Inventory number
Numéro principal : RFML.PE.2024.4.1
Autre numéro d'inventaire : TR 81
Autre numéro d'inventaire : TR 81
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : Saint Georges et le dragon, esquisse
Description/Features
D'après la "Légende dorée" écrite par Jacques de Voragine (entre 1261 et 1266), saint Georges, officier de l'armée romaine sous le règne de l'empereur Dioclétien (règne de 284 à 305), est réputé avoir délivré la cité de Silène, dans la province romaine de Libye, d'un dragon à l'appétit duquel devaient être livrés chaque jour deux jeunes gens tirés au sort.
Paul Delaroche s'inspire ici d'un schéma de composition inventé par Raphaël qui, vers 1504, a mis au point une représentation dynamique du saint sur un cheval cabré vu de trois-quarts, s'apprêtant à porter le coup d'épée fatal au dragon qui attaque son destrier par le flanc droit. Delaroche cite explicitement le "Petit Saint Georges" de Raphaël (musée du Louvre, département des Peintures, INV. 609) en reprenant la position tournoyante du saint, le même modèle d'armure ainsi que le détail du drapé flottant au-dessus de ses épaules. En revanche, Delaroche ne respecte pas la "Légende dorée" à la lettre car il peint un cheval à la robe sombre, presque noire : le texte hagiographique précise que le saint montait au contraire un cheval blanc, couleur que la plupart des peintres de la Renaissance ont respectée. Delaroche n'évoque pas non plus la présence de la princesse délivrée.
Cette esquisse n'a pas été achevée par Delaroche. Il manque d'importants détails iconographiques, tels l'épée que le saint devrait tenir dans la main droite, et l'étendard tendu par son bras gauche. Enfin, le quart inférieur dextre de la composition reste à l'état d'ébauche : l'espace occupé par le dragon est laissé en réserve, faisant apparaître la couche de préparation (gris clair) couverte de quelques coups de brosse bruns transparents. La partie la plus élaborée de la composition est celle du paysage, montagneux et verdoyant, figuré au moment du crépuscule : le ciel coloré d'un jaune intense est barré de nuées grises.
Commentaire :
La présente esquisse peinte est préparatoire à un grand tableau d'histoire qui ne fut jamais exécuté, dont on ne connaît pas le commanditaire - s'il y en eut un - ni la destination première. La seule certitude quant à l'origine de ce projet, né au premier semestre de l'année 1830, est qu'il était étroitement lié au régime politique de la Restauration et à l'entourage du roi Charles X, car la révolution de juillet 1830 en a provoqué l'annulation définitive.
Un projet de sculpture sur le même motif et vu sous le même angle, conçu par Paul Delaroche au même moment, a avorté de manière similaire. La petite maquette en cire du "Saint Georges et le dragon" n'avait d'abord pour fonction que d'aider le peintre à mieux construire la composition du tableau correspondant : elle évolua ensuite, à l'instigation du comte Amédée de Pastoret, en un projet autonome de monument public en bronze, destiné à orner les Champs-Élysées à Paris. Mais les bouleversements politiques provoqués par la révolution de juillet 1830 mirent également un coup d'arrêt à ce projet : pas davantage que le grand tableau, la statue monumentale de "Saint Georges" de Delaroche ne vit le jour. Pour témoigner de ces commandes avortées ne restent donc que la présente esquisse peinte (inachevée) et la maquette sculptée que Delaroche acheva en 1832 et dont il fit tirer, la même année, deux exemplaires de bronze par le fondeur Honoré Gonon et ses fils ; l'un de ces tirages est conservé au musée du Louvre (département des Objets d'art, TH 133, legs d'Élise Dosne-Thiers en 1881).
Paul Delaroche s'inspire ici d'un schéma de composition inventé par Raphaël qui, vers 1504, a mis au point une représentation dynamique du saint sur un cheval cabré vu de trois-quarts, s'apprêtant à porter le coup d'épée fatal au dragon qui attaque son destrier par le flanc droit. Delaroche cite explicitement le "Petit Saint Georges" de Raphaël (musée du Louvre, département des Peintures, INV. 609) en reprenant la position tournoyante du saint, le même modèle d'armure ainsi que le détail du drapé flottant au-dessus de ses épaules. En revanche, Delaroche ne respecte pas la "Légende dorée" à la lettre car il peint un cheval à la robe sombre, presque noire : le texte hagiographique précise que le saint montait au contraire un cheval blanc, couleur que la plupart des peintres de la Renaissance ont respectée. Delaroche n'évoque pas non plus la présence de la princesse délivrée.
Cette esquisse n'a pas été achevée par Delaroche. Il manque d'importants détails iconographiques, tels l'épée que le saint devrait tenir dans la main droite, et l'étendard tendu par son bras gauche. Enfin, le quart inférieur dextre de la composition reste à l'état d'ébauche : l'espace occupé par le dragon est laissé en réserve, faisant apparaître la couche de préparation (gris clair) couverte de quelques coups de brosse bruns transparents. La partie la plus élaborée de la composition est celle du paysage, montagneux et verdoyant, figuré au moment du crépuscule : le ciel coloré d'un jaune intense est barré de nuées grises.
Commentaire :
La présente esquisse peinte est préparatoire à un grand tableau d'histoire qui ne fut jamais exécuté, dont on ne connaît pas le commanditaire - s'il y en eut un - ni la destination première. La seule certitude quant à l'origine de ce projet, né au premier semestre de l'année 1830, est qu'il était étroitement lié au régime politique de la Restauration et à l'entourage du roi Charles X, car la révolution de juillet 1830 en a provoqué l'annulation définitive.
Un projet de sculpture sur le même motif et vu sous le même angle, conçu par Paul Delaroche au même moment, a avorté de manière similaire. La petite maquette en cire du "Saint Georges et le dragon" n'avait d'abord pour fonction que d'aider le peintre à mieux construire la composition du tableau correspondant : elle évolua ensuite, à l'instigation du comte Amédée de Pastoret, en un projet autonome de monument public en bronze, destiné à orner les Champs-Élysées à Paris. Mais les bouleversements politiques provoqués par la révolution de juillet 1830 mirent également un coup d'arrêt à ce projet : pas davantage que le grand tableau, la statue monumentale de "Saint Georges" de Delaroche ne vit le jour. Pour témoigner de ces commandes avortées ne restent donc que la présente esquisse peinte (inachevée) et la maquette sculptée que Delaroche acheva en 1832 et dont il fit tirer, la même année, deux exemplaires de bronze par le fondeur Honoré Gonon et ses fils ; l'un de ces tirages est conservé au musée du Louvre (département des Objets d'art, TH 133, legs d'Élise Dosne-Thiers en 1881).
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 0,28 m ; Largeur : 0,235 m
Materials and techniques
huile sur toile
Places and dates
Date
2e quart du XIXe siècle (vers 1829 - 1830)
History
Object history
Esquissé en vue d’un tableau non exécuté, vers 1829-1830 ; conservé par l’artiste jusqu’à son décès (inventaire après-décès de Paul Delaroche dressé à Paris par Me Henri Yver le 12 novembre 1856 sous le n° 428 « Une ébauche de vingt-huit centimètres de hauteur sur vingt-trois de largeur, peinte sur toile par M. Delaroche et représentant saint Georges, estimée la somme de vingt francs ») ; par héritage à son fils Philippe ; collection de Philippe Delaroche, dit Delaroche-Vernet (1841-1882) jusqu’à sa mort (inventaire après-décès dressé à Paris par Me Henri Yver le 14 décembre 1882 sous le n° 199 : « Esquisse par Horace Vernet [sic], Saint Georges terrassant le dragon, prisée cent francs ») ; par héritage au fils de ce dernier, Robert Delaroche-Vernet (1895-1967) ; par héritage à la veuve de ce dernier, née Magdeleine Mainguet (1899-1993), au moins jusqu’en 1977 ; collection particulière, Paris ; galerie Prouté, Paris, en 2021 ; vendu par cette dernière à Françoise Heilbrun le 6 novembre 2021 ; collection de Françoise Heilbrun, Paris ; donné, sous réserve d'usufruit, par Françoise Heilbrun au musée du Louvre par l'intermédiaire de la Société des Amis du Louvre, en février 2024.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Mme Heilbrun, Françoise, Donateur
Acquisition details
donation sous réserve d'usufruit
Acquisition date
date de commission des acquisitions : 07/02/2024
date de décision : 07/02/2024
date de l'inscription sur l'inventaire : 07/02/2024
Commission acquisition : 07/02/2024
date de décision : 07/02/2024
date de l'inscription sur l'inventaire : 07/02/2024
Commission acquisition : 07/02/2024
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
non exposé
Index
Mode d'acquisition
Bibliography
- Paul Delaroche. Un peintre dans l'Histoire, cat. exp. (Nantes, musée des Beaux-Arts, 22 octobre 1999 - 17 janvier 2000 ; Montpellier, musée Fabre, 3 février - 23 avril 2000), Nantes, Montpellier, 1999, p. 56-57, 287, ill. coul., cat. 14
- Robert, Hervé (dir.), Le mécénat du duc d'Orléans 1830-1842, cat. exp. (Paris, Mairie du 17e arrondissement, février-mars 1993 ; Mairie du 15e arrondissement, 16 avril-23 mai 1993), Paris, Délégation à l’action artistique de la Ville de Paris, 1993, p. 129, non repr.
- Alcouffe, Daniel ; Dion-Tenenbaum, Anne ; Ennès, Pierre (dir.), Un âge d'or des arts décoratifs, 1814-1848, cat. exp. (Paris, galeries nationales du Grand Palais, 10 octobre-30 décembre 1991), 1991, p. 314-315, fig. 165a
- Sérullaz, Arlette ; Julia, Isabelle (dir.), Hommage à Paul Delaroche, 1797-1856. Petit journal des grandes expositions, cat. exp. (Paris, musée Hébert, 15 juin-17 septembre 1984), Paris, Réunion des musées nationaux, 1984, non repr., cat. 2
- Ziff, Norman, Paul Delaroche : a study in nineteenth-century french history painting, New-York, Londres, Garland, 1977, p. 79-80, 344, ill. n&b, cat. 32
- « Correspondance de Paul Delaroche avec le comte de Pastoret », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1911, p. 436-443, p. 437, non repr.
- Delaborde, Henri ; Goddé, Jules, Oeuvre de Paul Delaroche reproduit en photographie par Bingham ; accompagné d'une notice sur la vie et les ouvrages de Paul Delaroche et du catalogue raisonné de l'oeuvre, Paris, Goupil et Cie, 1858, p. 15-16, non repr.
- Halévy, Fromental, Notice sur la vie et les ouvrages de M. Paul Delaroche, lue dans la séance publique annuelle du samedi 2 octobre 1858. Institut impérial de France. Académie des beaux-arts, Paris, Firmin-Didot, 1858, p. 13, non repr.
- Faroult, Guillaume ; Fabre, Côme ; Forray-Carlier, Anne, « Acquisitions. Trois nouvelles donations pour le Louvre », Bulletin de la Société des Amis du Louvre, juin 2024, p. 10-12, ill. coul.
Last updated on 10.07.2024
The contents of this entry do not necessarily take account of the latest data.
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