Inventory number
Numéro principal : RF 1988 15
Collection
Artist/maker / School / Artistic centre
Description
Object name/Title
Titre : Saint Thomas
Description/Features
Inscriptions
Signature :
S.h.d.: "Georguis De La Tour fecit"
S.h.d.: "Georguis De La Tour fecit"
Physical characteristics
Dimensions
Hauteur : 0,7 m ; Hauteur avec accessoire : 0,86 m ; Largeur : 0,62 m ; Largeur avec accessoire : 0,79 m
Materials and techniques
huile sur toile
Places and dates
Date
2e quart du XVIIe siècle (vers 1634 - 1638)
History
Object history
Historique
Marquis de Ruillié, château de Gallerande, Luché-Pingré près de La Flèche, avant 1940; legs de A. de Ruillié, sa petite-fille, aux Œuvres hospitalières françaises de l’ordre de Malte, 1985 ; acquis avec l’aide d’une souscription publique et de la Société des Amis du Louvre, et grâce au legs universel de Mme Granday-Prestel, 1988
Commentaire
Le tableau a été découvert par Madeleine Pré en 1950 au château de Gallerande dans la Sarthe. Comme le rapporte Jacques Thuillier, la propriétaire «menaçait de lâcher les chiens sur le premier historien qui sonnerait à sa grille. S’il y eut jamais tableau séquestré, ce fut bien celui-là » (Thuillier, dans Le Figaro, 22 mars 1988). Le saint est identifié par la lance qu’il tient, représentée en raccourci. C’est la lance de son martyre d’après La Légende dorée de Jacques de Voragine : le saint
meurt percé de coups de lance donnés par les prêtres païens du roi des Indes, Gondolforus. Le livre est un ancien attribut du saint qui remonte aussi au Moyen Âge. Si le tableau se rapproche par le cadrage et l’attitude de la série des Apôtres du musée Toulouse-Lautrec à Albi (le saint Thomas de cette série tient également une lance, mais c’est une copie ancienne), il s’en distingue très nettement par la qualité de la facture, l’harmonie et le classicisme de la composition et la puissance du naturalisme. Relevons la veine gonflée sur le front du saint, sa main gauche osseuse, à la peau ridée et à l’ongle du pouce nettement marqué. Il faut donc supposer
une datation beaucoup plus tardive, sans doute entre 1634 et 1638. La signature très calligraphique, avec la surprenante orthographe fautive «Georguis», est apparentée à celles de La Diseuse de bonne aventure du Metropolitan Museum of Art et du Tricheur à l’as de carreau du Louvre (voir R.F. 1972-8). Jean-Pierre Cuzin a souligné les liens du Saint Thomas avec La Diseuse de bonne aventure, mais il a surtout insisté sur les parentés de style et de facture avec les deux versions
du Tricheur (pour celle du Louvre, voir ci-dessus R.F. 1972-8) : «les mains, par exemple, présentent des analogies frappantes. Mais il semble qu’il y ait dans le Saint Thomas quelque chose de plus pictural, une part moins grande prise par les menus éléments graphiques posés du bout du pinceau et plus grande donnée à la touche, moins de pittoresque coloré et plus de solidité dans la construction de volumes fortement découpés entre lumièr et ombre, tous éléments qui feraient davantage penser aux deux Tricheurs» (cf. Cuzin, 1997a, p. 143-144). Comme Pierre Rosenberg, nous ne pensons pas que le tableau s’inscrive dans une
série : on pourrait plus vraisemblablement imaginer que le commanditaire avait Thomas pour saint patron (Rosenberg (P.), 1988, p. 327-329). Le tableau est peint sur une toile moyennement fine comprenant 12× 13 fils au cm2. Il a été anciennement rentoilé à la cire-résine. Il a été restauré par Marie-Alice Belcour en 1988.
Marquis de Ruillié, château de Gallerande, Luché-Pingré près de La Flèche, avant 1940; legs de A. de Ruillié, sa petite-fille, aux Œuvres hospitalières françaises de l’ordre de Malte, 1985 ; acquis avec l’aide d’une souscription publique et de la Société des Amis du Louvre, et grâce au legs universel de Mme Granday-Prestel, 1988
Commentaire
Le tableau a été découvert par Madeleine Pré en 1950 au château de Gallerande dans la Sarthe. Comme le rapporte Jacques Thuillier, la propriétaire «menaçait de lâcher les chiens sur le premier historien qui sonnerait à sa grille. S’il y eut jamais tableau séquestré, ce fut bien celui-là » (Thuillier, dans Le Figaro, 22 mars 1988). Le saint est identifié par la lance qu’il tient, représentée en raccourci. C’est la lance de son martyre d’après La Légende dorée de Jacques de Voragine : le saint
meurt percé de coups de lance donnés par les prêtres païens du roi des Indes, Gondolforus. Le livre est un ancien attribut du saint qui remonte aussi au Moyen Âge. Si le tableau se rapproche par le cadrage et l’attitude de la série des Apôtres du musée Toulouse-Lautrec à Albi (le saint Thomas de cette série tient également une lance, mais c’est une copie ancienne), il s’en distingue très nettement par la qualité de la facture, l’harmonie et le classicisme de la composition et la puissance du naturalisme. Relevons la veine gonflée sur le front du saint, sa main gauche osseuse, à la peau ridée et à l’ongle du pouce nettement marqué. Il faut donc supposer
une datation beaucoup plus tardive, sans doute entre 1634 et 1638. La signature très calligraphique, avec la surprenante orthographe fautive «Georguis», est apparentée à celles de La Diseuse de bonne aventure du Metropolitan Museum of Art et du Tricheur à l’as de carreau du Louvre (voir R.F. 1972-8). Jean-Pierre Cuzin a souligné les liens du Saint Thomas avec La Diseuse de bonne aventure, mais il a surtout insisté sur les parentés de style et de facture avec les deux versions
du Tricheur (pour celle du Louvre, voir ci-dessus R.F. 1972-8) : «les mains, par exemple, présentent des analogies frappantes. Mais il semble qu’il y ait dans le Saint Thomas quelque chose de plus pictural, une part moins grande prise par les menus éléments graphiques posés du bout du pinceau et plus grande donnée à la touche, moins de pittoresque coloré et plus de solidité dans la construction de volumes fortement découpés entre lumièr et ombre, tous éléments qui feraient davantage penser aux deux Tricheurs» (cf. Cuzin, 1997a, p. 143-144). Comme Pierre Rosenberg, nous ne pensons pas que le tableau s’inscrive dans une
série : on pourrait plus vraisemblablement imaginer que le commanditaire avait Thomas pour saint patron (Rosenberg (P.), 1988, p. 327-329). Le tableau est peint sur une toile moyennement fine comprenant 12× 13 fils au cm2. Il a été anciennement rentoilé à la cire-résine. Il a été restauré par Marie-Alice Belcour en 1988.
Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee
Acquisition details
souscription nationale
Acquisition date
date : 1988
Owned by
Etat
Held by
Musée du Louvre, Département des Peintures
Location of object
Current location
Sully, [Peint] Salle 912 - Georges de La Tour et Les frères Le Nain, Salle 912 - Georges de La Tour (1593-1652)
Index
Mode d'acquisition
Bibliography
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 95, ill.coul., n°221
- Paris Sorbonne Université ; Musée Pouchkine (dir.), Les voix du silence. Le Musée imaginaire d’André Malraux, cat. exp. (Moscou (Fédération de Russie), Musée d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine, du 30 novembre 2016 au 16 février 2017), Moscou, Pareto-Print, 2016, p. 208, 209, ill. coul., n°10
- Chefs-d'œuvre des musées nationaux français - Obras Primas da Pintura dos Museus Nacionals de França - Masterpieces of Painting from French National Museums, cat. exp. (Macao (Chine), Macao Museum of Art, 27 juin - 7 septembre 2014), Macau / Paris, Musée d'Art de Macau / Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2014, p. 56, 57, ill. coul., n°7
- Merlini, Valeria; Salmon, Dimitri; Storti, Daniela (dir.), Georges de La Tour à Milan: L'Adoration des bergers, Saint Joseph charpentier, cat. exp. (Milan, Palazzo Marino, 26 novembre 2011 - 8 janvier 2012), Milan, Skira, 2011, p. 23; 52; 57; 64, fig. 44; fig. 50
- Chefs-d’œuvre ?, cat. exp. (Metz, Centre Pompidou-Metz, 12/05/2010 - 29/08/2010), Metz, Centre Pompidou-Metz, 2010,
- Georges de La Tour, cat. exp. (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 3 octobre 1997 - 26 janvier 1998), Paris, R.M.N., 1997, p. 142-145, p. 143 (coul.), p. 145 (détail), n° 25
- Pétry, Claude ; Thuillier, Jacques (dir.), L'art en Lorraine au temps de Jacques Callot, cat. exp. (Nancy, musée des Beaux-Arts, 13 juin - 14 septembre 1992), Paris, Réunion des musées nationaux, 1992, p. 244-245, n° 70
- Rosenberg, Pierre ; Mojana, Marina, Georges de La Tour. Catalogue complet des peintures, Paris, Bordas, 1992, p. 50, p. 51 (coul.), p. 52 (détail), n° 18
- Foucart, Jacques (dir.), Musée du Louvre. Nouvelles acquisitions du Département des Peintures (1987-1990), Paris, R.M.N., 1991, p. 78-80
- Thuillier, Jacques, Tout l'oeuvre peint de Georges de La Tour, Paris, Flammarion, 1973, p. 91-92, n&b, n° 27
Exhibition history
- Les voix du silence. Le Musée imaginaire d’André Malraux., Moscou (Fédération de Russie), Musée d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine, 30/11/2016 - 12/02/2017
- Dix chefs-d'œuvre des musées nationaux français, Macao (Chine), Macao Museum of Art, 27/06/2014 - 14/09/2014, étape d'une exposition itinérante
- Chefs-d'œuvre ?, Centre Pompidou-Metz, 12/05/2010 - 12/09/2011
- Le Saint Thomas de Georges de La Tour à San Francisco, San Francisco (Etats-Unis), Fine Arts Museums of San Francisco, 28/04/2007 - 28/06/2007
- Georges de La Tour, Paris (France), Galeries nationales du Grand Palais, 01/10/1997 - 26/01/1998
- Amis du Louvre, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 01/04/1997 - 21/07/1997
- Georges De La Tour and his world : masterpieces in focus, Fort Worth (Etats-Unis), Kimbell Art Museum, 01/02/1997 - 10/05/1997, étape d'une exposition itinérante
- Georges De La Tour and his world : masterpieces in focus, Washington (Etats-Unis), National Gallery of Art, 06/10/1996 - 05/01/1997, étape d'une exposition itinérante
- Des Collections royales au Grand Louvre, Yokohama (Japon), Museum of Art, 22/05/1993 - 25/07/1993, étape d'une exposition itinérante
- Des Collections royales au Grand Louvre, Kobé (Japon), City Museum, 20/03/1993 - 09/05/1993, étape d'une exposition itinérante
- L'art à la Cour de Lorraine au temps de Jacques Callot, Nancy (France), Musée des Beaux-Arts, 15/06/1992 - 15/09/1992
- Nouvelles acquisitions du département des peintures, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 07/11/1991 - 18/02/1992
- Hommage aux donateurs, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 04/04/1989 - 21/08/1989
Last updated on 22.03.2022
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