Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 7970
Autre numéro d'inventaire : MR 2470
Autre numéro d'inventaire : MR 2470
Collection
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
description
Dénomination / Titre
Titre : Clélie passant le Tibre
Description / Décor
Caractéristiques matérielles
Dimensions
Hauteur : 1,37 m ; Hauteur avec accessoire : 1,653 m ; Largeur : 1,01 m ; Largeur avec accessoire : 1,258 m
Matière et technique
huile sur toile
Lieux et dates
Date de création / fabrication
2e quart du XVIIe siècle (vers 1640)
Données historiques
Historique de l'œuvre
Historique
Collection de Philippe d’Orléans (1674-1723), régent, au Palais-Royal, Paris, 1724 (fol. 195, no 2579 ; cf. Laveissière, 2006) ; par descendance, coll. Louis-Philippe d’Orléans (1725-1785) au Palais-Royal à Paris puis au château de Saint-Cloud (inventorié en 1785 dans la pièce des Nobles de l’appartement de jour du Dauphin
sous le nom de G. F. Romanelli) (cf. Dubreuil, 1995) ; le tableau a été envoyé au château de Fontainebleau en 1839 (cf. Chennevières (H.), 1881) ; retour au Louvre, 1967.
Commentaire
Le sujet est tiré de la Vie de Publicola de Plutarque (chap. xxv) : Clélie est au nombre des vingt otages (dont dix jeunes filles) remis par le consul romain Valerius Publicola à Porsenna, roi des Étrusques, afin de garantir une trêve. Mais Clélie encouragea ses compagnes à fuir en traversant le Tibre, elle-même à cheval, les autres jeunes filles à la nage. Tite-Live rapporte également l’épisode, mais en indiquant que Clélie traversa le fleuve à la nage (Histoire romaine, II, 13). Publicola remit
Clélie aux Étrusques, craignant que sa fuite ne mît la trêve en péril. Mais Porsenna, frappé par le courage de la jeune fille, lui rendit la liberté, lui offrant même l’un de ses chevaux, « couvert d’un riche harnais », en signe de respect et d’admiration. Au xviie siècle, Clélie était devenue un modèle de « femme forte » par son courage et sa détermination. Comme l’a indiqué Alain Mérot, Jacques Stella s’est sans doute inspiré d’un tableau célèbre de Nicolas Poussin, peint vers 1633 pour le maréchal de Créqui, un Bain de femmes qui appartint ensuite à Jacques Stella lui-même (cf. Mérot, 1998a, et Laveissière, 2006). Le tableau de Poussin est aujourd’hui perdu, mais il est connu par la gravure d’Edme Jeaurat exécutée en 1708. La composition, d’une grande sensualité, montrait des jeunes filles dénudées
prenant un bain, dans des attitudes diverses. Stella reprend pour sa Clélie le principe d’une composition frontale fondée sur la répétition et la grâce des formes féminines, harmonisant des plages de couleurs atténuées, dans une atmosphère froide dominée par les bleus et les gris. Clélie est assise en croupe sur le cheval, le sein dénudé, aidant l’une de ses compagnes à monter derrière elle. Les datations proposées pour le tableau s’échelonnent entre 1637 et 1645-1650. Vers 1637 pour Jacques Thuillier, peu après le retour de Jacques Stella d’Italie : « La composition sans véritable profondeur, l’importance donnée aux visages, aux profils, à l’arabesque des corps invitent à ne pas risquer une date trop éloignée du retour d’Italie » (cf. Dubreuil, 1995) ; vers 1645-1650 pour Sylvain Kerspern, qui juge que l’influence de Simon Vouet s’y fait sentir et qui indique que le tableau « marque un nouveau pas dans l’évolution du peintre » (cf. Kerspern, 1994). Les réminiscences
de l’école de Fontainebleau s’harmonisant avec des résonances déjà atticistes, nous pencherions pour la datation vers 1640 proposée par Gilles Chomer en 2003 (cf. Chomer, 2003). Le tableau est en tout cas trop précoce pour avoir été influencé par la Clélie, le célèbre roman de Madeleine de Scudéry, dont le premier volume
est paru en 1654. Dès 1956, Charles Sterling a inclus le tableau dans la grande exposition « Il Seicento europeo » présentée au palais des Expositions à Rome (cf. Sterling, 1956). En 1964, Jacques Thuillier a eu le mérite de reproduire pour la première fois la composition en couleur dans son ouvrage sur la peinture française du
xviie siècle (cf. Thuillier dans Thuillier et Châtelet, 1964). L’oeuvre est revenue au Louvre trois ans plus tard, bénéficiant d’une renommée encore plus grande après sa restauration par Marie-France Racine en 1984. Elle fit la couverture en 1986 de l’édition française (Gérard-Julien Salvy) de la Mnémosyne de Mario Praz, puis, en 2014, celle du second volume des écrits de Jacques Thuillier aux éditions Faton, La Peinture française au xviie siècle.
Collection de Philippe d’Orléans (1674-1723), régent, au Palais-Royal, Paris, 1724 (fol. 195, no 2579 ; cf. Laveissière, 2006) ; par descendance, coll. Louis-Philippe d’Orléans (1725-1785) au Palais-Royal à Paris puis au château de Saint-Cloud (inventorié en 1785 dans la pièce des Nobles de l’appartement de jour du Dauphin
sous le nom de G. F. Romanelli) (cf. Dubreuil, 1995) ; le tableau a été envoyé au château de Fontainebleau en 1839 (cf. Chennevières (H.), 1881) ; retour au Louvre, 1967.
Commentaire
Le sujet est tiré de la Vie de Publicola de Plutarque (chap. xxv) : Clélie est au nombre des vingt otages (dont dix jeunes filles) remis par le consul romain Valerius Publicola à Porsenna, roi des Étrusques, afin de garantir une trêve. Mais Clélie encouragea ses compagnes à fuir en traversant le Tibre, elle-même à cheval, les autres jeunes filles à la nage. Tite-Live rapporte également l’épisode, mais en indiquant que Clélie traversa le fleuve à la nage (Histoire romaine, II, 13). Publicola remit
Clélie aux Étrusques, craignant que sa fuite ne mît la trêve en péril. Mais Porsenna, frappé par le courage de la jeune fille, lui rendit la liberté, lui offrant même l’un de ses chevaux, « couvert d’un riche harnais », en signe de respect et d’admiration. Au xviie siècle, Clélie était devenue un modèle de « femme forte » par son courage et sa détermination. Comme l’a indiqué Alain Mérot, Jacques Stella s’est sans doute inspiré d’un tableau célèbre de Nicolas Poussin, peint vers 1633 pour le maréchal de Créqui, un Bain de femmes qui appartint ensuite à Jacques Stella lui-même (cf. Mérot, 1998a, et Laveissière, 2006). Le tableau de Poussin est aujourd’hui perdu, mais il est connu par la gravure d’Edme Jeaurat exécutée en 1708. La composition, d’une grande sensualité, montrait des jeunes filles dénudées
prenant un bain, dans des attitudes diverses. Stella reprend pour sa Clélie le principe d’une composition frontale fondée sur la répétition et la grâce des formes féminines, harmonisant des plages de couleurs atténuées, dans une atmosphère froide dominée par les bleus et les gris. Clélie est assise en croupe sur le cheval, le sein dénudé, aidant l’une de ses compagnes à monter derrière elle. Les datations proposées pour le tableau s’échelonnent entre 1637 et 1645-1650. Vers 1637 pour Jacques Thuillier, peu après le retour de Jacques Stella d’Italie : « La composition sans véritable profondeur, l’importance donnée aux visages, aux profils, à l’arabesque des corps invitent à ne pas risquer une date trop éloignée du retour d’Italie » (cf. Dubreuil, 1995) ; vers 1645-1650 pour Sylvain Kerspern, qui juge que l’influence de Simon Vouet s’y fait sentir et qui indique que le tableau « marque un nouveau pas dans l’évolution du peintre » (cf. Kerspern, 1994). Les réminiscences
de l’école de Fontainebleau s’harmonisant avec des résonances déjà atticistes, nous pencherions pour la datation vers 1640 proposée par Gilles Chomer en 2003 (cf. Chomer, 2003). Le tableau est en tout cas trop précoce pour avoir été influencé par la Clélie, le célèbre roman de Madeleine de Scudéry, dont le premier volume
est paru en 1654. Dès 1956, Charles Sterling a inclus le tableau dans la grande exposition « Il Seicento europeo » présentée au palais des Expositions à Rome (cf. Sterling, 1956). En 1964, Jacques Thuillier a eu le mérite de reproduire pour la première fois la composition en couleur dans son ouvrage sur la peinture française du
xviie siècle (cf. Thuillier dans Thuillier et Châtelet, 1964). L’oeuvre est revenue au Louvre trois ans plus tard, bénéficiant d’une renommée encore plus grande après sa restauration par Marie-France Racine en 1984. Elle fit la couverture en 1986 de l’édition française (Gérard-Julien Salvy) de la Mnémosyne de Mario Praz, puis, en 2014, celle du second volume des écrits de Jacques Thuillier aux éditions Faton, La Peinture française au xviie siècle.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Duc Orléans, Philippe, duc d', le Régent, Propriétaire, 1724
Duc Orléans, Louis-Philippe d', duc d'Orléans, Propriétaire
Princesse Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine de France, dit aussi Marie-Antoinette d'Autriche, Propriétaire, 1785
Duc Orléans, Louis-Philippe d', duc d'Orléans, Propriétaire
Princesse Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine de France, dit aussi Marie-Antoinette d'Autriche, Propriétaire, 1785
Mode d’acquisition
ancienne collection royale/de la Couronne
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures
Localisation de l'œuvre
Emplacement actuel
Sully, [Peint] Salle 911- L'atticisme, Salle 911 - (ex-salle 27F)
Index
Mode d'acquisition
Bibliographie
- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 231, ill.coul., n°481
- Jacques Stella (1596-1657), cat. exp. (Lyon, musée des Beaux-Arts, 17 novembre 2006-19 février 2007 ; Toulouse, musée des Augustins, 17 mars-18 juin 2007), Paris, Lyon, Toulouse, Somogy, 2006, p. 160, 166-168, ill.coul., cat. 96
- Thuillier, Jacques, Jacques Stella, 1596-1657. Metz, Serge Domini Éditeur, 2006., p. 94-95, repr. en coul.
- Dubreuil, Marie-Martine, « Deux épaves de la collection d’Heidelberg, les "Cagnacci" de Saint-Cloud (avec état des tableaux du château) en nov. 1785 », Revue du Louvre et des musées de France, n°3, 1995, p. 48-49, 52
- Compin, Isabelle ; Roquebert, Anne, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d'Orsay. IV. Ecole française, L-Z, Paris, R.M.N., 1986, p. 225, ill. n&b
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole ; Rosenberg, Pierre, Musée du Louvre. Catalogue illustré des peintures. Ecole française. XVIIe et XVIIIe siècles : II, M-Z, Paris, Musées nationaux, 1974, p. 105, 218, fig. 777, n° 777
- Compin, Isabelle ; Reynaud, Nicole, Catalogue des peintures du musée du Louvre. I, Ecole française, Paris, R.M.N., 1972, p. 354
Expositions
- Jacques Stella, Toulouse (France), Musée des Augustins, 16/03/2007 - 18/06/2007, étape d'une exposition itinérante
- Jacques Stella, Lyon (France), Musée des Beaux-Arts, 15/11/2006 - 19/02/2007, étape d'une exposition itinérante
- Autour de Le Sueur et La Hyre ou l'atticisme parisien, Le Mans (France), Musée de Tessé, 28/10/1998 - 30/09/1998, étape d'une exposition itinérante
- Autour de Le Sueur et La Hyre ou l'atticisme parisien, Dijon (France), Musée Magnin, 06/06/1998 - 27/09/1998, étape d'une exposition itinérante
- La galerie des femmes fortes, Düsseldorf (Allemagne), Museum Kunst Palast, 09/09/1995 - 12/11/1995
- Jacques Stella, Lyon (France), Musée des Beaux-Arts, 18/10/1994 - 06/01/1995
- Le classicisme français, Dublin (Irlande), National Gallery of Ireland, 06/05/1985 - 17/06/1985, étape d'une exposition itinérante
- Le classicisme français , Budapest (Hongrie), Szépmûvészeti Múzeum / Musée des beaux Arts, 05/03/1985 - 23/04/1985, étape d'une exposition itinérante
- Le classicisme français, Paris (France), Palais de Tokyo, 30/01/1985 - 27/02/1985, étape d'une exposition itinérante
Dernière mise à jour le 09.11.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances
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