L'évanouissement d'Esther

Numéro principal : INV 3500
Autre numéro d'inventaire : MR 1377

Département des Peintures

Coypel, Antoine (Paris, 1661 - Paris, 1722)
France École de

Titre : L'évanouissement d'Esther
Autre titre : Esther devant Assuérus

Hauteur : 1,05 m ; Hauteur avec accessoire : 1,39 m ; Largeur : 1,37 m ; Largeur avec accessoire : 1,715 m ; Epaisseur avec accessoire : 9,5 cm

huile sur toile

4e quart du XVIIe siècle (1697)

Historique:
Collection de Louis XIV, 1697, don de A. Coypel au roi par l’entremise de Édouard Colbert de Villacerf (1628-1699), surintendant des Bâtiments (cf. C.B.R., [1664-1715] éd. 1881-1901) ; présenté brièvement dans le Petit Appartement du roi au château de Versailles avant d’être mis en magasin le 16 janvier 1698 (inventaire Paillet du 1er mars 1690 : A.N., O1 19647-21 ; il s’y trouve encore en 1709 (« cabinet des Tableaux » désigne le magasin : cf. Engerand, 1899)) ; galerie d’Apollon, Paris, 1749 (cf. Dezallier d’Argenville (A. N.), 1749) ; palais du Luxembourg, Paris, 1750 (présenté dans la salle du Trône ; cf. Bailly, 1751) ; au Louvre en 1785 (inventaire Duplessis, fol. 18) ; envoyé au musée spécial de l’École française au château de Versailles, 1797 (cf. Cantarel-Besson, 1992) ; Grand Trianon, vers 1810 (A.M.N., 1 DD 18, École Française III, fol. 418) ; transféré au Louvre le 27 décembre 1820 (A.M.N., *P12, Versailles 1799-1833, fol. 101).

Commentaire:
Donné à Louis XIV par l’intermédiaire du surintendant des Bâtiments, Édouard Colbert de Villarcerf, en 1697. Coypel reçoit 2 000 livres de gratification (cf. C.B.R., [1664-1715] éd. 1881-1901). En mars 1699, dans une lettre à Nicodème Tessin, surintendant des Bâtiments du roi de Suède, Daniel Cronström précise que le roi a jugé le tableau « digne d’une place dans sa Petite Galerie, où il n’y a de tableaux modernes que Le Brun et Mignard » (cf. Weigert et Hernmarck, 1964). Coypel présente la composition au Salon de 1704 (cf. Brême et Lanoë, 2013). Pour la figure d’Esther, l’artiste s’est inspiré d’une vignette gravée par Sébastien Leclerc d’après un dessin de Charles Le Brun pour le livret de la pièce de Racine en 1689. Par le mouvement des personnages rassemblés autour d’Esther, par la rhétorique des gestes, par la richesse des tissus, Coypel s’inspire encore davantage de Rubens que de Le Brun. L’émotion de la scène fait écho à la tragédie de Racine composée en 1689 à la demande de Mme de Maintenon, l’épouse morganatique de Louis XIV, pour les jeunes filles nobles éduquées à la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr. Le souverain perse Assuérus a épousé Esther par amour, sans savoir qu’elle était juive. Alors que son favori, Aman, ennemi d’Esther et des Hébreux du royaume, obtient leur condamnation, Esther se présente devant le roi et s’évanouit (acte II, scène 6). Elle annonce ensuite au roi qu’elle est juive elle-même et obtient la grâce des Hébreux, tandis qu’Aman est mis à mort par le peuple. En 1717-1718, Antoine Coypel a peint le carton de tapisserie d’après son tableau (voir INV. 3501). Le tableau du Louvre a été refixé localement à la cire-résine par Yves Lepavec en 1989 (N. Milovanovic, 2021).

Louis XIV, roi de France
Coypel, Antoine, Donateur, 1697

entrée - Collection de Louis XIV

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

entrée - Collection de Louis XIV