Numéro d’inventaire
Numéro principal : RF 1989 8
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Mignard, Pierre
(Troyes, 1612 - Paris, 1695)
France École de
France École de
Autres attributions :
Ancienne Attribution : Ecole française
(XVIIIe)
description
Dénomination / Titre
Titre : Persée et Andromède
Autre titre : Le Roi Céphée et la reine Cassiopé remerciant Persée d'avoir délivrée leur fille Andromède
Autre titre : Le Roi Céphée et la reine Cassiopé remerciant Persée d'avoir délivrée leur fille Andromède
Description / Décor
Le roi Céphée et la reine Cassiopé remerciant Persée d'avoir délivrée leur fille Andromède
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 1,88 m ; Hauteur avec accessoire : 2,12 m ; Largeur : 2,47 m ; Largeur avec accessoire : 2,7 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
3e tiers du XVIIe siècle (1678 - 1679)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé (1621-1686), château de Chantilly ; par héritage, son fils Henri Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), château de Chantilly (cf. Rambaud, 1964). – Vente Neumeister, Munich, 14 mai 1986, no 687 (école française, sans doute du xviiie siècle) ; galerie Athenaeum, Monte-Carlo ;
acquis de celle-ci par la Société des Amis du Louvre, qui en fait don au musée, 1989.
Commentaire
Peint pour le Grand Condé au château de Chantilly et payé 4 400 livres à Mignard le 11 juillet 1679. Un cadre avait été payé au sculpteur Thierry 300 livres le 20 mai 1679 (cf.Macon, 1900 ; Boyer (J.-C.), 1990, fig. 1 et 2). Cette commande prestigieuse témoigne de ce qu’était la renommée de Mignard à la fin des années 1670. Le biographe de Pierre Mignard, Mazière de Monville, rapporte le succès de la composition, qui « emporta tous les suffrages » : « Andromède est peinte avec tant de jeunesse et de beauté, qu’on ne peut voir sans être attendri les larmes qui coulent de ses yeux. » Monville ajoute que Le Brun, jaloux, aurait déclaré que la fille de
Mignard, Catherine, renommée pour sa beauté, aurait posé pour le peintre : « Le Brun, qui ne pouvait disconvenir de l’excellence de ce morceau, dit à cette occasion : cela ne lui est pas difficile, cet homme est bien heureux de trouver sans sortir de sa maison, un modèle plus parfait que les statues antiques » (cf. Mazière de Monville, 1730). Mignard s’est sans doute inspiré d’un sujet du décor de la galerie Farnèse d’Annibal Carrache, qu’il avait lui-même copié dans un dessin
aujourd’hui conservé au Nationalmuseum de Stockholm (plume et encre noire, lavis gris sur traces de pierre noire ; 29,5 × 44 cm ; inv. CC 1691 ; cf. Boyer (J.-C.), 1990, no 63). L’Amour détachant les chaînes d’Andromède est repris à une gravure illustrant le même sujet dans l’ouvrage de Blaise de Vigenère Les Images ou
tableau de platte-peinture, dont la grande édition illustrée est parue à Paris en 1615. Il faut bien sûr aussi évoquer le modèle titianesque, le Persée et Andromède peint pour Philippe II d’Espagne en 1554-1556 et aujourd’hui conservé à la Wallace Collection à Londres. Les Métamorphoses d’Ovide constituent la source principale : Mignard illustre le moment où le roi d’Éthiopie, Céphée, et la reine Cassiopée remercient Persée d’avoir délivré leur fille, qu’ils lui donnent en mariage : « Céphée et Cassiopée, heureux et pleins de joie, saluent, dans le héros, leur gendre, et le proclament le sauveur de leur maison » (Métamorphoses, livre IV, v. 737-738). Le Persée et Andromède de Mignard a été inventorié au château de Chantilly à la mort de Henri Jules de Bourbon-Condé en 1709 pour 1 000 livres (cf. Rambaud, 1964). Sa trace se perd ensuite au xviiie siècle avant qu’il ne réapparaisse dans une vente à Munich en 1986. Il a été acquis par la Société des Amis du Louvre en 1989. Le tableau a souffert. La radiographie montre qu’il a été plié en quatre avec pour conséquence des lacunes de couche picturale le long des pliures.
Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé (1621-1686), château de Chantilly ; par héritage, son fils Henri Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), château de Chantilly (cf. Rambaud, 1964). – Vente Neumeister, Munich, 14 mai 1986, no 687 (école française, sans doute du xviiie siècle) ; galerie Athenaeum, Monte-Carlo ;
acquis de celle-ci par la Société des Amis du Louvre, qui en fait don au musée, 1989.
Commentaire
Peint pour le Grand Condé au château de Chantilly et payé 4 400 livres à Mignard le 11 juillet 1679. Un cadre avait été payé au sculpteur Thierry 300 livres le 20 mai 1679 (cf.Macon, 1900 ; Boyer (J.-C.), 1990, fig. 1 et 2). Cette commande prestigieuse témoigne de ce qu’était la renommée de Mignard à la fin des années 1670. Le biographe de Pierre Mignard, Mazière de Monville, rapporte le succès de la composition, qui « emporta tous les suffrages » : « Andromède est peinte avec tant de jeunesse et de beauté, qu’on ne peut voir sans être attendri les larmes qui coulent de ses yeux. » Monville ajoute que Le Brun, jaloux, aurait déclaré que la fille de
Mignard, Catherine, renommée pour sa beauté, aurait posé pour le peintre : « Le Brun, qui ne pouvait disconvenir de l’excellence de ce morceau, dit à cette occasion : cela ne lui est pas difficile, cet homme est bien heureux de trouver sans sortir de sa maison, un modèle plus parfait que les statues antiques » (cf. Mazière de Monville, 1730). Mignard s’est sans doute inspiré d’un sujet du décor de la galerie Farnèse d’Annibal Carrache, qu’il avait lui-même copié dans un dessin
aujourd’hui conservé au Nationalmuseum de Stockholm (plume et encre noire, lavis gris sur traces de pierre noire ; 29,5 × 44 cm ; inv. CC 1691 ; cf. Boyer (J.-C.), 1990, no 63). L’Amour détachant les chaînes d’Andromède est repris à une gravure illustrant le même sujet dans l’ouvrage de Blaise de Vigenère Les Images ou
tableau de platte-peinture, dont la grande édition illustrée est parue à Paris en 1615. Il faut bien sûr aussi évoquer le modèle titianesque, le Persée et Andromède peint pour Philippe II d’Espagne en 1554-1556 et aujourd’hui conservé à la Wallace Collection à Londres. Les Métamorphoses d’Ovide constituent la source principale : Mignard illustre le moment où le roi d’Éthiopie, Céphée, et la reine Cassiopée remercient Persée d’avoir délivré leur fille, qu’ils lui donnent en mariage : « Céphée et Cassiopée, heureux et pleins de joie, saluent, dans le héros, leur gendre, et le proclament le sauveur de leur maison » (Métamorphoses, livre IV, v. 737-738). Le Persée et Andromède de Mignard a été inventorié au château de Chantilly à la mort de Henri Jules de Bourbon-Condé en 1709 pour 1 000 livres (cf. Rambaud, 1964). Sa trace se perd ensuite au xviiie siècle avant qu’il ne réapparaisse dans une vente à Munich en 1986. Il a été acquis par la Société des Amis du Louvre en 1989. Le tableau a souffert. La radiographie montre qu’il a été plié en quatre avec pour conséquence des lacunes de couche picturale le long des pliures.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Société des Amis du Louvre, Donateur, 1989
Mode d’acquisition
don de la Société des Amis du Louvre
Date d’acquisition
date de comité/commission : 20/04/1989
date du conseil : 26/04/1989
date de l'arrêté/décision : 26/05/1989
date du conseil : 26/04/1989
date de l'arrêté/décision : 26/05/1989
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 916 - Les peintres de Louis XIV
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 167, ill.coul., n°369
- Deldicque, Mathieu (dir.), Le Grand Condé - Le rival du Roi-Soleil ?, cat. exp. (Chantilly, Musée Condé - Domaine de Chantilly - Château de Chantilly, du 4 septembre 2016 au 2 janvier 2017), Gand, Snoeck, 2016, p. 174, 175, cat. 74
- Mérot, Alain, La Peinture française au XVIIe siècle, Paris, Gallimard /Electa, 1994, p. 274
- Schnapper, Antoine, Curieux du Grand siècle : collections et collectionneurs dans la France du XVIIe siècle, II, Paris, Flammarion, 1994, p. 79, 363
- Foucart, Jacques (dir.), Musée du Louvre. Nouvelles acquisitions du Département des Peintures (1987-1990), Paris, R.M.N., 1991, p. 90-92
- Le peintre, le roi, le héros : l'Andromède de Pierre Mignard, N° 37, les dossiers du Département des peintures, cat. exp. (Paris, musée du louvre, 17 janvier - 23 avril 1990), Paris, RMN, 1990, p. 89-92
Expositions
- Le Grand Condé, Chantilly (Externe, France), Musée Condé - Château de Chantilly, 05/09/2016 - 02/01/2017
- Amis du Louvre, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 01/04/1997 - 21/07/1997
- Mignard, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 01/01/1990 - 31/01/1990
Dernière mise à jour le 03.04.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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