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Jametz, vu du Nord

1665
INV 33058, Verso
Département des Arts graphiques
Inventory number
INV 33058, Verso
Former inventory number:
NIII 15632
MA 12514
Handwritten inventory reference:
vol.13, p.361
Collection
Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures
Artist/maker / School / Artistic centre
SILVESTRE Israël (1621-1691)
Ecole française

Description

Object name/Title
Jametz, vu du Nord
Description/Features
Commentaire :
"Situé dans le ressort de l'évêché de Verdun, le village de Jametz, entouré de prairies marécageuses, reçoit au milieu du XVIe siècle une forteresse, ou « château », entourée d'un large fossé alimenté par le Loyson. Formant un carré irrégulier marqué aux angles par une alternance de bastions et de tours circulaires tronquées servant de plates-formes à l'artillerie, celle-ci était dominée en son centre par un donjon. Place forte protestante, Jametz eut à subir un siège d'un an et demi en 1588-1589 au cours duquel la forteresse fut défendue par l'ingénieur militaire Jean Errard de Bar-le-Duc. Lors du traité des Pyrénées en 1659, elle fut réservée au roi de France avec Dun et le duché de Bar. Silvestre la représente peu avant son démantèlement, effectué sur ordre du roi en 1673. Il n'en subsiste aujourd'hui que la forme générale, dessinée par une masse herbeuse recouvrant les ruines. Pour donner cette vue saisissante sur les fortifications, Silvestre se place à l'est, dans le village qu'il décide toutefois d'effacer(1). Seul un des murs de raccordement et quelques maisons sont visibles sur la droite. Silvestre prend soin, en revanche, de dessiner dans le fossé en eau, vraisemblablement peu profond, la double rangée de palissades qui forme un obstacle passif protégeant la base des escarpes contre la mine et la sape. Le point de vue met en valeur le saillant du bastion dit de la Cloche. À gauche se dresse la tour dite boulevard du Brutz, et à droite, au-delà du pont qui mène à la place du village, la tour dite boulevard de la Porte. À l'arrière-plan, à gauche, au-dessus du parapet du mur, on devine le bâtiment des officiers et, à droite, le donjon, lui-même entouré d'une muraille et d'un fossé en eau. Dans l'estampe qu'il grave d'après ce dessin (2), Silvestre reprend scrupuleusement la physionomie du château, mais modifie les abords : les quelques personnes et arbustes rapidement esquissés à la pierre noire font place à un monde de
« petites figures à la Callot » faisant paître leurs troupeaux ou se promenant en barque dans les fossés. L'artiste redessine le relief du premier plan afin d'agrandir l'espace dévolu aux fossés en eau et resserre, à droite, le cadrage, qu'il ferme par de grands arbres qui cachent les maisons. Ces deux derniers artifices renforcent l'image d'une forteresse isolée. Avant l'exposition, la feuille était conservée partiellement collée dans l'album et pliée, ce qui laissait voir sur la partie rabattue un verso dessiné. Son décollage et sa restauration ont permis de retrouver l'ensemble de ce dessin, dans lequel Nicolas Faucherre a reconnu Jametz, vu du nord (3 )(fig. 17). On aperçoit le village à gauche, le boulevard de la Porte, l'éperon et le boulevard du Robin, ensemble dominé par la silhouette caractéristique de la tour du Gouverneur. Sans doute s'agit-il d'un premier relevé, avant que Silvestre ne retienne un point de vue plus audacieux, mais qui l'obligea à masquer le village."
Notes : 1. Voir Sartelet, 1991. 2. Faucheux, 232-24 ; cuivre conservé au musée du Louvre, Chalcographie, no 2219. 3. N. Faucherre, comm. écrite, 20 novembre 2017.
Bibl. : Belin, 1968, no 60. Exp. : Londres, 1977-1978, no 3 (notice par Roseline Bacou) ; Paris, 1984, no 87.
(Bénédicte Gady in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), cat. sous la dir. de Bénédicte Gady & Juliette Trey, n°44 et voir aussi Bénédicte Gady & Juliette Trey p.31).
Description de l'album :
« Soixante-seize feuilles proviennent de l'« album Silvestre » (Inv. 33011 à 33086)(80) .../... il s'agit d'un album factice, manifestement constitué au XVIIIe siècle, en réutilisant une reliure en veau, pleine peau lisse, dont les fers laissent penser qu'elle est d'origine nordique (83). L'examen du dos révèle que la reliure a été prise à l'envers par rapport à l'orientation des dessins dans l'album : les fleurons gravés au fer sont renversés, une étiquette de papier masque le caisson de tête et un cuir a été rapporté sur le septième, vraisemblablement pour cacher un ancien titre. Les pages de l'album portent un filigrane (aigle à deux têtes couronnées) et la contremarque de Thomas Marie Dupuy, famille de papetiers de Riom, moulin Grand-Rive à Ambert, actif de 1725 à 1778 (84).../...L'album est entré dans les collections royales à une date inconnue et se trouvait au Louvre pendant la Révolution (85). .../...la plupart des dessins du volume ont d'abord été collés sur une feuille ou sur des bandes de papier bleu, papier ensuite fixé sur la page d'album. L'examen révèle plusieurs étrangetés : les bandes bleues n'entourent que la partie collée des dessins pliés, dont la partie repliée présente des traces d'anciens collages ; certains dessins recto-verso sont attachés par une charnière au papier bleu alors qu'ailleurs c'est le papier bleu lui-même qui est mobile pour donner accès à un dessin collé sur son verso. ../...Depuis la Révolution, les dessins de l'album ont fait l'objet de traitements variés : cer- tains feuillets en ont été détachés, puis réintégrés ou non), d'autres ôtés après découpe des pages d'album, puis réintégrés ou non. Dans certains cas, les bandes de papier bleu ont même été refaites. Tous souffraient d'un empoussièrement dû au caractère non compact de l'album. Le tiers des dessins, de dimensions supérieures à celles de l'ouvrage, avaient dû être pliés lors de sa confection, ce qui créait des zones de fragilité au niveau des pliures et des zones de frottement sur le motif.../... C'est probablement aussi lors de la constitution de l'album que des dessins qui n'en formaient qu'un autrefois ont été coupés et séparés .../... Enfin, le collage des feuilles dans l'album s'était parfois fait sans égard pour la présence de dessins sur leur verso, parfois à demi cachés , parfois entièrement."
Notes : 83. Nous remercions Valentine Dubard et Peter Fuhring pour leurs observations éclairantes sur l'album. Les dimensions de l'album sont H. 47,5 ; L. 64 ; ép. 8,5 cm. 84. Raymond Gaudriault & Thérèse Gaudriault, Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1995, p. 79, signalé par Valentine Dubard. 85. Lorsque Morel d'Arleux dresse l'inventaire Napoléon, il mentionne le volume comme provenant de la collection ancienne (AMN 1 DD 40, vol. 8, p. 1573).
(Bénédicte Gady & Juliette Trey, in "La France vue du Grand Siècle. Dessins d'Israël Silvestre (1621-1691)" (Paris, musée du Louvre, 15 mars - 25 juin 2018), pp. 26-31).

Physical characteristics

Dimensions
H. 0,392 m ; L. 0,892 m
Materials and techniques
Graphite.

Places and dates

Date
1665

History

Object history
Inventaire du musée Napoléon :
Inventaire du Musée Napoléon. Dessins. Vol.8, p.1573, chap. : Ecole française, Volume 3. (...) Numéro : 12514. Désignation des sujets : Volume 3 n° 34 à l'encre. Ce volume est de forme oblongue et relié en veau. Cote : 1DD40

Location of object

Current location
Réserve des grands albums
Album Silvestre Israël
Folio 47rapporté au recto

The artwork can be seen by appointment in the Louvre's Prints and Drawings Study Room.
Last updated on 06.09.2021
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