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Portrait de l'archiduchesse Marie-Christine de Suède

1767
INV 34901, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 34901, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 30931
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.14, p.278
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
ANONYME FRANCAIS XVIIIè s
Ecole française

Propositions d'attributions :
Ducreux, Joseph (1735-1802)
(Salmon, Xavier, 1997)

description

Dénomination / Titre
Portrait de l'archiduchesse Marie-Christine de Suède
Marie-Christine, archiduchesse d'Autriche (1742-1798)
Description / Décor
Commentaire :
Une annotation au verso suggère l'identification à l'archiduchesse Marie-Christine. Or la comparaison avec le portrait de Marie-Christine de Lorraine (1742-1798), qui deviendra en 1766 duchesse de Saxe-Teschen (Musée de Versailles M.V. 5408) est assez favorable à cette identification. Si l'on en croit la date indiquée, ce portrait la représenterait à l'âge de 25 ans, l'année qui suivait son mariage avec Albert-Jacques-François-Xavier de Saxe-Teschen qui fit construire le château de Laeken. (Monnier, 1972)
Xavier Salmon, Les Pastels du musée du château de Versailles, Musée national du Château de Versailles, Paris, RMN, 1997, cité dans le n° 16, p. 72, en analogie au portrait de Marie-Christine-Josèphe de Lorraine (1742-1798), archiduchesse d'Autriche (attribué à Joseph Ducreux, MV 5408, Inv. dessins 1170, pastel sur parchemin tendu sur châssis, H. 0,700 ; L. 0,0525)

Ce pastel est en relation avec trois autres portraits INV.34899 et INV.35804. Si, grâce aux annotations, Geneviève Monnier avait correctement identifié en 1972 chacun des trois personnages, elle n'était cependant parvenue à identifier ni l'auteur des pastels, ni l'historique des portraits. Très usées et en grande partie décolorées en raison de manipulations maladroites et d'une trop longue exposition à la lumière, les trois œuvres sont de la même main et doivent être associées à quatre autres pastels également demeurés dans les collections nationales, mais aujourd'hui conservés au château de Versailles après y avoir été déposés par le musée du Louvre avant 1855. Tous représentent les enfants de Marie-Thérèse d'Autriche, frères et sœurs de l'archiduchesse Marie-Antoinette. Au Louvre, on reconnaît ainsi Marie-Anne (1738-1789), l'aînée des quatorze enfants de l'impératrice, abbesse du couvent des Demoiselles nobles de Prague (cat. 54), Marie-Christine (1742-1798), mariée en 1766 à Albert de Saxe (cat. 55), et l'empereur Joseph II (1741-1790), fils aîné de Marie-Thérèse (cat. 56). À Versailles, on identifie aisément Marie-Élisabeth (1743-1808), vêtue de bleu (fig. 18.Inv. Louvre 19179. Inv. Versailles MV 4575), Marie-Amélie (1746-1802), qui épousa en 1769 l'infant d'Espagne Ferdinand II, duc de Parme (fig. 19. Inv. Louvre 19178. Inv. Versailles MV 4576), et les deux petits archiducs, Ferdinand (1754-1806), avant-dernier fils du couple impérial, marié à la princesse Marie-Béatrice d'Espagne (fig. 20. Inv. Louvre 19177. Inv. Versailles MV 4578), et Maximilien (1756-1802), le plus jeune des frères de Marie-Antoinette (fig. 21. Inv. Louvre 19176. Inv. Versailles MV4579). À ces sept pastels peints sur parchemin fut ajouté en 1998 un huitième décrivant Marie-Antoinette, acquis pour le château de Versailles (fig. 22.Inv. Versailles MV 8973). Privilégiant les visages et accordant moins d'importance aux bustes et aux habits, les huit portraits ont tous été exécutés par Joseph Ducreux en 1769 dans des circonstances que nous avons déjà relatées, en particulier en 1997 lors de la parution du catalogue raisonné des pastels conservés au château de Versailles (p. 57-65, nos 9 à 12) et dans un essai rédigé en 2006 pour le catalogue de l'exposition « Marie-Antoinette, femme réelle, femme mythique » organisée à la bibliothèque municipale de Versailles(p. 38-51). L'alliance entre la couronne de France et la maison d'Autriche avait été scellée par le mariage du Dauphin, futur Louis XVI, avec l'archiduchesse Marie-Antoinette, la plus jeune des filles de Marie-Thérèse. Comme à l'accoutumée, ce projet matrimonial avait nécessité l'envoi de portraits, en particulier de la future épouse. La miniature commandée par Vienne au début de l'année 1769 pour être montrée à Versailles n'ayant pas été jugée suffisante pour témoigner du physique agréable de la petite princesse autrichienne, décision avait été rapidement prise de dépêcher un portraitiste français de talent à la cour impériale. À François-Hubert Drouais, en premier lieu approché mais aux prétentions financières exorbitantes, l'administration française avait finalement préféré un plus jeune portraitiste formé par Maurice Quentin de La Tour. Le 14 février 1769, Joseph Ducreux arrivait à Vienne avec le friseur Larseneur. Ce dernier avait reçu pour mission de coiffer l'archiduchesse Marie-Antoinette à la mode de Paris afin de dissimuler en partie son front, considéré comme un peu trop haut. Marie-Thérèse avait alors saisi cette occasion pour faire portraiturer ses autres enfants avant de poser à son tour. La correspondance du marquis de Durfort, ambassadeur de France à Vienne, avec le ministre Choiseul, et celle du comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur de Marie-Thérèse à Paris, avec le prince Kaunitz révèlent que l'artiste avait peint entre février et novembre onze portraits destinés à la cour de Versailles : ceux des archiduchesses Marie-Thérèse et Marie-Antoinette, partis de Vienne le 2 mai, ceux des archiduchesses Marie-Christine et Marie Élisabeth, partis le 20 mai, ceux des archiduchesses Marie-Anne et Marie-Amélie, partis vers le 26 juillet, et enfin ceux de l'impératrice Marie-Thérèse, de l'empereur Joseph II, des deux archiducs Ferdinand et Maximilien, et un second portrait de Marie-Antoinette, partis de Vienne le 16 novembre. Pour Marie-Thérèse, Ducreux avait été également invité à livrer des effigies de Marie-Christine, du prince Albert de Saxe, et de l'électeur de Trèves Clément Wenceslas de Saxe, toutes trois probablement exécutées lors d'un déplacement à Presbourg, ainsi que des répliques de certains des portraits peints pour la cour de Versailles (en particulier celui de l'impératrice appartenant à l'Académie des beaux-arts de Vienne, inv. 207, et ceux de Marie-Amélie et Marie-Élisabeth conservés au Kunsthistorisches Museum à Vienne, inv. 2123 et 8732. À propos de ces deux derniers portraits, nous avions par erreur reconnu en 2006 sur le second le visage de Marie-Christine, ce qui était impossible, la princesse ayant les yeux marron et non pas bleus. Une copie à l'huile conservée au couvent des Elisabethinen à Klagenfurt, inv. no 64, porte une inscription confirmant cette identité). Bien qu'exécutés avec rapidité, les portraits avaient donné toute satisfaction à Louis XV, le souverain ayant ainsi pu juger de la beauté de la future dauphine et découvert les traits de ses frères et sœurs. Certains des pastels furent même disposés dans ses appartements à Versailles, dans le cabinet intérieur ou cabinet d'angle ou dans la salle à manger intérieure ou salle à manger aux salles neuves. S'il est aujourd'hui bien difficile de juger de leur qualité en raison de leur mauvais état de conservation, ils aidèrent pourtant à lancer le jeune Ducreux. (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 55, p. 118-122).

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,63 m ; L. 0,52 m
Matière et technique
Pastel sur parchemin tendu sur châssis. Annoté à la plume et encre brune au verso du cadre : Portrait de l'archiduchesse Marie Christine, 1767. Morceau de papier rectangulaire collé sur le pastel en haut à gauche avec numéro à la plume et encre brune sur papier crème : 12995 / D.

Lieux et dates

Date de création / fabrication
1767

Données historiques

Historique de l'œuvre
Déposé à Paris, Palais de l'Elysée le 1er janvier 1924, puis à l'Hôtel de Marigny en 2007 ; rentré au Louvre le 22 juillet 2009 (Service du Récolement des Dépôts, Musée du Louvre). Arrêté de fin de dépôt du 24 mars 2015.
Peint à Vienne par Joseph Ducreux en 1769, le pastel est en cours d'achèvement le 13 mai. Le 20 mai, le marquis de Durfort annonçait son départ pour Versailles avec le portrait de l'archiduchesse Marie-Élisabeth. Il précisait à cette occasion : « Ces deux portraits sont de Mesdames les archiduchesses Christine et Elisabeth. Ils sont, Monsieur, on ne saurait plus
ressemblants et rendent ces deux princesses avec une vérité qui ne laisse rien à désirer. Madame Christine est vêtue en bleue et Madame Elisabeth en verd » (archives du ministère des Affaires étrangères, CP Autriche 311,20 mai 1769, fol. 211, 211 vo et 212). Le 26 mai, Durfort sollicitait Choiseul afin de savoir quelle avait été la réaction de Louis XV lorsqu'on lui avait montré les deux portraits. Si les têtes étaient jugées d'une parfaite ressemblance et d'une exécution assez bien finie, les bustes et les vêtements avaient été peints dans l'urgence et n'étaient pas dépourvus de défauts. Le 7 juin, le ministre rassurait l'ambassadeur : « S. M. prévenu de leur exacte ressemblance a paru les voir avec beaucoup de satisfaction. Son intention est que vous vouliez bien aussi faire passer les autres à mesure qu'ils seront faits par le chariot de poste jusqu'à Strasbourg et de là par le courrier ordinaire de la poste » (archives du ministère des Affaires étrangères, CP Autriche 311, 7 juin 1769, fol. 243). Le 29 juin, Mercy-Argenteau indiquait que les portraits avaient été placés dans le « cabinet particulier » du roi à Versailles (Lyon, 1958, p. 50-51), soit probablement le cabinet d'angle de l'appartement intérieur. Collections royales. Vraisemblablement passé dans les collections nationales au moment de la Révolution française. Entré au Louvre avant 1827. Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal, sous le numéro 12995D. À nouveau inscrit en 1832 sur l'inventaire général des musées royaux sous le numéro 12995D (A.N.,1 DD 97, p. 1725). Inventaire Napoléon III no 30931. Déposé au palais de l'Élysée le 1er janvier 1924, puis à l'hôtel de Marigny en 2007. Retour au musée du Louvre le 22 juillet 2009 (arrêté de fin de dépôt en régularisation le 24 mars 2015).

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve des pastels

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.
Dernière mise à jour le 04.11.2021
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances