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Aiguière aux armes et emblèmes d’Isabelle d’Este
1524
Lieu de création : Urbino
RFML.OA.2024.37.1
Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Actuellement visible au Louvre
Salle 507
Aile Richelieu, Niveau 1
Numéro d’inventaire
Numéro principal : RFML.OA.2024.37.1
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Nicola di Gabriele Sbraghe
dit aussi , Nicola da Urbino (Urbino, vers 1480 - Urbino, 1537 ou 1538)
description
Dénomination / Titre
Titre : Aiguière aux armes et emblèmes d’Isabelle d’Este
Type d'objet
aiguière
Description / Décor
Aiguière à panse globulaire légèrement aplatie, avec un haut col légèrement évasé sur lequel sont fixés d’un côté une anse à section carrée qui repose sur la panse et dont l’extrémité est incurvée et, sur le côté opposé, un grand bec, légèrement incliné, qui fait toute la hauteur du col. Le bec, triangulaire, présente la forme très incurvée d’une tuile creuse semi-cylindrique (bec dit "en gouttière") ; pied en piédouche.
Décor couvrant, peint en polychromie sur fond bleu, essentiellement héraldique et emblématique :
- sur le col : les armes d’Isabelle (Este et Gonzague) dans un blason tenu par deux putti, sur chaque face
- sur la panse : son motto NEC SPE NEC METU (ni espoir, ni crainte), dans un cartel, sous un vase à l’antique entouré de deux putti tenant un ruban, sur une face ; la partition avec les pauses musicales (signifiant le silence, peut-être en référence à l’idée néoplatonicienne d’harmonie musicale), dans un cartel, sous un vase à l’antique, sur l’autre face ; le candélabre d’or (signifiant qu’une lumière est suffisante dans les ténèbres), dans un blason soutenu par deux putti, sous l’attache de l’anse ; des tiges d’or dans un creuset entouré par les flammes (impresa de Francesco Gonzaga d’après le Psaume 139), dans un blason soutenu par deux putti, sous le bec
- sous le bec, le monogramme YS dans un médaillon, le nombre XXVII en chiffres romains (jeu de mot qui a suscité beaucoup d'interprétations, comme "vinti siete", vous êtes vaincus, ou "vinte le sette", les sectes vaincues, ou encore allusion au Timée de Platon où 27 est la somme des nombres auxquels Dieu a recours pour créer le monde et représente également l’harmonie musicale) dans un cartel, séparés par un vase à l’antique et un mascaron feuillu
- sous l’anse, les lettres Alpha et Oméga (première et dernière lettres de l'alphabet grec, symbolisant le début et la fin de tout) dans un cartel
- sur le pied : quatre fois les lettres formant le nombre XXVII (une fois marqué « XX7 »), sous des cornes d’abondance alternant avec des têtes de putto, dans des cartels.
Décor couvrant, peint en polychromie sur fond bleu, essentiellement héraldique et emblématique :
- sur le col : les armes d’Isabelle (Este et Gonzague) dans un blason tenu par deux putti, sur chaque face
- sur la panse : son motto NEC SPE NEC METU (ni espoir, ni crainte), dans un cartel, sous un vase à l’antique entouré de deux putti tenant un ruban, sur une face ; la partition avec les pauses musicales (signifiant le silence, peut-être en référence à l’idée néoplatonicienne d’harmonie musicale), dans un cartel, sous un vase à l’antique, sur l’autre face ; le candélabre d’or (signifiant qu’une lumière est suffisante dans les ténèbres), dans un blason soutenu par deux putti, sous l’attache de l’anse ; des tiges d’or dans un creuset entouré par les flammes (impresa de Francesco Gonzaga d’après le Psaume 139), dans un blason soutenu par deux putti, sous le bec
- sous le bec, le monogramme YS dans un médaillon, le nombre XXVII en chiffres romains (jeu de mot qui a suscité beaucoup d'interprétations, comme "vinti siete", vous êtes vaincus, ou "vinte le sette", les sectes vaincues, ou encore allusion au Timée de Platon où 27 est la somme des nombres auxquels Dieu a recours pour créer le monde et représente également l’harmonie musicale) dans un cartel, séparés par un vase à l’antique et un mascaron feuillu
- sous l’anse, les lettres Alpha et Oméga (première et dernière lettres de l'alphabet grec, symbolisant le début et la fin de tout) dans un cartel
- sur le pied : quatre fois les lettres formant le nombre XXVII (une fois marqué « XX7 »), sous des cornes d’abondance alternant avec des têtes de putto, dans des cartels.
Inscriptions
Inscription :
NEC SPE NEC METU ; YS ; XXVII ; A et Ω (dans le décor)
NEC SPE NEC METU ; YS ; XXVII ; A et Ω (dans le décor)
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 18,3 cm ; Longueur : 24,5 cm ; Largeur : 14,1 cm
Matière et technique
Matériau : majolique=maiolica
Technique : techniques céramique
Technique : techniques céramique
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Epoque / période : Renaissance (Occident)
Date de création/fabrication : 1524 (source documentaire ou archivistique)
Date de création/fabrication : 1524 (source documentaire ou archivistique)
Lieu de création / fabrication / exécution
Urbino (Marches->Duché d'Urbino)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Les circonstances de la commande du service ont été largement précisées par la découverte relativement récente d’un important document d’archives : dans une lettre du 15 novembre 1524, la fille d’Isabelle, Éléonore Gonzaga (1493-1550), duchesse d’Urbino par son mariage avec Francesco Maria Della Rovere, annonce à sa mère l’envoi d’un service en terre : « Ho facto fare una credenza di vasi di terra, Quale la mando a v . Ex.tia per Baptista mio Credentiero pnte exibitore, per havere li maestri de questo nostro paese qualche nome di lavorar bene, et se piacerà alla ex.tia v. mi sera di contento, et lei se ne fara servire a Porto per essere cosa da villa (…) ». Une lettre échangée entre la duchesse Elisabetta, sœur de Francesco Della Rovere, et Isabelle le 1er août 1523, évoquant « questro Mastro da la maiolica », laisse penser qu’une rencontre entre la marquise et Nicola da Urbino ait eu lieu en 1523. L’année suivante, le voyage de la marquise chez sa fille à Urbino est peut-être lié à la livraison du service. Il s’agit de l’une des plus prestigieuses commandes depuis le retour au pouvoir au duché d’Urbino de Francesco Maria Della Rovere en 1521. Les vingt-quatre céramiques aux armes d’Isabelle d’Este identifiées à ce jour pourraient tout à fait correspondre aux « pezzi numero 24 di maiolica d’Urbino historiata con figure e prospettive di diversi sorti » listés dans l’inventaire Gonzaga en 1626/27 (Archives de Mantoue). On ignore à quelle date les pièces ont été dispersées et sont arrivées sur le marché de l’art européen.
Le plat illustrant Orphée et Eurydice (OA 12207) est photographié par Franck avec l'aiguière lors de l’exposition rétrospective de l’Union Centrale des Beaux-Arts à Paris, en 1865 : selon le catalogue, le plat est la propriété d’Alphonse de Rothschild (1827-1905) (n° 2758), tandis que la « buire » appartiendrait à Gustave de Rothschild (1829-1911) (n° 2759). Décrite comme un "hanap", elle est ensuite publiée, avec une magnifique illustration en couleur, en 1869 dans l’ouvrage d’Alfred Darcel et Carl Delange, "Recueil de faïences italiennes des XVe, XVIe et XVIIe siècles", où il apparaît qu’elle appartient à Alphonse.
Au moment de la Seconde Guerre Mondiale, l’aiguière fait partie des nombreuses œuvres appartenant aux Rothschild spoliées par les autorités nazies. L’étiquette « R 4020 », collée sous son pied, correspond au numéro d’inventaire de l’œuvre sur la fiche du Jeu de Paume (https://www.errproject.org/jeudepaume/card_view.php?CardId=14476). Il apparaît que la pièce est cassée et recollée (« mehrfach gesprungen und geflickt »). L’aiguière appartient alors Édouard Alphonse de Rothschild (1868-1949), comme l’atteste également l’étiquette de sa propre collection « P. 48 / E. de R. / 148 ». L’œuvre est rapatriée en France le 9 janvier 1946 et revient dans les collections de la famille Rothschild,
où elle est restée, de génération en générion.
Œuvre classée Trésor national en date du 19 avril 2023, et acquise grâce au soutien de la Société des Amis du Louvre.
Le plat illustrant Orphée et Eurydice (OA 12207) est photographié par Franck avec l'aiguière lors de l’exposition rétrospective de l’Union Centrale des Beaux-Arts à Paris, en 1865 : selon le catalogue, le plat est la propriété d’Alphonse de Rothschild (1827-1905) (n° 2758), tandis que la « buire » appartiendrait à Gustave de Rothschild (1829-1911) (n° 2759). Décrite comme un "hanap", elle est ensuite publiée, avec une magnifique illustration en couleur, en 1869 dans l’ouvrage d’Alfred Darcel et Carl Delange, "Recueil de faïences italiennes des XVe, XVIe et XVIIe siècles", où il apparaît qu’elle appartient à Alphonse.
Au moment de la Seconde Guerre Mondiale, l’aiguière fait partie des nombreuses œuvres appartenant aux Rothschild spoliées par les autorités nazies. L’étiquette « R 4020 », collée sous son pied, correspond au numéro d’inventaire de l’œuvre sur la fiche du Jeu de Paume (https://www.errproject.org/jeudepaume/card_view.php?CardId=14476). Il apparaît que la pièce est cassée et recollée (« mehrfach gesprungen und geflickt »). L’aiguière appartient alors Édouard Alphonse de Rothschild (1868-1949), comme l’atteste également l’étiquette de sa propre collection « P. 48 / E. de R. / 148 ». L’œuvre est rapatriée en France le 9 janvier 1946 et revient dans les collections de la famille Rothschild,
où elle est restée, de génération en générion.
Œuvre classée Trésor national en date du 19 avril 2023, et acquise grâce au soutien de la Société des Amis du Louvre.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Baron Rothschild, Alphonse de, Collectionneur (au moins depuis 1865)
Société des Amis du Louvre, Mécène
Société des Amis du Louvre, Mécène
Mode d’acquisition
achat par l'État
Date d’acquisition
date de commission de consultation des trésors nationaux : 19/04/2023
date de commission des acquisitions : 19/06/2024
date du conseil artistique des musées nationaux : 10/07/2024
date de l'arrêté : 08/11/2024
date de commission des acquisitions : 19/06/2024
date du conseil artistique des musées nationaux : 10/07/2024
date de l'arrêté : 08/11/2024
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 507 - Galerie des Chasses de Maximilien, Vitrine 15
Index
Dernière mise à jour le 20.12.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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