Plafond : L'Homme formé par Prométhée et animé par Minerve.

Numéro principal : INV 20043
Autre numéro d'inventaire : C 132

Département des Peintures

Berthélemy, Jean-Simon (Laon, 05/03/1743 - Paris, 01/03/1811), D'après
France École de
Mauzaisse, Jean Baptiste (Corbeil, 1784 - Paris, 1844)

Titre : Plafond : L'Homme formé par Prométhée et animé par Minerve.

Au centre, la déesse Minerve, tenant une lance, un bouclier et un rameau d'olivier, exerce sa protection sur Prométhée, héros barbu drapé d'un manteau rouge. Muni du feu dérobé à Jupiter, Prométhée donne vie au premier être humain, assis sur un socle (en bas de la composition) et qui semble s'éveiller sous l'action de son créateur. Juste derrière lui, Saturne (ou le Temps), drapé de bleu, écarte vigoureusement l'ouroboros (serpent qui se mord la queue, symbole de l'éternité) afin de le priver de l'immortalité : l'Homme créé par Prométhée est une créature finie et mortelle. Au-dessus du Temps, en haut à droite, sont figurées les allégories des trois arts du dessin (la Peinture couronnée de roses et tenant une palette et des pinceaux, la Sculpture couronnée de lauriers et munie d'un marteau et d'un pantographe, l'Architecture couronnée d'immortelles, tenant un plan et un compas) : leur présence rappelle que Prométhée incarne le mythe du premier artiste plasticien. À gauche sont représentées les trois Parques qui définissent la durée de chaque existence humaine : Nona (couronnée de fleurs bleues : myosotis ?) tient la quenouille, Decima (couronnée de laurier) tire le fil de vie et Morta (couronnée de myrte) tient les ciseaux pour le couper.

Commentaire :
Le sujet de "L'Homme formé par Prométhée et animé par Minerve" évoque le mythe de l'origine des arts du dessin en général, et celui de la sculpture en particulier. Il avait été par conséquent choisi en 1801 par le Conseil du Muséum central des Arts pour orner le plafond du salon ovale faisant office de vestibule du nouveau Musée des Antiques qui renfermait des statues, des sarcophages et des bas-reliefs en marbre de l'Antiquité romaine. La peinture aujourd'hui visible au plafond, exécutée par Jean-Baptiste Mauzaisse en 1825-1826, reproduit respectueusement la composition inventée et peinte à l'origine par Berthélemy en 1801-1802. Cette première peinture plafonnante, connue par les descriptions imprimées et les gravures, a matériellement disparu en 1825. Très fortement dégradée par des infiltrations d'eau provoquées par des travaux menés sur le plancher du niveau supérieur, l'oeuvre de Berthélemy a fait l'objet, en juin 1823, d'un examen par le restaurateur Hacquin qui recommandait de "détacher et réparer" le quart de la surface peinte. Plutôt que de suivre sa proposition, le ministère de la Maison du roi décida en 1825 de remplacer la totalité de la surface en faisant appel à Mauzaisse (Berthélemy étant mort en 1811). Ce dernier a recréé la composition en s'appuyant sur une réplique en réduction du plafond de Berthélemy, peinte à l'huile sur toile et fournie par le peintre François-Vincent Latil (musée du Louvre, département des Peintures, INV. 2526). La composition et les formes sont donc celles de Berthélemy, l'exécution et le coloris sont en revanche caractéristiques de Mauzaisse. Plutôt que comme une oeuvre de collaboration (inventoriée comme "Berthélemy et Mauzaisse" dans les catalogues des peintures du Louvre en 1958, 1972 et 1986), il a été décidé en 2024 de réattribuer l'oeuvre à "Mauzaisse, d'après Berthélemy" : il s'agit en effet d'une copie à grandeur, peinte en lieu et place de l'original dont il ne reste aucun vestige matériel.

Signature :
"Berthelemy inv[enit]. et p[inxit]./ anno 1802/. MAUZAISSE- DENUO PINXIT/ ANNO. 1826." (en bas au milieu)

Hauteur : 4,35 m ; Longueur : 6,35 m

huile sur enduit

2e quart du XIXe siècle (1826)

Commandé à Mauzaisse par le ministère de la Maison du roi le 21 mars 1825, au prix de 6 000 francs, afin de remplacer la peinture de même sujet et exécutée sur le même plafond en 1801-1802 par Jean-Simon Berthélemy (sur commande du ministère de l'Intérieur le 29 avril 1801 au prix de 6 000 francs), fortement dégradée depuis 1823 par des infiltrations d'eau et finalement détruite en 1825 ; peint in situ (Salon ovale, salle d'entrée du Musée des Antiques, actuelle salle 408) et achevé en 1826 ; porté au registre des commandes de peintures du règne de Charles X sous le n° "C 132" ; inscrit à l'inventaire supplémentaire du département des Peintures du musée du Louvre sous le n° "INV. 20043" en 1958 ; restauré (décrassage, refixage et vernissage) par André Rizow en 1984 ; restauré (décrassage, dévernissage, enlèvement des repeints et réintégration) par Alix Laveau, Marie Bégué, Giusy Dinardo, Eléna Duprez, Annika Roy et Sokol Muça en 2023.

entrée - Collection de Charles X

date de décision : 21/03/1825 (commande)

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

entrée - Collection de Charles X