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La bataille d'Arbelles
1668 / 1669 (3e quart du XVIIe siècle)
INV 2895 ; MR 1916
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 914
Aile Sully, Niveau 2
Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 2895
Autre numéro d'inventaire : MR 1916
Autre numéro d'inventaire : MR 1916
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : La bataille d'Arbelles
Description / Décor
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 4,7 m ; Largeur : 12,65 m ; Largeur avec accessoire : 12,9 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
3e quart du XVIIe siècle (vers 1668 - 1669)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Collection de Louis XIV.
Commentaire
La date du tableau de La Bataille d’Arbelles peut être déduite d’une conférence de Sébastien Bourdon, sur le thème de la lumière, donnée à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 9 février 1669 (d’après la version transmise par Pierre Jean Mariette ; cf. Bourdon (1669) dans Mérot, 1996, p. 173-174) : « Qu’il consulte
M. Le Brun et qu’il admire le bon emploi que cet habile homme a fait de cette lumière dans le merveilleux tableau qu’il vient de mettre au jour et dans lequel il a représenté Alexandre victorieux de Darius dans les campagnes d’Arbelles. » Le sujet du tableau est la bataille qui décida de la victoire d’Alexandre le Grand sur le grand roi de Perse Darius III. Elle eut lieu le 1er octobre 331 av. J.-C. près de la cité d’Arbelles (ou Arbèles ; aujourd’hui Erbil dans le Kurdistan irakien). Elle
fait suite au passage du Granique (mai 334 av. J.-C. ; voir INV. 2894) et à la bataille d’Issos (novembre 333 av. J.-C., évoquée par Le Brun dans le tableau des Reines de Perse aux pieds d’Alexandre, château de Versailles). C’est la bataille décisive qui permit à Alexandre de conquérir l’Empire perse et d’être couronné roi
d’Asie. Pour représenter cette bataille, Le Brun a utilisé comme source principale l’ouvrage de Quinte-Curce De la vie et des actions d’Alexandre le Grand. Quinte-Curce décrit le moment représenté par Le Brun, lorsque les « deux rois qui s’étaient presque joints, enflammaient le combat ; Darius était sur un chariot et Alexandre à cheval » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 246). Le Brun a peint Darius III bien visible en pleine lumière sur son char au-dessus de la mêlée des combattants, conformément au texte de Quinte-Curce, qui fait dire au grand roi de Perse avant la bataille : « Du reste, si je suis monté sur un char, ce n’est pas tant pour suivre la coutume du pays que pour être vu par tout le monde » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 242). Mais c’est le récit de Plutarque, Vie d’Alexandre, que Le Brun a suivi pour les chevaux affolés et le char immobilisé par les corps des guerriers morts tout autour, de sorte que Darius s’apprête à
l’abandonner pour s’enfuir sur une jument. Pour peindre Alexandre chargeant, Le Brun a encore suivi le récit de Quinte-Curce, qui décrit le devin Aristandre, « revêtu de sa robe blanche », désignant l’aigle volant au-dessus de la tête du conquérant macédonien, présage de sa victoire (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 246). Le troisième faisceau de lumière vient frapper un Perse fuyant au premier plan, dont l’expression est celle de l’effroi tel qu’il est caractérisé dans un dessin exécuté pour la conférence de Le Brun sur l’expression des passions prononcée les 6 octobre et 10 novembre 1668 (Inv. 28327, musée du Louvre, département des Arts graphiques, fol. 41). Selon Claude III Nivelon, il s’agit du capitaine du bataillon des Immortels, l’unité d’élite perse créée par Cyrus Ier pour lui servir de garde personnelle (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 315). Le Brun s’est encore inspiré d’un passage de Quinte-Curce décrivant ce bataillon : « ensuite ceux que les Perses appellent Immortels, au nombre de dix mille, surpassant en somptuosité tout le reste des Barbares : ils avaient des colliers d’or et des robes de drap d’or frisé, avec des casaques à manches toutes couvertes de pierreries » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 150). Quinte-Curce cite également les
redoutables « chariots armés de faux » de l’armée de Darius, qui firent « un étrange ravage de tout ce qu’il rencontrèrent », que Le Brun a peints au premier plan à gauche, conformément au récit de l’historien, chars renversés et brisés par les chevaux qui les tiraient, « pris d’épouvante » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 245). Enfin, Le Brun a repris à Quinte-Curce la description du char de Darius : « Ce char était enrichi des deux côtés d’images de dieux d’or et d’argent, et du milieu du joug, qui était tout semé de pierreries, s’élevaient deux statues de la hauteur d’une coudée, dont l’une représentait Ninus, et l’autre Belus, avec un aigle d’or entre deux qui déployait ses ailes comme pour prendre son vol » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, p. 150). Le commentaire du tableau par Claude III Nivelon
identifie bien les deux figures ornant le char de Darius comme « Ninus » et « Belus », les deux rois légendaires d’Assyrie (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 315). Pour les éléphants de combat, Le Brun s’est inspiré d’une pièce de la tenture de l’Histoire de Scipion d’après Jules Romain, tissée entre 1532 et 1535 et qui était l’un des ornements des collections royales : la Bataille de Zama (cf. Vittet, 2008, p. 90-91). La science historique dont Le Brun fait la démonstration dans tous les
détails de sa composition ne compromet pas la puissance visuelle du tableau, le bel composto construit autour de cette figure du Perse fuyant au premier plan, comme l’atteste un dessin préparatoire conservé au musée du Louvre, où cette figure est soulignée au lavis gris foncé (Inv. 29428). Le Brun s’est sans doute inspiré
d’une grande toile de Pierre de Cortone qu’il a pu voir à Rome, La Bataille d’Arbelles (Rome, musées du Capitole, v. 1640). On trouve déjà dans le tableau de Cortone le principe du triangle visuel d’Alexandre à Darius puis au Perse fuyant les deux bras étendus. Guillet de Saint-Georges rapporte en 1690 que Claude II Audran aida Le Brun en ébauchant plusieurs figures du Passage du Granique et de La Bataille d’Arbelles (cf. Lichtenstein et Michel (Ch.), 2008, I, p. 260). Le tableau
a été présenté au Salon de 1673 (cf. Loire, 1992b). Lydia Beauvais a recensé cinquante quatre dessins en relation avec la composition dans le fonds du département des Arts graphiques du Louvre (cf. Beauvais, 2000). Le tableau a été gravé en quatre planches par Girard Audran en 1674. Cette estampe porte l’inscription « La vertu est digne de l’empire du monde », « Digna orbis imperio virtus » (cf. Castex, 2016). Suite de l’Histoire d’Alexandre, cf. INV. 2894, 2897, 2898.
Collection de Louis XIV.
Commentaire
La date du tableau de La Bataille d’Arbelles peut être déduite d’une conférence de Sébastien Bourdon, sur le thème de la lumière, donnée à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 9 février 1669 (d’après la version transmise par Pierre Jean Mariette ; cf. Bourdon (1669) dans Mérot, 1996, p. 173-174) : « Qu’il consulte
M. Le Brun et qu’il admire le bon emploi que cet habile homme a fait de cette lumière dans le merveilleux tableau qu’il vient de mettre au jour et dans lequel il a représenté Alexandre victorieux de Darius dans les campagnes d’Arbelles. » Le sujet du tableau est la bataille qui décida de la victoire d’Alexandre le Grand sur le grand roi de Perse Darius III. Elle eut lieu le 1er octobre 331 av. J.-C. près de la cité d’Arbelles (ou Arbèles ; aujourd’hui Erbil dans le Kurdistan irakien). Elle
fait suite au passage du Granique (mai 334 av. J.-C. ; voir INV. 2894) et à la bataille d’Issos (novembre 333 av. J.-C., évoquée par Le Brun dans le tableau des Reines de Perse aux pieds d’Alexandre, château de Versailles). C’est la bataille décisive qui permit à Alexandre de conquérir l’Empire perse et d’être couronné roi
d’Asie. Pour représenter cette bataille, Le Brun a utilisé comme source principale l’ouvrage de Quinte-Curce De la vie et des actions d’Alexandre le Grand. Quinte-Curce décrit le moment représenté par Le Brun, lorsque les « deux rois qui s’étaient presque joints, enflammaient le combat ; Darius était sur un chariot et Alexandre à cheval » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 246). Le Brun a peint Darius III bien visible en pleine lumière sur son char au-dessus de la mêlée des combattants, conformément au texte de Quinte-Curce, qui fait dire au grand roi de Perse avant la bataille : « Du reste, si je suis monté sur un char, ce n’est pas tant pour suivre la coutume du pays que pour être vu par tout le monde » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 242). Mais c’est le récit de Plutarque, Vie d’Alexandre, que Le Brun a suivi pour les chevaux affolés et le char immobilisé par les corps des guerriers morts tout autour, de sorte que Darius s’apprête à
l’abandonner pour s’enfuir sur une jument. Pour peindre Alexandre chargeant, Le Brun a encore suivi le récit de Quinte-Curce, qui décrit le devin Aristandre, « revêtu de sa robe blanche », désignant l’aigle volant au-dessus de la tête du conquérant macédonien, présage de sa victoire (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 246). Le troisième faisceau de lumière vient frapper un Perse fuyant au premier plan, dont l’expression est celle de l’effroi tel qu’il est caractérisé dans un dessin exécuté pour la conférence de Le Brun sur l’expression des passions prononcée les 6 octobre et 10 novembre 1668 (Inv. 28327, musée du Louvre, département des Arts graphiques, fol. 41). Selon Claude III Nivelon, il s’agit du capitaine du bataillon des Immortels, l’unité d’élite perse créée par Cyrus Ier pour lui servir de garde personnelle (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 315). Le Brun s’est encore inspiré d’un passage de Quinte-Curce décrivant ce bataillon : « ensuite ceux que les Perses appellent Immortels, au nombre de dix mille, surpassant en somptuosité tout le reste des Barbares : ils avaient des colliers d’or et des robes de drap d’or frisé, avec des casaques à manches toutes couvertes de pierreries » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 150). Quinte-Curce cite également les
redoutables « chariots armés de faux » de l’armée de Darius, qui firent « un étrange ravage de tout ce qu’il rencontrèrent », que Le Brun a peints au premier plan à gauche, conformément au récit de l’historien, chars renversés et brisés par les chevaux qui les tiraient, « pris d’épouvante » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, éd. 1661, p. 245). Enfin, Le Brun a repris à Quinte-Curce la description du char de Darius : « Ce char était enrichi des deux côtés d’images de dieux d’or et d’argent, et du milieu du joug, qui était tout semé de pierreries, s’élevaient deux statues de la hauteur d’une coudée, dont l’une représentait Ninus, et l’autre Belus, avec un aigle d’or entre deux qui déployait ses ailes comme pour prendre son vol » (Quinte-Curce, trad. Vaugelas, p. 150). Le commentaire du tableau par Claude III Nivelon
identifie bien les deux figures ornant le char de Darius comme « Ninus » et « Belus », les deux rois légendaires d’Assyrie (cf. Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 315). Pour les éléphants de combat, Le Brun s’est inspiré d’une pièce de la tenture de l’Histoire de Scipion d’après Jules Romain, tissée entre 1532 et 1535 et qui était l’un des ornements des collections royales : la Bataille de Zama (cf. Vittet, 2008, p. 90-91). La science historique dont Le Brun fait la démonstration dans tous les
détails de sa composition ne compromet pas la puissance visuelle du tableau, le bel composto construit autour de cette figure du Perse fuyant au premier plan, comme l’atteste un dessin préparatoire conservé au musée du Louvre, où cette figure est soulignée au lavis gris foncé (Inv. 29428). Le Brun s’est sans doute inspiré
d’une grande toile de Pierre de Cortone qu’il a pu voir à Rome, La Bataille d’Arbelles (Rome, musées du Capitole, v. 1640). On trouve déjà dans le tableau de Cortone le principe du triangle visuel d’Alexandre à Darius puis au Perse fuyant les deux bras étendus. Guillet de Saint-Georges rapporte en 1690 que Claude II Audran aida Le Brun en ébauchant plusieurs figures du Passage du Granique et de La Bataille d’Arbelles (cf. Lichtenstein et Michel (Ch.), 2008, I, p. 260). Le tableau
a été présenté au Salon de 1673 (cf. Loire, 1992b). Lydia Beauvais a recensé cinquante quatre dessins en relation avec la composition dans le fonds du département des Arts graphiques du Louvre (cf. Beauvais, 2000). Le tableau a été gravé en quatre planches par Girard Audran en 1674. Cette estampe porte l’inscription « La vertu est digne de l’empire du monde », « Digna orbis imperio virtus » (cf. Castex, 2016). Suite de l’Histoire d’Alexandre, cf. INV. 2894, 2897, 2898.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Louis XIV, roi de France, Propriétaire
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XIV
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 914 - Charles Le Brun (1619-1690)
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Lambraki-Plaka, Marina ; Laugier, Ludovic ; Fabre, Côme (dir.), A la recherche de l'immortalité : l'art du portrait dans les collections du Louvre, cat. exp. (Athènes, Pinacothèque nationalePinacothèque Nationale, Musée Alexandros Soutzos, 29/11/2021 - 28/03/2022), Athènes, Athènes : pinacothèque nationale - musée Alexandre Soutsos ; Paris : musée du Louvre, 2021, p. 20
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 107, ill.coul., n°236
- Graells i Fabregat, Raimon, Corazas helenísticas decoradas : [ópla kalá], los "Siris bronzes" y su contexto, Rome, "L'Erma"di Bretschneider, (Studia archaeologica, 223), 2018, p. 365-366
- Milovanovic, Nicolas, Le Louvre 1h30 Chrono. Le guide de la visite, Paris, Louvre éditions/ Hazan, 2018, p. 78-79, ill. coul.
- Milovanovic, Nicolas ; Maral, Alexandre (dir.), Versailles et l'Antique, cat. exp. (Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, du 13 novembre 2012 au 17 mars 2013), Paris, Artlys, 2012, p. 172-173, coul, p. 172-173, Fig. 46
- Trésors retrouvés des Gobelins, cat. exp. (Paris, "Paris Tableaux" du 7 au 12 novembre 2012), Paris, Mobilier National, 2012, p. 25-26; 48
- La Tenture de l’histoire d’Alexandre le Grand, Alexandre et Louis XIV : tissages de gloire, cat. exp. (Paris, Galerie des Gobelins, 21 septembre 2008 - 1er mars 2009), Paris, Réunion des musées nationaux, 2008, p. 74-75, 90-91
- Kirchner, Thomas, Le héros épique : peinture d’histoire et politique artistique dans la France du XVIIe siècle, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2008, p. 238-246
- Lichtenstein, Jacqueline ; Michel, Christian, Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Tome II.Les conférencesau temps de Guillet de Saint Georges, 1682-1699, Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, Beaux-arts de Paris les éditions, 2008, p. 260
- Nivelon, Claude, Vie de Charles Le Brun et description détaillée de ses ouvrages, Genève, Droz, 2004, p. 314-316
- Mérot, Alain, Les Conférences de l'Académie royale de peinture at de sculpture au XVIIe siècle, Paris, Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, 1996, p. 173-174
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 40, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 211, 281, fig. 450, n° 450
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 232
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 155, n° 510
- Jouin, Henry, Charles Le Brun et les arts sous Louis XIV le premier peintre : sa vie, son oeuvre, ses écrits ses contemporains, son influence : d’après le manuscrit de Nivelon et de nombreuses pièces inédites, Paris, Imprimerie nationale, 1889, p. 216-217, 499
- Loire, Stéphane, « Le Salon de 1673 », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, (1992) 1993, p. 31-68, p. 39-40, [3]
Dernière mise à jour le 09.02.2024
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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