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L'Académie

vers 1640
RF 701
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 912
Aile Sully, Niveau 2
Numéro d’inventaire
Numéro principal : RF 701
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Le Nain, Louis (Laon, vers 1593 - Paris, 23/05/1648)
Anonyme
Le Nain, Antoine (Laon, 1600 à 1610 - Paris, 1648), ?
France École de

description

Dénomination / Titre
Titre : L'Académie
Autre titre : Réunion d'amateurs
Description / Décor

Caractéristiques matérielles

Dimensions
Hauteur : 1,16 m ; Hauteur avec accessoire : 1,445 m ; Largeur : 1,46 m ; Largeur avec accessoire : 1,745 m
Matière et technique
huile sur toile (transposition)

Lieux et dates

Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (vers 1640)

Données historiques

Historique de l'œuvre
Historique
Malfait, Lille ; sa vente, Paris, hôtel Drouot, 19 décembre 1864, no 19 (D. Hals) ; Auguiot ; sa vente, Paris, hôtel Drouot, 2 mars 1875 (B. van der Helst) ; acquis à cette vente par Mme E. Kestner ; Kleinberger ; acquis par le Louvre de ce dernier, 1892.

Commentaire
Au cours du xixe siècle, la Réunion d’amateurs, alors appelée Chambre de rhétorique, a été vendue à deux reprises comme une oeuvre hollandaise du xviie siècle : sous l’attribution à Dirk Hals à la vente Malfait en 1864, puis comme Bartholomeus van der Helst à la vente Auguiot en 1875. Le musée du Louvre a finalement acquis le tableau en 1892. Le rapport du Comité consultatif des Musées nationaux précise : « M. le Conservateur [des Peintures] soumet au comité un beau tableau hollandais, une Chambre de rhétorique, dont la Gazette des Beaux-Arts a donné la gravure il y a quelques années avec l’attribution de l’oeuvre aux Le Nain au dire de M. Champfleury. Quoi qu’il en soit de l’attribution, la peinture en est d’un grand mérite » (A.M.N., 1* BB 29, fol. 210 : Comité consultatif des Musées nationaux, séance du 17 décembre 1892). En effet, dès 1875, Champfleury a attribué la composition aux frères Le Nain, par comparaison avec La Tabagie qui est signée et datée (cf. Champfleury, 1875, p. 82). Depuis 1875, cette attribution a été régulièrement défendue puis remise en cause, les spécialistes ne parvenant pas à
s’accorder durablement. Paul Jamot rapproche L’Académie de La Tabagie, qu’il a attribuée à Mathieu. L’historien de l’art pense en effet reconnaître un même modèle masculin dans L’Académie et dans La Tabagie : celui assis à l’arrière-plan, derrière la table (Jamot, 1922, p. 131-132). Mais de nouveau des voix discordantes
vont se faire entendre après la présentation de L’Académie à l’exposition « Le Nain » au Petit Palais en 1934. George Grappe écrit notamment : « J’ajouterais, pour ma part, que je ne crois pas que la Réunion d’amateurs soit son oeuvre (à Mathieu), ni même française. En dépit de la sagacité habituelle de M. Jamot, il me paraît
impossible d’admettre que le personnage assis au centre de cette oeuvre soit le même que l’homme à la collerette du Corps de garde. L’un est brun, l’autre blond et l’expression des deux visages est fort différente » (cf. Grappe, 1934, p. 324). En 1956, Charles Sterling propose de remplacer le prénom de Mathieu par celui de Louis (cf. Sterling, 1956, p. 170). Après la présentation de L’Académie à l’exposition « Le Nain » au Grand Palais en 1978-1979, de nouveaux doutes sont
exprimés. Anthony Blunt est le plus catégorique : « Je n’ai jamais compris pourquoi le portrait de groupe du Louvre, présentement appelé L’Académie, devrait être attribué aux Le Nain. Par l’esprit et la composition, il est beaucoup plus proche d’Abraham Bosse et je ne peux rien distinguer dans l’exécution qui soit similaire à aucun des tableaux connus des Le Nain. La facture me paraît même suggérer un artiste hollandais plutôt que français, et il convient de se souvenir que,
lorsqu’il est apparu pour la première fois, c’était sous le nom de Van der Helst » (cf. Blunt, 1978b). Pierre Rosenberg admet ses propres doutes : « Enfin, nous sommes de ceux, avec sir Anthony Blunt, que L’Académie du Louvre laisse perplexes » (cf. Rosenberg (P.), 1979, p. 92). Pourtant, Jacques Thuillier et Jean-Pierre Cuzin défendent l’attribution aux Le Nain. Le premier résume son opinion dans le texte où il tire les « leçons » de l’exposition de 1978-1979 : « Les quelques doutes
qui se sont à nouveau élevés au sujet de L’Académie ne nous semblent pas suffisamment fondés. La différence de date, que désigne le costume, suffit probablement à expliquer les différences de tonalité et de conception : le tableau paraît antérieur à 1640 et ne saurait être mis en parallèle direct avec La Tabagie de 1643. Il faut toujours, avec les Le Nain, se souvenir des multiples jalons qui nous manquent : mais tout particulièrement quand il s’agit des portraits… » (cf. Thuillier,
1979a, p. 159-160). Et Jean-Pierre Cuzin d’ajouter : « Continuons de nommer Louis le plus grand des Le Nain et citons les oeuvres que, croyons-nous, il a peintes seul : [...] L’Académie (rejetée à notre avis à tort, par A. Blunt) » (cf. Cuzin, 1979b, note 14, p. 70). En 2016, l’historien de l’art a précisé son sentiment : « pourrait
être placée vers 1635, ou même avant. C’est la date que les costumes portent à considérer, celle où les larges cols de dentelle sont à la mode [...] La toile est exceptionnelle, c’est vrai. Reste qu’un tel portrait de groupe, avec les modèles immobiles, également éclairés, peu engagés dans ce qu’ils font, par exemple écrire ou tendre la corde d’un luth, et chacun assez indifférent à son voisin, ne se retrouvent pas chez les Hollandais, dont les portraits comparables sont animés et
démonstratifs, avec des échanges entre les figures et des adresses au spectateur. La simplicité de la présentation est unique, elle est propre aux Le Nain. Par ailleurs la façon un peu timide d’asseoir l’homme de gauche ou le type des mains, petites et fines, paraît propre aux trois frères » (cf. Cuzin, 2016, p. 52-53). En 1993, Pierre Rosenberg est revenu sur ses doutes de 1979 : « L’accrochage du tableau dans la nouvelle salle Le Nain du Louvre, sa présentation proche de La Tabagie, la composition en frise, la facture comme la gamme colorée nous ont persuadé que nous nous trouvions bien en présence d’un Le Nain exceptionnel aussi bien par son sujet que dans son ambition [...] a-t-il voulu faire la preuve qu’il pouvait égaler les maîtres du Nord et rivaliser avec eux dans le genre du portrait ? » (cf. Rosenberg (P.), 1993, p. 84). Nous ne partageons pas le sentiment de Pierre Rosenberg ni de Jean-Pierre Cuzin, et pensons qu’il faut rejeter L’Académie de l’oeuvre des Le Nain. Ni la facture ni le coloris ne correspondent aux oeuvres sûres des frères Le Nain : la minutie dans le dessin des dentelles, dans les détails du
brocart à l’arrière-plan ne se retrouvent chez aucun des trois frères ; la touche n’a pas cette hardiesse, cette franchise que l’on observe dans les tableaux de Louis ; le coloris manque de vigueur et de contraste (cf. Milovanovic, 2017a, p. 75). L’étude scientifique démontre également l’éloignement de L’Académie des procédés habituels des frères Le Nain : la stratigraphie, qui a été effectuée en novembre 2016 par Myriam Eveno au LRMF, ne révèle qu’une seule couche de préparation, au
lieu de la double couche toujours présente dans les tableaux certains des frères Le Nain. En outre, cette couche d’impression est majoritairement composée de carbonate de calcium, et non de blanc de plomb comme c’est habituellement le cas chez les frères Le Nain (cf. Eveno, 2017). Le tableau a été transposé de toile sur toile en 1963.
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date : 1892
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 912 - Georges de La Tour et Les frères Le Nain, Salle 912 - Georges de La Tour (1593-1652)

Index

Mode d'acquisition

Bibliographie

- La Rochefoucauld, Sabine de, Louvre haute couture : la mode dans les collections de peintures du Louvre, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2023, p. 50, 131, ill. coul. p. 51
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 136-137, ill.coul., n°278
- Piralla-Heng Vong, Luc ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Le mystère Le Nain, cat. exp. (Lens, musée du Louvre-Lens, 22 mars - 26 juin 2017), Paris, LIENART/ Louvre-Lens, 2017, p. 330-337, cat. 69
- Cuzin, Jean-Pierre, « Le Nain, tout court », Revue de l'art, 2016-3, 2016, 45-56, p. 51, 52
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 302, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 227, 283, fig. 486, n° 486
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 238
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 161, n° 548A
- The Brothers Le Nain. Painters of seventeenth-century France, cat. exp. (Fort Worth, Kimbell Art Museum, 22/05-11/09/2016 / San Francisco, Fine Arts Museums, 08/10/2016-29/01/2017), San Francisco / New Haven, Fine Arts Museums / Yale University Press, 2016, p. 73-75, Fig. 48 (coul.)

Expositions

- Les frères Le Nain, Louvre-Lens, Salles d'expositions temporaires, 22/03/2017 - 26/06/2017, étape d'une exposition itinérante
- Dix peintres à la mode, Paris (Externe, France), Musée des Arts décoratifs-MAD, 28/01/1986 - 01/03/1986
Dernière mise à jour le 19.10.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances