Numéro d’inventaire
INV 33021, Recto
MA 12514
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 15595MA 12514
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.13, p.356Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Bosquet de l'Etoile
Jardins du château de Versailles
Jardins du château de Versailles
Description / Décor
Commentaire :
"De même que pour la vue de l'arc de triomphe conservée au musée du Louvre (cat. 79), nous ne connaissons pas de gravure correspondant au dessin de la montagne d'Eau. Néanmoins, plusieurs éléments techniques semblent indiquer que cette feuille pourrait avoir été une étude préparatoire à la gravure. Tout d'abord le motif, entièrement exécuté au graphite, n'est que partiellement repris à l'encre. On observe également une annotation à l'encre, corrigeant l'emplacement d'un banc, sans doute de la main de Silvestre, comme fréquemment sur d'autres dessins destinés à la gravure. Par ailleurs, la feuille, piquée, présente des traces de transfert : au verso une partie du motif a été frottée à la pierre noire, peut-être pour la reporter sur une autre feuille ou du moins un autre support. Il est délicat de dater précisément ce dessin d'après l'état du bosquet représenté. Si les allées en étoile du bosquet du même nom furent aménagées dès 1666 dans le parterre nord du château, sa fontaine principale, la montagne d'Eau, le fut à partir de 1670. Weber indique qu'il semble bien y avoir eu une volonté de modifier les allées extérieures du bosquet en 1684, mais celui-ci resta dans le même état jusqu'en 1695 1. La fontaine représentée ici par Silvestre correspond déjà à celle qu'il avait montrée en plan en 1679 (cat. 70). On la retrouve sur l'estampe anonyme intitulée La Montagne d'eau publiée par André Félibien en 1685, ainsi que sur la toile exécutée par Jean Cotelle en 1689-1691 pour le Grand Trianon (2). Les « treillis » avec « une corniche par le haut sur laquelle on voit une infinité de pots de porcelaine remplis de diverses fleurs » ainsi que les « cinq grandes nappes [d'eau] qui tombent au pied du bassin » central que décrit Félibien en 1685 sont bien identifiables sur le dessin de Silvestre (3). En revanche, celui-ci n'a pas dessiné les jets d'eau qui ornaient les allées rayonnant en étoile, portant son attention sur la fontaine centrale. Dans la mesure où le bosquet a gardé le même aspect durant près de vingt-cinq années, on ne peut que s'appuyer sur les dates connues des dessins de Silvestre d'après d'autres bosquets de Versailles pour proposer une datation entre 1680 et 1684. C'est en effet pendant cette courte période que Silvestre semble avoir travaillé à des dessins de bosquets pour la gravure (4.) Le bosquet de l'Étoile a pu faire l'objet d'une commande, restée inaboutie. Le statut de la feuille, piquée et pliée pour le transfert, pose la question de la provenance des dessins conservés dans l'album dit Silvestre du Louvre. Cette étude n'a sans doute pas été offerte à un collectionneur, mais semble provenir directement de l'atelier de l'artiste." Notes : 1. Weber, 1985, p. 299-300. 2. Musée national des châteaux de Versailles et des Trianons, inv. MV 736. 3. Félibien, 1685, p. 72-73. 4. Voir Faucheux, 317-21 à 317-24.
Bibl. [voir document associé] : Belin, 1968, no 82. Exp. : Jamais exposé.
(Juliette Trey in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°80).
Description de l'album :
« Soixante-seize feuilles proviennent de l'« album Silvestre » (Inv. 33011 à 33086)(80) .../... il s'agit d'un album factice, manifestement constitué au XVIIIe siècle, en réutilisant une reliure en veau, pleine peau lisse, dont les fers laissent penser qu'elle est d'origine nordique (83). L'examen du dos révèle que la reliure a été prise à l'envers par rapport à l'orientation des dessins dans l'album : les fleurons gravés au fer sont renversés, une étiquette de papier masque le caisson de tête et un cuir a été rapporté sur le septième, vraisemblablement pour cacher un ancien titre. Les pages de l'album portent un filigrane (aigle à deux têtes couronnées) et la contremarque de Thomas Marie Dupuy, famille de papetiers de Riom, moulin Grand-Rive à Ambert, actif de 1725 à 1778 (84).../...L'album est entré dans les collections royales à une date inconnue et se trouvait au Louvre pendant la Révolution (85). .../...la plupart des dessins du volume ont d'abord été collés sur une feuille ou sur des bandes de papier bleu, papier ensuite fixé sur la page d'album. L'examen révèle plusieurs étrangetés : les bandes bleues n'entourent que la partie collée des dessins pliés, dont la partie repliée présente des traces d'anciens collages ; certains dessins recto-verso sont attachés par une charnière au papier bleu alors qu'ailleurs c'est le papier bleu lui-même qui est mobile pour donner accès à un dessin collé sur son verso. ../...Depuis la Révolution, les dessins de l'album ont fait l'objet de traitements variés : cer- tains feuillets en ont été détachés, puis réintégrés ou non), d'autres ôtés après découpe des pages d'album, puis réintégrés ou non. Dans certains cas, les bandes de papier bleu ont même été refaites. Tous souffraient d'un empoussièrement dû au caractère non compact de l'album. Le tiers des dessins, de dimensions supérieures à celles de l'ouvrage, avaient dû être pliés lors de sa confection, ce qui créait des zones de fragilité au niveau des pliures et des zones de frottement sur le motif.../... C'est probablement aussi lors de la constitution de l'album que des dessins qui n'en formaient qu'un autrefois ont été coupés et séparés .../... Enfin, le collage des feuilles dans l'album s'était parfois fait sans égard pour la présence de dessins sur leur verso, parfois à demi cachés , parfois entièrement."
Notes : 83. Nous remercions Valentine Dubard et Peter Fuhring pour leurs observations éclairantes sur l'album. Les dimensions de l'album sont H. 47,5 ; L. 64 ; ép. 8,5 cm. 84. Raymond Gaudriault & Thérèse Gaudriault, Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1995, p. 79, signalé par Valentine Dubard. 85. Lorsque Morel d'Arleux dresse l'inventaire Napoléon, il mentionne le volume comme provenant de la collection ancienne (AMN 1 DD 40, vol. 8, p. 1573).
(Bénédicte Gady & Juliette Trey, in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), pp. 26-31).
« Soixante-seize feuilles proviennent de l'« album Silvestre » (Inv. 33011 à 33086)(80) .../... il s'agit d'un album factice, manifestement constitué au XVIIIe siècle, en réutilisant une reliure en veau, pleine peau lisse, dont les fers laissent penser qu'elle est d'origine nordique (83). L'examen du dos révèle que la reliure a été prise à l'envers par rapport à l'orientation des dessins dans l'album : les fleurons gravés au fer sont renversés, une étiquette de papier masque le caisson de tête et un cuir a été rapporté sur le septième, vraisemblablement pour cacher un ancien titre. Les pages de l'album portent un filigrane (aigle à deux têtes couronnées) et la contremarque de Thomas Marie Dupuy, famille de papetiers de Riom, moulin Grand-Rive à Ambert, actif de 1725 à 1778 (84).../...L'album est entré dans les collections royales à une date inconnue et se trouvait au Louvre pendant la Révolution (85). .../...la plupart des dessins du volume ont d'abord été collés sur une feuille ou sur des bandes de papier bleu, papier ensuite fixé sur la page d'album. L'examen révèle plusieurs étrangetés : les bandes bleues n'entourent que la partie collée des dessins pliés, dont la partie repliée présente des traces d'anciens collages ; certains dessins recto-verso sont attachés par une charnière au papier bleu alors qu'ailleurs c'est le papier bleu lui-même qui est mobile pour donner accès à un dessin collé sur son verso. ../...Depuis la Révolution, les dessins de l'album ont fait l'objet de traitements variés : cer- tains feuillets en ont été détachés, puis réintégrés ou non), d'autres ôtés après découpe des pages d'album, puis réintégrés ou non. Dans certains cas, les bandes de papier bleu ont même été refaites. Tous souffraient d'un empoussièrement dû au caractère non compact de l'album. Le tiers des dessins, de dimensions supérieures à celles de l'ouvrage, avaient dû être pliés lors de sa confection, ce qui créait des zones de fragilité au niveau des pliures et des zones de frottement sur le motif.../... C'est probablement aussi lors de la constitution de l'album que des dessins qui n'en formaient qu'un autrefois ont été coupés et séparés .../... Enfin, le collage des feuilles dans l'album s'était parfois fait sans égard pour la présence de dessins sur leur verso, parfois à demi cachés , parfois entièrement."
Notes : 83. Nous remercions Valentine Dubard et Peter Fuhring pour leurs observations éclairantes sur l'album. Les dimensions de l'album sont H. 47,5 ; L. 64 ; ép. 8,5 cm. 84. Raymond Gaudriault & Thérèse Gaudriault, Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1995, p. 79, signalé par Valentine Dubard. 85. Lorsque Morel d'Arleux dresse l'inventaire Napoléon, il mentionne le volume comme provenant de la collection ancienne (AMN 1 DD 40, vol. 8, p. 1573).
(Bénédicte Gady & Juliette Trey, in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), pp. 26-31).
Caractéristiques matérielles
Dimensions
H. 0,326 m ; L. 0,51 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis brun et gris, graphite. Traits de graphite tirés à la règle, piqué et frotté au verso de pierre noire pour un transfert (la feuille a été pliée en deux par le milieu, le piquage a été effectué sur la moitié droite du dessin)
Annoté en bas à droite, à la plume et encre brune : approché le ban au coin
Marque du Louvre en bas à droite (L. 1886)
En bas : ligne tirée à la règle portant des marques d'échelle tous les 1,7 cm
Traits d'encadrement à la plume et encre noire sous les quatre côtés
Annoté en bas à droite, à la plume et encre brune : approché le ban au coin
Marque du Louvre en bas à droite (L. 1886)
En bas : ligne tirée à la règle portant des marques d'échelle tous les 1,7 cm
Traits d'encadrement à la plume et encre noire sous les quatre côtés
Lieux et dates
Date de création / fabrication
Vers 1680/1682
Données historiques
Historique de l'œuvre
Inventaire du musée Napoléon :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.8, p.1573, chap. : Ecole française, Volume 3. (...) Numéro : 12514. Désignation des sujets : Volume 3 Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Réserve des grands albums
Album Silvestre Israël
Folio 13
rapporté au recto
Album Silvestre Israël
Folio 13
rapporté au recto
L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.
Index
Personnes
Techniques
Expositions
- La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 14 mars - 25 juin 2018
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 14 mars - 25 juin 2018
Dernière mise à jour le 09.11.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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Notice complète sur l'inventaire informatisé du département des Arts graphiques :
http://arts-graphiques.louvre.fr/detail/oeuvres/1/210386-Bosquet-de-lEtoile