré deux années entières (de décembre 1805 à novembre 1807), précédées d'une année de préparation : de décembre 1804 à décembre 1805, David a en effet eu besoin de temps pour concevoir la composition d'ensemble (au moyen de plusieurs esquisses dessinées et peintes), pour réfléchir à la disposition et à l'angle de vue de chaque personnage (au moyen d'une maquette en trois dimensions et de petites poupées habillées) et pour obtenir et aménager un atelier assez grand pour accueillir la grande toile et y travailler en disposant d'un recul suffisant. Cet atelier, loué et aménagé aux frais de l'administration impériale, a été installé dans une ancienne chapelle désaffectée, place de la Sorbonne à Paris. Pour l'exécution du tableau peint, David a eu recours à l'aide de deux assistants : le décorateur de théâtre Ignace Eugène Degotti pour l'architecture et la perspective, et le peintre d'histoire et de portraits Georges Rouget, principalement pour les costumes et les accessoires. La scène est peuplée d'environ 190 personnages au total, dont 93 sont des portraits identifiés (59 hommes, 33 femmes et un enfant). Excepté le pape, l'empereur et l'impératrice, la plupart de ces personnes identitiables sont venues poser pour David dans son atelier, et lui ont prêté les costumes et les accessoires qu'elles portaient le jour de la cérémonie. Les autres figures sont des personnes-types anonymes, pour lesquelles David a parfois fait poser ses élèves ou des personnes de son entourage. Une anomalie historique est à relever : immédiatement à droite de la figure de l'empereur, au second plan, le prêtre au teint gris qui lève les yeux vers Napoléon Ier est en réalité une copie d'après un buste réputé représenter Jules César. Ce détail a été ajouté lorsque la posture de l'empereur a été corrigée et redressée, libérant un espace pour glisser un personnage supplémentaire.
Le tableau presque achevé est montré à l'impératrice Joséphine le 18 novembre 1807, en visite dans l'atelier de David ; elle y retourne le 4 janvier 1808 en compagnie de l'empereur Napoléon Ier et d'officiers de la cour. L'empereur, qui découvre le tableau pour la première fois, félicite l'artiste et demande seulement une menue retouche : David ajoute le geste de bénédiction du pape. Le tableau est exposé, seul, au Musée Napoléon (Louvre) le mois suivant, sans attendre l'exposition biennale du Salon qui commence en octobre 1808 (et où le tableau figure). Le succès public et critique est unanime, même s'il faut garder à l'esprit que l'Empire exerce une censure sévère sur la presse et l'expression des opinions. Malgré ce succès, David, qui voulait être payé 100 000 francs pour cette oeuvre, n'en obtient finalement que 65 000 francs, au terme d'une longue négociation entre l'artiste et le comte Daru, intendant général de la Maison de l'empereur, qui se termine en février 1810. Envisagé un temps pour la salle des gardes du palais des Tuileries, le tableau ne trouve finalement aucune installation définitive précise sous le Premier Empire, d'autant que le divorce de l'empereur avec Joséphine en 1809 empêche d'accrocher le tableau dans une résidence habitée par la nouvelle impératrice Marie-Louise. Sous le Premier Empire, le tableau est exposé au total pendant six mois et demi au grand public, au musée Napoléon ; le reste du temps il était visible sur demande dans l'atelier de David (place de la Sorbonne). En attendant, l'oeuvre est à la garde de David qui autorise sa reproduction en gravure, et commence en 1808 l'exécution d'une copie peinte grandeur nature commandée par des amateurs nord-américains. Le tableau reste dans son atelier après le départ en exil de David pour Bruxelles, en janvier 1816. L'administration des Musées (devenus royaux) procède à la récupération de l'oeuvre à la fin de l'année 1819. Pour des raisons politiques, elle reste en réserve, invisible du public, durant la Restauration (1815-1830). Le nouveau régime de la monarchie de Juillet lui trouve un emplacement pérenne, au premier étage du château de Versailles, dans une salle aménagée sur le thème de l'histoire du Consulat et des débuts de l'Empire (dite "salle du Sacre"). Le tableau y reste une cinquantaine d'années (de 1837 à 1889), avant de quitter définitivement Versailles au profit du musée du Louvre. Depuis 1890, le tableau est exposé en permanence au musée du Louvre.
(Côme Fabre, avril 2025)
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Napoléon 1er, Commanditaire
Acquisition details
entrée - Collection de Napoléon Ier
Acquisition date
date de décision : 07/1804 (commande)
date de l'inscription sur l'inventaire : 1824
date d'arrivée au Musée : 08/1890
date de l'inscription sur l'inventaire : 1824
date d'arrivée au Musée : 08/1890
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
Denon, [Peint] Salle 702 - Salle Daru, néoclassicisme
Index
Mode d'acquisition
- La Rochefoucauld, Sabine de, Louvre haute couture : la mode dans les collections de peintures du Louvre, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2023, p. 108, 132, ill. coul. p. 109-111
- Stein, Perrin (dir.), Stein, Perrin ; Bordes, Philippe ; Korchane, Mehdi ; Peronnet, Benjamin ; Prat, Louis-Antoine ; Trey, Juliette ; Berman, Daniella, Jacques Louis David : radical draftsman, New York / New Haven / Londres, The Metropolitan Museum of Art, Yale University Press, 2022, p. 48, 54, 216, 223-227, ill. coul., fig. 126, p.224
- Milovanovic, Nicolas, Le Louvre 1h30 Chrono. Le guide de la visite, Paris, Louvre éditions/ Hazan, 2018, p. 28-29, ill. coul.
- Martinez, Jean-Luc (dir.), Théâtre du pouvoir, cat. exp. (Paris, Musée du Louvre, Petite Galerie, du 24 septembre 2017 au 7 juillet 2018 ; Pau, musée national du château, du 14 septembre 2018 à avril 2019), Paris, Louvre éditions ; Seuil, 2017, p. 80-81, ill. coul, dble p.p. 80-81, n°36
- De David à Courbet. Chefs d'oeuvre du musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, cat. exp. (Rennes, musée des Beaux-Arts, du 4 juin au 28 août 2016; Dole, musée des Beaux-Arts, du 14 octobre 2016 au 19 février 2017; Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quilliot, du 16 mars au 3 septembre 2017), Gand, Snoeck, 2016, p. 52, ill. coul, p. 52, fig. 1
- Bajou-Carpentreau, Valérie (dir.), Les guerres de Napoléon : Louis-François Lejeune, général et peintre, cat. exp. (Versailles, musée du château, du 14 février au 13 mai 2012), Paris, Hazan, 2011, p. 20; 106
- O'Brien, David, Antoine-Jean Gros, peintre de Napoléon, Paris, Gallimard, 2006, p. 124, 125, 146-148, 150, 151, 168, 176, 258-259, notes 58-66, fig. 71 couleurs
- Bordes, Philippe (dir.), Jacques-Louis David : Empire to Exile, cat. exp. (Los Angeles (Etats-Unis), J. Paul Getty Museum, 1er février - 24 avril 2005 ; Williamstown, Mass., Sterling and Francine Clark art institute, 5 juin - 5 septembre 2005), New Haven, Yale University Press, 2005, p. 45-57, 92-99, ill. coul.
- Le Sacre de Napoléon peint par David, cat. exp. (Paris (France), Musée du Louvre 21 octobre 2004 - 17 janvier 2005), Paris-Milan, Louvre éditions / 5 Continents, 2004
- Michel, Régis (dir.), David contre David (actes de colloque, musée du Louvre, 6-10 décembre 1989), Paris, La Documentation Française, (Conférences et colloques), 1993, p. 995, ill. n&b
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- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 116
- Sterling, Charles ; Adhémar, Hélène, Musée national du Louvre. Peintures. Ecole française. XIXe siècle. A-C, vol. I, Paris, Musées nationaux, 1958, n°557
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, n°202 a
Last updated on 28.04.2025
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