Inventory number
Numéro principal : RF 2008 3
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : Sainte Catherine refusant de sacrifier aux idoles
Description/Features
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur avec accessoire : 1,45 m ; Largeur avec accessoire : 2,1 m
Materials and techniques
huile sur toile
Places and dates
Date
1e quart du XVIIe siècle (vers 1623 - 1625)
History
Object history
Historique
Peut-être Étienne Perruchot, 1660 ; Claude François Vignon, fils de Claude Vignon, 1703 (cf. Pacht-Bassani, 2008). – Coll. particulière, Espagne, vers 1970-1980 ; galerie Jaime Eguiguren, Buenos Aires, avant 2007 ; galerie Jean-François Heim, Paris, 2007 ; acquis de celle-ci, 2008.Madrid, collection privée, vers 1980-1990.
Commentaire
Il s’agit sans doute de l’oeuvre de même sujet que Vignon s’était engagé à peindre pour un orfèvre en moins de deux jours, ce qui lui valut le surnom de « peintre de la gageure » : « Un orfèvre de ses amis qui, chaque jour de la Fête-Dieu, faisait faire un reposoir devant sa maison, pria M. Vignon de lui faire un tableau de six pieds de longueur sur une hauteur de cinq pieds pour convenir à l’étendue du fonds de la boutique et servir de fond au reposoir, l’orfèvre ne voulant plus avoir l’embarras de chercher et d’emprunter en ces occasions des tableaux de piété sur cette mesure prescrite. On convint de trois figures pour représenter dans cet ouvrage le sujet de la fraction du pain, de cent écus pour la rétribution du peintre et de six mois de temps pour le faire. À quatre mois de là, l’orfèvre étant venu pour voir son tableau ne trouva que la toile imprimée et se consola facilement sachant la promptitude du travail de M. Vignon. Aussi, sur l’espérance que lui donna M. Vignon de le contenter, il ne revint que deux jours avant la Fête-Dieu, suivi d’un ami commun. Mais croyant l’ouvrage déjà fait, il apprit avec un chagrin extrême qu’il n’était pas seulement commencé. Après des plaintes redoublées, M. Vignon lui demanda froidement s’il voulait gager cent écus que pour le jour de la Fête-Dieu il lui fournirait ou le tableau de la Fraction du pain, comme ils étaient convenus, ou bien tout autre tableau sur le sujet qu’il voudrait prescrire, précisément de la grandeur déjà résolue et même, qu’au lieu de trois figures que demande la Fraction, il en mettrait jusqu’à douze pour un autre sujet. La gageure fut arrêtée, l’orfèvre donna le sujet de sainte Catherine qu’on veut contraindre à l’adoration des idoles et on signa un écrit sur-le-champ. Le lendemain, l’orfèvre étant revenu voir le peintre et le trouvant qui travaillait à force, il chercha malicieusement mille prétextes pour l’amuser et le pressa de venir faire collation. Mais M. Vignon, remarquant le piège qu’on lui tendait pour gagner la gageure, continua son travail si diligemment que, dès le grand matin le jour de la Fête-Dieu, il envoya dire à l’orfèvre de venir quérir son tableau qui était fait. L’orfèvre, tout interdit, eut pourtant une maligne joie en s’imaginant qu’il ne trouverait qu’une ébauche légère, indigne d’être reçue, et prit avec lui deux ou trois de ses amis pour en juger. Ils se trouvèrent trompés et furent contraints d’avouer que c’était là un des meilleurs ouvrages de M. Vignon, qui fut payé de la gageure et du travail. Tout Paris allait voir avec admiration ce tableau, qui fit donner à Vignon le nom de peintre de la gageure. Ainsi le tableau fut inventé et fini en vingt-quatre heures. On le peut encore voir aujourd’hui chez M. Vignon son fils, qui est du corps de l’Académie » (cf. Guillet de Saint-Georges, 1690). L’oeuvre appartint en effet à Étienne Perruchot, beau-frère de la première femme de Claude Vignon, avant d’être acquis par Claude François Vignon, l’un des fils de Claude Vignon (cf. Pacht-Bassani, 2008). Le tableau doit être daté peu après le retour à Paris de Vignon en 1623. Il témoigne d’influences caravagesques et vénitiennes. Il transpose un martyre chrétien dans un Orient de fantaisie. Sainte Catherine est amenée face à l’empereur Maxence, mais refusant d’adorer une statue de Jupiter peinte à l’arrière-plan, elle va être martyrisée. Un ange, descendu du ciel, lui tend déjà la palme du martyr. Le tableau est peint sur une toile comprenant 14 × 14 fils au cm2. Il a été anciennement rentoilé en raison d’importantes altérations du support, particulièrement du côté gauche : lacunes de toile, déchirure et pliures (C2RMF, F64893, rapport no 11526 : Bruno Mottin).
Peut-être Étienne Perruchot, 1660 ; Claude François Vignon, fils de Claude Vignon, 1703 (cf. Pacht-Bassani, 2008). – Coll. particulière, Espagne, vers 1970-1980 ; galerie Jaime Eguiguren, Buenos Aires, avant 2007 ; galerie Jean-François Heim, Paris, 2007 ; acquis de celle-ci, 2008.Madrid, collection privée, vers 1980-1990.
Commentaire
Il s’agit sans doute de l’oeuvre de même sujet que Vignon s’était engagé à peindre pour un orfèvre en moins de deux jours, ce qui lui valut le surnom de « peintre de la gageure » : « Un orfèvre de ses amis qui, chaque jour de la Fête-Dieu, faisait faire un reposoir devant sa maison, pria M. Vignon de lui faire un tableau de six pieds de longueur sur une hauteur de cinq pieds pour convenir à l’étendue du fonds de la boutique et servir de fond au reposoir, l’orfèvre ne voulant plus avoir l’embarras de chercher et d’emprunter en ces occasions des tableaux de piété sur cette mesure prescrite. On convint de trois figures pour représenter dans cet ouvrage le sujet de la fraction du pain, de cent écus pour la rétribution du peintre et de six mois de temps pour le faire. À quatre mois de là, l’orfèvre étant venu pour voir son tableau ne trouva que la toile imprimée et se consola facilement sachant la promptitude du travail de M. Vignon. Aussi, sur l’espérance que lui donna M. Vignon de le contenter, il ne revint que deux jours avant la Fête-Dieu, suivi d’un ami commun. Mais croyant l’ouvrage déjà fait, il apprit avec un chagrin extrême qu’il n’était pas seulement commencé. Après des plaintes redoublées, M. Vignon lui demanda froidement s’il voulait gager cent écus que pour le jour de la Fête-Dieu il lui fournirait ou le tableau de la Fraction du pain, comme ils étaient convenus, ou bien tout autre tableau sur le sujet qu’il voudrait prescrire, précisément de la grandeur déjà résolue et même, qu’au lieu de trois figures que demande la Fraction, il en mettrait jusqu’à douze pour un autre sujet. La gageure fut arrêtée, l’orfèvre donna le sujet de sainte Catherine qu’on veut contraindre à l’adoration des idoles et on signa un écrit sur-le-champ. Le lendemain, l’orfèvre étant revenu voir le peintre et le trouvant qui travaillait à force, il chercha malicieusement mille prétextes pour l’amuser et le pressa de venir faire collation. Mais M. Vignon, remarquant le piège qu’on lui tendait pour gagner la gageure, continua son travail si diligemment que, dès le grand matin le jour de la Fête-Dieu, il envoya dire à l’orfèvre de venir quérir son tableau qui était fait. L’orfèvre, tout interdit, eut pourtant une maligne joie en s’imaginant qu’il ne trouverait qu’une ébauche légère, indigne d’être reçue, et prit avec lui deux ou trois de ses amis pour en juger. Ils se trouvèrent trompés et furent contraints d’avouer que c’était là un des meilleurs ouvrages de M. Vignon, qui fut payé de la gageure et du travail. Tout Paris allait voir avec admiration ce tableau, qui fit donner à Vignon le nom de peintre de la gageure. Ainsi le tableau fut inventé et fini en vingt-quatre heures. On le peut encore voir aujourd’hui chez M. Vignon son fils, qui est du corps de l’Académie » (cf. Guillet de Saint-Georges, 1690). L’oeuvre appartint en effet à Étienne Perruchot, beau-frère de la première femme de Claude Vignon, avant d’être acquis par Claude François Vignon, l’un des fils de Claude Vignon (cf. Pacht-Bassani, 2008). Le tableau doit être daté peu après le retour à Paris de Vignon en 1623. Il témoigne d’influences caravagesques et vénitiennes. Il transpose un martyre chrétien dans un Orient de fantaisie. Sainte Catherine est amenée face à l’empereur Maxence, mais refusant d’adorer une statue de Jupiter peinte à l’arrière-plan, elle va être martyrisée. Un ange, descendu du ciel, lui tend déjà la palme du martyr. Le tableau est peint sur une toile comprenant 14 × 14 fils au cm2. Il a été anciennement rentoilé en raison d’importantes altérations du support, particulièrement du côté gauche : lacunes de toile, déchirure et pliures (C2RMF, F64893, rapport no 11526 : Bruno Mottin).
Acquisition details
achat
Acquisition date
date de comité/commission : 17/01/2008
date du conseil : 23/01/2008
date de l'arrêté/décision : 28/01/2008
date du conseil : 23/01/2008
date de l'arrêté/décision : 28/01/2008
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
non exposé
Index
Mode d'acquisition
Bibliography
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 248-249, ill.coul., n°524
- Bassani Pacht, Paola, « "Sainte Catherine refusant d'adorer les idoles": une nouvelle peinture de Claude Vignon au Louvre », La Revue des musées de France. Revue du Louvre, 5, décembre 2008, p. 44-49, p. 44-49, p. 44 (détail); p. 45 (coul.); p. 49 (détail), Fig. 1
Last updated on 09.04.2024
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