Le Christ au jardin des Oliviers

Numéro principal : INV 20898
Autre numéro d'inventaire : B 724

Département des Peintures

Le Brun, Charles (Paris, 1619 - Paris, 1690)
France École de

Titre : Le Christ au jardin des Oliviers

Diamètre : 1,44 m

huile sur toile

XVIIe siècle (vers 1659)

Historique
Suzanne de Bruc, marquise du Plessis-Bellière (1605-1705) ? ; donné au cardinal Mazarin vers 1660 ? ; Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) ? ; Jean-Baptiste Colbert de Seignelay (1651-1690) ? M. Paillet ; acquis de celui-ci pour Louis XIV, 1695 ; cabinet des Tableaux du Petit Appartement de Louis XIV au château de Versailles, 1695, 1709 (cf. Engerand, 1899) ; cabinet des Tableaux de la surintendance des Bâtiments à Versailles, 1760, 1784 ; musée spécial de l’École française au château de Versailles, vers 1799 (A.M.N., 35 DD 1, fol. 9) ; transféré de Versailles au musée du Louvre, 1817 (A.M.N., *P12, fol. 58, 99) ; envoyé en concession à l’abbaye de la Trappe, 1820 (A.M.N., 1 DD 18, École française III, fol. 444) ; retour au musée du Louvre, 2007.

Commentaire
Probablement peint vers 1659 pour la marquise du Plessis-Bellière, Suzanne de Bruc (1605-1705), amatrice d’art et amie de Fouquet. Elle avait commandé plusieurs peintures à Le Brun pour sa maison de Charenton. Le Christ au jardin est mentionné par le Mercure galant à la mort de Le Brun en février 1690 : « Mr Le Brun emprunta de Madame du Plessis-Bellière le tableau qui représentait Notre-Seigneur au jardin des oliviers pour le montrer à Mr le cardinal. Son Éminence le fit attacher à la ruelle de son lit et le trouva si beau qu’Elle dit à Mr Le Brun qu’Elle était persuadée que Madame du Plessis-Bellière voudrait bien le lui laisser et se contenter d’une copie qu’il pourrait faire pour elle » (cf. Mercure galant, février 1690). Le tableau ne figure cependant pas dans l’inventaire Mazarin de 1661 (cf.
Michel (P.), 1999) Dans sa biographie de Le Brun, Nivelon confirme le récit du Mercure galant en précisant qu’une copie retouchée du Christ au jardin des Oliviers de Le Brun appartenant à Mme du Plessis-Bellière fut donnée par l’artiste à Anne d’Autriche : « M. le cardinal en parlant [de Le Brun] si favorablement que, pour en faire voir quelque chose, M. Le Brun n’ayant rien de nouveau ni de plus pressant [sic] et portatif, Madame Duplessis donna de son cabinet la Prière au jardin qui n’est même qu’une chose retouchée ; ce que la reine trouva si agréable qu’il demeura dans son oratoire dès le moment qu’elle l’eut vu » (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 266). C’est probablement cette version qui a été gravée par Gilles Rousselet en 1661 avec une dédicace à Mme du Plessis-Bellière (composition de format
presque carré : 43,2 × 41 cm ; cf. Meyer (V.), 2004). En 1695, notre version du Christ au jardin des Oliviers est acquise par Louis XIV de « M. Paillet » (A.N., O1 19666). Il est possible qu’elle ait appartenu auparavant à Jean-Baptiste Colbert puis à son fils Jean-Baptiste Colbert de Seignelay (cf. Milovanovic, 2016d). En 1695, le tableau a un format circulaire (4 pieds 3 pouces de diamètre, soit 138 cm). L’oeuvre est citée dans le cabinet des Tableaux du Petit Appartement de Louis XIV au château de Versailles dans l’inventaire du 1er novembre 1695 (A.N., O1 19647-18) : « cabinet aux trois portiques […] La prière au jardin de M. Le Brun ». Elle y est encore mentionnée en 1709, dans l’inventaire Bailly : « Un tableau représentant Jésus-Christ, soutenu par un ange, faisant sa prière au jardin des Olives ; un autre ange, dans un nuage, lui présente le calice, accompagné de plusieurs chérubins qui paraissent dans un nuage ; figures de demi nature ; ayant quatre pieds et demi de diamètre ; dans sa bordure dorée » (cf. Engerand, 1899). En 1760 et 1784, Le Christ au jardin est inventorié au cabinet des Tableaux de la surintendance des
Bâtiments à Versailles. Il est ensuite mentionné dans un inventaire du musée spécial de l’École française au château de Versailles rédigé vers 1804
avec un diamètre de 141 cm (A.M.N., 35 DD 1, fol. 9). Le tableau n’a été transféré de Versailles au musée du Louvre que le 29 novembre 1817 (A.M.N., *P12, fol. 58, 99). Cependant, il ne demeura au Louvre que deux ans et demi avant d’être envoyé en concession à l’abbaye de la Trappe à La Meilleraye-de-Bretagne, en
août 1820 : en marge de l’inventaire Napoléon figure la mention selon laquelle le tableau a été « remis à l’abbé Lefèvre pour le couvent de La Trappe. Autorisation du 31 août 1820 » (A.M.N., 1 DD 18, École française III, fol. 444). Le tableau est demeuré à La Meilleraye jusqu’en 2007. Le numéro d’inventaire « inv. 20898 » lui a
été attribué à son retour au musée du Louvre. Quatre dessins préparatoires de Le Brun sont conservés au musée du Louvre (Inv. 27761, Inv. 27896, Inv. 28800 et Inv. 27961 ; cf. Beauvais, 2000). Il existe une version de la composition en relation directe avec l’estampe de Gilles Rousselet (huile sur toile ; 58 × 64 cm ;
galerie Aaron ; cf. Milovanovic, 2016d, no 76). Elle dérive du tableau du Louvre en le simplifiant : il y a deux apôtres endormis au lieu de trois ; les hommes envoyés pour arrêter le Christ qui apparaissent en bas à droite sont absents, de même que les chérubins dans les nuages à gauche. En outre, les drapés de l’ange et du Christ diffèrent entre les deux versions. L’emplacement de la tête du dragon a également été modifié. Il existe en outre plusieurs autres copies et versions
d’atelier que nous n’avons pas la possibilité d’étudier ici : musée de l’Ermitage ; église Saint-Gervais-Saint-Protais à Paris ; ancienne collection Matthiesen ; cf. Milovanovic, 2016d, no 77). En 2016, le tableau du Louvre a été restauré dans les ateliers du Louvre-Lens par Emmanuel Joyerot en support et par Quentin Arguillère en couche picturale.

ancienne collection

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

ancienne collection