Habitation entourée d'arbres ; fileuse et jeune garçon ; allégorie

RF 29344, 31
vol.26, p.12

Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures

Saint-Aubin, Gabriel de (1724-1780)
Ecole française

Habitation entourée d'arbres ; fileuse et jeune garçon ; allégorie

Edmond et Jules de Goncourt, L'Art du dix-huitième siècle, VIe et VIIe fascicules, Les Saint-Aubin, Paris, Quantin, 1882 (3e édition).
Émile Dacier, Gabriel de Saint-Aubin. Peintre, dessinateur et graveur (1724- 1780). I. L'Homme et l'oeuvre, Paris et Bruxelles, Van Oest, 1929.
Émile Dacier, Gabriel de Saint-Aubin. Peintre, dessinateur et graveur (1724- 1780). II. Catalogue raisonné, Paris et Bruxelles, Van Oest, 1931, p. 214-217, n° 1105.
Émile Dacier, Musée du Louvre. Collection de reproduction de dessins... XVIII. Le « livre de croquis » de Gabriel de Saint-Aubin, Paris, Musées nationaux, 1943.
E. Dacier in Revue des Beaux-Arts de France, 1944, IX, p. 147-154.
Colin B. Bailey, Kim de Beaumont, Suzanne Folds McCullagh, Christophe Leribault, Pierre Rosenberg, Marie-Catherine Sahut et Perrin Stein, Gabriel de Saint-Aubin 1724-1780, catalogue d'exposition (Paris, musée du Louvre, 2008), Paris, Somogy, 2008.
Xavier Salmon, Le Livre de croquis de Gabriel de Saint-Aubin, Carnets et albums, reproduction en fac-similé de l'album, accompagnée d'une étude, Paris, Louvre éditions, Milan, Officina Libraria, 2017 ; p. 32-33 du volume d'étude : Opéra-comique en un acte dont le livret fut écrit par Sedaine et la musique composée par Monsigny, Rose et Colas fut joué pour la première fois au Théâtre-Italien le 8 mars 1764. Le croquis de Saint-Aubin illustre la scène XII, au cours de laquelle Colas s'est introduit dans la chambre de Rose en l'absence de son père. Cherchant à sortir par la lucarne, il la trouve fermée et doit demeurer perché sur « une cheville » (une potence) où sont posées une selle et sa bride. Mathurin, le père de Rose, entre à cet instant. Dans la scène XIII, Rose chante une ariette dans laquelle elle indique à Colas de « remonter ses jambes, car on les voit ». Le jeune homme perd alors l'équilibre et tombe. Sedaine et Gabriel de Saint-Aubin cultivaient des liens d'amitié. En 1760, l'artiste avait donné le dessin du portrait-frontispice de son Recueil de poésies. Il en fit à nouveau de même en 1761 pour le frontispice destiné à l'édition de l'opéra-comique On ne s'avise jamais de tout, mais qui ne fut pas gravé. Le musée Condé à Chantilly conserve l'exemplaire du Recueil de poésies de Sedaine ayant appartenu à Gabriel de Saint-Aubin. Il comprend en marge de nombreux dessins et des annotations de la main de l'artiste.
Alexandre Lafore, "En feuilletant Saint-Aubin, chroniqueur du Paris des Lumières" in Grande Galerie, juin - août 2017, n° 40, p. 104.
Pour la provenance de l'album, voir H. Meyer et B. Donon, "Recherche de provenances au département des Arts graphiques", dossier "Acquisitions du Louvre de 1933 à 1945", dans 'Grande Galerie. Le Journal du Louvre', hors-série n°5 : "La recherche au musée du Louvre 2020", juin 2021, p. 26-29.

Description de l'album :
Titre : Livre de croquis
Dimensions : H. 18,7 cm ; L. 12,8 cm ; épaisseur 2 cm. Format in-8°
Support : papier vergé de grammage variable, entre 90 et 120 g / m² selon les feuillets
Reliure de plein veau marbré du XVIIIème siècle avec encadrement des plats à l'aide d'un filet simple poussé à froid, dos long orné poussé à l'or et une pièce de titre sur maroquin rouge « RECUEI », fleuron floral à chaque caisson, filet de délimitation des caissons continu et pointillé, couture sur deux ficelles de chanvre, tranchefile en tête sur bâtonnet de papier probablement pékinée rose et bis, dans un étui cartonné de papier marbré.
108 pages de papier vergé à la forme provenant du même moulin à papier avec à plusieurs reprises le filigrane décrivant une cloche surmontée d'une couronne (feuillets 11, 27, 33, 39, 59), la contremarque fragmentaire « MOYE », « F B », « DES », et « ON » (feuillets 23, 53, 69, 71) et la date 1754 sur le feuillet 95.
Sur le premier folio on lit le titre suivant : 'LIVRE / DE CROQUIS / DE / GABRIEL DE ST. AUBIN / PEINTRE. / 1760-1778'.

H. 0,182 m ; L. 0,123 m

En moitié supérieure de la page, au crayon, vue arborée avec un édifice (peut-être l'orangerie des Tuileries).
En moitié inférieure de la page, au crayon noir, pinceau et encre rose violacée, et rehauts de lavis gris, à gauche, une jeune fille, debout près d'un rouet, faisant un geste de la main vers un jeune homme juché au-dessus d'elle sur une selle posée sur une potence. Annoté à la plume et encre grise : pour Rose et Colas. À droite, à la plume et encre brune avec rehauts de lavis rose, figure d'Apollon lauré, et à la pierre noire, jeune femme de profil à gauche avec un petit chien. Annoté à la plume et encre brune à droite de la fenêtre : le / philosophe / sans le / scavoir / la Reine de / golconde / le Roi et le / fermier / la gageure / imprévue, et en-dessous : drames / Sedaine / secrétaire pr(incipal ?) / de l'acad(emie) / 1768

vers 1759/1778

Le carnet serait resté dans la famille Saint-Aubin après la mort de Gabriel en 1780 (cf. Dacier, 1943) - Camille Groult (1837-1908) ; puis son fils, Jean Groult (1868-1951), vente, Paris, Drouot, 20 novembre 1941, lot n° 26, comme SAINT-AUBIN (Gabriel Jacques de), Très précieux recueil de dessins, connu sous le nom de Livre de croquis de Gabriel de Saint-Aubin.; le crédit alloué aux Musées nationaux (cf. le PV du comité consultatif du 19 novembre 1941 qui indique la somme de 400 000 francs) pour tenter l'acquisition est insuffisant face à l'adjudication remportée par le marchand parisien César Mange de Haucke (1900-1965), 860 000 francs sans les frais. Le carnet faisant l'objet d'une procédure de classement, Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux ayant consulté l'acheteur, reçoit sa proposition au prix, irrévocablement fixé de 1 500 000 francs, le comité, à l'unanimité, vote l'achat (cf. le PV du comité consultatif du 26 novembre 1942, dans ce compte-rendu, il est indiqué que les Musées nationaux disposaient à la vente de 600 000 francs).

Dernière provenance : Mange de Hauke, César

achat

1942

Golconde

Sedaine, Recueil de poésies - Monsigny, Rose et Colas (Opéra)

encre grise - lavis brun - pierre noire - pinceau - mine de plomb - plume