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Le Vieux soldat
1852
RFML.PE.2022.10.1
Département des Peintures
Currently on display at the Musée du Louvre
Salle 948
Aile Sully, Niveau 2
- Inventory number
- Numéro principal : RFML.PE.2022.10.1
- Collection
- Département des Peintures
- Artist/maker / School / Artistic centre
-
Monanteuil, Jean-Jacques
(Mortagne-au-Perche, 1785 - Le Mans, 1860)
France École de
- Object name/Title
-
Titre : Le Vieux soldat
Autre titre : Le Vétéran à sa tabatière - Description/Features
- Le présent tableau peut être mis en relation avec un dessin exposé par Monanteuil à l’Exposition des beaux-arts d’Alençon en 1858 (non reproduit, non localisé), intitulé « Le Vieux de la vieille » : cette expression, récente à cette date car attestée pour la première fois dans "Le Cousin Pons" publié par Honoré de Balzac en 1847, fait allusion aux plus anciens soldats vivants à cette époque, notamment les grognards ayant formé la garde impériale de Napoléon Ier. Le képi posé sur la table et l’uniforme visible sous la blouse paysanne font référence aux services passés de ce vétéran de l’armée française qui, comme la plupart des soldats, était d’origine rurale et a pu être réformé dans la gendarmerie ou comme garde-champêtre municipal, par exemple. Le tableau est daté de 1852, soit peu après le coup d’État du 2 décembre 1851 qui porta au pouvoir Louis Napoléon Bonaparte, neveu de l'empereur Napoléon Ier, ranimant la fierté des derniers survivants de l’épopée impériale. On ne connaît malheureusement pas les circonstances de création de cette oeuvre, qui apparaît pour la première fois à la fin des années 1870, dans la collection du restaurateur et expert de tableaux parisien Étienne François Haro.
Ce portrait-étude a probablement été peint au Mans, où Monanteuil s’était retiré, proche de ses racines percheronnes. Actif à Paris de 1801 à 1828, il y avait travaillé principalement au service du peintre Anne Louis Girodet dont il avait été l'assistant, chargé de transposer les esquisses et d’ébaucher certains grands décors du maître au palais de Compiègne, de répliquer à l’huile des compositions achevées du maître, ou d'en reproduire les plus célèbres en dessin en vue de leur édition lithographique. Après la mort de Girodet, Monanteuil s'est éloigné de Paris (même s'il y conserve un atelier jusqu'en 1840), et a abandonné l’activité de réplication des oeuvres de ses confrères au profit d'une création originale circonscrite aux portraits, aux scènes de genre et aux études de têtes ou de costumes. L’artiste possédait en effet peu de disposition imaginative et inventive, mais avait commencé à développer un talent de traduction des morphologies humaines aux côtés de son maître Girodet qui portait l'étude de tête au rang d'œuvre en soi, appréciée des amateurs. Monanteuil se distingue par une acuité de regard et une exécution picturale vive, âpre et nette, émancipée des conventions néoclassiques. En quête de modèles originaux, il effectue des voyages dans le Nord et l’Ouest de la France, où il s’intéresse aux populations de pêcheurs et de paysans, aux musiciens ambulants, aux mendiants et aux vagabonds, jusqu’aux prisonniers de droit commun. L’une des plus anciennes études peintes documentées de ce type est le "Paysan breton" de 1834 (Le Mans, musée de Tessé) dont la maîtrise technique et expressive montre Monanteuil à son meilleur ; le "Vieux Soldat" peint dix-huit ans plus tard et acheté par le musée du Louvre possède le même degré de qualité. Monanteuil se fixa en 1831 à Alençon où il occupa le poste de professeur de dessin au collège local de 1833 à 1835, poste qu’il retrouva ensuite de 1843 à 1851, après avoir abandonné le projet de création d’une galerie commerciale à Caen (1839) et vainement brigué l’emploi de conservateur du musée de cette même ville en 1840. Prenant sa retraite à 66 ans, il quitta Alençon pour s'installer en 1851 au Mans où il résida et travailla jusqu’à sa mort, le 10 juin 1860. Sa notoriété n'excédait alors pas les expositions locales (Le Mans, Alençon, Rennes, Laval, Lisieux, Saint-Lô), et n'atteignait plus guère Paris où il n'avait plus exposé d'oeuvres depuis 1827.
Côme Fabre (mars 2022) - Inscriptions
- Inscription :
"Boucarut, 11 rue de Cléry, Paris " (étiquette au revers du cadre)
Signature :
"Monanteuil 1852" (en bas à gauche) - Dimensions
- Hauteur : 0,46 m ; Largeur : 0,38 m
- Materials and techniques
- huile sur toile
- Date
- 3e quart du XIXe siècle (1852)
- Object history
- Collection d'Étienne-François Haro (1827-1897), Paris ; sa vente, Paris, Hôtel Drouot, salle 1, 24-25 mars 1879 (Me Escribe & Coulon commissaires-priseurs, Étienne-François Haro expert), n°165 (« Le Vieux Soldat. Signé à gauche et daté 1852. T[oile], H. 46 ; L. 38 cm »), adjugé 31 francs à M. Richard (« 17 Malesherbes ») ; galerie Talabardon et Gautier, Paris, 2001 ; vente Thierry de Maigret SARL, Paris, 10 décembre 2021, n° 244 (non vendu) ; vente Thierry de Maigret SARL, Paris, 25 mars 2022, n° 84 (sous le titre : « Le Vétéran à sa tabatière »), adugé 4 200 euros hors frais (5 410 euros frais compris) au musée du Louvre.
- Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
-
M. Haro, Etienne François
- Acquisition details
- achat en vente publique
- Acquisition date
-
date : 23/03/2022 (délégation commission acquisitions)
Commission acquisition : 23/03/2022
date de décision : 25/03/2022
date de l'inscription sur l'inventaire : 25/03/2022
date de vente publique : 25/03/2022
date d'affectation : 09/05/2022 - Owned by
- Etat
- Held by
- Musée du Louvre, Département des Peintures
- Current location
-
Sully, [Peint] Salle 948 - Le paysage français (1820-1850)
- Mode d'acquisition
- achat en vente publique