Inventory number
Numéro principal : INV 7492
Autre numéro d'inventaire : MR 2391
Autre numéro d'inventaire : MR 2391
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : Louis XIV (1638-1715), roi de France
Description/Features
Inscriptions
Signature :
à mi-hauteur à gauche: "Peint par Hyacinthe Rigaud, 1701" et dans un repli de la fourrure vers le tapis en bas à gauche: "Hyacinthe Rigaud"
à mi-hauteur à gauche: "Peint par Hyacinthe Rigaud, 1701" et dans un repli de la fourrure vers le tapis en bas à gauche: "Hyacinthe Rigaud"
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 2,77 m ; Hauteur avec accessoire : 3,395 m ; Largeur : 1,94 m ; Largeur avec accessoire : 2,45 m
Materials and techniques
huile sur toile
Places and dates
Date
1e quart du XVIIIe siècle (1701)
History
Object history
Collection de Louis XIV ; dessus-de-cheminée du salon d’Apollon au château de Versailles, vers 1705 (cf. Dezallier d’Argenville, 1755) ; saisi à la Révolution ; transféré au Louvre, 1814 (A.M.N., *P12, fol. 49 : 2 mai 1814).
Commentaire
Ce portrait procède directement d’un événement historique majeur : le 1er octobre 1700, le roi d’Espagne Charles II, étant mort sans enfants, avait désigné comme successeur Philippe d’Anjou, le petit-fils de Louis XIV. Après quelques jours de réflexion, Louis XIV accepta le testament. Il commanda alors à Hyacinthe Rigaud un
portrait de Philippe d’Anjou en roi d’Espagne. Celui-ci voulut avoir le portrait de son grand-père de la même main afin de l’emporter avec lui à Madrid. Lorsque ce dernier tableau fut terminé, Louis XIV, et toute la Cour avec lui, l’admira tant qu’il le conserva, ordonnant à Rigaud d’en faire une seconde version pour son petit-fils : « On a exposé le portrait du Roi dans le grand appartement de Versailles ; il est en pied avec l’habit royal. Cet ouvrage est de M. Rigaud. Jamais portrait n’a
été mieux peint, ni plus ressemblant ; toute la Cour l’a vu et tout le monde l’a admiré. Il faut qu’un ouvrage soit bien beau et bien parfait pour s’attirer un applaudissement général dans un lieu où le bon goût règne et où l’on n’est pas prodigue de louanges. Sa Majesté ayant promis son portrait au roi d’Espagne, veut tenir sa parole en lui donnant l’original, et M. Rigaud en doit faire une copie qui est souhaitée de toute la Cour. Quoiqu’on voie avec regret partir l’original, on en
aurait bien plus de chagrin s’il n’était pas destiné au roi d’Espagne » (cf. Mercure de France, 1702). Le roi présenta la première version, la seule signée
et datée, celle qui nous intéresse ici, en dessus-decheminée dans le salon d’Apollon, la salle du Trône (cf. Castelluccio, 2018). C’est la seconde version qui est aujourd’hui présentée au salon d’Apollon (huile sur toile ; 313 × 205 cm ; inv. MV 2041). Louis XIV est représenté avec tous les symboles monarchiques. Il a revêtu le
manteau du sacre et l’habit de grand-maître de l’ordre du Saint-Esprit (cf. Pinoteau, 2003). Il se tient debout devant un trône fleurdelysé, avec à l’arrière-plan une architecture palatiale. Il porte le collier de l’ordre du Saint-Esprit. Il a l’épée de Charlemagne au côté. Le souverain n’est pas représenté avec le sceptre de Charlemagne, utilisé lors du sacre, mais le sceptre court de Henri IV qu’il tient renversé, la fleur de lys appuyée sur un carreau auprès de la main de justice (de Henri IV) et de la couronne de France. Ce n’est pas la couronne de Charlemagne, mais une couronne de vermeil plus légère exécutée pour les funérailles des rois de France. Louis XIV porte en outre une grande perruque « de majesté » et un collet de dentelle. Au second plan à gauche, on aperçoit une colonne, symbole de force, dont la base est ornée d’une allégorie de la Justice. Le portrait figure donc Louis XIV en majesté incarnant la souveraineté royale appuyée sur les vertus de
Force et de Justice. Rigaud s’est sans doute inspiré de la statue de Louis XIV par Martin Desjardins érigée place des Victoires en 1686. Elle montrait également le souverain revêtu du manteau du sacre, la jambe droite avancée, sortant du manteau pour écraser l’Hydre de la Triple- Alliance (cf. Posner (Do.), 1998). Dans le tableau de 1701, Rigaud a repris la pose mettant en valeur cette jambe qui paraît évoquer la passion ancienne du roi pour la danse, bien que l’Hydre écrasée ne soit plus sous le pied du roi (cf. Posner (Do.), 1998). Le Portrait de Louis XIV a été présenté au Salon de 1704 (à moins qu’il ne s’agisse de la version aujourd’hui à Versailles ; cf. Brême et Lanoë, 2013). Il a été gravé par Pierre Drevet entre 1714 et 1716. De très nombreuses réductions en pied ou en buste sont mentionnées
dans le Livre de Raison de Rigaud et dans les Comptes des Bâtiments du Roi. La pose et la mise en scène du portrait sont devenues des modèles à imiter pour les courtisans. Ainsi, le marquis de Dangeau, archétype du courtisan, a commandé à Rigaud en 1702 un portrait à mi-corps où il a la même attitude que le roi (huile sur toile ; 162 × 130 cm ; château de Versailles ; inv. MV 3652). Le tableau du Louvre est signé à deux reprises : sur la banderole surmontant le relief de la Justice : « PEINT PAR HYACINTHE RIGAUD. 1701 » ; et plus discrètement à la jonction du tapis et du manteau du sacre : « HYACINTUS RIG ». L’oeuvre a été peinte sur
une toile comprenant 12 × 14 fils au cm2. Comme souvent chez Rigaud, la tête est peinte sur un fragment de toile plus fine marouflé sur la toile principale (27 × 23 cm). Le tableau a été anciennement transposé de toile sur toile. Il a été restauré par Lucien Aubert en 1967. Il a été restauré en couche picturale par Lin Sourzac en
1988.
Commentaire
Ce portrait procède directement d’un événement historique majeur : le 1er octobre 1700, le roi d’Espagne Charles II, étant mort sans enfants, avait désigné comme successeur Philippe d’Anjou, le petit-fils de Louis XIV. Après quelques jours de réflexion, Louis XIV accepta le testament. Il commanda alors à Hyacinthe Rigaud un
portrait de Philippe d’Anjou en roi d’Espagne. Celui-ci voulut avoir le portrait de son grand-père de la même main afin de l’emporter avec lui à Madrid. Lorsque ce dernier tableau fut terminé, Louis XIV, et toute la Cour avec lui, l’admira tant qu’il le conserva, ordonnant à Rigaud d’en faire une seconde version pour son petit-fils : « On a exposé le portrait du Roi dans le grand appartement de Versailles ; il est en pied avec l’habit royal. Cet ouvrage est de M. Rigaud. Jamais portrait n’a
été mieux peint, ni plus ressemblant ; toute la Cour l’a vu et tout le monde l’a admiré. Il faut qu’un ouvrage soit bien beau et bien parfait pour s’attirer un applaudissement général dans un lieu où le bon goût règne et où l’on n’est pas prodigue de louanges. Sa Majesté ayant promis son portrait au roi d’Espagne, veut tenir sa parole en lui donnant l’original, et M. Rigaud en doit faire une copie qui est souhaitée de toute la Cour. Quoiqu’on voie avec regret partir l’original, on en
aurait bien plus de chagrin s’il n’était pas destiné au roi d’Espagne » (cf. Mercure de France, 1702). Le roi présenta la première version, la seule signée
et datée, celle qui nous intéresse ici, en dessus-decheminée dans le salon d’Apollon, la salle du Trône (cf. Castelluccio, 2018). C’est la seconde version qui est aujourd’hui présentée au salon d’Apollon (huile sur toile ; 313 × 205 cm ; inv. MV 2041). Louis XIV est représenté avec tous les symboles monarchiques. Il a revêtu le
manteau du sacre et l’habit de grand-maître de l’ordre du Saint-Esprit (cf. Pinoteau, 2003). Il se tient debout devant un trône fleurdelysé, avec à l’arrière-plan une architecture palatiale. Il porte le collier de l’ordre du Saint-Esprit. Il a l’épée de Charlemagne au côté. Le souverain n’est pas représenté avec le sceptre de Charlemagne, utilisé lors du sacre, mais le sceptre court de Henri IV qu’il tient renversé, la fleur de lys appuyée sur un carreau auprès de la main de justice (de Henri IV) et de la couronne de France. Ce n’est pas la couronne de Charlemagne, mais une couronne de vermeil plus légère exécutée pour les funérailles des rois de France. Louis XIV porte en outre une grande perruque « de majesté » et un collet de dentelle. Au second plan à gauche, on aperçoit une colonne, symbole de force, dont la base est ornée d’une allégorie de la Justice. Le portrait figure donc Louis XIV en majesté incarnant la souveraineté royale appuyée sur les vertus de
Force et de Justice. Rigaud s’est sans doute inspiré de la statue de Louis XIV par Martin Desjardins érigée place des Victoires en 1686. Elle montrait également le souverain revêtu du manteau du sacre, la jambe droite avancée, sortant du manteau pour écraser l’Hydre de la Triple- Alliance (cf. Posner (Do.), 1998). Dans le tableau de 1701, Rigaud a repris la pose mettant en valeur cette jambe qui paraît évoquer la passion ancienne du roi pour la danse, bien que l’Hydre écrasée ne soit plus sous le pied du roi (cf. Posner (Do.), 1998). Le Portrait de Louis XIV a été présenté au Salon de 1704 (à moins qu’il ne s’agisse de la version aujourd’hui à Versailles ; cf. Brême et Lanoë, 2013). Il a été gravé par Pierre Drevet entre 1714 et 1716. De très nombreuses réductions en pied ou en buste sont mentionnées
dans le Livre de Raison de Rigaud et dans les Comptes des Bâtiments du Roi. La pose et la mise en scène du portrait sont devenues des modèles à imiter pour les courtisans. Ainsi, le marquis de Dangeau, archétype du courtisan, a commandé à Rigaud en 1702 un portrait à mi-corps où il a la même attitude que le roi (huile sur toile ; 162 × 130 cm ; château de Versailles ; inv. MV 3652). Le tableau du Louvre est signé à deux reprises : sur la banderole surmontant le relief de la Justice : « PEINT PAR HYACINTHE RIGAUD. 1701 » ; et plus discrètement à la jonction du tapis et du manteau du sacre : « HYACINTUS RIG ». L’oeuvre a été peinte sur
une toile comprenant 12 × 14 fils au cm2. Comme souvent chez Rigaud, la tête est peinte sur un fragment de toile plus fine marouflé sur la toile principale (27 × 23 cm). Le tableau a été anciennement transposé de toile sur toile. Il a été restauré par Lucien Aubert en 1967. Il a été restauré en couche picturale par Lin Sourzac en
1988.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Louis XIV, roi de France, Propriétaire
Acquisition details
entrée - Collection de Louis XIV
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
Sully, [OArt] Salle 602 - Louis XIV
Index
Mode d'acquisition
Bibliography
- La Rochefoucauld, Sabine de, Louvre haute couture : la mode dans les collections de peintures du Louvre, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2023, p. 58, 131, ill. coul. p. 59
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 222-223, ill. coul., n° 458
- James-Sarazin, Ariane ; Salomé, Laurent (dir.), Hyacinthe Rigaud (1659-1743) ou le portrait Soleil, cat. exp. (Versailles, Château - Domaine national de Versailles, 17 novembre 2020 - 18 avril 2021), Versailles / Dijon, Château de Versailles / Faton, 2020, p. 20, 24, 60, 63, 94, 130, 200, 272, 290, 359, 360-363, 364, 366, 374, repr. p. 14 (détail), ill. coul. p. 361, n° 128
- Toutain-Quittelier, Valentine, Le Carnaval, la Fortune et la Folie. La rencontre de Paris et Venise à l’aube des Lumières, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018, p. 37, 38, 63, note 77, 153, fig. 16 couleurs
- Castelluccio, Stéphane, « Esthétique et politique : La présentation des tableaux des collections royales dans le Grand Appartement à Versailles de Louis XIV à la Révolution », Versalia, n°21, 2018, p. 37-58, p. 47, 49, ill. p. 47, n° 20
- "La création du Louvre : Le Louvre et ses trésors témoignent de huit cents ans d'histoire de France", 盧浮宮的創想 : 盧浮宮與館藏珍品見證法國歷史八百年, cat. exp. (Pékin, Musée national de Chine, 12 janvier-31 mars 2017), Pékin, Beijing Times Chinese Bookstore, 2017, p. 71, ill.coul.
- Milovanovic, Nicolas, Louis Le Nain, La Forge, Paris, Louvre éditions/ Somogy, (Solo, 66), 2017, p. 39
- Martinez, Jean-Luc (dir.), Théâtre du pouvoir, cat. exp. (Paris, Musée du Louvre, Petite Galerie, du 24 septembre 2017 au 7 juillet 2018 ; Pau, musée national du château, du 14 septembre 2018 à avril 2019), Paris, Louvre éditions ; Seuil, 2017, p. 147, coul., p. 147, n° 56
- James-Sarazin, Ariane, Hyacinthe Rigaud (1659-1743) : t. I: L'homme et son art ; t. II: Catalogue raisonné, Dijon, Faton, 2016, t. I p. 37, 42, 47, 128, 132, 135, 146, 155, 160, 172, 179, 189, 214, 220, 238, 273, 295, 306, 315, 318, 328, 344, 346, 347, 360, 363, 364, 370, 388, 391, 402, 405, 408, 413, 444, 474, 481, 483, 487, 512, 522, 524, t. II p. 258-261, ill. p. 145 et 157 (t.
- Peter John Brownlee (dir.), Samuel F. B. Morse's Gallery of the Louvre and the art of invention, cat. exp. (exposition itinérante à travers les Etats-Unis, 2015-2018), Chicago, Terra Foundation for American Art/ Yale University Press, 2014, p. 40, 52-53, 59, fig. 18, fig. 28
- 1704. Le Salon, les arts et le roi, cat. exp. (Sceaux (France), Musée de l'Ile-de-France, Domaine départemental de Sceaux, du 22 mars au 30 juin 2013), Milan, Silvana Editoriale, 2013, p. 47, 49, 79, ill. p. 79 (83)
- Perreau, Stéphan, Hyacinthe Rigaud (1659-1743). Catalogue concis de l'oeuvre, Sète, Nouvelles Presses du Languedoc, 2013, p. 159-160, 167, n&b, P.695
- Milovanovic, Nicolas ; Maral, Alexandre (dir.), Louis XIV. L’Homme et le Roi, cat. exp. (Versailles, Château - Domaine national de Versailles, du 19 octobre 2009 au 7 février 2010), Paris, Skira-Flammarion, 2009, repr. p. 167, cat. 33
- Citizens and Kings : Portraits in the Age of Revolution, 1760-1830, cat. exp. (Paris, Galeries nationales du Grand-Palais, du 4 octobre 2006 au 9 janvier 2007; Londres, Royal Academy of Arts, du 3 février au 20 avril 2007), Londres, Royal Academy of Arts, 2007, p. 61, ill. coul. p. 61, fig. 40
- Fumaroli, Marc, L'État culturel. Essai sur une religion moderne, Paris, Editions de Fallois, 1991, p. 260-261
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 186, ill. n&b et coul. p. 12
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : II, M-Z, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 83, 215, fig. 721, n° 721
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 329
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 222, n° 781
Exhibition history
- Hyacinthe Rigaud (1659-1743) ou le portrait Soleil, Versailles (Externe, France), Château - Domaine national de Versailles, 17/11/2020 - 13/06/2021
- Louis XIV. L'Homme et le Roi, Versailles (France), Château - Domaine national de Versailles, 20/10/2009 - 07/02/2010
- Les regalia, Richelieu, [OArt] Salle 73 - Finacor - Thomire, 15/10/1987 - 11/01/1988
Last updated on 22.11.2024
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