Numéro d’inventaire
3840 LR/ Recto
Anciens numéros d'inventaire :
17423Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Mantegna, Andrea
(1431-1506), gravé par
Ecole vénitienne
(Pellé, Anne-Sophie, 2020)
ZOAN Andrea (actif en 1475-actif en 1505), gravé par
(Levenson, Jay Alan et Oberhuber, Karl et Sheehan, Jacquelyn)
GIOVANNI ANTONIO DA BRESCIA (Vers 1460-Vers 1520), gravé par
(Bartsch, Adam von)
CAVALLI Gian Marco (Vers 1450/1453-Documenté en 1508), gravé par
(Boorsch, Suzanne, 2010)
Ecole vénitienne
Propositions d'attributions :
Mantegna, Andrea
(1431-1506), copie d'après(Pellé, Anne-Sophie, 2020)
ZOAN Andrea (actif en 1475-actif en 1505), gravé par
(Levenson, Jay Alan et Oberhuber, Karl et Sheehan, Jacquelyn)
GIOVANNI ANTONIO DA BRESCIA (Vers 1460-Vers 1520), gravé par
(Bartsch, Adam von)
CAVALLI Gian Marco (Vers 1450/1453-Documenté en 1508), gravé par
(Boorsch, Suzanne, 2010)
description
Dénomination / Titre
Mise au tombeau avec quatre oiseaux (dite "en hauteur")
La sépulture
La sépulture
Description / Décor
Commentaire :
Projet pour le marquis Ludovico Gonzaga dans la chapelle du Castello di San Giorgio. Cette plaque ne figure pas parmi celles qui étaient en possession de Ludovico Mantegna à sa mort en 1510 et elle est restée en Italie. Les tirages de cette gravure et de la 'Descente de Croix' sont beaucoup plus rares que ceux effectués d'après les plaques transférées en France."La Descente de Croix et la Mise au tombeau ont été vraisemblablement gravées sur l'endroit et le revers d'une même plaque. Cette dernière ne fait cependant pas partie du lot que Ludovico Mantegna - le fils du peintre -conservait dans un coffret vénitien en bois de peuplier rangé dans la « camera de sopra »de la maison familiale à Mantoue, dans la mesure où elle ne figure pas dans l'inventaire de ses biens, dressé en 1510 (1). Si, d'un point de vue stylistique, les deux gravures rappellent à bien des égards les oeuvres exécutées par Mantegna dans les années 1460, la production d'estampes dans son atelier n'est documentée qu'à partir de 1475 : par contrat, l'artiste recrute manifestement sur le long terme le jeune orfèvre Gian Marco Cavalli afin qu'il grave des dessins sur des plaques de cuivre (2).Un tel écart dans la chronologie conforte l'hypothèse généralement admise selon laquelle la Descente de Croix et la Mise au tombeau avec quatre oiseaux constitueraient, avec la Descente aux limbes et la Flagellation, les répliques gravées de tableautins destinés à la chapelle du Castello di San Giorgio à Mantoue (3).Les compositions de ces deux gravures ont beaucoup circulé à partir des années1510 dans le proche entourage d'Albrecht Altdorfer. Il est donc plus que probable que l'artiste possédait, à défaut des premiers tirages effectués par Mantegna lui-même dans la mesure où ce dernier cultivait la rareté de ses estampes (4), des tirages exécutés après la mort du peintre en 1506, voire un exemplaire de la Mise au tombeau avec trois oiseaux, une réplique gravée par Giovanni Antonio da Brescia (5). Ces deux gravures ont fortement inspiré Albrecht Altdorfer lors de ses recherches sur la spatialité, notamment sur le développement des effets de pathos, qu'il obtient grâce à un fort raccourci. Elles lui ont aussi permis de mettre au point, avec d'autres artistes, des schémas de composition inédits, comme la « Crucifixion vue de biais (6) », dont le principe consiste a faire pivoter les croix de quarante-cinq degrés environ. Ainsi, trois motifs d'origine mantégnesque reviennent a plusieurs reprises et sous forme de variantes dans son oeuvre graphique comme dans ses peintures. D'abord, le groupe de la Vierge évanouie de la Descente de Croix, dont la première référence est attestée dans la gravure du Jugement de Pâris de 15117(cat. 8). Ensuite, le groupe des trois croix vues de biais, figuré à droite dans la Mise au tombeau dite « en hauteur », dont l'artiste transpose fidèlement le schéma dans la Crucifixion du retable de Saint-Florian8. Enfin le personnage de saint Jean figuré de dos, que l'on retrouve notamment dans la Crucifixion de Kassel (1512) mais aussi dans celle de Budapest (1518-1520) (cat. 34), dans laquelle Altdorfer insère une double citation mantégnesque puisqu'il combine ce motif avec celui de la Vierge évanouie de la Descente de Croix. »
(1. Voir Signorini 1996, p. 111-112, et Paris 2008-2009, no 87.2. Le contrat a été découvertet publié par Andrea Canova (2001, p. 149-150).3. Tietze-Conrat 1943, p. 380-381 ; Londres et New York1992, p. 194, no 29 (D. Landau) ;Paris 2008-2009, p. 245, no 86(S. Boorsch).4. Au sujet de la diffusion desestampes de Mantegna dansles milieux de cour, voir Pellé2017 et Pellé 2016, p. 58-61.5. Pellé 2016, p. 41-44.6. Nous empruntons le termea Vaisse 1974, p. 117. Pour letraitement du theme de laCrucifixion en raccourci dansl'oeuvre d'Altdorfer et les artistesactifs dans la région du Danube,voir en particulier Bohde 2012et Pellé 2016, p. 293-295.7. Berlin et Ratisbonne 1988,p. 120-121, no 54, et Pellé 2016,p. 293-298.8. Franz Winzinger est lepremier a avoir remarqué quela composition d'Altdorferreprend fidelement le motif deMantegna (Winzinger 1975,no A. 13-14). Thomas Nollpropose surtout une analysedescriptive de la Crucifixionlorsqu'il s'interroge sur lerapport qui s'établit entrel'espace de l'image (Bildraum)et celui du spectateur (Betrachterraum) (Noll 2004, p. 198-199)) (A.-S. Pellé, 2020).
Bibliographie :
A.Bartsch, 'Le peintre graveur', 1803-1821, XIII, p. 228, no 2 et p. 317, n°2
E.Tietze-Conrat, 'Was Mantegna an Engraver?' in Gazette des Beaux-Arts, 6e période, 24, 1943, p. 375-381
M. Hind, 'Early italian engravings, a critical catalogue', Londres, 1938-1948, V, p. 21, n° 11b
Jay L. Sheehan, 'Early Italian Engravings from the National Gallery of art', cat. exp. Washington, National Gallery of Art, 1973, n°79, p. 206-207
R. Lightbrown, Mantegna, Oxford, 1986, p. 491-492, nos 215 et 216
D. Landau in 'Mantegna', cat. exp. Londres, et New York1992, n°29
K. Christiansen, « The Case for Mantegna as Printmaker » in The Burlington Magazine, vol. 135, no 1086, septembre 1993, p. 604-612, voir p. 611
G. Lambert, 'Les Premières Gravures italiennes : Quattrocento - début du Cinquecento. Inventaire de la collection du département des Estampes et de la Photographie [Bibliotheque nationale de France]', Paris, 1999, p. 203, n°411
S. Fletcher, 'A closer look at Mantegna's prints' in 'Print Quaterly', XVIII, 2001, p. 3 à 41
S. Boorsch in 'Mantegna, 1431-1506', cat. exp. Paris, Musée du Louvre, 26 septembre 2008 - 5 janvier 2009, p. 245, n°86
A.-S. Pellé in 'Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande', Hélène Grollemund, Olivia Savatier Sjöholm, Séverine Lepape, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 1er octobre 2020 - 4 janvier 2021, Paris, 2020, n° 32b, pp. 134-135 repr. p. 135
M. Bormand, B. Paolozzi Strozzi, F. Tasso, "Ex Multis ad Unum : des dialectes de la sculpture italienne à la langue de la "manière moderne" ", p. 31-57, dans 'Le corps et l'âme : de Donatello à Michel-Ange, sculptures italiennes de la Renaissance', cat. exp. Paris, Musée du Louvre, du 22 octobre 2020 au 18 janvier 2021 sous la dir. de Marc Bormand, Beatrice Paolozzi Strozzi et Francesca Tasso, Paris-Milan, Louvre éditions-Officina Libraria, 2020, fig. 24, repr. p. 45
O. Savatier Sjöholm, 'Altdorfer et l'espace de la narration' in 'Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande', Hélène Grollemund, Olivia Savatier Sjöholm, Séverine Lepape, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 1er octobre 2020 - 4 janvier 2021, Paris, 2020, pp. 124-133 et n°37b, pp. 134-135, repr. p. 134
Caractéristiques matérielles
Dimensions
H. 0,447 m ; L. 0,35 m
Matière et technique
Burin
Données historiques
Historique de l'œuvre
Etait conservé dans le portefeuille n°155 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2018.
Vente Robert Stayner Holford, Londres, 11 juillet 1893 et jours suivants, no 258 ; acquis par Deprez pour le baron Edmond de Rothschild ; don au musée du Louvre en 1935..
Vente Robert Stayner Holford, Londres, 11 juillet 1893 et jours suivants, no 258 ; acquis par Deprez pour le baron Edmond de Rothschild ; don au musée du Louvre en 1935..
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild, grand format
L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.
Index
Collections
Personnes
Sujets
Techniques
Expositions
- Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 octobre 2020 - 08 mars 2021
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 01 octobre 2020 - 08 mars 2021
- Mantegna 1431-1506
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 26 septembre 2008 - 05 janvier 2009
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 26 septembre 2008 - 05 janvier 2009
Dernière mise à jour le 19.09.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
Notice complète sur l'inventaire informatisé du département des Arts graphiques :
http://arts-graphiques.louvre.fr/detail/oeuvres/1/518937-Mise-au-tombeau-avec-quatre-oiseaux-dite-en-hauteur