Cavalier oriental

1611 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BELLANGE Jacques (Documenté en 1595/1616-1616)
Ecole française
(Dahlbäck, Bengt et Pariset, François-Georges, 1954)

ANONYME FRANCAIS
((Inventaire Edmond de Rothschild), 1935)

Cavalier oriental
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Dessin

C'est probablement à la fête des noces de Henri de Bar et de la princesse Marguerite de Gonzague en 1606 qu'il faut rattacher ce cavalier oriental arborant une couronne au-dessus de son turban. Dahlbåck et Pariset l'attribuèrent à Bellange, reconnaissant dans cette feuille les qualités de l'artiste. Après avoir remarqué un cavalier « bien campé sur sa monture piaffante, le bouclier allongé au côté », ils soulignèrent la représentation de la bête en raccourci et l'attitude du Turc, « retourné vers le spectateur, se présentant comme dans d'autres dessins de l'artiste ». Ils admiraient aussi la diversité des couleurs, parfois osées pour le cheval « beige ou orange » ou sa « queue » enrichie « de violet et la crinière de rose pâle ». Ils ne manquèrent pas de mentionner sa tête « aux yeux presque humains », les jambes nées « de quelques traits » en ajoutant : « tout est digne de Bellange : le travail, s'il est parfois sec ou trop minutieux, par exemple pour les broderies, garde en général la verve habituelle à l'artiste, avec des hachures parallèles, même dans le lavis, des lancées hardies, des modèles délicats et aussi des violences, telles qu'un coup de pinceau fait naître des plis et que la couleur dépasse les contours. Cette maîtrise rappelle les meilleurs dessins de la période 1610-1615 ». Et les deux critiques voyaient dans ce « témoignage figuré » la preuve de l'activité de Bellange dans le domaine des fêtes en Lorraine, enrichissant ainsi son rôle, révélé par les sources d'archives, et soulignant qu'il était « capable de garder sa liberté, malgré les entraves qui lui étaient imposées ». (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 22, 68-69, cat n°11; V. Fernández Masaguer p. 10).

Voir aussi :
Bengt Dahlbåck et François-Georges Pariset, « Dessins de costumes de théâtre de Jacques de Bellange et de l'école lorraine », Revue d'histoire du théâtre, 1954, p. 69, fig. 3;
Vincent Dorothée, « Hors-champs et anonymat de l'image de spectacle : autour d'un hypothétique recueil lorrain du début du xvIIe siècle », dans Alice Folco et Jean-Yves Vialleton (dir.), Le Document iconographique dans son contexte : le hors-champ des images du spectacle, Paris, Classiques Garnier (European Drama and Performance Studies, no 3), 2014, p. 53 -54;
Paulette Choné dans cat. exp. 'Masques, mascarades, mascarons', Paris, Musée du Louvre, 2014, p. 72, fig. 6;
Paulette Choné et Jérôme de La Gorce, dans cat. exp. 'Fastes de cour au XVIIe siècle : Costumes de Bellange et de Berain', Chantilly, Musée Condé, 13 mai - 13 août 2015, p. 101, fig. XIX;
Vincent Dorothée, « Le mécénat de Catherine de Bourbon et les arts du spectacle à la cour de Lorraine (1599-1604) », dans Colette Nativel (dir.), Henri IV : Art et pouvoir, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2016, p. 163-178 [en ligne : http://books.openedition.org/pufr/8438].

H. 0,345 m ; L. 0,236 m

Plume et encre noire, lavis gris, aquarelle et rehauts d'argent. Collé en plein sur une feuille de doublage.
Filigrane au Double C couronné avec croix de Lorraine (Proche de Gaudriault, 1995, nos 529 et 531).
Filigrane de la feuille de doublage : colombier à la pigeonne (Proche de Gaudriault, 1995, no 363, et Heawood, 1950, no 1227)

Vers 1602/1616

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Paignon-Dijonval, Gilbert - Rondray, Claude Pioche sieur du

Chantilly, Musée Condé, oeuvre en rapport

masque - Animal, cheval - costume de théâtre

encre noire à la plume - lavis (gris) - aquarelle - rehauts d'argent