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Entrée d'Alexandre dans Babylone
1664 / 1665 (3e quart du XVIIe siècle)
INV 2898 ; MR 1919
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 914
Aile Sully, Niveau 2
Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 2898
Autre numéro d'inventaire : MR 1919
Autre numéro d'inventaire : MR 1919
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Entrée d'Alexandre dans Babylone
Autre titre : Le Triomphe d'Alexandre
Autre titre : Le Triomphe d'Alexandre
Description / Décor
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 4,5 m ; Largeur : 7,07 m ; Largeur avec accessoire : 7,52 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
3e quart du XVIIe siècle (vers 1664 - 1665)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Collection de Louis XIV
Commentaire
Le tableau était terminé avant 1665, puisqu’il se trouvait alors à la manufacture des Gobelins où il a été vu par le Cavalier Bernin : « Il a vu après les deux grands tableaux de la Bataille du Granique et du Triomphe d’Alexandre » (cf. Chantelou, éd. 2001, p. 243). La composition montre le triomphe d’Alexandre après sa victoire décisive contre Darius III à Arbelles (331 av. J.-C.) et son entrée à Babylone. Le Brun paraît avoir encore suivi le récit de Quinte-Curce, De la vie et des actions d’Alexandre le Grand : « Le roi fit marcher le peuple à la queue de son infanterie et au milieu de ses gardes, entra sur un char dans la ville, et de là au palais comme en triomphe » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 256-257). Le Brun a imaginé les jardins suspendus de Babylone, l’une des merveilles du monde, d’après le récit de Quinte-Curce qui les décrit « aussi hauts que le faîte des murailles. Les arbres y sont aussi grands et droits, et la fraîcheur de l’ombrage les rend
merveilleusement délicieux. Il y a des colonnes de pierre qui soutiennent tout ce faix. Sur ces colonnes sont de grandes terrasses faites de pierres carrées où l’on a jeté force bonne terre, qu’on arrose par des pompes et des aqueducs secrets »(Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 258). D’après le texte de Claude III Nivelon, un élève proche de Le Brun, celui qui donne des ordres au premier plan serait Bagophanès, le « gouverneur de Babylone » qui « avait donné l’ordre de cette
marche triomphale » (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 322). La source serait encore Quinte-Curce, qui écrit : « Les murs de Babylone étaient tout bordés de monde, quoique la plupart fussent sortis au-devant de lui, impatients de voir leur nouveau prince ; entre lesquels Bagophanès, gouverneur de la forteresse et gardien du trésor, pour ne pas témoigner moins d’affection que Mazée, fit joncher les chemins de fleurs, et dresser des deux côtés des autels d’argent, qui ne fumaient pas seulement d’encens, mais de toutes sortes de bonnes odeurs » (Quinte-Curce, trad.Vaugelas, éd. 1661, p. 256). Le Brun a bien représenté les trépieds d’argent tout fumants d’encens et les fleurs disposés sur le chemin d’Alexandre. La composition est d’abord un triomphe à l’antique, avec Alexandre couronné sur son char tiré par deux éléphants. Le Brun a pris soin de représenter la statue monumentale de Sémiramis, à l’entrée des murailles, le sceptre dans une main, et dans l’autre une grenade, symbole de l’unité de l’État. Pour cette figure, il s’est probablement inspiré du type de la Pudicité Mattei, aujourd’hui au Vatican, avec ses longs drapés et
ses bras tenus le long du corps avec grâce. Pour la composition d’ensemble, les sources formelles de Le Brun sont le Triomphe de César de Mantegna, où l’on voit aussi un jeune homme monté sur un éléphant, et certains bas-reliefs antiques, ainsi celui d’Amour et Psyché (appelé aussi Lit de Polyclète) qui appartint à Lorenzo Ghiberti, pour la femme de dos au premier plan à gauche. Le vase monumental qui est transporté sur un brancard évoque les modèles de Polydore de Caravage, mais avec une profusion baroque, et bien sûr le fameux mobilier d’argent pour lequel Le Brun devait donner des dessins peu de temps après l’exécution de cette peinture. Le tableau a été présenté au Salon de 1673 (cf. Loire, 1992b, p. 39). Lydia Beauvais a recensé vingt-neuf dessins en relation avec la composition dans le
fonds du département des Arts graphiques du Louvre (cf. Beauvais, 2000). Le tableau a été gravé en quatre planches par Girard Audran en 1676. Il a été anciennement transposé. Il a été restauré par Pierre Paulet en 1963. Il est également connu sous le titre Le Triomphe d’Alexandre. Pour la suite de l’Histoire d’Alexandre, cf. INV. 2894,INV. 2895, INV. 2897.
Collection de Louis XIV
Commentaire
Le tableau était terminé avant 1665, puisqu’il se trouvait alors à la manufacture des Gobelins où il a été vu par le Cavalier Bernin : « Il a vu après les deux grands tableaux de la Bataille du Granique et du Triomphe d’Alexandre » (cf. Chantelou, éd. 2001, p. 243). La composition montre le triomphe d’Alexandre après sa victoire décisive contre Darius III à Arbelles (331 av. J.-C.) et son entrée à Babylone. Le Brun paraît avoir encore suivi le récit de Quinte-Curce, De la vie et des actions d’Alexandre le Grand : « Le roi fit marcher le peuple à la queue de son infanterie et au milieu de ses gardes, entra sur un char dans la ville, et de là au palais comme en triomphe » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 256-257). Le Brun a imaginé les jardins suspendus de Babylone, l’une des merveilles du monde, d’après le récit de Quinte-Curce qui les décrit « aussi hauts que le faîte des murailles. Les arbres y sont aussi grands et droits, et la fraîcheur de l’ombrage les rend
merveilleusement délicieux. Il y a des colonnes de pierre qui soutiennent tout ce faix. Sur ces colonnes sont de grandes terrasses faites de pierres carrées où l’on a jeté force bonne terre, qu’on arrose par des pompes et des aqueducs secrets »(Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 258). D’après le texte de Claude III Nivelon, un élève proche de Le Brun, celui qui donne des ordres au premier plan serait Bagophanès, le « gouverneur de Babylone » qui « avait donné l’ordre de cette
marche triomphale » (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 322). La source serait encore Quinte-Curce, qui écrit : « Les murs de Babylone étaient tout bordés de monde, quoique la plupart fussent sortis au-devant de lui, impatients de voir leur nouveau prince ; entre lesquels Bagophanès, gouverneur de la forteresse et gardien du trésor, pour ne pas témoigner moins d’affection que Mazée, fit joncher les chemins de fleurs, et dresser des deux côtés des autels d’argent, qui ne fumaient pas seulement d’encens, mais de toutes sortes de bonnes odeurs » (Quinte-Curce, trad.Vaugelas, éd. 1661, p. 256). Le Brun a bien représenté les trépieds d’argent tout fumants d’encens et les fleurs disposés sur le chemin d’Alexandre. La composition est d’abord un triomphe à l’antique, avec Alexandre couronné sur son char tiré par deux éléphants. Le Brun a pris soin de représenter la statue monumentale de Sémiramis, à l’entrée des murailles, le sceptre dans une main, et dans l’autre une grenade, symbole de l’unité de l’État. Pour cette figure, il s’est probablement inspiré du type de la Pudicité Mattei, aujourd’hui au Vatican, avec ses longs drapés et
ses bras tenus le long du corps avec grâce. Pour la composition d’ensemble, les sources formelles de Le Brun sont le Triomphe de César de Mantegna, où l’on voit aussi un jeune homme monté sur un éléphant, et certains bas-reliefs antiques, ainsi celui d’Amour et Psyché (appelé aussi Lit de Polyclète) qui appartint à Lorenzo Ghiberti, pour la femme de dos au premier plan à gauche. Le vase monumental qui est transporté sur un brancard évoque les modèles de Polydore de Caravage, mais avec une profusion baroque, et bien sûr le fameux mobilier d’argent pour lequel Le Brun devait donner des dessins peu de temps après l’exécution de cette peinture. Le tableau a été présenté au Salon de 1673 (cf. Loire, 1992b, p. 39). Lydia Beauvais a recensé vingt-neuf dessins en relation avec la composition dans le
fonds du département des Arts graphiques du Louvre (cf. Beauvais, 2000). Le tableau a été gravé en quatre planches par Girard Audran en 1676. Il a été anciennement transposé. Il a été restauré par Pierre Paulet en 1963. Il est également connu sous le titre Le Triomphe d’Alexandre. Pour la suite de l’Histoire d’Alexandre, cf. INV. 2894,INV. 2895, INV. 2897.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Louis XIV, roi de France, Propriétaire
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XIV
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 914 - Charles Le Brun (1619-1690)
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Lambraki-Plaka, Marina ; Laugier, Ludovic ; Fabre, Côme (dir.), A la recherche de l'immortalité : l'art du portrait dans les collections du Louvre, cat. exp. (Athènes, Pinacothèque nationalePinacothèque Nationale, Musée Alexandros Soutzos, 29/11/2021 - 28/03/2022), Athènes, Athènes : pinacothèque nationale - musée Alexandre Soutsos ; Paris : musée du Louvre, 2021, p. 20
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 109, ill.coul., n°238
- Burchard, Wolf, The sovereign artist: Charles Le Brun and the Image of Louis XIV, Londres, Paul Holberton Publishing, 2016, p. 110-111, 150
- Brassat, Wolfgang, « Scheiterte Le Brun am Fortschritt der Wissenschaft? Neue Thesen zum Parterre d'Eau in Versailles », Kunstchronik, Juin 2013, 66. Jahrgang/ Heft 6, 2013, p. 279-284, p. 279
- Trésors retrouvés des Gobelins, cat. exp. (Paris, "Paris Tableaux" du 7 au 12 novembre 2012), Paris, Mobilier National, 2012, p. 24-27; 44; 48
- Chantelou, Paul Fréart de, Journal de voyage du cavalier Bernin en France, ed. Macula, 2001, p. 243
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 41, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 212, 281, fig. 452, n° 452
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 232
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 155, n° 513
- Loire, Stéphane, « Le Salon de 1673 », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, (1992) 1993, p. 31-68, p. 39-40, fig. 3, [4]
Dernière mise à jour le 09.02.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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