Léon Riesener (1808-1878), peintre

Numéro principal : RF 1960 58

Département des Peintures

Delacroix, Eugène (Charenton-Saint-Maurice (Val-de-Marne), 1798 - Paris, 1863)
France École de

Titre : Léon Riesener (1808-1878), peintre

Hauteur : 0,54 m ; Hauteur avec accessoire : 0,67 m ; Largeur : 0,44 m ; Largeur avec accessoire : 0,575 m

huile sur toile

2e quart du XIXe siècle (1835)

Legs de Mme Julien Pillaut, née Augusta Bodin, veuve du petit-fils du modèle, 1960.

Ce portrait représente le peintre Léon Riesener, cousin germain de Delacroix. Leur grand-mère commune, Françoise-Marguerite Vandercruse, avait épousé en première noce le fameux ébéniste Jean-François Oeben (1721-1763), dont elle eut une fille, Victoire, mariée à Charles Delacroix (1741-1805), père d’Eugène. En secondes noces, elle épousa Jean-Henri Riesener (1734-1806) – un élève d’Oeben qui reprit la direction de son atelier – dont naquit le père de Léon, Henri-François Riesener (1767-1828). Ce demi-frère de Victoire Delacroix était un peintre de portraits et avait remporté un renom international sous le Premier Empire : préoccupé de l’avenir de son jeune neveu devenu orphelin en 1814, il joua un rôle décisif dans l’encouragement des aptitudes artistiques d’Eugène Delacroix, en le recommandant au peintre Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833) qui l’accepte dans son atelier en 1815. Delacroix séjourne également très fréquemment dans leur maison de campagne des Riesener, à Frépillon, village au nord-ouest de Paris. Une étiquette manuscrite sur le châssis de notre portrait précise d’ailleurs : « Mon portrait peint en 1835 à Frépillon par Eugène Delacroix / Léon Riesener ». Les liens entre les deux hommes seront très étroits leur vie durant. À son tour, Delacroix prend sous son aile le jeune Léon dès le début de sa carrière et n’hésite pas à le recommander pour ses premiers chantiers, notamment aux galeries historiques du château de Versailles. Léon travaillera également à certains plafonds de la bibliothèque du Sénat à Paris, aux côtés de Delacroix, entre 1840 et 1842.
Riesener est représenté en buste, le visage de face, le front haut, les yeux perdus dans ses pensées, sur un fond vert-brun rapidement brossé. Son habit bleu foncé, presque noir, orné de boutons de métal, laisse échapper un col blanc à demi rabattu sur lequel une cravate bleue a été hâtivement nouée. Une chevelure désordonnée renforce cette impression de portrait pris sur le vif. Delacroix livre une image très sensible de son cousin et insiste sur sa jeunesse empreinte de doute, de vivacité et d’indépendance. Le portrait, avec ses effets de flou et son caractère introspectif évoque les modèles anglais contemporains. A cette date, Delacroix est très familier des apports de ces artistes, lui qui les avait fréquentés dans le Paris du début des années 1820, avant de réaliser un voyage en Angleterre en 1825, au cours duquel il fut très marqué par les œuvres de Thomas Lawrence (1769-1830).

Mme Bodin, Augusta Marceline, Donateur

legs

date du legs : 1960

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

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