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Le Crucifix aux anges

1661 / 1686 (2e moitié du XVIIe siècle)
INV 2886 ; MR 1922
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 916
Aile Sully, Niveau 2
Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 2886
Autre numéro d'inventaire : MR 1922
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Le Brun, Charles (Paris, 1619 - Paris, 1690)
France École de

description

Dénomination / Titre
Titre : Le Crucifix aux anges
Description / Décor

Caractéristiques matérielles

Dimensions
Hauteur : 1,74 m ; Hauteur avec accessoire : 1,945 m ; Largeur : 1,28 m ; Largeur avec accessoire : 1,52 m
Matière et technique
huile sur toile

Lieux et dates

Date de création / fabrication
2e moitié du XVIIe siècle (1661 - 1686)

Données historiques

Historique de l'œuvre
Appartement d’hiver d’Anne d’Autriche au Louvre, vers 1661-1662 ; cabinet des Tableaux de la surintendance, Versailles, avant 1695 (cf. Engerand, 1899) ; exposé à l’ouverture du Muséum (Louvre), 1793 (no 530 du catalogue ; cf. Dubreuil, 2001).

Commentaire
Guillet de Saint-Georges rapporte que le tableau a été peint après la disgrâce de Fouquet, soit en automne, soit en hiver 1661, pour donner forme à une « dévote méditation » d’Anne d’Autriche : « Après la disgrâce de M. Fouquet, M. Le Brun eut l’avantage de travailler pour la sérénissime reine mère Anne d’Autriche. Cette auguste et pieuse princesse s’étant un soir appliquée à une dévote méditation, se forma l’idée d’un Christ élevé à la croix, où les anges le viennent adorer et,
comme elle en eut fait le récit, M. Le Brun, qui s’y trouva présent, alla travailler en secret sur cette pensée, et fit le tableau qu’on appelle le Crucifix aux anges. Quand il l’eut fini, il le vint présenter à la reine qui, satisfaite de voir ses idées si bien exprimées, donna son portrait dans une boîte de diamants à M. Le Brun, et voulut bien le lui attacher elle-même. Ce tableau, qui est aujourd’hui à Versailles, fut mis d’abord au Louvre, en l’oratoire de la reine dans l’appartement des Bains » (cf. Guillet de Saint-Georges, 1693). Selon Claude III Nivelon, élève et biographe de Le Brun, Le Brun a peint le tableau à la demande de la reine d’après un rêve
qu’elle avait fait : « [Anne d’Autriche] lui récita un songe [à Le Brun] qu’elle avait eu pendant le sommeil, qui était celui de la vue d’un Christ exprirant en croix, environné de plusieurs anges, et le pria de lui en peindre le sujet pour mettre dans son oratoire » (Nivelon, [v. 1697] éd. 2004, p. 280). Le tableau, qui avait à l’origine un format cintré dans le haut, convenant à une chapelle, a été mis au format quadrangulaire et retouché par Le Brun lui-même pour Louis XIV, puis apporté au château de Versailles le 4 avril 1686 (cf.Mémoires inédits, éd. 1854). On constate en effet une mise au format rectangulaire du tableau, qui était à l’origine cintré, et l’ajout de deux bandes latérales d’agrandissement (LRMF, F10835, rapport no 3770 : Suzy Delbourgo). Le tableau a été présenté très peu de temps dans le Cabinet du Roi à Versailles puisqu’il était déjà remisé à l’hôtel de la surintendance des Bâtiments en 1695 (cf.Engerand, 1899). Le principe d’un « songe de la reine » dérive peut-être des nombreuses visites que la souveraine avait faites au couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques. Le Brun avait peint pour l’église plusieurs compositions montrant des adorations angéliques, oeuvres aujourd’hui perdues (cf. Le Pas de Sécheval, 2012, p. 44-45). Le tableau du Louvre répond donc aux visions mystiques si importantes dans la spiritualité carmélitaine. Dans les attitudes et les visages des anges, Le Brun décline toute la variété des expressions
de l’adoration. La présence de saint Michel s’explique par sa relation à la monarchie française depuis l’institution de l’ordre de Saint-Michel par Louis XI. Elle pourrait également faire référence à un voeu d’Anne d’Autriche fait aux pires moments de la Fronde et recueilli par Jean-Jacques Olier, le curé de Saint-Sulpice, d’ériger un
autel à la gloire divine « sous le titre de saint Michel et de tous les anges » (cf. Le Pas de Sécheval, 2012, p. 47). Une copie du tableau a été exécutée par Pierre Rabon en 1667 pour la chapelle de la Ménagerie de Versailles (cf. C.B.R., [1664-1715] éd. 1881-1901, I (1881), col. 220). Le tableau a été gravé par Gérard Edelinck en 1685-1686, juste avant que Le Brun ne l’agrandisse (cf. Procès-verbaux, [1648-1793] éd.1875-1892, II (1878), p. 324-325). Le tableau est peint sur une double préparation : la couche profonde est ocre rouge ; elle est surmontée d’une couche rose constituée d’ocre rouge, de blanc de plomb et de noir de charbon. On trouve ces même couches de préparation sur les agrandissements. La peinture a été restaurée par François Louis Colins et Marie-Jacob Godefroid en 1751 (cf. Engerand, 1899). Le tableau a été rentoilé à la colle de pâte en 1984. Il a été restauré en couche picturale par Jeanine Roussel-Nazat en 1986-1987.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Louis XIV, roi de France, Propriétaire
Anne d'Autriche, reine de France, Commanditaire, 1660
Mode d’acquisition
entrée - Collection de Louis XIV
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 916 - Les peintres de Louis XIV, Salle 916 - (ex_salle 35F)

Index

Bibliographie

- Marandet, François, Louis Licherie 1642-1687, Milano, Silvana Editoriale, 2022, p. 133, fig. D9b.
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 102, ill.coul., n°231
- Martinez, Jean-Luc (dir.), Corps en mouvement : la danse au musée, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 6 octobre 2016 - 3 juillet 2017), Paris, Louvre éditions, Seuil, 2016, p. 80-81, 82-83, coul, p. 80-81, détail; coul, p. 82-83, Cat. 26
- Gady, Bénédicte ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Charles Le Brun (1619-1690), cat. exp. (Louvre-Lens, du 18 mai au 29 août 2016), Lens, Lienart / Louvre-Lens, 2016, p. 23, 58-60, 164, 208-209, 314, 359, cat. 79
- Hryszko, Barbara, « Alexandre Ubeleski (Ubelesqui): The Oeuvre of the Painter and the Definition of his Style », Artibus et Historiae, 71, 2015, p. 225-280, p. 252, 276
- Lobstein, Dominique, « Copies, transpositions et interprétations sur les cimaises officielles (1864-1870) (II) », Les Cahiers d'Histoire de l'Art, n°9, 2011, p. 89-110, p. 92
- Lichtenstein, Jacqueline ; Michel, Christian, Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Tome II.Les conférencesau temps de Guillet de Saint Georges, 1682-1699, Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, Beaux-arts de Paris les éditions, 2008, p. 529
- Nivelon, Claude, Vie de Charles Le Brun et description détaillée de ses ouvrages, Genève, Droz, 2004, p. 279-281
- Dubreuil, Marie-Martine, « Le Catalogue du Muséum Français (Louvre) en 1793 », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, Année 2001, 2002, p. 125-165, n°530
- Coquery, Emmanuel ; Piéjus, Anne (dir.), Figures de la passion, cat. exp. (Paris, Musée de la Musique, 23 octobre 2001 - 20 janvier 2002.), Paris, Réunion des musées nationaux, 2001, n°2
- Cantarel-Besson, Yveline, Musée du Louvre (janvier 1797-juin 1798). Procès-verbaux du Conseil d'administration du "musée central des Arts", Paris, R.M.N., 1992, p. 76, 96,106
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 40, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : I, A-L, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 205, 280, fig. 439, n° 439
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 231
- Janneau, Guillaume, La Peinture française au XVIIè siècle, Genève, Pierre Cailler, 1965, p. 190-191
- Jaffé, Michael, « Le Brun at Versailles », The Burlington Magazine, Décembre, 1963, p. 558
- Exposition de 700 tableaux de toutes les écoles antérieurs à 1800 tirés des réserves du département des peintures, cat. exp. (Paris, Musée du Louvre, 1960), Paris, 1960, p. 77, n°310
- Brière, Gaston, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. I.Ecole française, Paris, Musées nationaux, 1924, p. 154, n° 501
- Engerand, Fernand ; Bailly, Nicolas, Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 1709 et 1710, Inventaires des collections de la Couronne, Paris, Ernest Leroux, 1899, p. 320
- Jouin, Henry, Charles Le Brun et les arts sous Louis XIV le premier peintre : sa vie, son oeuvre, ses écrits ses contemporains, son influence : d’après le manuscrit de Nivelon et de nombreuses pièces inédites, Paris, Imprimerie nationale, 1889, p. 132-133, 332-335, 478-479

Expositions

- Petite Galerie : Corps en mouvement. La danse au musée, Richelieu, Salles d'Exposition temporaire, 06/10/2016 - 03/07/2017
- Charles Le Brun, Louvre-Lens, Salles d'expositions temporaires, 18/05/2016 - 29/08/2016
- Figures de la passion, Paris (Externe, France), Musée de la musique-Cité de la musique, 23/10/2001 - 20/01/2002
Dernière mise à jour le 12.05.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances