Adonis mort, avec son chien

Numéro principal : RF 1994 10

Département des Peintures

La Hyre, Laurent de (Paris, 1606 - Paris, 1656)
France École de

Ancienne Attribution : Desubleo, Michele (Maubeuge, 1602 - Parme, 1676)

Titre : Adonis mort, avec son chien

Hauteur : 1,09 m ; Hauteur avec accessoire : 1,275 m ; Largeur : 1,48 m ; Largeur avec accessoire : 1,61 m

huile sur toile

2e quart du XVIIe siècle (vers 1628 - 1630)

Historique
Inventaire des biens de Philippe Humbelot, mère de l’artiste, 15 février 1638, no 21 ; inventaire des biens de Laurent de La Hyre, 27 janvier 1657, no 13. – Vente Stockholm, Bukowskis, 24 mai 1994, no 323 (attribué à Michele Desubleo) ; acquis à cette vente.

Commentaire
Il s’agit d’une oeuvre de jeunesse de La Hyre qui peut être rapprochée de l’Hercule et Omphale conservé au Kurpfälzisches Museum à Heidelberg, mais également de La Tuile du Louvre (voir R.F. 1989-25) et des Deux chiens dans un paysage du musée des Beaux-Arts d’Arras (daté de 1632). Toutes ces oeuvres sont marquées par le maniérisme bellifontain. Ici, le cadrage accentue la monumentalité de la figure d’Adonis. Le chien, à droite, ajoute une touche naturaliste saisissante. Doté d’un magnifique pelage, l’animal paraît issu du croisement d’un dogue et d’un chien courant (cf. Foucart-Walter, 2007b). Il pourrait s’agir du propre chien de La Hyre, qui se serait lui-même représenté en Adonis (cf. Loire, 1998, note 40 p. 56). Cette hypothèse d’un caractère très personnel de la composition est appuyée par
l’identification très probable du tableau du Louvre avec celui mentionné dans l’inventaire des biens de la mère de l’artiste, Philippe Humbelot, le 15 décembre 1638 : « no 21 item, quatre tableaux […] le dernier un Adonis mort ». C’est certainement le même tableau que l’on retrouve dans l’inventaire après décès de La Hyre dressé le 27 janvier 1657 : « no 13 item un tableau peint sur toile sans bordure côté 13 sur lequel est représenté un Adonis mort avec son chien prisé 40 livres » (cf. Loire, 1998, notes 12 et 13, p. 55).On ne peut exclure une relation avec le poème mythologique du cavalier Giambattista Marino L’Adone (Adonis), publié en italien à Paris en 1623. Le tableau de La Hyre constitue en effet une sorte d’équivalent visuel de la poésie voluptueuse du Cavalier Marin : « Et la mort paraît belle en un si beau visage » (G. Marino, L’Adone, chant XVIII). Dans les Métamorphoses (livre X, v. 710-739), Ovide a donné la version la plus célèbre de ce mythe du jeune chasseur Adonis, aimé par Vénus, qui est tué par un sanglier lors d’une chasse, puis pleuré par la déesse. On peut faire le rapprochement avec la Mort d’Adonis de Nicolas Poussin, tableau peint vers 1627 et conservé au musée des Beaux-Arts de Caen. Une datation de l’Adonis mort de La Hyre vers 1628-1630 nous paraît plausible. Le tableau de La Hyre est peint sur une toile comprenant 11 × 12 fils au cm2 (C2RMF, F12095, rapport no 3481). Il a été restauré en support par Alain Lepavec et en couche picturale par Nathalie Pincas en 1995-1996.

achat en vente publique

date de vente publique : 25/05/1994 (à Stochholm)

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

achat en vente publique