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Crosse : le Couronnement de la Vierge
1285 / 1300 (Fin du XIIIe siècle)
Place of creation : Limoges Place of discovery : église des Jacobins
MRR 812
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 503
Aile Richelieu, Niveau 1
Inventory number
Numéro principal : MRR 812
Description
Object name/Title
Titre : Crosse : le Couronnement de la Vierge
Type of object
crosse ; émail
Description/Features
Crosse en cuivre embouti, repoussé, gravé, ciselé et doré, sans émail.
Thème gothique par excellence, le Couronnement de la vierge fait son apparition dans un groupe de crosses limousines exécutées au cours du deuxième quart du XIIIe siècle. La crosse de l’ancienne collection Révoil est un exemple des crosses de ce type entièrement exécutées en cuivre doré. Certains motifs, comme le feuillage finement gravé rappelant les feuilles de fougère, sont déjà répandus dans la première moitié du XIIIe siècle. En revanche, le nœud aplati à bossette losangées ici ornées de fleurs de lis gravées, nouveauté dans l’Oeuvre de Limoges, est certainement l’indice d’une évolution des formes de l’orfèvrerie qu’il paraît difficile d’envisager avant le milieu du XIIIe siècle, tandis que les petits visages ronds et les plis à bec un peu sommaires du drapé évoquent, dans la ronde-bosse, le traitement d’œuvres gravées comme le reliquaire de Brive ou celui, en forme de quadrilobe, du Louvre (OA 11233).
L’intérêt de l’œuvre tient aussi au lieu de trouvaille et à la personnalité du défunt auprès duquel elle aurait été ensevelie. Selon ses plus anciennes mentions (A.-L. Millin, 1811 ; inventaire de la collection Révoil, 1828), la crosse aurait été trouvée en 1793 dans la tombe du dauphin Humbert de Viennois, dans l’église des Jacobins de Paris. Le dauphin de Viennois Humbert II est une personnalité de toute première importance dans l’Histoire, puisque c’est à lui que l’on doit le rattachement de cette province à la France : il abandonna définitivement ses biens, en 13449, au profit du futur Charles V ; désormais le fils aîné du roi de France portera le titre de Dauphin jusqu’à son accession au trône. Nommé patriarche d’Alexandrie par le pape, Humbert se retira auprès des moines dominicains. Dans son testament du 25 mai 1355, il demandait à être enterré dans l’église du couvent parisien de cet ordre, où sa tombe fut décrite et reproduite par A.-L. Millin (1792) : elle était revêtue d’une grande dalle de cuivre gravé représentant le défunt muni des attributs épiscopaux, accompagné de ses armoiries.
(Source : L’œuvre de Limoges, 1995, notice n° 145 d’Elisabeth Taburet-Delahaye)
Thème gothique par excellence, le Couronnement de la vierge fait son apparition dans un groupe de crosses limousines exécutées au cours du deuxième quart du XIIIe siècle. La crosse de l’ancienne collection Révoil est un exemple des crosses de ce type entièrement exécutées en cuivre doré. Certains motifs, comme le feuillage finement gravé rappelant les feuilles de fougère, sont déjà répandus dans la première moitié du XIIIe siècle. En revanche, le nœud aplati à bossette losangées ici ornées de fleurs de lis gravées, nouveauté dans l’Oeuvre de Limoges, est certainement l’indice d’une évolution des formes de l’orfèvrerie qu’il paraît difficile d’envisager avant le milieu du XIIIe siècle, tandis que les petits visages ronds et les plis à bec un peu sommaires du drapé évoquent, dans la ronde-bosse, le traitement d’œuvres gravées comme le reliquaire de Brive ou celui, en forme de quadrilobe, du Louvre (OA 11233).
L’intérêt de l’œuvre tient aussi au lieu de trouvaille et à la personnalité du défunt auprès duquel elle aurait été ensevelie. Selon ses plus anciennes mentions (A.-L. Millin, 1811 ; inventaire de la collection Révoil, 1828), la crosse aurait été trouvée en 1793 dans la tombe du dauphin Humbert de Viennois, dans l’église des Jacobins de Paris. Le dauphin de Viennois Humbert II est une personnalité de toute première importance dans l’Histoire, puisque c’est à lui que l’on doit le rattachement de cette province à la France : il abandonna définitivement ses biens, en 13449, au profit du futur Charles V ; désormais le fils aîné du roi de France portera le titre de Dauphin jusqu’à son accession au trône. Nommé patriarche d’Alexandrie par le pape, Humbert se retira auprès des moines dominicains. Dans son testament du 25 mai 1355, il demandait à être enterré dans l’église du couvent parisien de cet ordre, où sa tombe fut décrite et reproduite par A.-L. Millin (1792) : elle était revêtue d’une grande dalle de cuivre gravé représentant le défunt muni des attributs épiscopaux, accompagné de ses armoiries.
(Source : L’œuvre de Limoges, 1995, notice n° 145 d’Elisabeth Taburet-Delahaye)
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 35,4 cm ; Longueur : 14,5 cm
Materials and techniques
Matériau : cuivre (cuivre en champlevé émaillé, gravé, ciselé et doré, cabochons de verre coloré)
Matériau : verre (cabochons de verre coloré)
Matériau : verre (cabochons de verre coloré)
Places and dates
Date
Epoque / période : gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : 1285 - 1300
Date de création/fabrication : 1285 - 1300
Place of origin
Limoges (Limousin->Haute-Vienne = Haute Vienne)
Place of discovery
église des Jacobins (Paris->église) (aurait été trouvée en 1793 dans la tombe du dauphin de Viennois Humbert II (+ 1355), dans l'église des Jacobins de Paris)
History
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Révoil, Pierre, Collectionneur
Acquisition details
achat
Acquisition date
date : 1828
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Location of object
Current location
Richelieu, [OArt] Salle 503 - Jeanne d'Evreux, Vitrine 14
Index
Bibliography
- Malgouyres, Philippe, « Pierre Révoil (1776-1842) et la Renaisance des siècles chevaleresques. Un peintre collectionneur à Lyon au début du XIXe siècle », dans Dufieux, Pierre ; Rossiaud, Jacques (dir.), La Reniassance réinventée. Historiographie, architecture et arts décoratifs à Lyon aux XIXe et XXe siècles, [actes du colloque qui s'est déroulé les 6 et 7 octobre 2017 au musée des Beaux-Arts de Lyon], Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 29-39, p. 36
- L’Ile-de-France médiévale, Tome 2, cat. exp. (présentée au Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, ; Musée de l’Ile-de-France, Sceaux ; Musée de Provins et du Provinois, Provins, 2001), Paris, Somogy éd. d’art, 2001, p. 229
- L'Oeuvre de Limoges. Emaux limousins du Moyen Age, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 23 octobre 1995 - 22 janvier 1996 et New York, The Metropolitan Museum of Art, 4 mars - 16 juin 1996), Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, p. 394, n° 145
- Garnier, Jean-François, « Le goût du moyen âge chez les collectionneurs lyonnais du XIXe siècle », Revue de l'Art, 47, 1980, pp. 53-64, p. 55
- Alcouffe, Daniel, « Les collections Durand et Révoil au musée du Louvre », dans Le Gothique retrouvé, avant Viollet-le-Duc, cat. exp. (Paris, Hôtel de Sully, 31 octobre 1979-17 février 1980), Paris, Caisse nationale des Monuments historiques et des sites, 1979, p. 92-94, p. 94, fig. p. 213, n° 213
- Notre-Dame de Paris 1163 - 1963 : exposition du 8e centenaire, Paris, Sainte-Chapelle, juin - octobre 1963, Paris, impr. Les Presses Artistiques, 1963, n° 69
- Marquet de Vasselot, Jean-Joseph, Les crosses limousines du XIIIe siècle, Paris, Firmin-Didot frères, fils et Cie, 1941, p. 264, n° 115
- Enlart, Camille, Manuel d'archéologie française depuis les temps mérovingiens jusqu'à la Renaissance. Le costume, III, Auguste Picard, éditeur, Paris, 1916, p. 360
- Marquet de Vasselot, Jean-Joseph, Musée du Louvre. Catalogue sommaire de l'orfèvrerie, de l'émaillerie et des gemmes du Moyen Age au XVIIème siècle, Paris, Gaston Braun éditeur, 1914, p. 17, n° 77
- Darcel, Alfred, Musée national du Moyen Age et de la Renaissance [Louvre]. Série D. Notice des émaux et de l'orfèvrerie, 4e éd. avec supplément par E. Molinier, Paris, 1891, p. 467-468, D 718
- Courajod, Louis, La collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Imprimerie Le Blanc-Hardel Henri Delesques, successeurs, 1886, p. 59, n° 381
- Cahier, Charles, « Le bâton pastoral dans ses formes successives », dans Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature, Paris, Vve Poussielgue, 1856, 161-256, Disponible sur : https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cahier1856bd1_4/0171 , p. 232, fig. 107
- Millin, Aubin-Louis, Lettre A M. ***, contenant quelques additions à son Voyage de Paris à Lyon, Paris, Imprimerie de J. B. Sajou, rue de la Harpe, n° 11, 1811, p. 36
Exhibition history
- L'amour de Dieu, Saint-Denis (France), Musée d'Art et d'Histoire, 16/03/2001 - 27/08/2001
Last updated on 19.03.2024
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