Sainte Madeleine, étendue près d'un crâne et d'un crucifix, image 1/2
Sainte Madeleine, étendue près d'un crâne et d'un crucifix, image 2/2
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Sainte Madeleine, étendue près d'un crâne et d'un crucifix

INV 3016, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 3016, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 6542
MA 6071
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.2, p.27
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Cavalier d'Arpin (Giuseppe Cesari, dit Il Cavalier d'Arpino, ou Le) (1568-1640), attribué à
Ecole romaine et ombrienne

Propositions d'attributions :
ROSSETTI Cesare (Actif vers 1593-Vers 1623/1644)
(Bolzoni, Marco Simone, 2013)

description

Dénomination / Titre
Sainte Madeleine, étendue près d'un crâne et d'un crucifix
Description / Décor
Commentaire :
Dans son article "Cesare Rossetti, "amico" del Cavalier d'Arpino : un nuovo dipinto e alcune osservazioni sull'opera grafica" (Storia dell'Arte, 136, 2013, p. 59-60), Marco Simone Bolzoni propose d'attribuer ce dessin à Cesare Rossetti.
Pour le catalogue de l'exposition 'Eve ou la folle tentation', Autun, France, Musée Rolin - 22 juin 2017 - 22 septembre 2017, Marco Simone Bolzoni a écrit la notice suivante : 'Œuvre du peintre et mosaïste romain Cesare Rossetti (Sur Cesare Rossetti, voir H. Röttgen, Il Cavalier Giuseppe Cesari d'Arpino. Un grande pittore nello splendore della fama e nell'incostanza della fortuna, Rome, 2002, passim), ce dessin d'une sainte Marie-Madeleine couchée au sol sur le côté, le regard tourné vers le bas et contemplant un crucifix et un crâne, est difficile à dater mais il peut être situé, en fonction de son style, au tournant du XVIe et du XVIIe siècle.
Ce dessin a conservé jusqu'à une date récente une attribution traditionnelle à Giuseppe Cesari, plus connu sous le nom de Cavaliere d'Arpino ou Cavalier d'Arpin (Arpino, 1568 - Roma, 1640), artiste parmi les plus importants à Rome pendant le pontificat de Clément VIII et encore au-delà. Auteur de nombreuses réalisations publiques et privées de première importance - fresques du transept de Saint-Jean-de-Latran, du Palais des Conservateurs au Capitole, mosaïques de la coupole de Saint-Pierre de Rome, pour n'en citer que quelques-unes -, le Cavalier d'Arpin a toujours eu à sa disposition une foule d'assistants. Parmi ceux-ci ressort Cesare Rossetti, personnalité encore mal connue, qui, dès ses débuts dans l'atelier de Cesari, apprit à peindre et à dessiner à l'imitation de son maître, avec qui il est régulièrement confondu. La sanguine appliquée de façon marquée, avec des traits épais et assurés, rappelle de près la manière du Cavalier d'Arpin tandis que la forme et la physionomie de la Madeleine parle en faveur de l'attribution de la feuille à Rossetti. L'anatomie peu proportionnée de la figure (avec des bras excessivement longs, des jambes courtes) et le visage rond, avec des yeux creux ombrés, sont typiques des dessins de Rossetti (Sur l'oeuvre graphique de Rossetti, voir : M. S. Bolzoni, "Cesare Rossetti, 'amico' del Cavalier d'Arpino : un nuovo dipinto e alcune note sull'opera grafica", dans Storia dell'arte, 136, 2013, pp. 46-64). On pourrait considérer le dessin, délimité en bas et à gauche par une fine ligne qui cadre à l'image, comme une première pensée pour un petit tableau de dévotion, genre fort pratiqué par Rossetti si l'on en croit l'inventaire après décès de ses biens . Toutefois aucune des œuvres connues du peintre ne correspond aujourd'hui à la feuille du Louvre.
Artiste généralement peu inventif, Rossetti a pris comme point de départ pour ses propres créations les compositions de son maître. Toutefois, si nous cherchons parmi les dessins et les peintures du Cavalier d'Arpin une source d'inspiration iconographique pour cette Madeleine, nous n'y trouverons aucune référence précise sinon une vague analogie avec la silhouette d'un apôtre représenté couché à terre et appuyé à un rocher dans une feuille du Louvre .
Plus que de l'œuvre de son maître, l'idée du dessin de Rossetti, avec la Madeleine étendue au sol, semble dériver d'un célèbre tableau de même sujet de la main de Corrège (Correggio, v. 1489 - Correggio, 1534) aujourd'hui perdu mais qui se trouvait autrefois dans la collection des ducs d'Este. La Madeleine du Corrège été déjà connue, entre 1550 et 1650, par une trentaine de versions. Une d'entre elles, considérée par certains comme l'original, fut conservée à Dresde, à la Gemäldegalerie, jusqu'en 1945, date à laquelle elle fut détruite lors de la Seconde Guerre mondiale . Parmi les copies célèbres du tableau de Corrège, il convient de citer celle peinte sur cuivre par Alessandro Allori (Florence, 1535 - Florence, 1607), aujourd'hui conservée à la Galleria Palatina de Florence, qui témoigne du succès des recherches de Corrège bien au-delà des confins des possessions des Este. Il est possible qu'une réplique de la Madeleine de Corrège parvint à Rome et que Rossetti l'y vit et s'en inspira.
Pour sa Madeleine, allongée à terre, sur le côté, accoudée, la tête appuyée sur la main, Corrège s'était peut-être lui-même inspiré d'une autre représentation célèbre de la sainte, la statue (perdue) placée autrefois à la Sainte-Baume en Provence, dans l'église édifiée sur le lieu réputé, selon la légende, lui avoir servi d'ermitage . En effet, suivant une célèbre description d'un pèlerinage de 1469 et une enluminure de 1516 environ , la statue représentait la sainte allongée à terre, le visage dans la main, tout comme le Madeleine de Rossetti sur la feuille du Cabinet des Dessins'.
BIBLIOGRAPHIE:
M. S. Bolzoni, "Cesare Rossetti, 'amico' del Cavalier d'Arpino : un nuovo dipinto e alcune note sull'opera grafica", Storia dell'arte, 136, 2013, p. 59, fig. 20.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,115 m ; L. 0,165 m
Matière et technique
Sanguine. Collé en plein. Au verso, sans doute à la plume et à l'encre brune, plusieurs esquisses non identifiable, visibles par transparence.

Données historiques

Historique de l'œuvre
E. Jabach, paraphe (L. 2959), dessin d'ordonnance « collé et doré » ; au verso du montage à bande dorée, numérotation et indication de format à la sanguine : 642, et Q. (L. 2960 ), Inventaire Jabach, « Escolle des Carrache », n° 642 (« Josepin », c'est à dire Giuseppe Cesari dit, le cavalier d'Arpin ; Acquis pour le Cabinet du Roi en 1671 ; paraphe de J. Prioult (L. 2953) et numérotation : Six cent quarente deux ; marques de la Commission du Muséum (L. 1899) et du Conservatoire (L. 2207), marque du Louvre (L ; 1886a).
Notice de l'inventaire Jabach :
Dessin dit d'ordonnance collé et doré de la collection d'Everhard Jabach,
acquis pour le roi en 1671

A. Critères de l'identification

Le dessin a conservé tous les signes attestant sa provenance et son acquisition en 1671 :

- montage Jabach ivoire à large bande d'or fin ;
- numéro d'inventaire Jabach à la sanguine, au verso du montage ;
- paraphe Jabach à l'encre brune [L. 2959], au verso du montage ;

- marques, au verso du montage, du récolement du fonds Jabach effectué en 1690 par Jean Prioult, commissaire-enquêteur au Châtelet de Paris, à la suite du décès de Charles Le Brun, premier peintre du roi, directeur et garde général du Cabinet des tableaux et dessins :

- transcription en toutes lettres du numéro d'inventaire Jabach ;
- paraphe Prioult [L. 2953].

L'iconographie, la technique et les dimensions du montage sont en accord avec la description donnée par la notice de l'inventaire Jabach correspondant au numéro d'inventaire à la sanguine.

B. Notice de l'Inventaire Jabach, février 1671. Mise au net.
Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrit français 869

Inventaire de 653 desseins de l'escolle des Carrache et moderne :

642

La Magdelaine couchee figure entiere a la sanguine sur papier blanc de 9 pouces de long sur 7 de haut

de Josepin
Inventaire du musée Napoléon :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.4, p.803, chap. : Ecole lombarde, carton 56. (...) Numéro : 6071.Idem & Maîtres inconnus /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 136. Désignation des sujets : La Madeleine pénitente. Dessin à la sanguine. Dimensions : H. 11,5 x L. 16,5cm. Origine : Idem & Collection ancienne /&.Prix de l'estimation de l'objet : 1francs. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon /&. Observations : Idem & Remis au Musée le 27 août 1828 pour être relié à l'encre /&. Signe de recollement : Vu au crayon#trait oblique / au crayon / sur le n° d'ordre#trait oblique / à l'encre / sous le n° Morel d'Arleux. Cote : 1DD36
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Jabach, Everhard
Date d’acquisition
1671

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Petit format

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- Eve ou la folle tentation
Etape :
Musée Rolin, Autun, France - 22 juin - 22 septembre 2017
Organisée par : Musée Rolin (Autun, France)
Dernière mise à jour le 06.09.2021
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances