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Tapisserie avec un aigle héraldique

1942
Lieu de création : Munich
OAR 18
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée par l'office des biens et intérêts privés (OBIP). Consulter la base de données ministérielle Rose Valland consacrée aux œuvres dites MNR (Musées nationaux récupération).
Numéro d’inventaire
Numéro principal : OAR 18
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Münchener Gobelin-Manufaktur dit aussi , Manufacture de tapisseries de Munich, Atelier de tissage, inscription/dédicace/signature, (marque d'atelier)
Hartmann, Heinrich Peintre ; Cartonnier, D'après, source documentaire ou archivistique, (a fourni le modèle de la tapisserie. Archives du MAE, cote 209SUP/197 A 172 courrier du 25 avril 1949 du directeur de la MGM, Julius Diezel à Rose Valland)

description

Dénomination / Titre
Titre : Tapisserie avec un aigle héraldique
Type d'objet
panneau
Description / Décor
grande tapisserie portant en son centre un aigle héraldique, tourné vers la droite, orné d'une croix gammée sur la poitrine et tenant entre ses serres le marteau et l'épée. En dessous, sur une banderole, l'inscription : "WER LEBEN WILL / DER KÄMPFE ALSO" ; de part et d'autre, les deux lettres "A" et "H" (initiales d'Adolf Hitler) en vert, jaune et bleu. Fond rose à losanges de deux tons portant à leur intersection des feuilles de chêne brunes disposées en croix. Bordure à grecques jaunes et bleues.
Inscriptions
Inscription :
lettre "A" sur la partie gauche et "H" sur celle de droite (initiales d'Adolf Hitler)
sur une banderole : "WER LEBEN WILL / DER KÄMPFE ALSO" ("Qui veut vivre, doit alors se battre", citation de Mein Kampf)
Marque de l'atelier :
marque et date "1942"

Caractéristiques matérielles

Dimensions
Hauteur : 465 cm (gauche) ; Hauteur : 458 cm (droite) ; Largeur : 637 cm (supérieure) ; Largeur : 633 cm (inférieure) ; Poids : 45 kg
Matière et technique
Technique : tapisserie = tapisserie sur métier (techniques textile) (6 fils de chaîne au cm ; 13-14 réduites en laine et filés métalliques dorés associés au cm)
Matériau : laine (trames)
Matériau : alliage (filés métalliques dorés (âme de soie ou de fibres artificielles (?) ; lame en alliage cuivreux))
Matériau : coton (chaînes)

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Epoque / période : époque contemporaine (Occident)

Date de création/fabrication : 1942 (inscription/dédicace/signature)
Lieu de création / fabrication / exécution
Munich (Allemagne->Bavière) (dans la manufacture de tapisserie installée au 5 Notburgastraße près du château de Nymphenburg)

Données historiques

Historique de l'œuvre
dans l’état actuel de nos connaissances et suite aux recherches effectuées par le DOA aux archives du Ministère des Affaires étrangères en avril 2021, la tapisserie aurait été commandée par l’Académie des Hitler-Jugend de Brunswick (école de formation des cadres juniors des HJ) pour la direction des HJ à Munich (HJ : Jeunesses Hitlériennes). Elle fut tissée à la Münchener Gobelin-Manufaktur de Nymphenburg en 1942 d’après un modèle de l’architecte et peintre, Heinrich Hartmann, directeur du département « Beaux-Arts » des HJ et livrée en décembre 1944. La manufacture subit une succession de raids aériens en mars 1943 qui détruisent une grande partie des métiers et du bâtiment ce qui pourrait expliquer le laps de temps conséquent entre la date de sa commande et celle de sa livraison. Elle aurait décoré une maison de la Jeunesse Hitlérienne à Scharling près du lac de Tegernsee. Les fils d'or travaillés furent fournis par la société Tröltsch et Hanselmann de Weissenburg (Bavière). La confusion entre cette tapisserie et les autres OAR provenant des collections Ribbentrop (OAR 608 et R 1 OA du centre G. Pompidou) et Goering (OAR 606-607) dont les cartons sont attribués à Werner Peiner, ont contribué au brouillage de son historique de provenance. D’après ces documents (voir le déroulé chronologique qui suit), il s’avère que l’or utilisé ne provenait pas de la banque de France comme Rose Valland le pensait primitivement mais d’une société allemande basée en Bavière spécialisée dans le traitement de l’or et l’argent, et le tissage est indubitablement dû aux ateliers de la Gobelin-Manufaktur de Munich (source : courrier du 25 avril 1949 du directeur de la Gobelin-Manufaktur de Munich, Julius Diezel, à Rose Valland, MAE, 209SUP/197 A 172. Collection de tapisseries de Ribbentrop, identification : 1945-1952).

Déroulé chronologique

1942 : la tapisserie est une commande du IIIe Reich à la Münchener Gobelin-Manufaktur sise 5 Notburgastraße à Munich-Nymphenburg (marque de l’atelier et date de 1942 sur l’œuvre).

Document 1 : cliché du bâtiment de la manufacture (Munich, Stadtarchiv, cliché cote DE-1992-FS-NL-KV-1111 et plus généralement sur la manufacture, cote DE-1992-ZA-04375 ainsi que l’ouvrage d’Anja Prölss-Kammerer, Die Tapisserie im Nationalsozialismus, Propaganda, Repräsentation und Produktion. Facetten eines Kunsthandwerks im ‘Dritten Reich’, Hildesheim-Zurich-NY, 2000, p. 194-208).

1944 :
*Décembre :
D’après le courrier du 25 avril 1949 du directeur de la Manufacture de Gobelins de Munich, Julius Diezel adressé à Rose Valland :
« Nous avons livré en décembre 1944, pour l'Académie des jeunesses de Brunswick, une tapisserie de 457 x 650 cm à la direction des Jeunesses Hitlériennes à Munich, d’après un dessin du Hauptbannführer Hartmann. Elle contenait pas mal d'or filé et à notre connaissance, avait été apportée dans une maison de la Jeunesse Hitlérienne à Scharling à côté du lac de Tegernsee. Les fils d'or travaillés ont été fournis par la société Tröltsch et Hanselmann à Weissenburg » (traduction du courrier – MAE, 209SUP/197 A 172. Collection de tapisseries de Ribbentrop, identification : 1945-1952. Document 2).

Commentaire : il s’agirait donc, si le témoignage de Julius Diezel est fiable, d’une commande de l’académie des jeunesses hitlériennes de Brunswick (principal centre de formation des cadres juniors des HJ, Hitler-Jugend) pour la Reichsjugendführung de Munich (direction des HJ) sur un dessin de l’Hauptbannführer Hartmann. Vraisemblablement Heinrich Hartmann, architecte et peintre, haut gradé des Jeunesses Hitlériennes qui dirigea le département « Beaux-Arts » de la direction des HJ jusqu’à la fin de la guerre. Cf. www.fold3.com/image/270045866?terms=war,hartmann,heinrich,ii,world, Interrogations_ Reichskammer Der Bildenden Kunste, p. 47 et Artur Axmann, Hitler-Jugend…, Berlin, 1995, p. 188-189. Dans cet ouvrage, son talent de dessinateur et de concepteur artistique des maisons des HJ est mis en avant. Il est également l’auteur d’un manuel sur la conception de la maison de la jeunesse hitlérienne : Beispielsammlung für die Heimgestaltung der Hitler-Jugend, herausgegeben von dem Reichsjugendführung der NSDAP, Wolfenbüttel-Berlin, 1938-1941.
Pour Diezel, voir aux archives de la ville de Munich son dossier sous la cote DE-1992-ZA-P-0084-43.
Quant à la société « Tröltsch und Hanselmann » basée à Weissenburg en Bavière, elle existe depuis le début du 19ème siècle et est spécialisée dans la transformation de l’or et l’argent.

1948 :
*30 août : 3 pages d’un courrier de Rose Valland à la Commission de la Récupération Artistique (CRA) mentionnant l’OAR 18 pour la 1ère fois.
Lettre de Rose Valland à la CRA du 30 août 1948 :
« Restitution de tapis et tapisseries dans le secteur Soviétique de Berlin… Résultats apportés par ces recherches… [p. 3] De cet ensemble de recherches découle également la découverte en Bavière en dehors du Collecting Point d’une tapisserie destinée à la Hitler-Jugend, dans la confection de laquelle ont été utilisées 2kg ½ d’or provenant de la Banque de France… » (MAE, 209SUP/253 B 75 fonds Rose Valland, restitutions (Baden), 1946-1952) (Document 3).

Commentaire : 1ère mention de la tapisserie OAR 18 par Rose Valland, la destination à une « Hitler-Jugend » est déjà mentionnée mais l’or est dit provenir de « la Banque de France », ce qui donnera un motif de restitution à la France. Cependant, comme nous le verrons dans les documents suivants, cette assertion ne tient pas.

1949 :
*31 mars : découverte de la tapisserie à Munich, provenance Ribbentrop.
Courrier de la Economics Division-Restitution Control Branch E.J.B. Doubinsky French Representative - Central Collecting Point, Munich à Monsieur A. S. Henraux Président de la CRA, Paris :
« J'ai l'honneur de vous faire connaître que je viens de retrouver à Munich au cours de mes recherches pour les tapis et tapisseries de la collection Ribbentrop, une importante tapisserie qui a été tissée à Paris pendant l'occupation. Cette tapisserie, avec les insignes de la croix gammée, de très grandes dimensions d'après les cartons de Perrier [Peiner], est actuellement déposée dans un service financier de Munich en raison des 3 kilos''/1 qui sont entrés dans son tissage. Pourriez-vous obtenir des photographies de cette tapisserie à Paris ? La preuve aussi que cet or a été fourni par la France. J'ai l'attestation du Directeur de la Manufacture de Munich comme quoi cette tapisserie a été tissée en France. Je n'ai pu voir la tapisserie mais je crois savoir qu'elle a été tissée sur une dizaine de mètres de longueur » (archives du MAE, 209SUP371 P2 (510)) (Document 4).

Commentaire : il s'agit d'une erreur, Peiner ne fournit en aucun cas les cartons de la tapisserie OAR 18. En fait, il y a confusion entre d’une part, l’OAR 18 puis l’OAR 608, « char des taureaux » et « le quadrige » du centre Pompidou (inv. R 1 OA) de Werner Peiner, comportant elles-aussi de l’or et des croix gammées mais commandées pour la résidence officielle du ministre des affaires étrangères du Reich, Joachim von Ribbentrop à Berlin (commande de 1941 à la Manufacture des Gobelins de Paris -où d’ailleurs furent retrouvées celles pour Goering, les OAR 606 et 607- achevées en juin 1944 et renvoyées en France en 1949).
Il est probable que n’ayant pas déplié l’OAR 18 en raison de son gabarit imposant, l’évaluation de ses dimensions « … une dizaine de mètres de longueur» soit approximative.
Ajoutons que le tissage de tapisseries pour Ribbentrop à la Gobelin-Manufaktur de Munich sur des cartons de Peiner contribue davantage à emmêler l’écheveau de cet historique. Cette provenance erronée liée à Ribbentrop sera rapportée dans d’autres courriers mais il faut l’écarter pour l’OAR 18 (pour les tapisseries de la collection Ribbentrop : voir MAE, 209SUP/371 P2, dossier n° 3 sur la collection Ribbentrop et Werner Peiner, et 209SUP/197 A 172 ; pour celles de Goering : MAE 209SUP/420, dossier P 20, tapisseries des Gobelins de Werner Peiner et MAE 209SUP/197 A 172).

*1er avril :
Le Chef de la Section Beaux-Arts de Berlin [signé : Rose Valland], à Monsieur le Président de la CRA :
« J'ai l'honneur de vous faire connaître que je viens d'avoir de Werner Peiner lui-même, la confirmation que la grande tapisserie tissée d'or que j'ai retrouvée dans une banque de Munich a bien été fabriquée à la Manufacture de Gobelins.
Mais W. Peiner me parle de deux tapisseries exécutées de même manière et non d'une seule. puis-je vous demander si l'une de ces tapisseries est restée à Paris. Ces tapisseries avaient été exécutées pour Goering afin d'orner sa bibliothèque de Karinhall ( . . .) ».

Commentaire : il s’agit des OAR 606 et 607 pour Goering.

*7 avril :
Le Chef de la Section Beaux-Arts de Berlin [signé : Rose Valland],
A Monsieur le Capitaine E .J .B. Doubinsky French Representative. MFA and A Section - Restitution Branch Office for Military Government for Bavaria, Munich
« J'ai l'honneur de vous faire parvenir le fac-simile de la lettre que m'adresse Werner Peiner comme preuve d'appartenance française de la tapisserie tissée d'or pour la bibliothèque de Karinhall . (. . .) il est question d'une deuxième tapisserie analogue, le pendant de la première retrouvée, qui aurait été exécutée à Paris dans les mêmes conditions. Ne serait-elle pas au C .C .P .? » [Central Collecting Point de Munich].

Commentaire : il s’agit des OAR 606 et 607 pour Goering.

*9 avril puis 11 avril: :
Le Président de la CRA à Monsieur Georges Fontaine, Administrateur général du Mobilier national. Demande des explications sur la grande tapisserie retrouvée à Munich et confirmation de sa fabrication française.

*22 avril :
L'Administrateur général du Mobilier national à Monsieur le Président de la CRA
« En réponse à vos lettres du 9 et 11 avril j'ai l'honneur de vous faire connaître que, pendant la guerre, la Manufacture des Gobelins a tissé pour Goering, d'après un carton de Werner Peiner, une tapisserie intitulée « le Globe terrestre » 7,10 x 10,28 [OAR 607]. Cette pièce comportait du fil d'or qui a été entièrement payé par les Allemands. Elle devait être suivie d'une deuxième pièce intitulée « Le Baldaquin » [OAR 606], mais les deux n'ont pas été terminées et se trouvent actuellement dans les magasins du Mobilier National. D'autre part, la Manufacture a également tissé pour Ribbentrop les deux tapisseries suivantes:
« Le Char des Chevaux » 5,06 x 3,66 [R 1 OA]]
« Le Char des Taureaux » 5,06 x 3,66 [OAR 608]
Ces deux tapisseries ont été terminées en Juin 1944 et ont été emportées. Elles comportaient également du fil d'or qui a été entièrement payé par les Allemands. Mon Administration ne possède aucune photographie de ces tapisseries ni des cartons ».

Commentaire : concerne les OAR 606, 607, 608 et R 1 OA du centre Pompidou.

*22 avril : arrivée de la tapisserie OAR 18 au CCP de Munich.
Arrivée de la tapisserie au CCP Munich du dépôt du service financier de Munich (Finanzamt München-Ost). Identifiée à tort comme un tapis, elle reçoit le numéro "Mun 48798/Mü Ismaningerstr.". La carte porte les mentions suivantes : "1 carpet/wool, golden threat/Arrival condition : Good, undamaged " ; le propriétaire mentionné serait un français anonyme, "France unknown owner", l'auteur "French 1942" et la description "Wer leben will, der kämpfe also"/AH/Eagle with "Hakenkreuz". Au revers : "Manufactured in France for Adolf Hitler", "France" est biffée et à sa place le mot "Germany" est inscrit à la main (cf. Property Card Art du site du DHM) (Document 5).

Commentaire : encore la même méprise, on répète que la tapisserie appartient à la France bien que visiblement l’on sache qu’elle fut tissée en Allemagne.

*25 avril : enquête de Rose Valland à Munich afin d’éclaircir la provenance de l’oeuvre.
Un courrier du 25 avril 1949 émanant du directeur de la Münchener Gobelin-Manufaktur, Julius Diezel, et adressé à Rose Valland, nous renseigne sur le commanditaire et l'auteur présumé du modèle de la pièce (traduction du texte allemand) :
« Nous avons livré en décembre 1944, pour l'Académie des jeunesses de Brunswick, une tapisserie de 457 x 650 cm à la direction des Jeunesses Hitlériennes à Munich, d’après un dessin du Hauptbannführer Hartmann. Elle contenait pas mal d'or filé et à notre connaissance, avait été apportée dans une maison de la Jeunesse Hitlérienne à Scharling sur le lac de Tegernsee. Les fils d'or travaillés ont été fournis par la société Tröltsch et Hanselmann à Weissenburg » (MAE, 209SUP/197 A 172. Collection de tapisseries de Ribbentrop, identification : 1945-1952) (cf. Document 2).

Commentaire : le feuillet suivant ce courrier est un dessin sommaire, au crayon, de la tapisserie avec au dos la mention manuscrite erronée : "tapisserie Collection Ribbentrop" (Document 6). Mais aucune tapisserie Ribbentrop ne correspond à celle-ci, il s’agit de la même confusion décrite précédemment.
Cependant, le témoignage du directeur de la Manufacture pourrait être sujet à caution, les recherches doivent se poursuivre.


*6 mai : résultat de l'enquête de Rose Valland à Munich.
Courrier de E.J.B. Doubinsky, à M. Albert S. Henraux :
« 1. En réponse à votre lettre du 30 avril, relative à un tapis de très grandes dimensions, contenant environ 3,5 kilo de fils d'or et reproduisant une croix gammée de très grande dimensions, je vous avise que cette affaire a pu être entièrement éclaircie lors du récent passage de Mademoiselle Valland à Munich il y a une dizaine.
2. Le tapis n'a pas été tissé par la Manufacture Française des Gobelins, comme cela nous avait été primitivement déclaré.
3. D'une nouvelle enquête auprès de la Manufacture Allemande de Gobelins de Nymphenburg, il résulte que ce tapis a été tissé par cette manufacture. Les fils d'or lui furent livrés par le parti nazi.
4. Mademoiselle Valland mit loyalement au courant la direction du Collecting Point de ce qui précède. Néanmoins Mr. Munsing [Stefan P. Munsing chef du CCP de Munich] prit la décision d'attribuer [dans la frappe originale, il était écrit « de restituer », biffé et corrigé à la main en « d'attribuer »] le tapis à la France et donna les ordres pour qu'il fasse partie du prochain convoi des beaux-arts qui quittera Munich dans le courant du mois de mai.
5. Je souligne, que le tapis est dépourvu de toute valeur artistique. Sa seule valeur est constituée par les fils d’or » (archives du MAE, 209SUP197 A172 : Note du 6 mai 1949 de E. J. B. Doubinsky à l'attention de A. Henraux ; note aussi présente dans le carton 209SUP/371 P2) (Document 7).

Commentaire : il y eut donc méprise sur le lieu de tissage de la tapisserie, attribué dans un premier temps à la France pendant l'occupation avec de l'or français. Grâce à ces documents, il apparaît qu'en réalité, la tapisserie fut tissée par la Münchener Gobelin-Manufaktur de Nymphenburg et les 3,5 kg de fils d'or furent donnés par le parti nazi par l’entremise de la firme de Weissenburg, Tröltsch et Hanselmann.

*3 juin : arrivée à Paris par le 36ème convoi de Munich.
Arrivée de la pièce à Paris par le 36ème convoi en provenance de Munich (archives du MAE, cote 209SUP441 P100 : "List of French Property from Central Collecting Point Munich, 3.06.49 : Run N° of 36th shipm., 536 ; French Run N°, 15267 ; Munich Arr. N°, 48798/München ; Author, German, 1942. ; Subject, 1 carpet" et Property Card Art du CCP Munich, revers).
Cette tapisserie fut inscrite sur la liste des oeuvres mises à la disposition des musées nationaux par l'OBIP (SMF, sous-direction des collections, dossier Récupération : Liste des oeuvres mises à la disposition des musées nationaux).

*17 novembre : retenue à la commission de choix du 17 novembre 1949.
Elle est retenue lors de la deuxième commission de choix des oeuvres de la récupération artistique du 17 novembre 1949 (archives du MAE, cote 209SUP475 P156 : deuxième commission de choix des oeuvres de la récupération artistique du 17 novembre 1949).

1950 :
*16 mai : la tapisserie est prise en charge par la Direction des Musées de France à titre de dépositaire, et confiée par celle-ci à la garde du département des Objets d'art en 1951 (archives du MAE, cote 209SUP583 R39 : arrêté d'attribution du ministère de l'Education nationale, le 16 mai 1951).
Elle est ensuite inscrite dans l'Inventaire Objets d'art Récupération (OAR), établi par Hubert Landais, sous le numéro OAR 18.

*9 juin : elle est déposée au château de Compiègne le 9 juin 1950 (exposée dans la salle 43 de juin 1950 à juin 1968).

1968 :
*14 juin : elle est transférée au département des Objets d'art au musée du Louvre (dossier d’œuvre de la documentation du département des Objets d’art : liste manuscrite des tapisseries déposées à Compiègne et récupérées par le Louvre + reçu signé par Daniel Alcouffe).

2020 :
Elle est depuis 2020 conservée en réserve au Centre de Conservation du Louvre à Liévin.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Brunswick, Académie des Jeunesses Hitlériennes, Commanditaire, commande 1942 - livraison décembre 1944 (commande auprès de la Münchener Gobelin-Manufaktur de Nymphenburg en 1942 pour la direction des Jeunesses Hitlériennes de Munich)
Mode d’acquisition
attribution par l'office des biens et intérêts privés (MNR)
Date d’acquisition
date de l'arrêté/décision : 16/05/1951 (d'attribution)
Propriétaire
Musées Nationaux Récupération

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
non exposé

Bibliographie

- Prölss-Kammerer, Anja, Die Tapisserie im Nationalsozialismus, Propaganda, Repräsentation und Produktion. Facetten eines Kunsthandwerks im "Dritten Reich" (Studien zur Kunstgeschichte. Band 137), Hildesheim / Zurich / New York, Georg Olms Verlag, 2000, p. 194-208
- Oeuvres récupérées après la Seconde Guerre mondiale confiées à la garde du Musée national d'art moderne, cat. exp. (Beaubourg, Musée national d'art moderne, galerie 27, 9 avril-21 avril 1997), 1997, Disponible sur : https://www.centrepompidou.fr/media/document/16/20/162019290558fd1ac7d3a4cdbbd0dbf2/normal.pdf , p. 58 et 60
Dernière mise à jour le 20.06.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances