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Costume d'Égyptien chantant pour l'apothéose d'« Isis »

vers 1677
LEPAUTRE Jacques, attribué à
1938 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
1938 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
LEPAUTRE Jacques (1653-1684), attribué à
Ecole française
(Bouffard, Mickaël et Fernandez Masaguer, Victoria et La Gorce, Jérôme de, 2021)

description

Dénomination / Titre
Costume d'Égyptien chantant pour l'apothéose d'« Isis »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
Le frontispice de Jean Lepautre pour le livret d'Isis, représentant l'apothéose de la nymphe Io, permet d'identifier plusieurs costumes des peuples d'Égypte, que Berain s'ingénie à décliner en sept modèles à la fois variés et unifiés sur le plan stylistique. On voit ici un costume destiné aux vingt-huit Égyptiens chantant. Les Égyptiennes sont incarnées par quatre hommes pour la danse et quatre femmes pour le chant (2440 DR et 2517 DR). Pour donner au spectateur l'impression que ces différents personnages appartiennent au seul et même peuple, Berain s'adonne à un ingénieux chassé-croisé dans la répartition des détails du costume : l'Égyptien dansant aux castagnettes (2727DR) est coiffé de la même toque tailladée que l'Égyptienne dansante (2440 DR), qui arbore sur sa jupe des rinceaux identiques à ceux de sa contrepartie chantante (2517 DR). Celle-ci porte un corps de robe et une coiffure analogues à ceux du troisième personnage féminin (1922 DR), qui partage, quant à elle, ses rayures avec le choriste ici représenté et ses hauts de manche avec son partenaire de danse (1939 DR). Ce dernier est affublé d'un col à crevés qui renvoie à celui du danseur au tambour de basque (1965 DR), dont les lambrequins sont la version raccourcie de ceux de la chanteuse mentionnée ci-dessus. Ainsi, les habitants du Nil ont au moins un détail de costume en commun avec un autre des membres de la troupe, jeu de rappel qui crée une cohérence stylistique tout en évitant la monotonie d'un tableau où quarante-quatre interprètes porteraient le même costume. On connaît trois dessins de Berain pour cette scène dans les collections de Stockholm, dont ce collaborateur a su préciser des détails qui ne sont parfois qu'esquissés dans les versions originales (Nationalmuseum, NMH 84/1874, fol. 77, - pour ce dessin- fol. 78 et NMH 81/1874, fol. 101). Si les annotations des exemplaires de Stockholm ont été perdues par le découpage des silhouettes, ne laissant que des traits tronqués pour témoigner de leur existence, cette série attribuée à Jacques Lepautre porte encore les siennes, même si elles sont souvent partiellement effacées. Leur présence signifie que ces feuilles sont elles aussi des dessins préparatoires à la confection des costumes. La première du spectacle ayant eu lieu en janvier 1677, tous ces dessins datent probablement de l'automne de l'année précédente. Quant aux étranges postures de cet Égyptien et de son camarade dansant (1939 DR), l'un brandit un poing signifiant la menace ou la vengeance et l'autre fait le signe des « cornes » utilisé pour se moquer des cocus ou encore pour émettre un reproche. Ces gestes injurieux ne peuvent s'adresser qu'à la furie Errinis (2093 DR), renvoyée aux Enfers par Junon au dernier acte, après avoir pardonné à sa rivale Io d'avoir suscité l'amour de Jupiter. (M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. expo Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 32, 36 et p. 192-193 cat. 63a; J. de La Gorce, p. 20 et 162).

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,234 m ; L. 0,172 m
Matière et technique
Plume et encre brune, encre de Chine, lavis gris, traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte très pâle ?
Filigrane au soleil avec B- fleur de lys-Colombier dans un double cercle (Proche de Gaudriault, 1995, no 999. Relevé sur la quasi-totalité des dessins de la série d'Isis).
Annotations à la pierre noire effacées à droite : velour et d[?] / fon satin noire / moire ? d [argent ?] / cramoisy / noir de / b[...] / noir / et blan / ou or / fon d [...] / de s[...] / M[...] / ave[c] / et / fon de sat[in] / et dant[elle] / moir[e] / noire / filag[e].

Lieux et dates

Date de création / fabrication
vers 1677

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome V - 1903 DR à 2013 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 28.09.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances