Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 7283
Autre numéro d'inventaire : MR 2323
Autre numéro d'inventaire : MR 2323
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Jésus Christ instituant l'Eucharistie
Description / Décor
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 3,25 m ; Largeur : 2,5 m ; Hauteur avec accessoire : 3,78 m ; Largeur avec accessoire : 3,06 m ; Epaisseur avec accessoire : 0,31 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (1641)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Commandé par Louis XIII pour la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye en 1640, mis en place en 1641.
Historique:
Chapelle royale du château-vieux de SaintGermain-en-Laye; saisi à la Révolution, 1793; transféré au Muséum (Louvre), 1795 (cf. CantarelBesson, 1981); exposé dans la Grande Galerie, 1799 (cf. Notice, 1799).
Commentaire:
Tableau exécuté par Poussin pour Louis XIII entre janvier et septembre 1641, destiné au maître-autel de la chapelle royale du château-vieux de SaintGermain-en-Laye. Il faisait partie d’un ensemble avec, notamment, Saint Louis faisant l’aumône et Sainte Anne conduisant la Vierge au Temple de Jacques Stella, œuvres conservées respectivement au musée de Bazas (huile sur toile; 136 × 102 cm) et au musée des Beaux-Arts de Rouen (huile sur toile; 135,5 × 105 cm). Selon Arnauld Brejon de Lavergnée, le tableau de Poussin aurait été surmonté de L’Allégorie du Verbe divin d’Aubin Vouet (huile sur toile; 162 × 162 cm; basilique Saint-Denis) et aurait pris la place des Quatre docteurs de l’Église latine de Simon Vouet (non localisé) (cf. Brejon de Lavergnée (A.), 2015). Poussin représente la Cène en s’affranchissant de l’iconographie traditionnelle du Christ attablé au milieu des apôtres. Jésus est debout, tenant la patène avec les espèces eucharistiques devant les apôtres agenouillés, Pierre, Jacques et Jean, les autres se pressant tout autour pour recevoir la communion. Le calice est visible derrière Jésus au centre exact de la composition. Les deux flammes de la lampe suspendue qui éclairent la scène symbolisent probablement les deux personnes de la Trinité, la troisième étant le Christ incarné, tendant le bras et faisant le chiffre trois de la main droite, avec l’index, le pouce et le majeur, autre allusion à la Trinité. Jésus est donc dans l’attitude du premier prêtre officiant, donnant la communion aux apôtres, justifiant ainsi le titre de la composition : L’Institution de l’eucharistie (cf. Montagu, 1961). Cette iconographie relève de la tradition byzantine. Dans la sphère catholique, on peut citer le précédent du Baroche à l’église Santa Maria Sopra Minerva à Rome (vers 1604-1607 ; cf. Szanto, 2015). C’est donc une iconographie byzantine reprise et adaptée par la Contre-Réforme, à la demande de François Sublet de Noyers, le
surintendant des Bâtiments de Louis XIII, qui était un fervent catholique (cf. Correspondance Poussin, [1639-1665] éd. 1911, p. 78). La composition est solennelle, d’un classicisme sans concession. Les apôtres se tenant debout rassemblés à l’arrière-plan répondent aux lignes verticales des colonnes cannelées. Le coloris est sombre et austère. Le Christ lui-même a une noblesse toute raphaélesque. D’après une lettre de Poussin adressée à son ami et mécène Cassiano dal Pozzo, le tableau aurait séduit Louis XIII et Anne d’Autriche, auxquels il aurait procuré «autant de plaisir […] que la vue de leurs enfants» (cf. Correspondance Poussin, [1639- 1665] éd. 1911, p. 106). En revanche, Bernin n’a pas apprécié l’ouvrage lors de sa venue en France en 1665 : «pas un des plus beaux ouvrages du signor Poussin» (cf. Chantelou, [1665] éd. 2001). Le tableau a été gravé par Pierre Lombard. Il a été rentoilé par François Toussaint Hacquin en 1796, puis restauré en couche picturale par Mathias Bartholomeus Roeser en 1798-1799 (cf. CantarelBesson, 1981, II, p. 52, et Massing, 2012, p. 174 et 195). L’œuvre a été transposée de toile sur toile par Raymond Lepage en 1965. Elle a été restaurée en couche picturale par Jacques Roullet la même année. Une reprise de transposition a été effectuée par Jacques Joyerot en 1982 (en raison de cloques apparues à la suite de la transposition de 1965) (N. Milovanovic, 2021).
Historique:
Chapelle royale du château-vieux de SaintGermain-en-Laye; saisi à la Révolution, 1793; transféré au Muséum (Louvre), 1795 (cf. CantarelBesson, 1981); exposé dans la Grande Galerie, 1799 (cf. Notice, 1799).
Commentaire:
Tableau exécuté par Poussin pour Louis XIII entre janvier et septembre 1641, destiné au maître-autel de la chapelle royale du château-vieux de SaintGermain-en-Laye. Il faisait partie d’un ensemble avec, notamment, Saint Louis faisant l’aumône et Sainte Anne conduisant la Vierge au Temple de Jacques Stella, œuvres conservées respectivement au musée de Bazas (huile sur toile; 136 × 102 cm) et au musée des Beaux-Arts de Rouen (huile sur toile; 135,5 × 105 cm). Selon Arnauld Brejon de Lavergnée, le tableau de Poussin aurait été surmonté de L’Allégorie du Verbe divin d’Aubin Vouet (huile sur toile; 162 × 162 cm; basilique Saint-Denis) et aurait pris la place des Quatre docteurs de l’Église latine de Simon Vouet (non localisé) (cf. Brejon de Lavergnée (A.), 2015). Poussin représente la Cène en s’affranchissant de l’iconographie traditionnelle du Christ attablé au milieu des apôtres. Jésus est debout, tenant la patène avec les espèces eucharistiques devant les apôtres agenouillés, Pierre, Jacques et Jean, les autres se pressant tout autour pour recevoir la communion. Le calice est visible derrière Jésus au centre exact de la composition. Les deux flammes de la lampe suspendue qui éclairent la scène symbolisent probablement les deux personnes de la Trinité, la troisième étant le Christ incarné, tendant le bras et faisant le chiffre trois de la main droite, avec l’index, le pouce et le majeur, autre allusion à la Trinité. Jésus est donc dans l’attitude du premier prêtre officiant, donnant la communion aux apôtres, justifiant ainsi le titre de la composition : L’Institution de l’eucharistie (cf. Montagu, 1961). Cette iconographie relève de la tradition byzantine. Dans la sphère catholique, on peut citer le précédent du Baroche à l’église Santa Maria Sopra Minerva à Rome (vers 1604-1607 ; cf. Szanto, 2015). C’est donc une iconographie byzantine reprise et adaptée par la Contre-Réforme, à la demande de François Sublet de Noyers, le
surintendant des Bâtiments de Louis XIII, qui était un fervent catholique (cf. Correspondance Poussin, [1639-1665] éd. 1911, p. 78). La composition est solennelle, d’un classicisme sans concession. Les apôtres se tenant debout rassemblés à l’arrière-plan répondent aux lignes verticales des colonnes cannelées. Le coloris est sombre et austère. Le Christ lui-même a une noblesse toute raphaélesque. D’après une lettre de Poussin adressée à son ami et mécène Cassiano dal Pozzo, le tableau aurait séduit Louis XIII et Anne d’Autriche, auxquels il aurait procuré «autant de plaisir […] que la vue de leurs enfants» (cf. Correspondance Poussin, [1639- 1665] éd. 1911, p. 106). En revanche, Bernin n’a pas apprécié l’ouvrage lors de sa venue en France en 1665 : «pas un des plus beaux ouvrages du signor Poussin» (cf. Chantelou, [1665] éd. 2001). Le tableau a été gravé par Pierre Lombard. Il a été rentoilé par François Toussaint Hacquin en 1796, puis restauré en couche picturale par Mathias Bartholomeus Roeser en 1798-1799 (cf. CantarelBesson, 1981, II, p. 52, et Massing, 2012, p. 174 et 195). L’œuvre a été transposée de toile sur toile par Raymond Lepage en 1965. Elle a été restaurée en couche picturale par Jacques Roullet la même année. Une reprise de transposition a été effectuée par Jacques Joyerot en 1982 (en raison de cloques apparues à la suite de la transposition de 1965) (N. Milovanovic, 2021).
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Louis XIII, roi de France, Commanditaire, 1641
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XIII
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 908 - Tableaux d'autels
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 190, 219, ill.coul., n°415
- Szanto, Mickaël ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Poussin et Dieu, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 30 mars - 29 juin 2015), Paris, Hazan/ Louvre éditions, 2015, p. 18, 94, 96, 98, 115, 158, 180-183, 226, 258, 462, fig. 65, cat. 10
- Brejon de Lavergnée, Arnauld, « Simon Vouet and the high altar of the Chapel Royal at Saint-Germain-en-Laye », The Burlington Magazine, 157, 1345, 2015, avril, p. 236-240, p. 236-238, 240, fig. 3 (coul.)
- Bonfait, Olivier, Poussin et Louis XIV: Peinture et Monarchie dans la France du Grand Siècle, Paris, Hazan, 2015, p. 55-57, 63, 249
- Rosenberg, Pierre, Nicolas Poussin : les tableaux du Louvre, Paris, Louvre éditions/ Somogy, 2015, p. 170-175, coul., n° 17
- Massing, Ann, Painting Restoration Before La Restauration: The Origins of the Profession in France, Cambridge, Harvey Miller Publishers, 2012, p. 174, 195
- Poussin et Moïse. Du dessin à la tapisserie, 1, cat. exp. (Rome, Villa Médicis, 7 avril - 5 juin 2011/ Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, 30 juin - 26 septembre 2011), Rome, Drago, 2011,
- Chantelou, Paul Fréart de, Journal de voyage du cavalier Bernin en France, ed. Macula, 2001, p. 106
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 143, ill. n&b
- Cantarel-Besson, Yveline, La Naissance du musée du Louvre, Paris, Réunion des musées nationaux, 1981, p. 52
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : II, M-Z, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 57, 211, fig. 664, n° 664
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 301
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 205, n° 717
Bibliographie de comparaison
- Marandet, François (dir.), Arnould de Vuez (Saint-Omer,1644 - Lille,1720) : peindre en Flandre sous Louis XIV, cat. exp. (Sain-Omer, Musée Sandelin, 16 décembre 2020-11 avril 2021 ; Cambrai, musée des Beaux-Arts, 16 décembre 2020- 11 avril 2021), Saint-Omer, Musée de l'Hôtel Sandelin, 2020, p. 164; 224-225
Expositions
- Poussin et Dieu, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 30/03/2015 - 29/06/2015
- 1638 - 1682 -Louis XIV à Saint Germain en Laye, Saint-Germain-en-Laye (Externe, France), Musée d'archéologie nationale et Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, 23/09/1988 - 27/11/1988
Dernière mise à jour le 04.04.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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