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Portrait de Louis de France, duc de Bourgogne, dauphin (1729-1765)

1744
INV 27621, Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
INV 27621, Recto
Anciens numéros d'inventaire :
NIII 34839
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.11, p.326
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
La Tour, Maurice-Quentin de (1704-1788)
Ecole française

description

Dénomination / Titre
Portrait de Louis de France, duc de Bourgogne, dauphin (1729-1765)
Le Dauphin Louis Ferdinand (1729-1765)
Description / Décor
Commentaire :
Il porte le cordon bleu de l'Ordre du Saint-Esprit et l'ordre de la Toison d'Or attaché à un ruban rouge passé autour du cou. Geneviève Monnier, Inventaire des Collections Publiques Françaises, Pastels des XVIIe et XVIIIe siècles, Musée du Louvre, 1972, n° 68. Exposé au Salon de 1745, n° 165.
Neil Jeffares donne ce pastel à Maurice-Quentin de La Tour, portrait de Louis-Joseph-Xavier, duc de Bourgogne, dauphin (1729-1765) (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 294).
Le pastel a donné lieu à plusieurs copies peintes à la demande des Bâtiments du roi par les artistes du Cabinet du roi. Citons celle du département des Peintures du musée du Louvre (Inv. 9388. 0,86 × 0,98 m),celle du château de Versailles (inv. MV 6717. Constans, 1995, I, p. 539,no 3058, repr.) et celle conservée au musée du Prado à Madrid sous le nom
d'Hubert Drouais (inv. Po 2377. Madrazo, 1910, no 2377. 0,68 × 0,57 m). Plusieurs copies postérieures sont également passées sur le marché de l'art : au pastel, à Stockholm les 24-26 novembre 1993 (Bukowski, lot 243, 0,60 × 0,50 m), à Lewes le 13 avril 2000 (Gorringes, lot 3636,0,64 × 0,52 m), à Milan le 12 novembre 2003 (Sotheby's, lot 124,0,645 × 0,538 m), puis à Paris le 13 décembre 2012 (Drouot, Artemisia,lot 144), à Paris le 13 décembre 2012 (Lafon, lot 244, 0,90 × 0,60 m) ; et à l'huile sur toile, à Paris le 30 juin 2000 (Tajan, lot 156, 0,67 × 0,56 m),le 15 octobre 2008 (Coutau-Bégarie, lot 30, 2,13 × 1,70 m) et le 16 décembre 2009 (Delorme Collin du Bocage, lot 31, 0,235 × 0,190 m).

À la suite d'Élie Fleury et de Gaston Brière, tous les auteurs qui ont étudié le portrait du Dauphin conservé au musée du Louvre ont considéré qu'il s'agissait de celui que La Tour avait exposé au Salon de 1748 (no 79. Le Dauphin). On a aussi souvent confondu Louis Ferdinand, fils de Louis XV, avec son fils aîné Louis Joseph Xavier,duc de Bourgogne (1751-1761). Nous avons démontré en 2004 qu'il fallait en fait reconnaître dans l'œuvre du Louvre la première effigie du prince livrée par La Tour en 1744 ou 1745, et exposée au Salon en 1745 sous le numéro 165 en même temps que le portrait de Louis XV (voir cat. 88). De tous les membres de la famille royale, le dauphin Louis Ferdinand fut celui qui fut portraituré le plus grand nombre de fois par le maître. Entre 1744 et 1763, celui-ci livra en effet cinq effigies peintes au pastel. La première donne du prince l'image d'un adolescent de quinze ou seize ans dont l'habit richement brodé, la grand-croix et le ruban du Saint-Esprit, ainsi que la cravate de la Toison d'or soulignent la naissance et annoncent la destinée. À l'occasion de sa présentation au Salon, le Mercure de France de septembre 1745 (p. 135) en avait loué, comme pour les autres œuvres exposées par l'artiste, la vérité, la force et cette noble simplicité qui caractérisait les grands maîtres. Sur le second portrait, peint en 1746 et aussitôt exposé au Salon sous le numéro 124, le Dauphin paraissait à mi-corps, vêtu d'une armure, le torse tourné vers la droite,le visage ayant légèrement gagné en rondeur. Aujourd'hui perdue, l'œuvre fut heureusement gravée par Michel Aubert, dans le même
sens, et par Basan. Les estampes de ces deux graveurs furent annoncées par le Mercure de France respectivement en juillet et décembre 1747. Également non localisé, le troisième portrait fut montré au Salon de 1748 (no 79). Ainsi que le révèle une copie ancienne conservée au château de Versailles (inv. MV 6532), La Tour avait alors repris l'attitude du premier portrait en apportant quelques variantes dans l'habit, mais en prenant soin de donner une nouvelle image du visage du Dauphin, un embonpoint plus marqué correspondant à la réalité. Pendant près de deux décennies, cette troisième effigie avait servi de modèle pour les autres artistes appelés à diffuser les traits du prince. Entre 1761 et 1763, La Tour travaillait enfin aux deux derniers portraits. L'un était achevé en 1762, ainsi que le confirme une lettre qu'il adresse à Marigny le 1er août 1763 et dans laquelle il
fait un état des œuvres commencées à partir de 1756 et terminées en 1762 (Besnard et Wildenstein, 1928, p. 65-66). Sans doute avait il alors utilisé la préparation aujourd'hui conservée dans son fonds d'atelier au musée Antoine-Lécuyer à Saint-Quentin (inv. LT25, voir Salmon, 2004, no 29). Le pastel avait été certainement celui que le maître avait exposé au Salon de 1763 en pendant de ceux de son épouse et de leurs deux fils, le duc de Berry et le comte de Provence (nos 63, 64, 65 et 66). Le cinquième et dernier pastel, pour lequel la préparation avait peut-être aussi servi, était en cours d'exécution en 1763. Cité dans la correspondance échangée entre Étienne Jeaurat, garde des Tableaux du roi, et le marquis de Marigny (2 mars- 4 mai 1763, cité par Besnard et Wildenstein, 1928, p. 63-64), il représentait le Dauphin en pied et avait été commandé par la princesse Marie-Christine de Saxe, la belle-soeur du modèle. Répétées tout au long des années entre 1744 et 1763, ses nombreuses séances de pose obtenues par La Tour auprès du prince avaient fini par lui donner plus d'assurance et de familiarité. Grimm s'en faisait l'écho dans sa correspondance (cité ibid., p. 58). En décembre 1754, alors qu'il avait eu l'occasion d'être en présence du prince, il lui avait ainsi présenté la brochure satirique de l'abbé Coyer dédiée au mot Patrie. Invité à la lire, le Dauphin s'était enquis de son sujet. « Sur un vieux mot que nous avons presque oublié, lui avait répondu La Tour, et vous êtes bien fait pour en faire ressouvenir : sur le vieux mot de Patrie, monsieur. » « Je n'aime point les brochures », s'était défendu le prince. « Vous aimez trop le vrai pour ne pas aimer celle-là, rétorquait le pastelliste, étant né pour gouverner la nation, et vous devez savoir ce qu'elle pense. » Inflexible, le fils de Louis XV avait alors lâché : « Je ne lis jamais de nouveautés », et La Tour avait rangé dans sa poche le petit opuscule. Certainement sensible à son talent dans l'art de peindre le visage humain, le Dauphin était demeuré sourd aux attentes du citoyen zélé et du philosophe que Maurice Quentin de La Tour se piquait d'être aussi (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 82. p. 164-166).

neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations, n° 82.

Valentine Dubard, Marianne Bervas, Sophie Chavanne, Pascal Labreuche, André Le Prat & Valérie Luquet, "Pastels : les acquis d'une restauration" in Grande Galerie, mars-mai 2013, n°23, pp. 96-97.

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,64 m ; L. 0,54 m
Matière et technique
Pastel sur papier bleu marouflé sur un papier bleu intermédiaire lui-même marouflé sur une toile tendue sur châssis. Numéro au pochoir sur le papier bleu couvrant le châssis en haut à gauche et sur la traverse supérieure du cadre à senestre : 28. Sur le panneau de bois protégeant l'arrière du châssis, numéro à la pierre noire : 1054, et à la craie blanche : s. n 68, et plusieurs autres numéros superposés. Les mesures du cadre sont : H : 01,02 ; L : 00,80 et profondeur : 00,09. Restauré en 2004.
La restauration de cette œuvre a été rendue possible grâce au soutien de Max Blumberg et Eduardo Araujo avec la collaboration des American Friends of the Louvre en 2012.

Lieux et dates

Date de création / fabrication
1744

Données historiques

Historique de l'œuvre
Le 25 mars 1752, sur l'exercice financier de 1749, La Tour recevait le parfait paiement des huit portraits de la famille royale dont son mémoire (A.N., O1 1934 A, cité par Engerand, 1900, p. 270) précisait qu'ils représentaient à deux reprises le roi, à deux reprises la reine, à trois reprises Mgr le Dauphin et une fois feue Mme la Dauphine, et qu'ils avaient été
peints entre 1746 et 1749 : « Au sieur De la Tour, peintre, 1 100 livres pour faire, avec 10 900 à lui ordonnés accompte, scavoir 6 000 livres sur l'exercice 1745, les 19 may et 24 décembre audit an, et 4 900 livres sur l'exercice 1749, les 6 may, 3 aoust 1750, 28 mars et 9 octobre 1751, le parfait payement de 12 000 livres à quoi ont esté mis deux portraits du
Roy, deux de la Reine, trois de M. le Dauphin et un de Mme la Dauphine, qu'il a faits en pastel pendant les années 1744, 1745, 1746, 1747, 1748 et 1749 » (Engerand, 1900, p. 270). Exposé au Salon de 1745 (no 165. LeDauphin). En 1764, l'œuvre est conservée à la Surintendance à Versailles. Le 17 décembre de cette année, Marigny répond en effet à la sollicitation d'Alexandre Roslin désirant le prêt d'un portrait du Dauphin afin de pouvoir peindre celui qui lui a été commandé, que trois des effigies peintes par La Tour se trouvent dans les magasins de la Surintendance et la quatrième chez le modèle dans son appartement à Versailles (A.N., O1 1910 et O1 1923 B ; Salmon, 1997, p. 119-122). En 1784, le pastel de La Tour est inventorié par Durameau dans la cinquième pièce de la Surintendance avec deux autres portraits de « feu Mr le Dauphin » (archives du château de Versailles, reproduction photographique du relevé des murs de la Surintendance, p. 18. Document original détruit). En 1788, Durameau indiquait que l'un des portraits commençait à moisir et que les autres étaient bien conservés (Engerand, 1900, p. 270). Saisie révolutionnaire. Le pastel est inventorié le 10 juin 1823 par François Lauzan au Grand Trianon à Versailles peut-être sous le numéro 12 (A.N., cote 20150040/14, anciennement V3). Inscrit par Morel d'Arleux avant 1827 sur l'inventaire général du musée Napoléon devenu Musée royal, sous le numéro 12975 (A.N., 1 DD 41, p. 1740, no 352). Le document précise que le 1er juillet 1833, le pastel a été « compensé avec un des portraits portés au bas de la page 1741 » sous le numéro d'inventaire 12995 G et H (deux portraits d'homme au pastel). L'œuvre est restée avec son encadrement fleurdelysé d'origine sculpté de dauphins dans la partie supérieure peut-être livré par le sculpteur sur bois Charles Louis Maurisan, qui fut chargé en 1748 des cadres des portraits de Louis XV et Marie Leszczynska et en 1749 de celui du portrait de Marie-Josèphe de Saxe. Le pastel a fait l'objet d'une restauration ancienne. À cette occasion, le châssis d'origine a été changé pour un châssis à deux entretoises en croix assemblées à mi-bois et vissées dont les montants sont biseautés côté œuvre. La feuille d'œuvre n'a pas été correctement fixée sur ce nouveau châssis, la composition
passant sur la tranche. Restauré en 2004 (décadrage, dépoussiérage de la toile de marouflage, élimination du mycélium au-dessus du chapeau, mise en place dans un cadre emboîtant en 2012) grâce au soutien de Max Blumberg et Eduardo Arajo avec la collaboration des American Friends of the Louvre.

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve des pastels

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- Espace de découverte des techniques et des gestes - Choses : naturalia et artificialia
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 21 septembre 2022 - 23 janvier 2023
- En société. Pastels du musée du Louvre XVIIe-XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 06 juin - 10 septembre 2018
- Pastels de Maurice-Quentin Delatour
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 15 septembre 2004 - 09 mai 2005
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Accrochage de pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 23 juin 1998 - 18 janvier 1999
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Accrochage de pastels
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 août 1994 - 01 février 1995
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Présentation des collections : pastels, gouaches, aquarelles, miniatures, émaux
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 04 mars - 31 décembre 1982
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Pastels et dessins de M.Q. De Latour
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 20 mai - 14 septembre 1981
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Nouvelle présentation : pastels, gouaches, miniatures
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 10 octobre 1975 - 10 janvier 1976
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels et miniatures du XVIIIe siècle
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 24 octobre 1973 - 28 mai 1974
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Pastels et miniatures XVIIe et XVIIIe siècles
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 09 mars - 11 mai 1965
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
- Le portrait français de Watteau à David
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 20 décembre 1957 - 24 mars 1958
Organisée par : RMNGP (Paris, France), Musée national de l'Orangerie des Tuileries (Paris, France)
- Pastels français des collections nationales et du musée La Tour de Saint-Quentin
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 20 mai - 27 juin 1949
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Exposition des pastels de M.Q. de la Tour (1704-1788) appartenant au Musée de Saint-Quentin et au Musée du Louvre
Etape :
Musée national de l'Orangerie des Tuileries, Paris, France - 12 août - 25 septembre 1930
Organisée par : Musée national de l'Orangerie des Tuileries (Paris, France)
- Notices des dessins placés dans les Galeries du Musée Royal, au Louvre [Ecole française et Ecole du nord]
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
- Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et émaux exposés dans les salles du 1er et 2ème étage au musée national du Louvre [Ecole française de Aubry à Leprince]
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France
Organisée par : Musée du Louvre (Paris, France)
Dernière mise à jour le 30.04.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances