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Zibaldone avec Arlequin

Dernier quart du XVIIe siècle
2844 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
2844 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(Schnitzer, Claudia, 2000)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

description

Dénomination / Titre
Zibaldone avec Arlequin
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
François Moureau considère les « métamorphoses d'Arlequin » décrites ici comme faisant partie d'un « Zibaldone », sorte d'aide-mémoire compilant les bons mots et les lazzi pouvant servir au jeu 'all'improvviso' des Comédiens-Italiens. Décrivant les inventions d'Arlequin, l'artiste nous livre des détails savoureux sur la manière dont était élaboré un spectacle de la Comédie-Italienne et dont était vêtu et équipé l'un de ses plus célèbres personnages. Habillé d'un grand haut-de-chausse, Arlequin portait dans le dos une voile, capable de se déployer comme « un éventail » et de faire avancer, grâce au vent, l'être extravagant incarné par son propriétaire, lequel était chaussé de souliers munis de petites roulettes. D'une conception aussi moderne que ces patins, le matelas imaginé pour ses voyages pouvait se gonfler, à l'aide d'un soufflet, comme s'il était pneumatique. Sur l'autre côté de la feuille, on retrouve le canevas d'un monologue d'Arlequin expliquant au public comment il évite de se fatiguer les jambes quand il se déplace ou quand il salue des relations.
Ce costume semble avoir eu beaucoup de succès : on en connaît deux autres versions (Dresde, Kupferstich-Kabinett, Inv.-Nr. Ca 102, Bl. 10 et l''Arlequin en culotte' Stockholm, Nationalmuseum, NMH THC 1484), dont la première est qualifiée d'« habit de fantaisie », que l'on attribue au fils du dessinateur, Jean II Berain. La principale différence avec le modèle initial réside dans la coiffure : le curieux casque de machiniste a laissé sa place à un chapeau beaucoup plus ordinaire, jaune, garni de plumes multicolores. (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. expo Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p.154-156, cat n°47; M. Bouffard, p. 35 et 184).
Voir aussi:
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 113,116 ;
François Moureau, 'De Gherardi à Watteau. Présence d'Arlequin sous Louis XIV', Paris, Klincksieck, 1992, p. 85;
Claudia Schnitzer dans cat. exp. 'Eine gute Figur machen. Kostüm und Feste am Dresdner Hof', Dresde, Staatliche Sammlungen Dresden, 2000, p. 222, n°2;
J. de La Gorce, 'Le recueil des « Habits de masques » du Kupferstich-Kabinett de Dresde', Jahrbuch der Staatlichen Kunstsammlungen Dresden', vol. 31, 2004, p. 69-71;
J. de La Gorce, dans cat.exp. 'Dans l'atelier des menus plaisirs du Roi. Spectacles, fêtes et cérémonies aux XVIIe et XVIIIe siècles', Paris, 2011, p. 257-258.
J. de La Gorce, 'Zwischen Italien und Frankreich von den 'Grotesken' zu den "Grotesken kostümen" Jean Berains', in "Grotesk! Ungeheuerliche Künste und ihre Wiederkehr", Stefan Hulfeld, Rudi Risatti, Andrea Sommer-Mathis (Hg.), Vienne, 2022,p. 127-148, fig. 5;

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,218 m ; L. 0,335 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis gris et pierre noire. Annotations de la main de l'artiste, à l'encre brune, à gauche : 'harlequin treue Un manier dabit de [barré] / harlequin dict que autre fois lon portoit des pourpoint et que ledit / pourpoint en vint année avoit esté de mode en mode tellemans alongée quil estoit devenu robe et que luy, / avoit treué linvanstion une en un jour, se que les aultre avoit / treue en tan danné, quy est dalonger les chausse et / que les ditte chausse puisse servire pour habiller entieremans Une / homme' ; pour l'équipement d'Arlequin : 'Voille quy se plie / comme une esvantaille pour luy / servir à voyager / sans remuer les jambe / lorsse quil faict du vans / Sest un de valet quy luy ouvre / et le ferme, on luy acroche derier le daus lors quil ens a besoin / genealogie de la noblesse darlequin / machiniste' ; sous le pied : 'roulette'. - à la pierre noire : 'lorsquil ne faict pas [vans ?] ou trop de bonasse2 / harlequin se conduit avec deux batons / levantaille peut estre ataché de bout, pliée et 2 file pour le lâcher / et le fermer, comme la queu du paon'. A la plume et encre brune : "le matelas darlequin lorse / quil va en campagne / le quel se met des un costé / de chausse lequele se soufle / avec un souflet / Lautre couté de chausse servira / pour mettre sa provision pour / sa nouritur'. A droite : 'nouvele invantion darlequin pour saluer disant que sest la / teste quy doilt saluer et non pas le chapeau sest pourqoy / le chapeau est aresté sur ses espaules Il dict plusieur / chause la dessus que sest la teste de lhomme quy doit sincliner / et que le chapeau insensible faict de poile de beste brute quy / nest faict que pour servir a lhomme ne doibt pas en / fere les honneur [mot rayé] et que linvantion en est / meilleur parce que les bras ne fatigue pas / Il treue aussy une nouvele invantion de une marcher en mettant sous les soullier des petitte / roulette a tous cens Il tien un baton d'une main / ou des deux avec qoy il se faict avancer Il / pretans mesmes que les jambe sont les partie quy / suse le plus et manque sur les vieux jours aforce de / les avoir remué / et que parce / moyens il les / conservera et / quil peut mesme / après avoir salue / quelquun, se retirer[a] / en arier sens / tourner le dos et / quil est plus / honneste / Il peut ensuitte / se lesser choir'.
Filigrane aux armes de Colbert (Proche de Gaudriault, 1995, no 74).

Lieux et dates

Date de création / fabrication
Dernier quart du XVIIe siècle

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome XII - 2742 DR à 2858 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 05.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances