Allégorie de la trêve de 1609 entre l'archiduc d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas du Sud, et les Pays-Bas du Nord

Numéro principal : INV 1924
Autre numéro d'inventaire : MR 1084

Département des Peintures

Venne, Adriaen Pietersz. van de (1589 - 1662)
Pays-Bas École de

Titre : Allégorie de la trêve de 1609 entre l'archiduc d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas du Sud, et les Pays-Bas du Nord

Représentation allégorisée, sur un mode virtuosement réaliste (fête et banquet en plein air, vérité des animaux, des objets), de la trêve de 1609 ou trève de Douze Ans qui suspendit jusqu’en 1621 les hostilités entre Hollandais (Pays-Bas du Nord) et Espagnols (Pays-Bas du Sud) au cours de la longue guerre dite de quatre-vingts Ans qui vit les Hollandais conquérir peu à peu leur indépendance, reconnue définitivement en 1648 (traité de Westphalie).
À gauche, amoncellement d’armes, d’armures et d’objets militaires devenus inutiles – un arrangement digne d’un tableau de vanité –, la Discorde et l’Envie se cachant au second plan. Couple symbolique de la riche fiancée (les sept Provinces unies du Nord) et du gentilhomme (l’Espagne), entente soulignée par une paire de colombes et la présence d’un Amour sur un sentier semé de roses. Le concert est signe d’harmonie autant que de fête. Sur fond de troupes, l’archiduc Albert et son épouse Isabelle qui règnent sur le Sud, Maurice et Frédéric d’Orange dans le camp hollandais opposé. À droite, de face, le peintre vêtu de noir. Tout près du bouffon (à la Frans Hals) et non loin d’Albert, le fameux général Spinola, du camp espagnol. Au fond, le château de Tervueren (aux environs de Bruxelles), résidence de l’archiduc. Paysage dans le goût de Brueghel de Velours (d’où l’attribution faite au XVIIIe s. et longtemps maintenue). – Tableau d’A. P. van de Venne sur le sujet du fils prodigue, S.D. 1617, comparable pour le paysage et les musiciens (musée de Cassel).

Signature :
S.D.b.g. sous les pieds de l’Amour : AV Venne Fesit [sic] 1616.

Hauteur : 0,62 m ; Hauteur avec accessoire : 0,805 m ; Largeur : 1,25 m ; Largeur avec accessoire : 1,31 m

huile sur bois

1e quart du XVIIe siècle (1616)

Très probablement le tableau de la Trève (« Trevis »), agrémenté de maintes figures élégantes et daté de 1616, signalé en 1661 par Cornelis de Bie chez Franciscus Enghelgraeff, à Anvers (négociant à Anvers et peut-être parent éloigné d’Adriaen van de Venne, selon D. Franken et F. G. Waller, auteurs d’un manuscrit non publié sur Venne, bibliothèque du Rijksmuseum, Amsterdam, comm. écrite de E. Buijsen, R.K.D., La Haye, novembre 2004) ; à noter que le pedigree Enghelgraeff paraît contredire le fait, suggéré par Vittet, que le tableau pourrait provenir directement de la coll. des archiducs Albert († en 1621) et Isabelle († en 1633) à Bruxelles. – Vendu à Louis XIV par Jan Karel de Witte, « peintre flamand » et marchand, 1669 : tableau sans nom d’auteur, « représentant la trève entre l’archiduc Albert duc de Brabant, Isabelle et les États généraux d’Hollande » ; inventorié dans la coll. du roi par le peintre Ch. Le Brun en 1683, n° 351 : Pourbus [Frans II], « représentant la Trève qui fut faicte l’an 1610 entre les estats d’Hollande et l’archiduc » ; inventorié par N. Bailly en 1709 comme Pourbus avec paysage de Brueghel [de Velours] (cf. Engerand) ; inscrit comme « Antovenne » dans la liste des tableaux à restaurer, juillet 1793 ; exposé à l’ouverture du Muséum (Louvre) en 1793, cat. n° 32, comme Otto Venius, Fête à l’occasion de la paix entre la Hollande et l’Archiduc Albert d’Autriche, avec « paysage de Pierre [sic] Bruegel » (cf. Dubreuil), le nom de Venius procédant à l’évidence d’une mauvaise compréhension de la signature d’A. P. van de Venne.

Louis XIV, roi de France

ancienne collection royale/de la Couronne

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

ancienne collection royale/de la Couronne