Vierge à l'Enfant, entre saint Jean et saint Luc peignant son portrait

INV 9966, Recto
NIII 3476
MA 3295
vol.5, p.32

Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures

Cousin, Jean, dit le Père (vers 1490-vers 1560)
Ecole française
(Béguin, Sylvie (note ms))

ANONYME ITALIEN XVIè s
Bordon, Paris (1500-1571)

NERONI Bartolommeo (vers 1505/1510-1571), attribué à
(Pouncey, Philip (note ms))

Vierge à l'Enfant, entre saint Jean et saint Luc peignant son portrait

Une annotation au verso de l'ancien montage attribuait ce dessin à Paris Bordone, proposition retenue aussi par Morel d'Arleux (Inv. ms). D'un anonyme italien du XVIè siècle selon F. Reiset (Inv. ms), ce dessin a été rendu à Jean Cousin le père par S. Béguin (note ms au verso du montage). D. Cordellier a identifié une copie de ce dessin autrefois dans la collection Julius S. Held et aujourd'hui à la National Gallery of Art de Washington (Inv. 1983.74.8). A rapprocher d'une feuille conservée à Vienne (Graphische Sammlung Albertina, inv. n° 2001).
« Anciennement attribuée à Pâris Bordon, cette étude a été rendue, sur suggestion de Sylvie Béguin, à Jean Cousin le Père, dont on retrouve la manière sèche et vigoureuse, accentuée par un réseau de hachures libres. Le décor, construit en plans strictement parallèles, est animé par la présence axiale d'un arbre pleureur au tronc noueux, typique de l'artiste, et, à l'arrière-plan, par des évocations antiquisantes, dans la veine des romanistes. La présence de multiples angelots peut aussi faire écho aux interprétations peintes et surtout gravées du « Repos pendant la fuite en Egypte » de Lucas Cranach (1). S'y surimposent des réminiscences italiennes, notamment pour ces anges/putti issus des « Jeux d'enfants » conçus à Rome dans l'orbite de Raphaël. Le dessin témoigne en outre de la fortune de « La Charité » d'Andrea del Sarto (Paris, musée du Louvre), présente dans les collections royales depuis 1518, auprès des français et en particulier de Cousin, à l'image du panneau de Montpellier ou de l'eau-forte de la collection Georg Baselitz. Ce syncrétisme, entre allégorie païenne de la fertilité et de l'abondance et métaphore chrétienne de la foi et de la charité, semble avoir rencontré un certain succès dans le contexte érudit et sophistiqué de l'esthétique bellifontaine, comme le montrent « L'Allégorie » de Cannes (2) ou une « Sainte Famille » de l'Albertina (inv. 2001). Le dessin du musée du Louvre paraît lui aussi avoir été bien connu. Il a été directement interprété par Cousin Fils (Washington, National Gallery of Art, 1983.74.8) et cité dans de nombreux vitraux. (3). La beauté idéale de la figure frontale de la Vierge semble avoir aussi retenu l'attention de François Marchand dans sa « Fuite en Egypte » (cat.30 p.132), l'un des reliefs du tour de cœur de Notre-Dame de Chartres, en partie exécuté à partir de dessins du père (4). Ce dernier lien pose ainsi la question d'un style « cousinesque » en sculpture. ».
(1. colloque, Paris, 2013, p.97 ; 2. Cannes, musée de la Castre, inv.2006.0.647 ; 3. colloque, Paris, 2013, p.115 ; colloque, Paris, 2013, p.133) (M. Gianeselli, 2020).

Bibliographie :
« Selection from the Drawing collection of Mr. et Mrs. Julius S. Held », cat. exp. Binghamton, New York University, 1970, fig. 59
S. Béguin, « I Disegni dei maestri. Il Cinquecento francese », Milan, Fabbri, 1970, p.70
« Dessins italiens de l'Albertina de Vienne », cat. exp., Paris, Musée du Louvre, 1975, voir le n° 50
Dominique Cordellier in « Dessins français du Musée de Darmstadt, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle »,
Dominique Cordellier, Pierre Rosenberg et Peter Märker, cat. exp. Darmstadt, Hessisches Landesmuseum, Graphische Sammlung, Paris, Darmstadt, éd. Gourcuff Gradenigo, 2007, sous n° 3, p.42
« Jean Cousin père et fils : une f amille de peintres au XVIe siècle », colloque, Paris, musée du Louvre et INHA, 15-16 novembre 2001), dir. C. Scailliérez, Paris, 2013, pp. 26, 38, 47, 66, 97, 106, 115, 133, 177-178, 182, 273
M. Gianeselli in « Le Renouveau de la passion. La sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540 », dir. Guillaume Fonkenell, cat. exp. Ecouen, musée national de la Renaissance, 24 novembre 2020 - 12 avril 2021, n°32, p.135 et 237, repr.

H. 0,361 m ; L. 0,295 m

Plume et encre brune, lavis brun-gris, sur papier beige.

Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.3, p.430, chap. : Ecole vénitienne, carton 28. (...) Numéro : 3295. Nom du maître : Bordone, Pâris. Numéro d'ordre dans l'oeuvre du maître : 1er. Désignation des sujets : Saint Luc fait le portrait de la Vierge. Dessin à la plume et lavé. Dimensions : H. 36,5 x L. 29,5cm. Origine : Collection nouvelle.Prix de l'estimation de l'objet : 30francs. Emplacement actuel : Calcographie du Musée Napoléon. Signe de recollement : Vu au crayon. Cote : 1DD35

Lenglier, P. - Saint-Morys

Washington, National Gallery of Art, oeuvre en rapport - Vienne, Albertina, Graphische Sammlung, oeuvre en rapport - Paris, Musée du Louvre, département des peintures, oeuvre en rapport - Cannes, musée de la Castre, oeuvre en rapport - Paris, Cité de l'architecture et du patrimoine, musée des monuments français, oeuvre en rapport

Luc, saint - Vierge Marie - Jean l'Evangéliste, saint - Jésus Enfant - Marchand, François, oeuvre en rapport - Sarto, Andrea del, oeuvre en rapport

Vierge à l'Enfant - Saint Luc peignant la Vierge - Marchand, François, La Fuite en Egypte - Sarto, Andrea del, La Charité - Cranach, Lucas, Le Repos pendant la fuite en Egypte

encre brune - papier beige - lavis brun-gris - plume