Dague

Numéro principal : OA 10897

Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

Fauveau, Félicie de (Livourne, 1801 - Florence, 1886)

Titre : Dague

dague

La dague, vraisemblablement destinée à servir de coupe-papier, est composée de deux parties sont les surfaces sont entièrement décorées. La garde en argent oxydé, dont le pommeau est formé par une couronne, est décorée sur deux registres de scènes d'inspiration médiévale. D'un côté, elle représente Juliette à sa fenêtre lançant à Roméo l'échelle sur laquelle il s'apprête à monter; deux anges au-dessus soutiennent la couronne. L'atmosphère est plus dramatique sur l'autre face où, sous un démon tenant un sablier, le registre supérieur figure un couple d'amants enlacés sur le rebord d'une fenêtre, tandis qu'au-dessous apparaît une jeune femme en pleurs assise sous un lierre. Dans les costumes et l'encadrement architectural, la seconde face diffère de la première. Aussi hésite-t-on à y reconnaître la suite de la même légende, qui serait les adieux de Roméo et Juliette et le chagrin de Juliette après leur séparation, d'autant plus que, dans le drame shakespearien, Juliette s'abandonne à sa douleur dans sa chambre et non en plein air. Sur la tranche de la garde, figurent, de part et d'autre du registre supérieur, une femme et un guerrier couronné, tenant une épée - la nourrice de Juliette et le prince de Vérone ? -, chacun sous un arc gothique trilobé, respectivement situés à gauche et à droite de Juliette au balcon. Deux volutes en argent d'un dessin qui préfigure curieusement les courbes de l'Art nouveau relient la garde à la lame d'acier ciselé et incrusté d'or. Sur la face principale, des entrelacs dans lesquels est englobé le chiffre M inscrivent de haut en bas des motifs divers - une couronne surmontant le chiffre, le armes de l'Empire de Russie, une figure de danseuse antique, un second chiffre M plus modeste - et s'achèvent en un culot de feuillage dont le centre et occupé par un terme d'enfant issu d'une corne d'abondance. De l'autre côté, une banderole s'enroule autour de branchages entrelacés qui se terminent également en un motif de feuillage.
La double signature de Félicie et d’Hippolyte oblige à s’interroger sur la part de son frère dans la création de la dague. Chennevières évoque son rôle comme ciseleur ; certains contemporains mentionnent également son intervention pour l’architecture et la décoration dans les œuvres de sa sœur.

Inscription :
ie/meurs ou/ie m'attache (sur la lame)
M (sous couronne fermée) et M (sur la lame)
VBI ADHAERO / MORIOR (sur la garde, à l'avers de la signature)
Signature :
H & F DE FAUVEAU / OPUS 1850 (sur la garde, au revers des deux banderoles)

Poids : 0,79 kg ; Hauteur : 35,8 cm ; Largeur : 5,5 cm

Matériau : argent (oxydé)
Matériau : acier
Matériau : or
Technique : incrustation (techniques métal)

Epoque / période : Deuxième République (1848-1852) (Occident->époque contemporaine)

Date de création/fabrication : 1850

Florence = Firenze (Italie->Toscane)

Marie Nicolaïevna, grande-duchesse de Russie, Commanditaire ; Collectionneur

achat sur les arrérages d'un legs

date de l'arrêté : 01/04/1982

Etat

Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

achat sur les arrérages d'un legs

Deuxième République (1848-1852)

Florence = Firenze

dague