Costume pour les estafiers des Gomèles de la quadrille des Zégris pour le « Carrousel des galans maures de Grenade »

1563 DR/ Recto
vol.1, p.14

Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild

BERAIN Jean I (1640-1711)
Ecole française
(La Gorce, Jérôme de, 1998)

ANONYME FRANCAIS
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

Costume pour les estafiers des Gomèles de la quadrille des Zégris pour le « Carrousel des galans maures de Grenade »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV

Dessin

Connu par une réplique conservée dans la collection Edmond de Rothschild (1559 DR), ce projet pour l'estafier de Gomèles offre la particularité de révéler pour un participant à pied un costume témoignant de l'influence des modes du passé. On retrouve ce même goût susceptible de rappeler l'époque chevaleresque des tournois dans les costumes d'un trompette et d'un page à cheval, qui portent pour ce carrousel des épaulettes en demi-cercles et des culottes ornées de taillades bouffantes ou de crevés au niveau des genoux. On remarque ici que cet effet décoratif se situe au même emplacement. Donneau de Visé (1685, p. 20-22) indique que ces habits « sont faits par taillades brodées d'argent, sur du satin cramoisy », au travers desquelles on voyait « une chemise de toile d'or ». Pour la coiffure, il remarque également des « taillades [...] garnies de pierreries et de plumes cramoisy et blanc ». Berain a cependant l'idée judicieuse de répartir les couleurs sur de larges bandes blanches et rouges, introduites en biais de manière à éviter toute monotonie. Pour ces estafiers, il précise qu'ils « ont de petites basques et une manière de capot qui leur sert de coiffure, le tout cramoisy et blanc, et par bandes ». Ici, il ne se prive pas d'associer sa culture historique à celle de l'ornemaniste. Ce dessin est tracé sur un mannequin souvent utilisé par Jean Berain pour des combattants, notamment pour le ballet du 'Triomphe de l'Amour' (1681) et le 'Carrousel des galans maures de Grenade' (1685). On peut voir cette silhouette dans le même sens sur d'autres dessins (1559 DR, 2385 DR) ou en contrepartie (1564 DR et 2346 DR) . (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 78-81, cat. 15 c; p. 56, note 4 p. 134, note 1; p.166-167 note 7; V. Fernández Masaguer p. 13 et 42).
Voir aussi :
La Gorce, "Le premier grand spectacle équestre donné à Versailles : Le Carrousel des galants maures », dans Daniel Roche (dir.), Les Écuries royales du XVIe au XVIIIe siècle, Association pour l'Académie d'art équestre de Versailles et Château de Versailles, 1998, p. 276-285., Versailles,1998, p.285

H. 0,236 m ; L. 0,218 m

Plume et encre brune, lavis gris, aquarelle, et traces de pierre noire sur une silhouette à l'eau-forte.
Filigrane au colombier à la pigeonne (Proche de Gaudriault, 1995, no 363).
Annotations de la main de l'artiste à moitié effacées, à gauche : bort noir ; à droite : moire d'argan / bande cramoisy / bordé d'un agréman.

1685

Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.

Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de

don

1935

Donneau de Visé, Jean+

Carrousel des Galants Maures de Grenade - costume de carrousel

encre brune - lavis gris - aquarelle - eau-forte - plume - traces de pierre noire