Costume d'estafier de la brigade et de la quadrille des Zégris dans le « Carrousel des galans maures de Grenade »

1548 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(La Gorce, Jérôme de, 1986)

ANONYME FRANCAIS XVIIè s
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

Costume d'estafier de la brigade et de la quadrille des Zégris dans le « Carrousel des galans maures de Grenade »

Dessin

Cette figure a été aquarellée sur un mannequin à l'eau-forte utilisé par Berain pour plusieurs spectacles. Sachant que le dessinateur devait livrer quelque cent trente modèles de costumes différents, et ce, suffisamment à l'avance pour laisser aux artisans qu'il coordonnait le temps de les confectionner, on comprend l'utilité de ce raccourci de production. Les contemporains ont souligné la prodigieuse diversité à laquelle Berain était parvenu en variant autant de personnages d'une même nation. À l'intérieur de chaque brigade, il s'ingénie à donner une identité propre aux estafiers, aux pages et aux chevaliers, unifiés toutefois par la couleur, ce qui permettait au spectateur éloigné de bien distinguer les « équipes » sur le terrain. Cet estafier peut être identifié par la description distribuée aux spectateurs : il porte une « demi-veste ouverte de plusieurs basques en pointe, et séparées par devant, sous laquelle on voit une manière de chemise de toile d'argent, et rayée de vert [...] qui descend plus bas que la veste », terminée par « une riche campane d'or » et dont les manches sont « fort larges, et serrées avec plusieurs riches bracelets ». Le « turban est d'une étoffe pareille [...] et garni de plumes blanches et vertes ». L'annotation « vert et or », visible sur une copie mise au propre par l'atelier de Berain en 1694 (Stockholm, Nationalmuseum, NMH THC 5434), confirme qu'il s'agit bien des couleurs de cette brigade. L'artiste reprend des détails galants de ses costumes du Triomphe de l'Amour (1681), comme ici la demi-veste à pointe portée par le berger Endymion. Un rare habit de carrousel ayant survécu aux aléas du temps, confectionné en 1685 pour Christian V du Danemark, montre une pareille coupe (Copenhague, Collections royales du Danemark, Château de Rosenborg, inv. 7.232-233). (M. Bouffard dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 76-77, cat. 14a, p. 142 note 2; V. Fernandez Masaguer p. 13 et p. 42).
Voir aussi :
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 109 ;
Jérôme de La Gorce, "Le premier grand spectacle équestre donné à Versailles : Le Carrousel des galants maures », dans Daniel Roche (dir.), Les Écuries royales du XVIe au XVIIIe siècle, Association pour l'Académie d'art équestre de Versailles et Château de Versailles, 1998, p. 276-285., Versailles,1998, p.279, 282.

H. 0,225 m ; L. 0,173 m

Plume et encre brune, lavis gris et aquarelle sur une silhouette à l'eau-forte, traces de pierre noire.

Vers 1685

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Stockholm, Nationalmuseum, oeuvre en rapport - Copenhague, château de Rosenborg, oeuvre en rapport

Carrousel des Galants Maures de Grenade - costume de carrousel

encre brune - lavis gris - aquarelle - eau-forte - plume - traces de pierre noire