Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 2878
Autre numéro d'inventaire : MR 1924
Autre numéro d'inventaire : MR 1924
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : L'Adoration des bergers
Description / Décor
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 0,91 m ; Hauteur avec accessoire : 1,1 m ; Largeur : 1,17 m ; Largeur avec accessoire : 1,37 m
Matière et technique
huile sur toile (transposition)
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Fin du XVIIe siècle (1689)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Saisi dans la chambre de l’Horloge aux Gobelins, marqué «I», 1690 (cf. Guiffrey (Ju.), 1883, et Jouin, 1889); cabinet des Tableaux à la surintendance de Versailles, 1691, 1696, 1709 (cf.Engerand, 1899), 1760 (A.N., O1 196510, fol. 13), 1784 (B.C.M.N., mss. 30, inventaire Durameau, t. I, fol. 14), 1788 (avec la mention
«tableau à laver et vernir»; A.M.N., 1 DD 2, fol. 11); musée spécial de l’École française au château de Versailles, attesté vers 1805 avec les dimensions 87 × 113 cm dans l’inventaire du musée spécial (A.M.N., 35 DD 1, fol. 9); transféré de Versailles au Louvre, 1809 (A.M.N., *P12,fol. 41 : 12 octobre 1809); déposé au château de Fontainebleau entre 1875 et 1930 ; déposé au musée des Beaux-Arts d’Alger entre 1935 et 1962
Commentaire
Il revient à Jacques Thuillier d’avoir attiré l’attention, en 1963, sur la qualité et l’importance de ce tableau qu’il considérait comme la toute dernière œuvre de Le Brun : «il s’agit en fait d’une des toiles les plus émouvantes de Le Brun : le seul tableau qu’il peignit pour sa femme et peut-être sa dernière œuvre conservée» (cf. Thuillier, 1963, p. 141). Le tableau avait été longuement déposé par le Louvre d’abord au château dFontainebleau (1875-1930), puis au musée d’Alger (1935-1962). La mention de « première pensée» figurant sur les documents des scellés en 1690 laisserait entendre qu’il s’agit d’une esquisse préparant le tableau de plus grand format faisant partie du cycle de la vie du Christ et destiné au roi (voir INV. 2879). Mais c’est peu probable. La composition se distingue de la version peinte
pour le roi par son dépouillement : elle comprend moins de personnages et présente un cadrage plus serré. Le bœuf et l’âne y tiennent une place plus importante. Ils sont représentés en symétrie. On remarquera le rehaut de blanc pur sur l’œil du bœuf, qui lui donne une profondeur singulière. L’artiste place les deux animaux dans une grande proximité avec le Christ Enfant qu’ils paraissent réchauffer de leur souffle. L’attitude de la Vierge est également différente : elle dévoile ici le Christ
nouveau-né, tandis que dans le grand tableau elle lève les yeux au ciel, dans une attitude que Le Brun affectionnait depuis ses commandes sulpiciennes. Le Brun renonce à la splendeur que l’on attendrait d’une composition destinée au souverain. Moins riche et moins complexe, l’œuvre est intime et touchante. On a le sentiment que l’artiste dévoile ici une part de sa sensibilité que l’on ne perçoit pas dans les grande commandes royales. Il est donc probable que le tableau a bien été peint pour l’épouse du peintre, Suzanne Butay, comme elle l’affirma lors de la saisie des œuvres du Premier peintre à sa mort : le tableau fut saisi le 10 mars 1690 dans la chambre de l’Horloge aux Gobelins. Il est mentionné comme la « première pensée de la Nativité de Notre Seigneur» et marqué «I» (cf. Guiffrey (Ju.), 1883, p. 135-136). En marge, une note précise : «Mme Le Brun dit que Monsieur son mari l’avait fait pour le lui donner et qu’elle n’a aucun tableau de lui.» Mais l’administration des Bâtiments demeure inflexible et la décision inscrite à la suite est «Au Roy ; à donner au s[ieur] Houasse». La veuve de Le Brun tente une ultime démarche, écrivant une «très humble remonstrance» à Louvois en le priant de considérer que « du nombre des tableaux, il y en a deux seulement, dont l’un est l’original de la Flagellation et l’autre la première pensée de la Nativité de NotreSeigneur, que lad[ite] veuve et héritiers Le Brunsupplient très humblement Monseigneur de leur accorder, étant le seul ouvrage de la main et dessein dud[it] s[ieur] Le Brun par lequel il puisse rester dans la famille quelque marque qu’il ait été peintre, et qu’il a fait à ses heures de loisir pendant près de trente années qu’il a eu l’honneur de servir le Roy. La pensée de la Nativité est un présent que
led[it] défunt a fait à sa veuve. Elle espère de la bonté de Monseigneur qu’il ne la privera pas de cette consolation» (cf. Jouin, 1889, p. 741). Mais Louvois ne se laisse pas émouvoir : une note lapidaire de Colbert de Villacerf conclut toute l’affaire : «Monseigneur de Louvois ne veut rien accorder du présent mémoire. A Versailles, ce 19 novembre 1690.» Le tableau demeura en réserve au cabinet des Tableaux de la surintendance à Versailles, où sa présence est attestée en
1709 puis en 1760, 1784 et 1788. Il a été transposé au cours du xixe siècle
Saisi dans la chambre de l’Horloge aux Gobelins, marqué «I», 1690 (cf. Guiffrey (Ju.), 1883, et Jouin, 1889); cabinet des Tableaux à la surintendance de Versailles, 1691, 1696, 1709 (cf.Engerand, 1899), 1760 (A.N., O1 196510, fol. 13), 1784 (B.C.M.N., mss. 30, inventaire Durameau, t. I, fol. 14), 1788 (avec la mention
«tableau à laver et vernir»; A.M.N., 1 DD 2, fol. 11); musée spécial de l’École française au château de Versailles, attesté vers 1805 avec les dimensions 87 × 113 cm dans l’inventaire du musée spécial (A.M.N., 35 DD 1, fol. 9); transféré de Versailles au Louvre, 1809 (A.M.N., *P12,fol. 41 : 12 octobre 1809); déposé au château de Fontainebleau entre 1875 et 1930 ; déposé au musée des Beaux-Arts d’Alger entre 1935 et 1962
Commentaire
Il revient à Jacques Thuillier d’avoir attiré l’attention, en 1963, sur la qualité et l’importance de ce tableau qu’il considérait comme la toute dernière œuvre de Le Brun : «il s’agit en fait d’une des toiles les plus émouvantes de Le Brun : le seul tableau qu’il peignit pour sa femme et peut-être sa dernière œuvre conservée» (cf. Thuillier, 1963, p. 141). Le tableau avait été longuement déposé par le Louvre d’abord au château dFontainebleau (1875-1930), puis au musée d’Alger (1935-1962). La mention de « première pensée» figurant sur les documents des scellés en 1690 laisserait entendre qu’il s’agit d’une esquisse préparant le tableau de plus grand format faisant partie du cycle de la vie du Christ et destiné au roi (voir INV. 2879). Mais c’est peu probable. La composition se distingue de la version peinte
pour le roi par son dépouillement : elle comprend moins de personnages et présente un cadrage plus serré. Le bœuf et l’âne y tiennent une place plus importante. Ils sont représentés en symétrie. On remarquera le rehaut de blanc pur sur l’œil du bœuf, qui lui donne une profondeur singulière. L’artiste place les deux animaux dans une grande proximité avec le Christ Enfant qu’ils paraissent réchauffer de leur souffle. L’attitude de la Vierge est également différente : elle dévoile ici le Christ
nouveau-né, tandis que dans le grand tableau elle lève les yeux au ciel, dans une attitude que Le Brun affectionnait depuis ses commandes sulpiciennes. Le Brun renonce à la splendeur que l’on attendrait d’une composition destinée au souverain. Moins riche et moins complexe, l’œuvre est intime et touchante. On a le sentiment que l’artiste dévoile ici une part de sa sensibilité que l’on ne perçoit pas dans les grande commandes royales. Il est donc probable que le tableau a bien été peint pour l’épouse du peintre, Suzanne Butay, comme elle l’affirma lors de la saisie des œuvres du Premier peintre à sa mort : le tableau fut saisi le 10 mars 1690 dans la chambre de l’Horloge aux Gobelins. Il est mentionné comme la « première pensée de la Nativité de Notre Seigneur» et marqué «I» (cf. Guiffrey (Ju.), 1883, p. 135-136). En marge, une note précise : «Mme Le Brun dit que Monsieur son mari l’avait fait pour le lui donner et qu’elle n’a aucun tableau de lui.» Mais l’administration des Bâtiments demeure inflexible et la décision inscrite à la suite est «Au Roy ; à donner au s[ieur] Houasse». La veuve de Le Brun tente une ultime démarche, écrivant une «très humble remonstrance» à Louvois en le priant de considérer que « du nombre des tableaux, il y en a deux seulement, dont l’un est l’original de la Flagellation et l’autre la première pensée de la Nativité de NotreSeigneur, que lad[ite] veuve et héritiers Le Brunsupplient très humblement Monseigneur de leur accorder, étant le seul ouvrage de la main et dessein dud[it] s[ieur] Le Brun par lequel il puisse rester dans la famille quelque marque qu’il ait été peintre, et qu’il a fait à ses heures de loisir pendant près de trente années qu’il a eu l’honneur de servir le Roy. La pensée de la Nativité est un présent que
led[it] défunt a fait à sa veuve. Elle espère de la bonté de Monseigneur qu’il ne la privera pas de cette consolation» (cf. Jouin, 1889, p. 741). Mais Louvois ne se laisse pas émouvoir : une note lapidaire de Colbert de Villacerf conclut toute l’affaire : «Monseigneur de Louvois ne veut rien accorder du présent mémoire. A Versailles, ce 19 novembre 1690.» Le tableau demeura en réserve au cabinet des Tableaux de la surintendance à Versailles, où sa présence est attestée en
1709 puis en 1760, 1784 et 1788. Il a été transposé au cours du xixe siècle
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Louis XIV, roi de France, Propriétaire, 1690
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XIV
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 916 - Les peintres de Louis XIV, Salle 916 - (ex_salle 35F)
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 96-97, ill.coul., n°225
- Gady, Bénédicte ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Charles Le Brun (1619-1690), cat. exp. (Louvre-Lens, du 18 mai au 29 août 2016), Lens, Lienart / Louvre-Lens, 2016, p. 67, 73, 384-385, 410-411, cat. 232
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 39, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 213, 281, fig. 455, n° 455
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 231
Expositions
- Charles Le Brun, Louvre-Lens, Salles d'expositions temporaires, 18/05/2016 - 29/08/2016
Dernière mise à jour le 22.03.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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