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Autoportrait coiffé d'une perruque, tourné vers la droite

INV 1268, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 1268, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 1067
MA 1038
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.199
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Luti, Benedetto (1666-1724)
Ecole florentine

description

Dénomination / Titre
Autoportrait coiffé d'une perruque, tourné vers la droite
Description / Décor
Commentaire :
Inscription en bas : 'EQVES. BENEDICTVS. LVTI. FLORENTINVS. PICTOR. NATVS. DIE. / XVII. NOVEMBRIS. MDCLXVI. VIVIT. ET. VALDE. FLORESCIT.'
Identifié par J. Bean (voir A. M. Clark, 'The portraits of Artists drawn for Nicola Pio', in Master Drawings, vol. 5, n° 1, 1967, n° 25, p. 13) comme un des portraits d'artiste réalisés pour illustrer 'Le Vite di Pittori, Scultori et Architetti' de Nicola Pio (oeuvre terminé en 1724, mais publié seulement en 1977 par C. et R. Enggass, voir C. Legrand - D. d'Ormesson-Peugeot, 'La Rome baroque de Maratti à Piranèse', cat. exp. Paris, Musée du Louvre, 1990, n° 100).
Cf. d'autres autoportraits de Benedetto Luti conservés à Florence (Galleria degli Uffizi, voir R. Roli-G. Sestieri, 'I disegni italiani del Settecento scuole piemontese, lombarda, genovese, bolognese, toscana, romana e napoletana', Treviso, 1981, p. 86, fig. 137).1990-1991
Rodolfo Maffeis, Benedetto Luti, L'ultimo maestro, Firenze, Mandragora, 2012, cat. IV.25., p. 344, repr.

Tandis qu'à Venise Rosalba Carriera séduisait une clientèle locale et étrangère, Benedetto Luti s'imposait à Rome comme le deuxième pastelliste le plus renommé de la péninsule, vendant en particulier ses bustes de jeunes filles aux visiteurs du Grand Tour. Dans un article fondateur paru en 1980, Edgar Peters Bowron a montré combien la formation florentine de Luti avait été importante dans son choix de peindre au pastel. Tout au long du xviie siècle, les artistes bolonais et florentins avaient utilisé les craies de couleur pour nombre de leurs travaux préparatoires. Sous l'influence du portrait au pastel français,la cité des Médicis appréciait la technique. Cosme III était demeuré ébloui de sa visite faite en 1669 dans l'atelier parisien de Robert Nanteuil, au cours de laquelle il avait probablement acquis les pastels et les dessins à la mine de plomb qui firent partie de sa collection. En 1676, il demandait au maître français d'accueillir le jeune Domenico Tempesti (1655-1737) afin de « le faire avancer dans le dessein, la gravure et le pastel » (Adamczak, 2011, p. 62-64). À son retour de Florence en juin 1679, après le décès de Nanteuil le 9 décembre précédent, Tempesti avait été invité à multiplier les « bellissimi ritratti al naturale al pastelli » des membres de la cour médicéenne et de la noblesse florentine. Il enseigna aussi l'art du pastel à plusieurs jeunes artistes, dont Giovanna Fratellini (1666-1731). La jeune femme se formait alors, dans les années 1680, dans l'atelier d'Anton Domenico Gabbiani, avec Benedetto Luti. Ce dernier fut donc lui aussi sensibilisé à l'art du pastel, qu'il avait certainement pu également découvrir en admirant ou copiant les études de Barocci conservées dans les collections grand-ducales. Envoyé à Rome en 1689 ou 1690, Luti s'imposa rapidement comme l'un des meilleurs marchands amateurs de la ville. C'est alors qu'il multiplia pour le marché ces nombreuses études de têtes qui étaient conçues comme des œuvres autonomes. Nouvelles, vivantes dans leur exécution, d'un grand goût dans la couleur, marquées de délicats effets de lumière et de sfumato, d'une tendresse expressive, ainsi qu'Edgar Peters Bowron les caractérise (1980, p. 444), elles se voulaient un écho contemporain aux créations si recherchées de Corrège, mais avec plus de spontanéité et de naturalisme. Elles firent la célébrité du maître qui rapidement fut imité et copié. La commande de l'autoportrait du Louvre s'inscrit dans ce contexte. Elle fut passée par l'érudit romain Nicolo Pio,qui s'était mis en tête, ainsi que le révèle Pierre Jean Mariette dans le catalogue de la vente de la collection Crozat en 1741 au sujet des trois cent quatre-vingt-trois dessins vendus en quinze lots de « Peintres et Sculpteurs de l'école romaine morts depuis peu d'années, ou qui vivent encore », de former un recueil des dessins de tous les maîtres vivants de l'école romaine et d'écrire un ouvrage à leur sujet, Le Vite di Pittori, Scultori e architetti. Cette somme, dans laquelle Mariette puisa pour rédiger son Abecedario, fut achevée en 1724 mais resta non publiée. Pour réunir les portraits des artistes qui devaient précéder et illustrer chacune des vies, Pio avait sollicité l'aide de plusieurs maîtres, dont Garzi, Masucci, Grecolini, Pietri et Nicolo Ricciolini. Rapidement, l'entreprise fut connue et suscita la curiosité. Dans la préface de l'ouvrage, Pio indiquait à ce sujet (cité par Caracciolo, 2000, p. 41) : « une telle œuvre [...] tous les étrangers venaient la voir, pour découvrir à la fois les portraits de tant d'artistes célèbres, tous exécutés différemment, avec des notations ironiques, des histoires et des excentricités, et aussi avec beaucoup d'érudition. On venait aussi pour connaître ces artistes qui ont fait renaître le bon style et les bonnes manières et pour saisir du premier coup d'œil comment la peinture italienne avait décliné,puis s'était ressaisie et avait continué de grandir. On venait enfin pour admirer l'excellence de la vertu des grands hommes, pour se rendre compte des manières les plus vigoureuses et authentiques et pour saisir la différence entre les styles... C'est pourquoi on avait rassemblé,en plus des dessins historiés, les académies, qui témoignent de la perfection des nus et sont le fondement de l'art... » C'est certainement à l'occasion de son séjour romain de 1714-1715 que Pierre Crozat put admirer ce remarquable ensemble de dessins et rencontrer Nicolo Pio. Les liens établis lui permirent par la suite d'acquérir toute la collection autour de 1727, l'érudit romain ne conservant que ses biographies d'artistes. En 1741, lors de la dispersion de la collection Crozat, Mariette et Carl Gustaf Tessin se partagèrent cette mâne de dessins romains. Mariette acquit à cette occasion l'autoportrait de Benedetto Luti dont Pio avait souligné l'intérêt dans sa vie du maître : « ... il di cui ritratto è stato fatto a pastello di una belezza indicibile da se medessimo [sic] » (« le portrait duquel a été peint par lui-même au pastel avec une beauté indicible », Caracciolo, 2000, p. 41). L'œuvre avait certainement été exécutée par Benedetto Luti entre 1721 et 1724 en reprenant l'attitude qu'il avait déjà utilisée pour l'autoportrait à la palette conservé aux Offices à Florence (Inv. 1890,no 1854) que l'artiste évoque dans une lettre adressée à Gabbiani le 24 décembre 1717 (Sestieri, 1973, p. 255 ; Maffeis, 2012, p. 317-318, no III.4). De faibles dimensions, l'autoportrait du Louvre témoigne de l'exceptionnelle maîtrise acquise par l'artiste dans le maniement du pastel et de la profondeur psychologique qu'il avait su conférer à sa propre image. Cette même intensité caractérise le dernier autoportrait peint pour l'Académie de Saint-Luc à Rome (Inv. no 319. Ibid., p. 319,no III.6), où l'huile est traitée de manière si vaporeuse qu'elle évoque le pastel (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 107, p. 226-227).
Voir aussi: Pierre Rosenberg, avec la collaboration de Laure Barthélemy-Labeeuw, Marie-Liesse Delcroix, Stefania Lumetta, Les dessins de la collection Mariette : Écoles italienne et espagnole, Tome II, Paris, Somogy, 2019, p. 647

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,387 m ; L. 0,25 m
Matière et technique
Pastel sur papier gris-bleu collé en plein sur un montage à filets et cartouche. H. 387 ; L. 250 mm
La partie inférieure de la feuille d'œuvre laisse le papier en réserve afin de faire place à l'inscription à la pierre noire : EQVES.BENEDICTVS.LVTI. FLORENTINVS.PICTOR.NATVS.DIE. / XVII. NOVEMBRIS. MDCLXVI. VIVIT ET VALDE. FLORESCIT. Numéroté en bas à droite à la plume et encre grise : 19. Sur le cartouche du montage, annoté à la plume et encre brune : Propriam Effigiem / Offingebat. Au dos du montage, annoté au crayon : MSD (ou MPD) / 11 juin / D. Portrait S. no et cachet avec le numéro d'ordre : 1268.
Collé en plein sur un montage Mariette.
Les mesures du cadre sont : H : 00,66; L : 00,533 et profondeur : 00,043.

Données historiques

Historique de l'œuvre
Nicolo Pio - P. Crozat - P.-J. Mariette ; montage (LBS 006) avec cartouche: Proprium Effigiem effingebat (R. Bacou, 1981, p. 254) ; acquis pour le Cabinet du roi.
Exécuté entre 1721 et 1724 pour le collectionneur romain Nicolo Pio. Probablement acquis par l'intermédiaire de Ferdinand Delamonce pour Pierre Crozat autour de 1727. Probablement collection Pierre Crozat (1665-1740). Vente Crozat, Paris, 10 avril et 13 mai 1741, sans doute dans l'un des portefeuilles abritant des dessins de Luti (peut-être lot 317).
Acquis à cette occasion par Pierre Jean Mariette (1694-1774), sa marque (Lugt 1852) en bas à gauche et en bas à droite. Sa vente, Paris, 15 novembre 1775 - 30 janvier 1776, partie du numéro 1397 dans les dessins de différents maîtres : « Quarante feuilles, contenant 50 Portraits [...] parmi lesquels se trouvent ceux de B. Luti ». Acquis à cette occasion pour le Cabinet du roi. Saisie révolutionnaire. Inscrit avant 1827 par Morel d'Arleux sur l'inventaire des dessins du musée du Louvre sous le numéro 1038. Marques du musée RF (Lugt 2207) et ML (Lugt 1886a) en bas à droite.
Inventaire du musée Napoléon :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.1, p.137, chap. : Ecole florentine, carton 8. (...) Numéro : 1038. Nom du maître : Luti, Benedetto. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 2. Désignation des sujets : Portrait de Luti, au pastel, par lui-même. Dimensions : H. 39 x L. 25cm. Origine : Collections ancienne et de Mariette.Prix de l'estimation de l'objet : 50francs. Emplacement actuel : Calcographie du Musée Napoléon #Exposé au crayon. Observations : Remis le 7 juin 1828 au Musée pour être exposé. à l'encre. Signe de recollement : deux signes en forme de croix imbriquées / au crayon / à gauche du n° d'ordre# Vu au crayon#trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre#trait oblique / au crayon / sous le n° Morel d'Arleux. Cote : 1DD33
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Mariette, Pierre-Jean
Date d’acquisition
1776

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve des pastels

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En société. Pastels du musée du Louvre XVIIe-XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 06 juin - 10 septembre 2018
- La Rome baroque de Maratti à Piranèse : dessins du Louvre et des collections publiques françaises : IIICe exposition du Cabinet des dessins
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 15 novembre 1990 - 18 février 1991
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 27 juillet - 18 septembre 1989
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Notice des dessins placés dans les Galeries du Musée Royal, au Louvre [Ecole italienne]
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
Dernière mise à jour le 04.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances