Portrait d'Ulrich Varnbüler

680 LR/ Recto
13035
vol.1, p.37

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

Dürer, Albrecht (1471-1528), gravé par
Ecole allemande

Portrait d'Ulrich Varnbüler

Ulrich Varnbüler protonotaire de la Chambre Impériale de justice et humaniste, était un ami proche de Dürer. Cette épreuve rarissime et peu connue du portrait de Varnbüler, (Thausing, 1878, p. 482), sans doute mise en couleurs vers la fin du XVIe siècle comme en témoigne l'état de la planche de trait, montre qu'il existait, en Allemagne comme aux Pays-Bas, une demande pour des gravures coloriées de Dürer. L'estampe originelle, repassée à la gouache et à l'aquarelle dans des nuances de rose, violet, rouge, bleu et enluminée d'or, a été transformée en un luxueux portrait destiné à orner un mur, comme le suggère le marouflage du papier. Que Dürer ait souhaité que ses gravures soient produites en noir et blanc n'avait alors pas d'importance : ce sont là toutes les limites de l'estampe, dont les tirages, largement diffusés, échappent nécessairement à l'artiste et dont la matrice peut être réutilisée de manière posthume. Ces deux mises en couleurs différentes (voir 681 LR) et quasi concomitantes laissent entrevoir la complexité du statut de la couleur dans l'estampe à la fin du XVIe siècle, où la gravure en clair-obscur occupe une place à part, entre couleur réaliste et abstraction du noir et du blanc. Le dessin préparatoire à cette xylographie est conservé à l'Albertina à Vienne (inv. 4849. Tietze et Tietze-Conrat, 1938, n° 885). (Séverine Lepape, dans cat. expo. 'Gravure en clair-obscur Cranach, Raphaël, Rubens', Musée du Louvre, Paris, 17 octobre 2018 - 14 janvier 2019, p. 178 à 181, n° 63c)

Bibliographie :

Bartsch, 1808, t. 7, n° 155, p. 163 ; Thausing, 1878, p. 481-482, 506 ; Meder, 1932, n° 256 ; Hollstein German, 1962, t. 7, n° 256, p. 207 ; Strauss, 1973, n° 1, p. 2 ; Schoch, Mende et Scherbaum, 2002, t. 2, n° 256 ; P. Torres in cat. exp. 'Luzes do Norte; Desenhos e gravuras do Renascimento Alemão na Coleção Edmond de Rothschild', Sao Paulo, MASP, 2012, p. 89-90 ; Gnann, dans cat. exp. Vienne, 2013-2014, p. 74-75, n° 22 (avec bibliographie complète) ; Grebe, dans Stinjman et Savage, 2015, p. 177-179.

M. Deldicque, C. Vrand, "Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance" (expo., Château de Chantilly, 04/VI-02/X/2022), Chantilly, musée Condé, 2022, p. 271.

H. 0,43 m ; L. 0,325 m

Gravure sur bois coloriée et marouflée sur toile.
État II/III
Le parchemin à droite de Varnbüler contient cette phrase en latin : 'Albertus Durer Noric(u)s hac imagine Ulrichum cognom(en)to Varnbuler, Ro.Caesarei Regiminis in Imperio a secretis, simul(ar) chigrammateum, ut quem amet unice, etiam posteritati (vul)t cognitum reddere, c(olere) que conatur'.

Vers 1600

Ambroise Firmin-Didot (1790-1876), sa marque au verso (L. 119) ; sa vente, Paris, 24 avril 1877, n° 359, achat par Louis Clément pour 500 francs ; baron Edmond de Rothschild (1845-1934) ; don au musée du Louvre en 1935.
Œuvre conservée dans le portefeuille n°46 du baron Edmond de Rothschild jusqu'en 2016.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Firmin-Didot, Ambroise

Vienne, Albertina, Graphische Sammlung, oeuvre en rapport

Varnbuler, Ulrich

portrait

marouflé sur toile - gravure sur bois (coloriée)