Quart de plafond. Projet pour l'hôtel des premiers présidents du parlement de Paris, image 1/2
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Quart de plafond. Projet pour l'hôtel des premiers présidents du parlement de Paris

Vers 1653/1657
Le Brun, Charles, école de
INV 30207, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 30207, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 12640
MA 10523
Numéros de catalogues :
Guiffrey et Marcel G 8249
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.12, p.297
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Le Brun, Charles (1619-1690), école de
Ecole française

Propositions d'attributions :
Le Brun, Charles (1619-1690)

description

Dénomination / Titre
Quart de plafond. Projet pour l'hôtel des premiers présidents du parlement de Paris
Description / Décor
Commentaire :
Cette feuille, de même que l'inv. 30208 et l'inv. 30177, a été mise en relation par Jennifer Montagu, en 1963, avec le décor que Le Brun a exécuté à une date comprise entre 1653 et 1657 dans la chambre de Pompone II de Bellièvre à l'hôtel des premiers présidents du parlement de Paris, à proximité du palais de Justice. Ce décor aujourd'hui détruit a été décrit par Guillet de Saint-Georges et Claude Nivelon.
Ce dessin et l'inv. 30208 étudient un quart de ce qui semble être une voussure. Tracés sur des feuilles produites par le même papetier (B. Colombier), de dimensions similaires et présentant même des trous d'épingle superposables dans les diagonales, les deux projets proposent une structure de plafond proche dans ses grandes lignes et répondant au texte de Nivelon : un ovale dans un carré barlong supporté par un attique. Les mesures notées sur l'inv. 30208 (deux parts mesurant 3 pieds 9 pouces et 4 pieds 8 pouces, soit environ 2,40 et 1,50 m) et l'échelle graduée sur ce dessin révèlent que cette pièce presque carrée devait mesurer environ 8 mètres sur son grand côté. Les meubles et les supports des armoiries du commanditaire sont sont répandus librement et discrètement dans le plafond. Ainsi du trèfle qui se glisse dans les guirlandes de feuilles (ou entre les modillons de la corniche de l'inv. 30208). Ainsi des griffons qui flanquent ici l'édicule du milieu d'un côté (ou le massif d'angle de l'inv. 30208).
La principale différence entre l'inv. 30208 et l'inv. 30207 tient à la disposition respective des caissons fleuronnés et des arabesques. Malheureusement, le texte de Nivelon mentionne confusément ces deux motifs, ce qui ne permet pas de savoir quelle fut la solution retenue. Aucun des deux dessins ne répond exactement aux descriptions anciennes. Lydia Beauvais propose de voir dans l'inv. 30207 la première pensée, corrigée dans l'inv. 30208. B. Gady inverse la lecture et défend que, paradoxalement, le plus abouti (inv. 30208) précède celui dont le degré d'inachèvement fait toute la singularité (inv. 30207). Si l'empreinte de ce dernier est bien celle d'un quart de voussure, la finition ne porte que sur un huitième, et encore certaines parties restent-elles allusives. Les caissons situés entre la voussure et la moulure ovale sont ébauchés sans aucun souci de perspective ; le compartiment de grotesques de l'attique n'est qu'à moitié repassé à la plume. Tout se passe comme si Le Brun avait présenté un projet très avancé, qu'il avait dû revoir. Il précise alors les nouveautés : les sphinx « feints de sculpture », sur les côtés, évoquant les énigmes que doivent percer les magistrats (Nivelon) ; les médailles ; et peut-être, parmi les arabesques, ces camaïeux remplis des attributs de la Justice, de l'Histoire et de la Victoire (Guillet), qui répondent au compartiment central, où Junon, accompagnée d'Iris, de Minerve, de la Victoire et de la Renommée, donne une image de l'Autorité (Nivelon). En revanche, il se contente d'être elliptique sur les reprises : les caissons fleuronnés qui changent de registre ; les griffons simplement déplacés au centre des côtés pour faire pendant aux sphinx ; sur les tables concaves des angles, l'annotation « bleu » et le contour doré pour signifier le simple changement chromatique des bas-reliefs représentant les quatre Âges du monde. Des traces de report mécanique sont même visibles, tels le verso ombré de l'angle de l'inv. 30208 et les sillons laissés par l'emploi d'un stylet sur l'inv. 30207. L'inv. 30208 porte la signature de Le Brun au verso ; l'inv. 30207 au recto, ainsi que, au verso, celle de deux spécialistes d'architecture et d'ornement, Louis Le Brun et Georges Charmeton, qui agissaient vraisemblablement comme sous-traitants. La lettre A qui se place dans une zone non décrite, simplement passée au lavis, trouve une correspondance dans la zone équivalente du premier dessin, comme s'il s'agissait d'un renvoi explicatif. L'évolution ainsi construite tend vers une diminution des couleurs, qui renforce la logique héraldique. Ces bleus et jaunes qui rehaussent l'inv. 30207, complétés par de nombreux « b » et « o » indicatifs, sont les couleurs de la monarchie, que servait le premier président, mais aussi des armoiries des Bellièvre. Les modifications comportent également la suppression des « tableaux » de l'attique, ce qui donne au registre ornemental une prévalence, usuelle chez Errard, mais très rare chez Le Brun (B. Gady, 2014).
Voir également les dessins Inv. 30208 et Inv. 30177.
Jennifer Montagu, « The Early Ceiling Decorations of Charles Le Brun », The Burlington Magazine, vol. CV, no 726, septembre 1963, p. 395-408, notamment p. 407.
L. Beauvais, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Inventaire général des dessins, Ecole française, Charles Le Brun, 1619-1690, tome I, Paris, RMN, 2000, n° 2, p. 30.
B. Gady, dans cat. exp. 'Peupler les cieux. Les plafonds parisiens au XVIIe siècle', Paris, musée du Louvre, 2014, n° 13.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,389 m ; L. 0,43 m
Matière et technique
Plume et encre brune, sur esquisse à la pierre noire et à la sanguine, lavis brun, avec rehauts d'aquarelle. Signé à la plume et encre brune, au recto : 'LE BRUN', au verso : 'Charmeton' et 'Louis Le Brun'. Annoté au recto, à droite de la signature de Le Brun : 'A'.

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Vers 1653/1657

Données historiques

Historique de l'œuvre
Atelier de Le Brun. Entré dans les collections royales en 1690 ; paraphe de Jean Prioult (L. 2953) au verso ; marque du musée (L. 1886).
Inventaire du musée Napoléon :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.7, p.1312, chap. : Ecole française, carton 114. (...) Numéro : 10523. Nom du maître : Idem & Le Brun, Charles /&. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 1509 A.B.C.D.E.F.G.H.I.K.L.M.N.O.P.Q.R.. Désignation des sujets : Agencemens de plafonds, d'ornemens et de figures. Ces dessins faits de différentes manières. Origine : Idem & Collection ancienne /&. Emplacement actuel : Idem & Calcographie du Musée Napoléon /&. Signe de recollement : 17 Vu au crayon#trait oblique / à l'encre / à droite du nom du maître. Cote : 1DD39
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Cabinet du Roi
Date d’acquisition
1690

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Grand format

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- Peupler les cieux. Les plafonds parisiens au XVIIe siècle
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 19 février - 19 mai 2014
Dernière mise à jour le 19.08.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances